SOIRÉE N°1 : RECEPTION MONDAINE

Soirée mondaine ? Je ne peux m’empêcher de grimacer dans l’attente d’avoir davantage de détails descriptifs car là je ne suis vraiment pas sûr de la signification du mot. Un air de jazz. Trop bien. J’adore ça. Donc apparemment, si j’ai bien saisi, on est censé incarner des personnes aisées vivant à une époque dépassée. On est également censé être raffiné et distingué. Ça risque de ne pas être très évident pour moi qui suis un peu brut de décoffrage mais je vais m’essayer à la tâche en me prêtant au jeu. J’enfile sans plus attendre une de mes vestes qui est faite de velours et que je n’apprécie pas particulièrement ainsi qu’une chemise blanche et un jean en cuir serré couleur caïman presque assorti à mes iris. Je suis prêt ou presque. Un candidat s’est proposé de me faire une coiffure à l’ancienne avec les cheveux plaqués en arrière. Très bien. Je ne regrette pas le résultat. Je suis un autre homme. Exit Xavi le chasseur ou le bûcheron, bonjour Xavi l’homme d’affaires. C’est drôle, je ne me serai jamais imaginé ainsi. Le rôle me plaît bien. Pour autant, je pense être un bien piètre comédien. Mais je peux toujours essayer. « Le rouge lui va à merveille. » Je me rajoute au petit groupe formé entièrement féminin parce que Mayumi se trouve déjà dedans et que je l’aime bien. Sa copine rayonne dans sa robe rouge. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. Les autres sont également bien vêtu mais mon attention reste portée vers cette fameuse candidate. Bonsoir mesdemoiselles. » Je m’essaye à l’assurance et à l’élégance mais je ne suis pas certain d’être crédible dans le rôle. « Que fêtons nous ce soir ? » La beauté du château ? Le fait de ne pas être nominé ? Le début d’aventure ? Je ne sais pas vraiment. Il faut bien une occasion pour faire la fête, non ? Même si celle-ci est minime. « Dites-moi qu’on ne doit pas danser ? Je suis un bien piètre danseur. » Ça y est, je suis sûr, on va nous faire danser sur du jazz. Oh non. Je veux pas. Pourquoi je suis venu ici ?

J'avais longtemps hésité avant d'enfin me décider à venir à la soirée que la production avait organisée. Je ne voulais pas une nouvelle fois me retrouver figée au milieu d'une foule d'inconnus, ou presque puisque j'en avais déjà rencontré certains. Mais quoi qu'il en soit, je n'aimais pas quand il y avait trop de monde. Je m'étais finalement dit que si je voulais connaître un peu mieux les candidats, je ferais mieux de me mettre rapidement sur mon trente-et-un et de descendre au salon. Je n'avais pas pris trop de temps pour choisir ma tenue, la petite robe noire à franges noires et dorées m'irait très bien. Je n'avais en revanche aucune envie de porter l'espèce de truc sur la tête, de toute façon, vu le volume de mes cheveux il ne resterait pas sur ma tête bien longtemps. J'avais donc décidé de simplement ajouter un de mes colliers dorés et quelques bracelets un peu bling-bling, ainsi qu'une jolie petite paire de chaussure dorées. Mes cheveux rouges me donnait un drôle de genre, mais ce n'était pas bien grave. J'avais essayé de les arranger un peu mais ça me faisait plus suer qu'autre chose, alors une fois que j'eu parfait mon maquillage, je me dirigeais vers la pièce où se déroulerait la soirée. Il y avait déjà un peu de monde quand j'étais arrivée, certains que je n'eu aucun mal à reconnaître, d'autres que ne me disait que très vaguement quelque chose. Je m'avançait timidement vers le buffet, me retrouvant aux côtés d'une petite rousse dans une robe beige, très jolie (Ivy). Je lui adressais une sourire. « Bonsoir. J'adore votre robe. » Je m'emparais d'une coupe de champagne que je portais à mes lèvres, mais je ne bu pas tout de suite. « Oh, je suis Sawelle, enchantée. » Je souris de plus belle. Il ne me semblait pas que nous nous connaissions. Maintenant que je m'étais présentée je pouvais boire en attendant que le très mignonne inconnue m'indique son prénom à son tour. L'ambiance de la soirée ma plaisait bien, la musique de fond, le décoration, les candidats dans leur costume de circonstance; finalement j'avais bien fait de venir.

Le maitre du château avait donc décidé de nous convier à une soirée mondaine. En toute honnêteté, j'avais baigné dans ce genre d'événement depuis tout petit. Il faut dire qu'après chaque prestation que j'exerçais, s'en suivait une soirée plus ou moins alcoolisée. Mon père n'avait jamais trop été pour que je participe à celles ci, préférant probablement s'attirer tout le mérite. Je n'étais que celui qui jouait l'instrument, voyez, et non pas celui qui m'avait "créé". C'était triste à dire. Pour autant, cette soirée était la première que j'allais passer en "non-artiste" ce qui, pour moi, était un grand pas. Il était donc hors de question que j'en vienne à la louper. Dalia avait d'ailleurs eu l'air d'être bien plus excitée que moi à l'idée de venir ici. Du moins, elle n'avait pas hésité à me brandir au visage sa trouvaille. Il m'arrivait parfois de fumer, mais pas au point d'être en totale extase sur ce genre d'objet, hm. Optant pour une tenue aux couleurs pastels je m'étais finalement rendu dans le salon, là où tous les candidats se tenaient. Saluant d'un signe de tête Xavi et Théodora, c'est finalement vers Dalia que j'avais terminé mon parcours. « Mademoiselle, c'n'est pas ici la zone fumeur. » lui dis-je, un léger sourire trônant sur les lèvres, alors que je lui retirais un court instant des lèvres sa fume-cigarette pour la porter aux miennes. Finalement, après avoir tirer à mon tour, je lui remettais comme si de rien n'était tout en recrachant la fumée. « Mais je laisse passer pour cette fois. » trop généreux le Hiroo, vraiment. Remettant en place mon épaule après l'avoir légèrement haussée, mon regard balaya une nouvelle fois la pièce. « Je te proposerais bien à boire, mais tu as déjà les mains occupées. » oui, j'avais bel et bien laissé tomber le vouvoiement. Du moins, avec elle. Comme quoi, j'essayais d'évoluer à ma manière.

On mentionne Joséphine Baker, des plumes… Compliqué de ne pas être plus intrigué par ce que la soirée annonce. Le thème mondain m’apparait comme des plus appropriés : traîner pendant plusieurs heures avec de sombres inconnus en feignant de s’intéresser à leurs misérables vies, ça ressemble cruellement à mes quelques derniers jours passés au sein du château. Ceci dit, ce genre de cérémonies au cours desquelles on se doit de faire des courbettes ne m’a jamais fait peur ou ennuyé. A vrai dire, j’y suis même plutôt comme un poisson dans l’eau bien qu’à l’origine je ne proviens pas de ce milieu. J’aime me montrer, me vanter, raconter mes exploits sportifs sans oublier bien sûr de les améliorer au passage. J’ai enfilé un costume qui me donne une sacrée posture. J’ai l’impression d’être plus vieux ainsi habillé dans des couleurs bien plus sombre que le pastel que j’adopte en règle générale. J’entre dans le salon d’art déco, mains plongées dans mon pantalon, analysant dans un premier temps les alentours d’un air décontracté. Je ne suis que rarement mal à l’aise de toute façon. Je me saisis d’un verre de bourbon en même temps que je me dirige un peu plus au centre de la pièce. J’y trempe mes lèvres et réprime une grimace. C’est dégueulasse, mais j’aime bien la petite allure de Gatsby que ça me donne. Je ne compte pas vraiment boire, en tant que sportif j’évite autant que possible l’alcool, mais comme tout ce que je fais, je soigne les apparences. « Tu ne veux pas nous faire un petit spectacle de revue ? » je propose à la première fille qui passe à côté de moi. [LIBRE]

La japonaise ne reste pas bien longtemps seule. C’est assez soulageant lorsqu’elle y pense. Passer sa soirée seule serait tellement pathétique. Au moins, elle peut faire « semblant » d’avoir des connaissances. Qui n’en sont pas vraiment pour l’instant. Après quelques jours, on ne peut pas affirmer qu’elle les connaît et encore moins qu’eux, la connaissent. C’est Lolita qui s’approche d’elle en première. Être entre femmes ne la dérange pas le moins du monde. « Si peu… » Elle a assisté à quelques unes, mais trop peu pour les apprécier pour l’instant… Bien que celle-ci ressemblerait à un bal costumé qu’à une vraie soirée mondaine. Non pas que sa camarade soit déguisée, au contraire : c’est sûrement la seule véritablement bien habillée ici. Elle attire d’ailleurs tout les regards, éclipsant littéralement la japonaise, ce qui lui va entièrement. D’ailleurs, une nouvelle venue arrive et c’est à l’ibère qu’elle s’adresse et non à l’asiatique. Mayumi regarde cette nouvelle venue avec curiosité et distance. Ensuite vint Xavi. Il parle de l’hispanique. Puis il les salut. Mayumi ne répond pas, elle se contente de bouger doucement sa tête de haut en bas, en fermant doucement ses yeux bridés. Un sourire bienveillant aux lèvres. La brune incendiaire fait la conversation. Mayumi la décoration. Ca lui va. Elle reste droite, un peu froide, silencieuse. Elle continue d’observer, d’écouter. Parfois elle sourit légèrement pour ne pas paraître trop froide justement. Ce qu’elle n’est pas en réalité. Pas totalement. Sa froideur est plutôt de la timidité qu’elle réussi sans mal – ou presque sans mal – à cacher. Et puis faire de la figuration silencieuse, c’est ce que préfère la grande et calme asiatique.

Une fois arrivé dans le salon décoré à l’occasion de la soirée mondaine, je me rapproche des premiers candidats arrivés et du buffet. J’entends tout de suite une remarque concernant la magnifique tenue rouge d’une candidate. Je ne parviens pas à savoir si c’est un compliment ou non mais la jeune fille qui vient de prendre la parole me fait affreusement pensé à celle dont j’ai transformé la petite culotte en hamac pour écureuil. Je m’empresse d’ajouter que le rouge va très bien à la copine de Mayumi. Enfin je suppose que c’est sa copine, elles parlent ensembles. « Merci. » Je découvre un peu plus le visage de la jeune femme qui ne présente aucune imperfection. Elle est très belle, personne ne pourra dire le contraire. Puis je souri à chacune des autres candidates. Mayumi. Puis sosie écureuil. « Y a-t-il besoin d'une raison pour faire la fête ? » Il me semble que oui mais peut-être que je fais fausse route. Peut-être qu’il est possible de faire la fête sans raison apparente. Surement même. Mais je crois qu’une raison, c’est encore mieux. « Mais si tu veux on peut faire la fête en mon honneur. » Mon rire s’ajoute à celui de la candidate à la robe rouge. Elle a de l’humour. « Alors fêtons l’honneur de.. comment tu t’appelles déjà ? » Ça serait peut-être bien d’avoir son prénom en prime de s’amuser à son nom. Enfin je ne peux m’amuser en son nom si je ne connais pas son prénom. C’est logique, non ? La musique change aussitôt ce qui me fait imaginer qu’on est censé danser. Oh non, bon dieu, aies pitié de moi. Je ne veux pas. Je ne peux pas. « J'espère bien qu'on va danser ! Je t'apprendrais t'en fais pas. » Oh ça peut être sympa si elle m’apprend à danser. Mais pas devant tout le monde. Je serai bien trop ridicule sinon. Tu sais danser le jazz ? » Je ne sais même pas si ça se danse le jazz mais j’imagine que oui, toute musique peut servir de danse il me semble. Alors le jazz, ça doit pouvoir se danser. « Mayumi tu sais danser toi ? » Hors de question que Mayumi soit un lampadaire ou un sac à main ce soir. Je veux entendre le son de sa voix ne serait-ce qu’au moins une fois même si j’apprécie la compagnie de la candidate voulant m’apprendre à danser.