SOIRÉE N°1 : THROWN DICE FÊTE SES DEUX ANS !

Je dois l’avouer, je suis déçue, limite frustrée par l’intervention de William. Il choisit son moment celui là. Juste quand ça allait devenir intéressant. Pour plomber l’ambiance en plus, avec son idée d’hymne à la noix. On est déjà fourgué dans des équipes euclide, tacite, truc muche… Comme si ce n’était pas suffisant, voilà qu’en plus maintenant on doit faire des épreuves en groupe, qui n’ont rien avoir ? Trouver des personnes, et faire de la poésie en groupe ? Je demande à ma partenaire du soir si elle compte y participer. William ayant annoncé que ce n’est pas obligatoire, je suis tentée de faire l’impasse dessus. Les 2000£ je n’en ai que faire. Même si l’avantage pour la course aux secrets est intéressant. « Tout dépend... si tu participes avec moi.... »  Elle pose son index sur moi, remontant jusqu'à hauteur de mon soutien gorge. « Je suppose que je peux faire un effort… » Mais minime, l’effort. « Sauf que moi cela risque plus d’être un hymne contre TD, que en son honneur. » Je ne vais pas vanter ses mérites, et puis quoi encore. « Il faudrait minimum une autre recrue. Une idée de qui on pourrait embrigader ? Dans l’idéal une bonne poire qui fasse tout le boulot. » Quoi ? Non ? Ça va je plaisante. Ou pas. Je regarde l'assistance à la recherche de quelqu'un.

Les gens arrivaient petit à petit et je prenais soin de les détailler. C'était étrange comme les aprioris étaient plus importants dans ce genre d'émission que dans la vraie vie. Enfin, c'est ce que je pensais, mais j'étais juste au début de l'aventure dans laquelle je comptais aller le plus loin possible. C'était peut-être le cas de ce gars, Ariel. Il se donnait un genre pour l'émission alors que hors des caméras, il était quelqu'un d'autre. Quoique... Je doutais un peu. J'avais du mal à le voir timide et réservé, mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Jaime m'avait mis en garde. Je reportais mon attention sur Andie. Elle n'avait jamais goûté du beurre de cacahuète ? J'haussais un sourcil, légèrement surpris, mais je ne voulais pas la gêner. « Il n'y a pas de honte à avoir tu sais. » je veux la rassurer, parce que ce n'est pas une fatalité je pense et puis moi, je n'en raffole pas du tout alors. « On n'en trouve pas partout. C'est un peu comme le sirop d'érable. » et même si on trouvait pratiquement tous aux États-Unis, certains produits restaient un mystère, sauf si on les commandait sur internet. J'approchais mon visage de son oreille, pour lui faire une confidence. « Tu sais, moi, je n'ai jamais mangé de nem. C'est grave quand on y pense car la communauté asiatique est forte aux États-Unis, mais ça ne me dit absolument rien. » comme ça, elle ne se sentira peut-être plus gênée vis à vis du beurre de cacahuète. Mais c'est vrai que les nems, c'était pas du tout mon truc ! « Tu verras si ils sont bons. » je rétorque, un sourire en coin. J'espère ne pas la décevoir en lui faisant un repas de a à z, spécialement de mon pays, en espérant trouver les ingrédients nécessaires. Je pense que ça sera possible, je croise les doigts. « Un coup sur la tête et le bâillonner. » dis-je en hoche la tête en fixant Axel un bref moment. Oui, qu'on le fasse taire surtout. « Oui on peut, sur certaines chaînes. » je lui souris avant de lui répondre car l'Irlande est pour moi, à l'image de l’Écosse, une terre de légende, mais Clifford intervient. Je l'écoute. Un hymne ? Et puis quoi encore. Je soupire un peu, l'entrain n'y est pas. Je veux dire, il y a mieux, là, je n'ai pas envie de chanter à la gloire du jeu. Mais je dois me motiver et on doit faire des équipes en prime. Trois mots ? Hm. Les idées fusent, j'en ai peut-être déjà une. Je tourne la tête vers Andie. « Tu... Hm. On fait équipe ? » j'ai toujours eu du mal à demander ça, à agir en groupe. A l'école, j'étais souvent le boulet qu'on prenait en dernier pour faire du sport et je préférais travailler en solo, mais je n'avais pas le choix et Andie me semblait quelqu'un d'assez cool.

Il faut parfois écouter ses envies. Bien sûr. Ou plutôt … non. Je ne suis pas d’accord, mais je n’ai pas envie de me lancer dans un immense débat sur ça, je vais surement la douiller la pauvre, elle regrettera de m’avoir adresser la parole, du coup je me contente d’enchérir, dans la joie et la bonne humeur, avec le sourire rayonnant et le visage en lumière, un point c’est tout. « Bénissons nos désirs insatisfaits, chérissons nos rêves inaccessibles : l’envie nous maintient en vie. » dixit l’égoïste romantique. Bien sûr. Ça se voit que de son côté, l’envie la maintiens envie, voyons. J’émets un léger caprice, due à ma petite condition physique du moment, chose qu’elle me refuse, et à laquelle je riposte par une moue et un air des plus vexée, genre je le montre, je l’affiche avec tous ses pixels pour qu’elle voit bien que je bouude, puis elle finit par accepter, dans un soupir plus que révélateur, mais je me retrouve à sourire instinctivement, mon visage reprenant son éclat de toujours. « Merci ! » Puis elle s’y met, et je me contente de la suivre du regard, innocemment, la posture bien droite. Euh qu’est ce qu’elle me sort, juste là ? J’avais bien dit ‘si tu pouvais aller nous chercher des choses ? nan ?’ c’est bien eux qui devaient venir à nous, et non pas l’inverse … Mais bon, je me grouille par précipitation et je la rattrape et on atterrit toute les deux devant un buffet…  Un verre ? Oula question existentielle. Notre lien reposera-t-il sur ma réponse ? Je présume, du coup j’accepte. C’est amusant mais à la manière de la suivre comme son petit chien, on aurait dit un petit couple de lesbienne tout mignon, où Kira joue le rôle du mec dominant. C’est trop bien en plus. Je finis par atterrir devant les choses, déposant soigneusement mes fesses dans l’une d’elle, Kira de même … Je porte le verre, un jus de fruit on dirait, à mes lèvres, et soudainement William se fait entendre, me tournant vers la blonde, naturellement, pour analyser un peu ses réactions vis-à-vis de cette histoire d'hymne … « T’en penses quoi ? Tu participes ? » Personnellement, je serais bien tentée, j’ai une idée bien vague sur comment présenter la chose, mais reste encore à travailler la forme. Mais là encore faut qu’on trouve un groupe, où qu’on en forme un, mais je doute fort qu’elle soit emballée par l’idée, du coup je ne propose rien, hum, j’hésite enfaîte …

Ariel est encore en train de trinquer à je-ne-sais-quoi. Il a suivit, bah en fait il ne sait plus qui il a suivit. En tout cas il a laissé... Merde, il ne se souvient vraiment plus des prénoms des candidats. C'est dingue, elle vient de lui dire son prénom, qu'il ne s'en souvient plus. Quelle merde. Bon, on ne peux pas dire que ça le dérange vraiment, non c'est pas ça, mais on le trouve déjà mal poli alors, c'est pas pour en plus rajouter un défaut dans sa longue, très longue liste. C'est pas que ça le dérange, mais bon pour vivre en communauté, c'est pas ce qu'il faut. Il doit faire preuve d'un minimum d'intérêt enfin... Enfin il n'en sait rien. Il s'en fout. Tout ce qui le « préoccupe » à l'instant, c'est qu'il est seul à la soirée, maintenant. Quoi, on le prend pour un pestiféré? C'est nouveau ça? Personne ne veut de lui ? Crotte alors... Il boit dans son verre assez rempli qu'il vient de renverser un peu, en plus, tout en regardant autour de lui. Heureusement pour lui qu'il n'a rien renversé sur quelqu'un, sinon vive la catastrophe que ça aurait été. Mais bon ça va, il y a de la meufs, quelques mecs, mais pas à son goût. Les mecs, pas les meufs. Il fait un tour de quatre vingt dix degrés sur lui même et il voit Milana. Ahah, Bébé. Il irait bien vers elle, mais nan... Il se contente d'écouter la voix du grand maître, annonçant un concours, orchestré par lui même. Il s'agit de faire, littéralement, un hymne à la gloire du jeu, pour ses deux ans. C'est intéressant, un peu chiant, mais très intéressant. Malheureusement, il faut faire des groupes – non pas ça mon dieu – et forcément, il est censé se mettre avec quelqu'un d'ici pour ça. On ne peut pas compter sur les autres. On est dans un jeu, bordel. Du coup, il veut une exception pour lui, parce qu'il y a toujours des exceptions... Alors du coup il s'adresse au maître, en criant pour qu'il l'entend bien, s'il peut l'entendre évidemment « Hey Willy ! Si on veut se mettre tout seul parce que bon, voilà quoi, tu vois j'suis un peu seul au monde là. C'est possible tu crois ? » Il tutoie le maître, ouai, c'est pas trop grave ? Et puis sa requête n'est pas horrible, si ? En espérant que le grand maître lui répond.

ARIEL, sache qu'il est fortement déconseillé de tutoyer le Maître et qu'il en a tués beaucoup pour moins que ça ... Pour répondre à ta question, non tu ne peux pas te mettre tout seul. Ce concours est aussi censé créer une certaine cohésion entre candidats, alors fais l'effort d'aller vers ceux qui sont pour l'instant tout aussi seuls que toi.  Mais si tu préfères que le Maître te trouve lui-même des coéquipiers, il le fera avec plaisir ...

N'oubliez pas que dès qu'un groupe est constitué, sa composition doit être rendue officielle pour qu'il soit déclaré participant.

Milana accepte de faire un effort, bien qu'elle ne semble pas très inspirée par ce concours. A vrai dire, moi aussi je ne suis pas très inspirée, et l'idée de trouver une bonne poire pour faire tout le boulot me plait assez... Donc... cherchant cette bonne poire des yeux. Sauf que j'ai pas le temps de chercher, que je vois une blondie appeler ma colocataire de loin. Elle est avec une autre fille... Bon, je pense qu'à défaut d'avoir une bonne poire, on a trouvé une équipe. Je reconnais la quatrième candidate qui est dans mon équipe. « Bonsoir... » que je fais retentir de ma douce voix. J'ai pas l'impression qu'elles soient motivées elles aussi en fait... Ouais, ça se voit. «  Je suis Angélique. » que je me présente avant toute chose, vu que je ne sais pas vraiment leur prénoms à elles aussi... Bon, je suis quand même une compétitrice dans l'âme, et une mauvaise joueuse... «  Si je participe, c'est pour gagner. J'espère que vous êtes dans le même état d'esprit... » Motivons les troupes. On est une équipe exclusivement féminine donc on part déjà avec un handicape mais bon... On verra bien.

Bon de toute évidence j'allais me retrouver toute seule, tragique. Tant pis pour eux après tout, et peut-être pour moi. J'écoutais un idiot demander si on pouvait jouer seul, probablement que ce serait l'idéal puisqu'au moins, j'étais certaine de gagner. Sauf que crème sur le gâteau, mon petit William lui signifiait de gentiment aller se faire foutre. Bien, c'était toujours bon à savoir. Du coup, mon regard avait parcouru l'assemblée à la recherche de quelques candidats à joindre à ma cause. Bon, déjà je fis signe au premier imbécile, là, ARIEL. « L'affreux, si tu veux gagner, t'as plutôt intérêt à te ramener par là. » que je lui lance en lui indiquant d'un signe de tête qu'il pouvait maintenant me rejoindre. C'était mieux que de ne pas participer du tout. J'entendais également une nouvelle personne (AOIFE) chercher un abris. « Quelqu’un est tout seul ? » elle était dos à moi, du coup je tentais une approche. « Hey... toi. » merde, impossible de remettre la main sur son prénom « Oh, la rousse aux implants, je te parle. » que je lâche alors qu'elle se retourne. « Viens, on est déjà deux, il manquera plus que... » oh, tiens, FRANTZ est tout seul. « Lui. » que je le désigne d'un doigt avant de l'appeler. « Frantz ! Arrête de mater tout ce qui bouge, et viens par ici. » ça fait quatre, non ?