ENTRÉE DES CANDIDATS - [16/04 - 19H30]

Pour ce premier soir, je suis plutôt stressé. Participer à une émission devant des millions de téléspectateurs et avec de nombreux inconnus, moi qui filtre tout ce que je dis de manière générale, aujourd'hui ce sera d'autant plus vrai. Heureusement celle qui m'accompagne dans la voiture est elle non plus pas des plus à l'aise. Ca abaisse un peu mon stress, de me dire que je suis pas le seul, c'est con mais je me sens moins con tout simplement. Du coup, après la communication de nos malaises, je lui dit que les gens normaux, d'habitude ils se demandent mutuellement leurs prénoms, ce à quoi elle me répond que je dois pas être normal alors. Evidemment parce que je ne lui avais pas donné le sien. « Ca tu t'en rendras compte très vite. » C'est un fait, je suis pas comme tout le monde, un peu bizarre, je sais pas. Dans le fond je pense être complètement normal, mais ma timidité, mes angoisses me changent complètement, pour laisser place à un « homme ».. pardon une fillette toute timide, toute craintive. C'est comme ça, je contrôle pas. « Dean. » finis-je par lâcher, avant qu'elle même ne me donne son prénom, à savoir @Alba. « Enchanté. » Je crois aussi que ça c'est ce que les gens disent normalement avant de se présenter du genre d'où tu viens ? Qu'est-ce tu fais dans la vie ? Ce genre de formalités dans le but de se trouver des points communs pour ensuite entamer une discussion un peu plus naturelle. Mais ça, toutes ses questions je n'aurai pas le temps de les poser tout de suite, tout simplement parce que la voiture s'arrête. Il est donc temps d'enfin rejoindre le château. Je sors donc de la voiture avec Alba donc avant de monter les marches pour rejoindre le château. Pas mal de pensées se bousculent dans ma tête à ce moment là. Qu'est-ce que je fous là ? Combien de temps ça va durer ? Vais-je assurer ? « Rate pas la marche il y a tout le monde qui te regarde. » Comme si elle le savait pas. Mais bon moi ça m'angoisserait de louper une marche devant des milliers, millions de gens. DU coup je fais gaffe, histoire de pas me ridiculiser dès les premières minutes, ce serait con. Bref, l'aventure commence, et j'espère qu'elle durera quelques temps.

Dean, ce sera. J’acquiesce d’un léger signe de tête en lieu et place d’un sourire qui sonnerait impropre. Non que je manque de sincérité, c’est plutôt que le sourire n’est pas une expression qui se dessine aisément sur mes traits alors je m’en passe. « Je ne crois pas la notion de normalité fasse consensus » je réponds simplement, essayant certainement de le rassurer. Il y a quelque chose de plutôt touchant qui émane du jeune homme, probablement une sincère sensibilité. Rare de nos jours. L’un comme l’autre ne se lançons pas dans les mondanités d’usage. Une légère brise agite mes cheveux tandis que j’observe d’un œil circonspect le château qui s’impose de toute sa magnificence. Difficile de déterminer s’il dégage une quelconque beauté ou s’il inflige seulement sa démesure. Quoiqu’il en soit, il est certain qu’il frappe d’intimidation alors que la situation se suffit à elle-même. Les derniers doutes et questionnement s’étiolent alors que le moment approche inexorablement. Dean me conseille de ne pas rater la marche, mes lèvres se plissent en une tentative d’esquisse. Dois-je comprendre qu’il redoute de se prendre les pieds dans les pans de son pantalon, un obstacle invisible ? « Tu as raison, je porte des talons » je réponds avant de lui tendre une main en guise de soutien. Oui, de manière générale, une femme perchée sur des talons vertigineux trouve toujours un gentleman pour lui tendre une main et l’aider à gravir les marches. En l’occurrence, je pense tout à fait gérer la situation mais inversons subtilement les rôles. Qui le remarquera après tout. « Lève la tête, même en regardant dans le vide, ca donnera toujours l’impression d’assurance » je commande presque dans un murmure avant d’adoucir le ton, ma voix tandis que nos pas foulent le marbre avant de pénétrer dans un hall immense. Presque insultant quand on voit qu’une bonne partie de certaines populations vivent en dessous du seuil de pauvreté. Mon regard balaye la pièce déjà noire de monde et me rappelle la soirée au bar londonien auquel la production avait convié les participants. Je sais déjà que la socialisation va être délicate alors je pivote sensiblement vers @Dean. « On dit que l’alcool a des vertus thérapeutiques » je trouve bon à dire dans un haussement de sourcil comme invitation à prendre un verre près du buffet que j’ai déjà repéré.

Je ne sais pas si c’est qu’une impression, mais je crois – enfin je ne voudrais pas trop m’avancer – mais je crois bien que Battistou ne m’aime pas trop. Peut être quelque chose en rapport avec la petite lueur dans ses yeux. Mais bon je peux me tromper, peut être est ce du désir en fait, on ne sait pas. « Oh mais j’en suis le premier surpris. » Concernant le fait que je sois sélectionné. Parce que contrairement à ce qu’il vient d’insinuer, je ne me suis jamais caché de mes sentiments envers cette émission. Il me semble l’avoir dit à plusieurs reprises lors de mon casting. « Faut croire qu’ils sont passé outre, se disant qu’ils ne pouvaient pas passer à côté de ma merveilleuse personnalité, ça serait dommage. » Je ne vois que ça. Non mais en même temps il faut un peu de diversité, ils ne vont pas prendre que des gens bisounours qui sont émerveillé d’être dans ce jeu. Tant que j’ai la motivation pour l’émission, et tout faire pour aller jusqu’au bout. C’est tout ce qu’ils ont besoin de savoir. Il n’a jamais vu un mec se démener autant pour se jeter dans la merde. Ah ça je ne peux pas le contredire, il a bien raison. « Si tu savais. » Non mais j’ai fais une croix sur ma dignité en venant ici, mais ça va je le vis bien. Qu’est ce qu’on ne serait pas prêt à faire pour nos enfants de nos jours, je vous jure. Et puis j’écorche son prénom, et je vois bien que ça l’énerve. Vous voyez la veine sur son front là qui ressort. Il ne voudrait pas me cogner tout de même. Oh tiens, ça pourrait être une tactique pour éliminer les candidats. Les pousser tellement à bout au point qu’ils en viennent à la violence, et se fassent expulser du jeu. Hm ça mériterait réflexion. D’autant que c’est un peu ma spécialité, alors je suis convaincu qu’il y aurait moyen. « Sur ce messieurs dames, je vais vous laisser. Je sens cette forte connexion entre vous, je ne voudrais pas tout gâcher. » que je dis à @roxanne et @battistu. Je pique un dernier petit four vu que la rousse tenait toujours le plat, et je sors de leur champ de vision.

Le vol a été éprouvant. A peine est-elle sortie de l'aéroport indemne qu'elle fut raccompagnée près d'un fourgon aux vitres tintées. Le comité d'accueil, présume-t-elle. On ne lésine pas sur les moyens à la BBC. Sans broncher, elle monte à bord, le regard vitreux, sans en connaître la destination. Elle dégaine son portable et lance du son, le casque vissé à ses oreilles. Elle est coupée du monde pendant quelques minutes, le temps pour elle de se recentrer. Ces dernières semaines, elle n'a pas eu un seul moment de répit. Entre les castings et ses déplacements pro, la nantaise n'a participé à aucune activité organisée par la prod'. Elle a même raté un soir de beuverie et c'est dire, Osane ne rend jamais un instant pour se marrer. Elle avait perdu tout espoir concernant l'émission quand l'émission l'a appelée - avec le décalage horaire, il était trois heures du mat' à Tokyo - pour lui annoncer qu'elle a été prise. Elle a pris le premier avion en partance de l'Angleterre, avec un sentiment de nervosité mêlé à de l'excitation. Arrivée à bon port, elle trouve le chemin des coulisses, indiqué soigneusement par un régisseur son. Elle débarque dans la pièce où une styliste lui a été attribuée. Celle-ci darde ses mirettes sur les fringues de la brune et constate le manque flagrant d'élégance. Oz est habituée aux tenues décontracts, aux jeans troués et à aux t-shirts de geek. Rien de bien féminin, tout ça. Son look est la dernière de ses propriétés. La styliste la prie de s'installer. La jeune femme prend place, en position tailleur sur la chaise et remet son casque pendant la maquilleuse s'affaire à cacher ses énormes poches sous les yeux. Après le maquillage, l'essayage. La robe en question est bien loin de sa tenue habituelle. Elle l'enfile sans broncher. Ils savent ce qu'ils font. Quand elle se mate dans le miroir, elle croit voir une autre personne. Et pour cause. La métamorphose a opéré. Elle siffle. « La claaasse. », s'enthousiasme-t-elle. La robe est d'une légèreté. Elle sort de la cabine, un smile aux lèvres. En voyant les talons qu'on lui tend, ça l'a calmé direct, la faisant descendre d'un étage. Elle peine à marcher sur ses machins. C'est à contrecœur qu'elle les met en fulminant en français. Tout se précipite. Elle se retrouve non loin du hall en compagnie d'un géant (@Cecil). A côté de lui, la porte semble plus petite. Ou c'est juste une illusion d'optique. Il n'a pas l'air très bavard pour l'instant. Elle peine à esquisser ne serait-ce qu'un petit sourire pour rassurer son compagnon de fortune. A la place, elle le prend par le bras et l'entraîne dans son sillon, un rictus en coin. Le seul problème, c'est les talons. Elle les retire et poursuit sa route, l'air déterminé. Il y a foule, on dirait. Il n'a pas dit un mot et Osane commence à s'ennuyer. Elle aperçoit des silhouettes se détacher de la masse. Une rousse trimbalant un plateau d'hors-d'oeuvre (@Rica) et un brun (@Felix) Elle s'avance vers, se saisit d'un amuse-bouche, attirant l'attention de la rousse avant de se présenter. « Je me permets. », qu'elle lui lance. Elle la salue, elle et son partenaire d'un soir en portant l'hors-d'oeuvre à ses lèvres. « Moi, c'est Osane. Et vous ? » Elle croque une partie du blini et regarde aux alentours. « Oula. Il y a des mauvais vibes dans le coin, on dirait. », qu'elle commente, en frissonnant légèrement. Osane croit aux ondes et leur influence sur le corps.  

((tenue de prime))

« T'es dans une émission de télé-réalité, tu devrais éviter les mots comme consensus. » Parce que les gens qui regardent ce genre d'émissions sont je pense pas forcément les plus malins. D'autant plus que la moyenne d'âge doit se situer aux alentours de quinze ans. Remarque si ça peut les cultiver un peu, ça fera pas de mal. Mais l'autre problème, c'est les autres candidats, je les connais pas encore, mais dieu sait qu'à la télé on trouve pas souvent des têtes. On descend finalement de la voiture avant d'entamer la montée des marches avec @Alba. La montée des marches, c'est tellement symbolique comme image. Je lui fais remarquer que tout le monde nous regarde et qu'elle devait donc faire gaffe de pas louper la marche, surtout qu'elle porte des talons comme elle dit. Elle tend d'ailleurs sa main surement pour que je l'aide. J'hésite un peu, mais bon allez, on va être un homme trente secondes et on va éviter de faire le timide dès les premières minutes de l'aventure. Je prends donc sa main pour l'aider à monter. Mais visiblement elle cherche à inverser les rôles en me conseillant de lever la tête pour avoir un semblant d'assurance, ce qui me décroche un léger sourire. « Je.. je sais pas faire semblant. » Je suis pas bon acteur, autrement je me serai crée une carapace comme bien d'autres, et ce depuis longtemps. J'ai essayé, le naturel revient toujours au galop, alors à quoi bon donner une impression d'assurance ? On arrive finalement dans le hall, c'est assez impressionnant à voir. Tant le décor qu'on a pas l'habitude de voir tous les jours, que tous ces gens, qui me rappelle une nouvelle fois pourquoi je suis là. Ca me fait flipper de me dire que je vais devoir cotoyer toute cette masse pendant je ne sais combien de temps. Peu importe. La jeune femme se tourne finalement vers moi lançant que l'alcool avait des vertus thérapeutiques. « Ouais il paraît que ça désinhibe. » C'est pas mal pour vaincre sa timidité oui. Ca te rend sociable.. Mais des fois aussi ça te rend complètement dépressif, mélancolique, donc perso je vais pas en abuser ce soir. Bref, on rejoint donc le buffet. « Tu bois quoi ? » lui demandai-je. C'est que je me comporterai presque comme un gentleman, presque. « Il y a plein de gens, il y a un beau château, et toi la première chose à laquelle tu penses en arrivant ici, c'est de boire. » lui lançai-je riant légèrement. Je vais pas lui jeter la pierre remarque. Moi aussi je crois que ça va me faire du bien un petit verre pour me détendre un peu.

« Tu viens peut être de mettre en péril ta côte de popularité avec cette remarque » je réponds en lui jetant un regard, mutin, en coin. J’imagine que si l’on veut survivre dans ce nouvel espace-temps, il faudra plaire à l’audience, maitre de nos destins et notre pérennité dans cette dimension particulière. Donc, qualifier ces braves gens d’imbéciles… Peu importe. Je plaisante, du moins, j’aurais essayé. Pour autant, sa lucidité me rassure un tant soit peu. Je me dis que tout espoir n’est pas perdu. Il y aura certainement de tout. @Dean m’annonce qu’il ne sait faire semblant. Je pince sensiblement les lèvres. « J’imagine que cela se travaille ». J’en suis plutôt sûre même. C’est probablement l’une des premières techniques de survie humaine en société. Malheureusement, l’hypocrisie a tendance à bien souvent prendre le pas sur la sincérité et le besoin d’autoprotection. Je propose d’aller vers le buffet, le bar. Une solution comme une autre. Ce que je souhaite boire ? Le liquide du courage, évidemment. « Un whiskey, s’il te plait » je réponds après avoir rapidement analysé les liqueurs entreposées sur la table. Quelque chose de doux, savoureux et fort à la fois. Un puissant tonifiant pour tenir la soirée et me tenir hors de portée face à l’envie de fuir ou jouer les asociales. Ensuite, la voix du jeune homme parvient, de nouveau, et j’aurais pu éclater de rire si cela avait été une réponse automatique chez moi. A l’inverse, je braque mes prunelles dans les siennes avant de, finalement, desceller les lèvres « Qu’essayes-tu d’insinuer ? » je glisse en arquant un sourcil alors qu’un léger rictus étire mes lèvres en coin plus amusée qu’autre chose.

« Peut-être. C'est pas grave.» Qu'est-ce j'en ai à foutre. Tu me diras c'est paradoxal pour un timide de se foutre du regard des autres, mais je suis conscient de mes capacités et je sais que j'ai pas les épaules pour gagner de toute façon. Je suis pas là pour ça moi, je suis là juste pour moi, surmonter tout ce qui me bloque depuis toutes ces années. Alors la popularité pour moi c'est secondaire. Hitler était populaire à l'époque hein, ça fait pas de lui un type bien au contraire de Nelson Mandela qui lui divisait par exemple. C'est pas comme si j'avais l'habitude d'attirer les projecteurs, je sais que je risque pas d'être le préféré des téléspectateurs. En tout cas ouais je sais pas faire semblant. « Oui, sans doute. » Et oui ça doit se travailler. Il n'y a qu'à voir les acteurs qui arrivent à dégager plusieurs personnalités dans leurs différents rôles. Ils peuvent jouer un homme en confiance un jour, et l'autre jour un mec pas du tout en confiance. Donc tout ce qui est apparence, oui je pense que ça se travaille. Mais dans la vie quotidienne, c'est tellement pathétique je trouve et pourtant les gens aiment les fausses carapaces à partir du moment où ça transmet du positif, même si c'est que du vent. Arrivé dans le château, @Alba me propose donc de me diriger vers le buffet, histoire de boire un coup. Un bon moyen d'aller plus facilement vers les autres me diras-tu. Je lui demande ce qu'elle veut boire, elle me sort du whisky. Je suis étonné de sa réponse, mais bref je lui sers donc le verre avant de lui le filer. « Tiens » J'en ai pas vu beaucoup des femmes qui boivent du whisky pur, sans être misogyne ou quoi. A ma dernière remarque elle demande ce que j'insinue, j'hésite un peu avant de lui répondre surtout qu'elle me regarde dans les yeux, et dieu sait que les croisements de regard me mettent mal à l'aise. « Non.. rien.. » Certes je suis pas forcément mal à l'aise avec elle, mais j'oublie pas que je la connais pas cette fille, et de cette idée là bah j'ose plus trop continuer ma remarque. Je voudrai pas la vexer et ce même si c'est juste une boutade. Mais bon je suis venu ici pour aller au bout des choses alors.. « Ca fait.. ça fait un peu dépressif non ?» Lancai-je avec un sourire un peu taquin quand même. Mais bon pourquoi faire semblant ? Je suis pas non plus un joyeux fanfaron. Du coup je me sers un verre moi aussi, mais un verre de champagne. A côté d'elle et de son verre de whisky ça fait pas très homme, mais pour une fois que je peux me permettre un verre de champagne, je vais pas me gêner. Un autre gars finit par nous rejoindre, en l'occurence @Cecil. Je l'avais vu nous regarder Mason et moi après les post-castings, le revoilà. Il se présenta sous le nom de Cécil. « Bonsoir. Dean, enchanté. » Lui aussi a pas l'air bien bavard. On va fonder le gang des dépressifs je pense. Les dépressifs anonymes.