SOIRÉE N°4 : Bienvenue dans mon cabaret !

Ce soir, la salle de bal du château Quincy-Clifford prend des allures de cabaret. Vous voilà replongés au début du XXe siècle, en France, à l'approche de la Première Guerre Mondiale. C'est la Belle Époque, comme on l'appelle, période de richesse culturelle mais surtout de tous les changements. Pour l'occasion, vous avez revêtu les costumes mis à votre disposition dans le cellier, et qui ne sont pas sans rappeler les accoutrements de célèbres films tels que Moulin Rouge et Chicago. Les demoiselles opteront sans doute pour un boa, une robe à franges ou encore un collier à perles, quand les mâles préfèreront un fume-cigarette, un nœud-papillon et un chapeau haut de forme.

Aucun rôle ne vous est attribué, vous êtes donc libres d'incarner le personnage de votre choix. N'oubliez pas l'esprit burlesque, Music Hall, French Cancan propre au Cabaret que l'on connait tous. Quant à votre tenue, aucune limite n'est posée : n'hésitez pas à tenter l'extravagance comme le sobre, le chic comme le glamour.

Un buffet très garni vous attend, et la décoration de la salle à été totalement revue, arborant désormais de grands rideaux pailletés, une scène, et de nombreux accessoires rangés dans des cartons sur le côté de celle-ci. Cette soirée vous appartient, à vous de la rendre exceptionnelle et, surtout, de vous imposer comme un artiste digne de ce nom rêverait de le faire dans le rude monde du spectacle.

La quatrième soirée de l’aventure était placée sous le signe du cabaret. J’aurais pu enfiler un costume de danseuse burlesque ou de diva, star du show. Mais non j’avais envie de faire dans le sobre… Ce soir j’étais une richissime femme de mafieux et oui, rien que ça. J’aimais bien me construire de personnage et puisque la production ne nous en avait pas fabriqués eux-mêmes, je le faisais moi-même. C’est donc dans cette optique que j’enfilai une robe très années 20, à franges, avec une paire de chaussures qui allait assurément donner l’impression que j’avais des jambes interminables et, pour finir et parfaire ce style, j’enfilai plusieurs longs colliers. Prête, je descendis dans la pièce… Vide. Pardon ? Il n’y avait personne ? Je fis un tour sur moi-même et, en soupirant, pris un verre d’un cocktail quelconque et le sirotai en me disant que si dans les 10 minutes personne ne venait, j’allais partir. Ni plus ni moins.

Je suis pas du tout d'humeur à aller à une des soirées de William. Surtout quand c'est pour se ramener avec des plumes dans le cul. Mais bon je crois que la présence est obligatoire non ? Au pire je bois un ou deux verre je fais semblant de m'amuser et rire aux blagues de Lennon et ensuite je me tire. Par contre faut que j'enfile un costume ça c'est chiant. Je prends la première robe qui me passe devant, une paire de pompe au hasard et je décide de tester la perruque au carré noir. Une fois prête je me rend à reculons dans la salle de bal. Je me réconforte en me disant qu'il y aura certainement du monde et que donc je vais passer un peu à la trappe, qu'on va pas me voir. Mais quand j'entre la salle est vide. Alileo est la seule présente et semblerait qu'elle se fasse bien chier. Je m'approche d'elle. « Ils sont passés où ? » Je dis sur un ton sarcastique. Ok les soirées de Willy c'est pas toujours du grand art mais là pour une fois qu'on peut être qui on veut...

Cette semaine, Marian n'était pas nominée. Un soupir de soulagement et une annonce de William plus tard, le thème de la quatrième soirée fut dévoilé : le cabaret. Chouette, encore une bonne idée du Maître. Mais cette fois-ci, personne n'incarnait un personnage plus ou moins connu. Oh, dommage, mais c'était vrai qu'il était difficile d'attribuer des rôles avec un tel thème. Après avoir longuement réfléchi à quel costume la jolie brune allait-elle bien pouvoir prendre, elle se décida finalement sur un rouge et noir qui lui allait parfaitement, lui rajoutant une petite touche sexy qui lui manquait souvent au quotidien. Une fois fin prête, la demoiselle descendit prudemment les escaliers jusqu'à arriver au point de rendez-vous, la salle de bal. Comme d'habitude, la pièce était merveilleusement bien décorée et... vide ? Ah, non, Alileo et Edith étaient là. Bon, l'Anglaise ne comptait pas passer sa soirée seule, aussi se dirigea-t-elle vers ses camarades. « Très jolis vos costumes. » lança-t-elle dans un sourire.

Heureusement que j’avais ce cocktail parce que franchement je me faisais chier et ne même pas pouvoir boire m’aurait saoulée. Déjà que je ne pouvais pas fumer et non, on m’avait faite chier avec ça la semaine passée lorsque j’avais interprété le rôle de Sharon Stone dans Basic Instinct. Finalement, rapidement, Edith entra dans la pièce habillée comme une… fille de joie ? Serais-je la seule ce soir à avoir opté pour le coté plus habillé des années vingt ? En tout cas c’était un peu paradoxal car celle qui était connue dans cette maison pour retirer sa culotte plus vite que son ombre, c’était moi hein. Même si la blonde (enfin là elle est brune mais soit) était une sérieuse concurrente. « Ils sont passés où ? » Demande la candidate. « Aux toilettes. Tous en même temps. » Question débile, hein… Comme si je savais la réponse à cette question. Finalement c’est Marian qui se pointe, habillée de manière encore plus sexy que Edith et puis, chaque fille qui entrait devait avoir moins de tissus que la précédente ou bien ? « Très joli vos costumes. » « Merci. » Dis-je simplement. « Très sexy, le tien. » Ajoutais-je avec un petit sourire avant de poser mes iris sur son visage et non plus sur le reste de son corps.

Une soirée. Genre, ce soir ? Genre, encore ? Genre ... putain. A quoi cela servait-il de prier pour que William cesse donc avec cette lubie déconcertante de vouloir leur foutre une soirée dans les pattes, si c'était pour qu'il en ponde une nouvelle chaque mercredi soir ? Grr, il faudrait l'empailler. Bon, tout ça pour dire qu'Ismaël n'était naturellement pas extrêmement enchanté à l'idée de devoir encore se déguiser, lui qui aimait tant se fringuer comme un mec qui se fiche éperdument de ne ressembler à rien. Pourtant, une fois encore, il tâcherait de faire un effort. Pourquoi ? Pour lui, avant tout. Parce qu'il voulait pouvoir se coucher en se disant "bon, mon gars, t'as géré aujourd'hui". Ouais non, pas du tout en fait. Parce qu'il se fichait de tout ça. En réalité, s'il prenait la peine de prendre la direction de la salle de bal, c'était uniquement parce qu'il n'avait pas grand chose d'autre à foutre de sa soirée. Ca l'aiderait à faire passer le temps, sans doute. Le thème était donc ... Cabaret. Bien, bien. A chier, mais bien comme il faut quoi. M'enfin, il fallait bien rester sur la même lancée. Ainsi donc, après avoir revêtu une tenue plutôt classe, il fit son entrée dans la salle avant de constater que beaucoup avaient du se perdre en chemin. Enfin une nouvelle réjouissante. Un petit groupe de filles - diaboliquement sexys, hm - se trouvait là. Encore mieux. « Trois beautés pour moi tout seul, je me sens gâté. » Et il avait bien de quoi l'être, après tout.

« Aux toilettes. Tous en même temps. » Ah ah. Ok elle a pas saisit le sarcasme de ma réplique mais bon on s'en fiche. Marian arrive à son tour, le rouge ça lui va bien. J'ai mis quoi moi déjà ? Putain je suis à l'ouest. « Très jolis vos costumes. » C'est vrai que celui d'Alileo est vraiment beau. Le mien.. hum je ressemble à une pute... ça tombe bien non ? « Merci. » je lui dis pincement légèrement mes lèvres dans un sourire en demi teinte. Une soirée entre fille moi ça me va. Ah non, Ismaël arrive. Je me sens bizarre là d'un coup. Serait-ce la discussion qu'on a eu hier dans le dressing... hm certainement. Je me console en me disant qu'en brune il va pas me reconnaître. « Trois beautés pour moi tout seul, je me sens gâté. » hm. T'emballe pas. Je tend le bras pour prendre un truc à boire et reste silencieuse. Je passe inaperçu j'en suis sûre. Trop forte. Toute façon je compte pas rester très longtemps. Selyse nous avait rejoins, je ne l'avais pas remarqué sur le moment ou peut être pas reconnu. La classe. Je suis jalouse. « T'es trop belle. » Je lui souffle avec une sincérité déconcertante. Je lui souris sincèrement encore, et bois une gorgée de ma boisson non identifié.

Très honnêtement, l'idée de passer la soirée dans une ambiance Cabaret et dans un costume étriqué ne lui disait trop rien. Il faut dire qu'Ismaël n'était pas tellement de ceux qui se plaisaient à participer à ce genre de choses. Autant il aimait relativement s'amuser, autant cet univers, cette ambiance ne lui parlaient que très moyennement. Mais il faisait des efforts, de gros efforts pour ne pas rester seul dans son coin, comme l'insociable qu'il avait été à ses débuts d'aventure. Il s'était tout de même rapproché de certaines personnes - pas que charnellement, précisons - et s'était même découvert de sincères affinités avec certains d'entre eux. De là à dire qu'il était soigné, tout de même pas. Mais il est vrai qu'il avait l'impression de se sociabiliser progressivement. Ainsi donc, participer à ce genre de soirées ne pourrait que l'y aider. Du moins, il osait le penser. Arrivé sur place, il ne tarda alors pas à s'approcher d'un groupe de filles déjà constitué. Toutes très bien vêtues, toutes dans l'ambiance. Parfait. Espérons qu'il ne fasse pas trop tâche, quant à lui. Surtout que bon, ça manquait un peu de mâles par ici. Mais puisque cela lui permettait de profiter exclusivement de leur compagnie, il n'allait pas les blâmer, hm. Mais voilà qu'une demoiselle attira particulièrement son attention. Une petite brune dont le visage lui était étrangement familier. Ne serait-elle pas blonde à la base, hm ? Edith, peut être ? Voyant qu'elle venait de se servir quelque chose à boire, il s'approcha discrètement de la jeune femme. « Sans alcool, la fête est plus folle » lui glissa-t-il doucement, dans un clin d’œil. Quoi, vous dites que c'est pourri ? Et que l’hôpital se fout de la charité ? Mais point du tout, voyons, point du tout.

La perruque c'est une très bonne idée. En brune on me reconnais plus, je devrais peut être penser à me teindre en brune, juste pour passer inaperçu. C'est une idée. Sauf qu'en faite je passe pas tant inaperçu que ça, c'est peut être la tenue plein de paillettes qui fait qu'on me regarde et que le seul homme de la soirée me regarde. « Sans alcool, la fête est plus folle » Me dit-il une fois qu'il m’ait reconnu. Je décide d'occulter notre discussion de la veille, ça vaudrait mieux pour nous deux, enfin surtout pour moi. « Ca c'est le plus grand mensonge de l'univers, avec le truc des âme soeur, c'est du pareil au même. » Je lui scande un sourire au lèvre. Je bois une autre gorgée comme pour allier l'acte à la parole. En plus c'est bon cette connerie. Cette soirée elle craint tellement que personne ne prend la peine de venir c'est pour dire.. Enfin c'est un peu le cas des autres soirées... mais en général j'y retrouve Tommy.. Tiens il est où là ? Je regarde à droite et à gauche, je scrute l'entré trente secondes mais pas de Tommy. Je me résigne alors. « Alors tu me trouve comment en brune ? » Je dis à Ismaël sur le ton de la rigolade, jouant avec les mèches synthétique de la perruque.