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Message (#) Sujet: out of reach (lundi, 12h48) — Lun 1 Juin - 12:48

Elle a passé la matinée à errer comme une âme en peine, Aera, paumée dans cette nouvelle configuration à laquelle elle s'était pas préparée. Faut dire que la veille a été riche de rebondissements et la possibilité de quitter le jeu couplée à tout le reste l'a pas mise dans les meilleures dispositions. Ajouté à ça le fait que ses potes sont pour l'essentiel dans l'autre équipe qu'elle ne verra pas de la semaine, ça la rend un peu groggy, pas sûre de savoir comment trouver ses marques au milieu d'un groupe qui semble avoir des affinités de base entre eux et beaucoup moins avec elle. Aera, c'est une vraie fausse sociable, une fille qui a besoin de se savoir entourée mais qui gravitera toujours autour des mêmes personnes sans nécessairement chercher à voir au-delà. Ca la rassure, ça la plonge dans une routine agréable, sauf que cette semaine elle doit composer sans cette routine-là. Les lieux sont magnifiques, y a pas à dire, et s'évader d'Hallstatt lui fera du bien une fois qu'elle aura dépassé ce stade de dépit qu'elle se traîne depuis le réveil. Mais elle a fini par décider qu'il était temps de se bouger et de pas gâcher le temps qu'elle a ici à ruminer sur une chronique de merde, le départ d'Ashley ou le fait qu'elle pourra pas se reposer sur Rosa, Kara ou Roma : elle va faire avec ce qu'elle a et transformer le tout en une opportunité, approfondir certaines relations qu'elle a nouées et en développer de nouvelles dans des circonstances différentes. C'est comme ça qu'elle a alpagué @Santo en le croisant dans la chambre qu'ils partagent cette semaine. « Viens, on va boire une bière. » Ca tient plus de l'ordre que de la proposition, mais elle a entendu parler d'un bar dans le centre de Linz qui a l'air sympa, et représente de toute façon une meilleure alternative que celle de se traîner dans les couloirs du loft sans bien savoir quoi faire d'elle. Une demi-heure plus tard, ils se retrouvent dans ce fameux bar qui a tout d'un lounge avec ses petites lumières et ses banquettes. Ca lui rappelle certains de ses endroits favoris à Séoul, ceux qui sont préservés du tourisme de masse et fréquentés uniquement par des locaux. Ils s'installent tranquillement à la table, Aera à l'ombre forcément (comme toute coréenne qui se respecte elle ne supporte pas le soleil sur sa peau), deux bières fraîches posées devant eux. « Je l'avais pas vue venir celle-là... » elle commente, en faisant référence à ce twist improbable et leur présence dans cette ville. « Pas trop perturbé d'être loin de Costa pour la semaine ? » Elle se doute que c'est un truc qu'il a dans un coin de sa tête, parce que leur discussion à la bibliothèque la semaine passée a mis en évidence qu'il appréhendait pas sereinement la possibilité d'être éloigné de lui s'il devait quitter le jeu avant. Même si dans ce cas précis, il a au moins la certitude de le retrouver dimanche. « T'as eu le temps de parler avec Kara avant de partir ? » elle demande alors. Faudrait être aveugle pour pas avoir capté que l'entente n'était pas au beau fixe depuis la révélation de son secret et même si elle pratique généralement la politique visant à ne pas se mêler de ce qui la regarde pas, quand il s'agit de Kara c'est pas pareil : elle a le passe-droit de la pote qui veut juste s'assurer qu'elle perde pas un de ses piliers dans le jeu.
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Santo
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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Lun 1 Juin - 14:37

Santo à défaut d'accuser sa frustration il avait décidé de glander au pieu ce matin. Entre le prime qui avait duré 1000 ans, le voyage et son envie évidente de buzzer direct en arrivant, il s'était couché à pas d'heure. Trop excité et énervé par sa soirée il avait pas réussi à trouver le sommeil avant 4h du matin, après s'être enfilé les clopes et la bière que la prod leur avait soutiré pendant les awards. Aera elle s'était déjà barrée quand il avait ouvert les yeux et décidé de repousser éternellement sa sortie de léthargie. Trop bien dans son pieu, un peu appréhensif à l'idée d'aborder cette journée. Il détestait cette sensation. Santo c'était un mec qui filait à l'instinct, normalement il n'avait aucun mal à s'approprier des lieux de vie. Sauf que là il perdait deux de ses piliers principaux, après avoir été réduit au silence pendant des semaines auprès de l'un et tout récemment par l'autre. Au fond il n'avait vécu que quelques jours dans une pseudo-normalité, sans se soucier de ses mots et de ses discussions. Là, l'idée de faire cavalier seul sans Cos l'oppressait pas mal. Ils avaient pris pour habitude de se débriefer sur toutes leurs discussions, les points qui pouvaient impacter la révélation de leur histoire, et l'inconnue qui se dessinait sur les jours à venir le foutait un peu dans le mal. C'était un truc auquel ils avaient réfléchi et auquel ils s'étaient à peu près préparés, mais le vivre c'était différent. Surtout après avoir tout récemment officialisé leur lien. Il se savait capable d'avancer seul et de défendre son intitulé, mais ça lui laisser un sacré goût amer en bouche. En décidant d'émerger à midi il avait tout juste ouvert sa valise pour récupérer de quoi aller se doucher et préparer. La politique du minimum essentiel. Il était en train de refaire son lit quand la Coréenne l'avait alpagué pour qu'ils aillent boire une bière. Meilleur petit déj. Le gars il sortait à peine du pieu mais dans l'idée ça le dérangeait pas des masses. C'était pas la première fois qu'il attaquait sec avec l'estomac vide. Aera c'était sa nouvelle pote officieuse. On captait pas encore trop comment ils en étaient venus à se kiffer comme ça - sans doute le biais Costa - mais ça marchait bien entre eux. A force, ça le faisait même marrer de lui filer des billes parce qu'elle semblait s'intéresser autant à leur histoire qu'à leur secret. Sans vraiment être capable de distinguer les limites des deux. Santo, dans sa nouvelle envie que son secret tombe il était au max de sa communication, même si, réciproquement, il aurait préféré que ce soit Louis ou Kara qui mettent le doigts dessus. Ils se baladaient avec leurs épaules relâchées dans les ruelles de la ville, assez silencieux face au paysage qui les entourait. C'était aussi agréable d'avoir quelqu'un de calme à ses côtés, parce qu'on avait beau le prendre pour un surexc' de base, Santo c'était surtout quelqu'un qui aimait avoir l'espace nécessaire à construire ses petites réflexions. Il s'était foutu au soleil autant qu'elle s'était glissée à l'ombre. Main serrée autour du verre les premières gorgées n'avait pas tardé à être écoulées. Aera, elle était dans son même mood. Elle, certes, elle n'avait plus de secret à défendre. Mais son jeu était encore réel. Ses objectifs étaient clairs, elle lui en avait déjà parlé. Sauf qu'elle se retrouvait aussi amputée des personnes autour de qui elle gravitait naturellement. Y'a eu aucune transition ouais. Des awards à ça. Pas de temps pour souffler, alors qu'ils leur avaient foutu une pression considérable vis-à-vis de cette soirée de gala. Enfin bon, on se plaint pour rien. Tu crois que c'est à cause des concertations de votes ? A trop jouer ils s'étaient brûlés les ailes. Si. Enfin, on savait que ça pourrait arriver. Mais je sais pas comment aborder le truc sans avoir de visu sur ce qu'il vit lui. Il avait glissé un sourire à la brune, sachant qu'elle saurait lire entre les lignes. Pas trop frustrée de pas pouvoir le buzzer ? Parce qu'elle le lui avait avoué la semaine dernière. Si elle dégommait la cagnotte de Carl ils seraient les prochains sur la liste. Mais Santo il savait bien que dans leur duo sa cible préférée restait Cos. A tort ou à raison. Ca, c'était à elle de dealer avec ses propres expériences. Le sujet Kara par contre il était nettement moins évident à affronter de bon matin. Sans doute parce que c'était facile pour Santo de parler de Costa, qui résumait à lui seul 95% de son monde. Avouer ses vulnérabilités vis-à-vis de quelqu'un qu'il ne connaissait que depuis quelques semaines, c'était autre chose. Il lui avait fait part de son appréhension vis-à-vis d'un quelconque attachement. Là, on était dans le mille. Non, pas depuis la confrontation. Kara et Santo ils avaient déjà eu quelques discussions intenses depuis le début du jeu. Ca leur était arrivé d'être contrariés par les opinions de l'autre, mais ils avaient toujours fini par trouver un terrain d'entente. Le respect qui s'était instauré entre eux était évident. Et il savait qu'en quelques mots au confess il avait franchi une ligne qui avait fait éclater Kara. A ses yeux, un peu à tort, mais c'était aussi du à sa propre perception des situations. Une perception biaisée par son vécu. Et ça, ça m'emmerde. Le blond il était pas ultra loquace en matière d'émotions, mais elle devait avoir capté les contours du truc Aera. Kara, c'était sa pote, avant d'être son espèce d'obsession à lui. Ca rime à rien de s'excuser après dix jours. Elle allait sans doute le démentir mais à son échelle perso les excuses elles arriveraient trop tard. Il avait un peu prévu de l'alpaguer après le prime pour crever l'abcès et ciao. Kara, si elle voulait lui en vouloir pour avoir pointé du doigt des choses qui lui déplaisaient, il était prêt à l'assumer. Mais fallait au moins que ce soit dit clairement entre eux, histoire qu'il arrête de graviter autour d'elle pour rien. C'est quoi tes limites à toi en matière de secret ? Parce que là aussi ils avaient tous capté que Carl et Aera c'était fini. Leur petit attachement chelou façon grande soeur petit frère il s'était éclaté la gueule lors de la dernière révélation. Et c'était assez compréhensible, vu ce qu'elle avait vécu Aera comme expérience avec des mecs. Mais il savait aussi qu'elle redoutait de se foutre dans la merde avec Cos, et vu qu'ils avaient lancé le sujet indirectement, autant foncer dans le tas et gratter des infos sur son ressenti.
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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Lun 1 Juin - 19:25

Tout s'était vraiment précipité la veille, elle avait rien capté Aera, du moment où elle avait répondu au téléphone noir, les choses s'étaient enchaînées à un rythme dingue : la fin des awards, son passage stressant dans le sas, son retour et leur départ pour leurs nouveaux lieux de villégiature. Elle s'est pas préparée mentalement et elle est encore un peu perturbée. Même en se réveillant ce matin, sans l'habituelle vue sur les montagnes, elle s'est sentie paumée à se demander où elle était. Mais c'est comme tout : elle finira par s'y habituer, même s'il y a des chances pour que ça ne se produise qu'au moment où il faudra rentrer au chalet. Elle a pas pensé au fait que ça puisse être lié à cette histoire de concertation à laquelle elle n'a pas accordé plus d'attention que ça, mais maintenant que Santo le mentionne, ça l'étonnerait même pas. « Peut-être ouais. J'ai pas trop capté cette histoire, j'avoue, je me demande qui s'est concerté. » Ses nominations, c'est le genre de trucs qu'elle gère seule dans son coin, sans grande autre stratégie que d'utiliser ses affinités du moment, mais visiblement c'est pas le cas de tout le monde. Ca explique peut-être sa présence sur le banc des nominés, même si elle a pas spécialement envie de rentrer dans un délire paranoïaque. « Sans pouvoir tout vous raconter et décider de vos plans ? » elle renchérit avec un sourire moqueur. Mais elle comprenait, dans le fond, surtout après avoir passé trois semaines à se cacher et recouvré le bonheur d'afficher leur amitié aux yeux de tous, le changement doit être brutal, pour eux encore plus que pour les autres à l'exception peut-être de Cami et Louis. Elle n'a aucune idée de ce que ça fait, mais elle est prête à compatir, généreuse dans l'âme, à cette séparation forcée obligeant Santo à la jouer complètement perso sans le soutien de son pote, de son frère. Inévitablement, elle songe que ça les prépare à l'après, où ils seront peut-être à nouveau confrontés à cette situation, mais pour eux, elle aurait préféré que ce moment ne se produise pas maintenant. « Vous pouvez toujours vous parler en messages codés sur le RS » elle suggère, parce qu'ils ne sont plus vraiment à ça près. Elle ne doute pas qu'en temps normal, ils partagent à peu près tout – et à dire vrai c'est pas forcément un truc qui la rassure, parce que ça leur donne aussi un avantage indéniable sur tout le monde, à mettre les hypothèses et les stratégies en commun – mais cette séparation, ça leur offre un truc dont ils ont besoin : la possibilité d'évoluer individuellement, aux yeux des téléspectateurs mais aussi entre eux, de ne pas se reposer sur leur binôme pour qu'ils puissent être dissociés l'un de l'autre pour la suite du jeu. Ici, les alliances venues de l'extérieur c'est un atout au départ et ça finit par devenir un handicap quand on ne pense pas à l'un sans penser à l'autre, qu'on ne parle pas à l'un sans parler de l'autre. La question de Santo lui tire un sourire et elle hausse les épaules. « Un peu » elle admet, parce qu'elle comptait effectivement le buzzer cette semaine, ne serait-ce que pour clarifier certaines de ses idées, et que le fait qu'il soit dans l'autre équipe l'en prive directement, sans parler de la possibilité que quelqu'un d'autre la devance. Au fond, c'est pas très grave, son égo de joueuse lui paraît moins important que leur laisser le choix de raconter leur histoire au bon moment. « Mais je m'en remettrai. » Elle sourit à Santo avant d'avaler une gorgée de sa bière. Aera, elle embraie sur le sujet Santo/Kara, déjà pour satisfaire sa curiosité naturellement exacerbée, et aussi parce qu'elle est le genre à prendre soin de ses potes et pour ça, ça implique de comprendre comment ils se sentent. Pas besoin d'être un génie pour capter que Kara a mal vécu leur conversation au confessionnal et que devoir raconter son histoire a du être un moment difficile à passer, même si elles ne l'ont pas évoqué pendant le prime. Elle croit aussi que leur présence à des endroits opposés du salon n'avait rien d'un hasard, au moins pour Kara. Santo n'a pas trop de mal à reconnaître que la situation le fait chier, ce qu'elle comprend complètement quoique sa propre situation soit un rien différente. Y a des choses qui auraient pu (du) se régler immédiatement après, des malentendus qu'il aurait fallu clarifier. Dix jours plus tard, ça donne l'impression de remettre de l'huile sur un feu qui a commencé à s'éteindre, ça perd de son intérêt, de sa valeur. Pour autant, elle sait qu'aux yeux de Kara et vu les circonstances, dix jours plus tard ça sera pas trop tard, justement. Ce sera le bon moment, pour elle aussi, pour prendre conscience que leur attachement l'un à l'autre est réel même dans un univers de jeu où tout a l'air factice. Ca devrait permettre de lui faire prendre du recul et d'accueillir les excuses de Santo avec plus de facilité que s'il l'avait fait après le prime. « C'est toujours mieux que de pas s'excuser du tout » elle lance sans détour. Pas qu'elle le soupçonne de vouloir s'y soustraire, mais autant être claire sur le sujet : y a pas de délai pour des excuses. « T'as envie de me raconter ce qu'il s'est passé pour en arriver là ? » elle demande doucement. Comme d'habitude, Aera ne forcera rien. Elle sait qu'ils en sont à un stade un peu déterminant dans leur entente, où il serait pas illogique qu'il se confie à elle s'il le voulait, plus encore au vu de sa relation privilégiée avec Kara, mais elle lui met pas le couteau sous la gorge s'il préfère garder pour eux deux le contenu de leur embrouille. Sa curiosité est sincère, toujours, mais ne prend pas le pas sur le respect qu'elle a de leur vie privée. Tout ce qu'elle sait, c'est que ça l'emmerde de les voir dans ce statu quo après avoir passé plusieurs semaines à se rapprocher l'un de l'autre, une situation qui fait étrangement écho à la sienne même si pour des raisons bien différentes. Elle hausse un sourcil à la question qu'il lui pose avant que ses lèvres ne s'étirent en un sourire entendu. Comme d'hab, Santo est subtil sans l'être vraiment, c'est pas difficile de comprendre l'intention qu'il met derrière la question. « C'est difficile de donner une limite là, comme ça. » Clairement, le cas de Carl est délicat à gérer pour elle, pour beaucoup de raisons parfois liées à son histoire, parfois à ce qu'elle est et le schéma de valeurs dans lequel elle a grandi, mais elle en est pas au stade où la porte est entièrement fermée. Elle est seulement... entrouverte, et susceptible de lui être claquée en plein dans la gueule au mot de trop. « Y a un truc qui me dérange profondément dans le fait d'être un stalker, forcément ces délires-là, c'est une limite pour moi. » Pour le reste, elle en sait rien, ça va dépendre de beaucoup de paramètres. « Mais si t'as un exemple de secret pour que je te dise ce qu'il en est, n'hésite pas » elle lâche, moqueuse, comme si Santo allait tomber dans le panneau comme un con. « T'as capté le genre de personne que je suis, c'est plutôt à toi de me dire si je dois continuer d'être sur mes gardes ou si je peux faire tomber mes barrières. » Sans nécessairement rentrer dans les détails, mais ça lui donnerait au moins une bonne indication de l'attitude à adopter avec Costa, dont elle a bien compris que c'était le vrai sujet dans la question qu'il lui a posée.

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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Mar 2 Juin - 14:51

Santo il captait pas encore des masses le pourquoi du comment ce truc arrivait pile maintenant. Dans sa tête, au-delà du jeu, il devait y avoir une raison. Peut-être que la prod en avait marre d'entendre parler d'alliances, peut-être que des liens se tissaient trop vite, influençant délibérément la présence d'autres personnalités dans le jeu. Quoiqu'il en soit, ça l'emmerdait, parce que ouais, son petit monde a lui était perturbé. Et c'était pas le fait d'être catapulté dans une autre ville, qui le foutait dans le mal, ça au contraire il appréciait. Mais c'était évidemment son parcours avec Cos, qui en prenait pour son grade. Ils avaient à peine eu quelques jours pour se retrouver officiellement qu'on les séparait inévitablement. C'était normal, c'était le jeu, ils l'avaient anticipé, mais ça n'enlevait en rien la difficulté à l'idée d'affronter cette semaine. Santo, il était pris d'un ensemble d'appréhensions depuis la semaine dernière, dont il ne pouvait parler avec personne si ce n'est Cos. Les autres, il avait beau matérialiser certaines infos, leur glisser quelques sous-entendus, leur indiquer son cheminement de pensée, ils étaient loin d'en saisir tous les tenants et aboutissants. A l'instar d'Aera, qui visualisait bien la difficulté dans laquelle il se retrouvait aujourd'hui, mais qui n'en voyait que l'aspect stratégie. Sans pouvoir discuter de l'après, surtout. Il avait soufflé en souriant. Plus elle cherchait les liens entre leurs histoires et plus il se plaisait à la titiller. L'après, c'était la question qui arrivait aux lèvres de tout le monde, depuis quelques jours. Parce qu'ils commençaient à perdre des candidats investis, des candidats qui avaient compté dans leurs liens et dans la course à la victoire des équipes. Santo pour l'instant il n'était pas vraiment impacté, pas comme elle qui avait perdu la présence d'Ashley. Mais il savait pertinemment que dimanche prochain, sur le banc des nominés il y aurait forcément deux ou trois personnes avec qui il s'entendait vraiment bien. Et peut-être lui. Peut-être Cos. Même si ça, il se tuait à vouloir croire le contraire. Non c'est bon, 5 ans à parler via FaceTime, on peut s'abstenir des messages codés sur les RS pendant une semaine. Ils en étaient pas à ce stade là tous les deux. Leur lien il allait au-delà de petits codes qu'ils se glissaient vis-à-vis des discussions qu'ils avaient tenu avec d'autres candidats. Tu crois qu'on sera mis au courant de qui buzze qui de l'autre côté ? Ca, ça l'inquiétait. Il doutait pas une seconde de la capacité qu'avait Cos à défendre son histoire. Mais cette révélation, d'une manière ou d'une autre, ils devraient la vivre à deux. Dans n'importe quel scénario ils avaient un impact considérable sur la vie de l'autre. Dans n'importe quel scénario le message serait dépourvu de sens, s'ils n'étaient pas tous les deux dans le même salon, ce jour là. Aera, elle devait capter son dilemme, vu qu'elle comptait buzzer Cos cette semaine. C'était obvious, pressenti depuis leur discussion à la bibliothèque. Elle oscillait éternellement entre son envie d'assouvir son égo de joueuse et son appréhension vis-à-vis de la révélation de Cos (/ de leur révélation?). Ca, Santo, il le sentait. D'abord parce qu'ils en avaient pas mal parlé avec Costa. Comme ils avaient pas mal parlé du buzz de Louis. Les personnes qui gravitaient autour de leur histoire faisaient l'objet de debrief autour de bières au milieu de la nuit. Ils avaient retrouvé cette habitude du passé, quand ils se voyaient, en marge de leur groupe de potes, pour discuter de tout et de rien, face à leur magnifique Napule. C'était aussi simple qu'un pack de 12 Moretti, dégommées en haut d'un toit, à découvert, avec leurs capuches remontées sur leurs tignasses dépareillées. Santo, l'ado, Costa, l'adulte. Mais au fond, une même gueule, une même voix, une même recherche éternelle du bonheur. L'autre raison pour laquelle il captait bien le mood d'Aera, c'était parce qu'il avait ressenti un peu la même chose vis-à-vis de Kara. Même si elle, c'était pour une raison différente. C'était l'appréhension de l'exposer elle à son propre secret, plutôt que l'appréhension de le découvrir. Santo, il avait très vite capté les contours de son histoire, parce que dès leur première discussion il avait tapé juste en mentionnant les flics. Kara, elle n'avait jamais caché la douleur éprouvée à parler de certains trucs, de ses rêves, de sa famille, de son lien à Harlem. Il avait pas mal hésité à la buzzer au fil des semaines, simplement parce qu'il ne voulait pas exposer trop vite quelque chose qui pourrait la blesser. Puis en sentant l'omniprésence des autres autour de son secret il s'était jeté, convaincu d'être plus légitime à en exposer l'histoire. C'était pas qu'une question de jeu, c'était pas qu'une question d'égo, c'était pas qu'une recherche éternelle de la mise en lumière. Il avait vraiment hésité, pour elle. Et comme ça lui était arrivé par le passé, il avait fini par merder. Non mais je vais m'excuser. Il avait un vécu trop grand vis-à-vis des excuses soufflées à demi-mot. Santo, ce truc là, ça lui tenait à coeur. Il se prenait la tête comme un fou depuis quelques jours, parce qu'au fond il avait du mal à saisir l'étendue du problème. Ca lui laissait un goût amer, comme s'il avait du s'excuser d'un truc trop grand pour lui. J'ai tiré une conclusion sur Sean qui l'a blessée. Il ne comptait pas dire quoi, parce que ça resterait entre Kara et lui. Y'avait que Cos, qui avait l'ensemble de l'histoire, parce que la confrontation avait été si rapide et si intense qu'il avait ressenti le besoin de lui en parler. Au fond, c'était pas hyper compliqué de comprendre ce dont il s'agissait, mais à ses yeux c'était encore quelque chose de difficile à aborder. Mais c'est juste que j'ai fait un parallèle avec une discussion qu'on avait eue un jour. Les deux, ils s'étaient pris le bec comme des teignes, à exposer leur position sous les étoiles. Santo, il n'en démordait pas, mais après ce jour là il avait capté qu'il y aurait toujours un tabou, entre Kara et lui. Et ça l'avait pas mal chamboulé. Et vraiment, j'ai pas voulu la blesser. J'ai juste parlé trop vite parce que... Parce que j'ai tendance à parler trop vite. Et que dans ma tête ça semblait limpide. Il ne s'était jamais caché de voir le monde en noir et blanc Santo. Pour lui, ce qui était pointé du doigt par certains était simplement une réalité de tous les jours. Sa vie. Sa réalité. Ce dans quoi il avait grandi. Et il n'avait jamais ressenti de honte à ça. Chez eux, on trouvait légitime de brûler une voiture de flics parce qu'ils leur avaient réquisitionné l'arbre de Noël qu'avaient volé les mômes en plein centre commercial pour l'afficher fièrement au coeur de leur quartier. C'était ça, la nature de son existence. Celle d'un système qui avait toujours légitimé la colère des abandonnés. Il était incapable de prendre du recul sur tout ça, parce que même 5 ans à Miami ne lui avaient pas permis de tirer un bilan sur son existence. Il avait vécu une vie parallèle, attendant inévitablement le jour où ses pas le ramèneraient vers un chez lui. Kara, elle le foutait face à des questions qu'il n'avait jamais abordé. Le bien, le mal, la normalité. Dans son système de pensée ces trucs là étaient étouffés par la simple question de survie. Vous avez pas idée de ce à quoi ça ressemble, chez nous. Et ça il tenait à le préciser. Parce qu'ils avaient tous eu le portrait bien beau des ruelles napolitaines, de la chaleur, des couchers de soleil sur le port qui les rendaient dingues, lorsqu'ils étaient ados. Mais Santo il n'avait jamais mentionné leurs tours en béton, le 25m2 où il vivait avec sa mère, le lit superposé qui trônait au milieu du salon, entre une Vierge Marie et une croix en bois. S'il fuyait dans la rue, c'était aussi parce que l'intérieur était étouffant. Sauf que la rue, c'était là où se déchaînaient les premiers jeux de pouvoir. Et ça, les gars de la Camorra, ils le saisissaient bien vite quand ils se retrouvaient face à des mômes de 7 ou 8 ans complètement désoeuvrés. Il ne s'était jamais caché derrière un drame, Santo. Il détestait mettre des mots sur sa colère. Il n'était pas là pour qu'on le plaigne. Mais il en arrivait au stade où pour se faire comprendre il avait la sensation de devoir s'exposer au-delà de limites qu'il s'était toujours imposées. Qu'il devait mettre des mots sur des faits qu'il avait volontairement étouffés. Ca le butait. J'ai jamais été faux avec elle. Même si on le traitait de manipulateur, d'égocentrique, ou whatever. Ca lui passait par-dessus la tête, ça. Aera, comme Kara, elle pouvait douter du bien fondé de leur système de pensée. Ils avaient pas les mêmes vécus, eux tous. Ils avaient pas les mêmes systèmes moraux. Ils avaient pas les mêmes perspectives et conclusions face à une certaine normalité. A ses yeux, c'était beaucoup plus grave d'être un stalker et d'effrayer une femme que de vendre du shit dans la rue pour se payer une pizza ou un lit. Mais là aussi, tout devait être contrasté, et ça il avait encore du mal à le faire. Ca le foutait mal à l'aise d'un coup Santo. Il dégommait un peu sa bière entre deux souffles silencieux. Parler de Costa, ça lui semblait tout de suite plus compliqué. Parce qu'il avait indirectement l'impression de projeter sa future discussion avec Kara. Il t'a parlé de Lupo, non ? Il avait relevé le visage pour s'accrocher au regard d'Aera. Le sien, il était pris d'une mini étincelle. Lupo, c'était un frère. Son histoire, c'est juste ce à quoi on a toujours du faire face. Elle devait s'en souvenir, Aera, parce que c'était pas un truc anodin qu'il avait partagé avec elle, Cos. Chez eux, on ne partageait pas ce genre d'informations gratuitement. S'il t'a parlé de ça c'est qu'il te respecte. Pour le reste, il ne pouvait pas la forcer à accepter tous les détails qu'il lui avait racontés. Mais c'était un grand pas, pour Cos, de s'être ouvert de cette façon. Je peux juste te dire qu'aucun de nous deux n'a honte de qui il est. Et s'ils s'étaient faits apprécier jusqu'ici dans le jeu, il devait y avoir du bon malgré le mystère qu'ils se trainaient aux pattes. Franchement, t'as vraiment peur de Costa ? C'était le mec le plus droit de cette planète, Cos. Il avait toujours tout fait pour ses frères, pour sa soeur, pour sa mère. Même au sein du chalet, il avait toujours fait en sorte d'aider les autres, d'être à l'écoute, vigilant, attentif. Le seul truc qu'on pouvait lui reprocher c'était à la limite d'avoir dit quelques vérités à Carl, mais honnêtement, qui ne l'aurait pas fait en se faisant gratuitement attaquer ? Alors c'était à elle, maintenant, de dealer avec cette inconnue. Mais elle en savait bien plus que tous les autres réunis, et si elle en était encore à vouloir chasser son secret c'était avant tout parce qu'il y avait plus d'attirance que d'appréhension vis-à-vis de lui.


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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Mar 2 Juin - 23:43

C'est un truc qu'elle peut pas comprendre, Aera, et qu'elle n'essaiera même pas de faire parce qu'il lui manque encore trop d'informations pour réellement saisir cette appréhension de l'après que Santo a l'air d'avoir. C'est pas la première fois qu'il le mentionne, même s'il le fait plus directement cette fois, et elle n'est pas sûre de savoir quoi répondre. Elle, son après est déjà tout tracé : rentrer à Séoul, voir ses amies et débriefer pendant des heures de toute son aventure, passer rapidement chez ses parents pour tenter de comprendre ce qui peut encore être sauvé de leur dynamique familiale même si elle connaît déjà la réponse, et reprendre son quotidien pour quelques semaines avant de se décider à faire quelque chose de plus productif de sa vie. Son après, ça ressemblera à son avant, mais en mieux, c'est tout ce qu'elle sait à l'heure actuelle. Petit à petit, elle commence à former des projets dans son esprit, aidée par la perspective qu'elle quittera peut-être le jeu avec un chèque même si à ce stade ça reste du domaine du fantasme plutôt que de la réalité. L'envie de voyager grandit en elle de jour en jour, quand bien même ça n'est jamais une fin en soi, mais elle commence à croire qu'elle a besoin de le faire en mode rite initiatique pour découvrir ce qu'elle attend vraiment de sa vie, et ce qui la rendra un peu plus heureuse, un peu plus passionnée. Pour Santo, ça a l'air infiniment plus compliqué, peut-être parce que beaucoup de choses dépendent de la suite de son aventure, de la révélation de son secret et de ce qu'il cherche à obtenir en venant ici. « Vous passez pas déjà votre temps à en parler ? » elle demande, une lueur moqueuse dans le regard. On croirait qu'ils ne font que ça, les deux Napolitains quand ils sont ensemble : parler de l'avant et réfléchir à l'après. Elle, elle n'a pas d'autre choix que de prendre son mal en patience, jusqu'à ce que toutes les cartes soient sur la table et qu'elle puisse enfin capter pourquoi ça semble aussi complexe pour eux de se projeter. « Moi qui essayais de trouver une solution pour vous... » elle feint de se plaindre d'un ton dramatique. Les RS, à défaut de message codé, leur permettra peut-être de savoir ce qu'il se passe de l'autre côté de l'Autriche, à quoi ressemble leur quotidien, s'ils profitent comme eux de ce que leur petite ville a à offrir. Elle est curieuse, Aera (quand ne l'est-elle pas), curieuse de savoir les dynamiques qu'ils entretiennent à sept mais aussi de savoir si l'autre moitié du chalet leur manque. Mais il a raison Santo : ça ne représente qu'une semaine et même si dans le jeu, une semaine c'est énorme, ramené au reste de leur vie c'est rien du tout. Il serait temps qu'elle passe au-dessus, Aera, parce que sa vie ne se joue pas sur cette pauvre semaine loin de repères qui seront de toute façon amenés à disparaître à un moment ou à un autre, quand elle quittera le jeu. C'est une perspective qui l'angoisse forcément, d'autant plus vu son faible résultat au prime qui lui a fait comprendre qu'elle était sur la sellette : elle s'inquiète un peu d'une nouvelle nomination à laquelle elle n'échapperait pas, alors qu'elle a le sentiment d'avoir encore beaucoup à faire, beaucoup à dire. « Je pense qu'on saura seulement si ça va à la révélation » elle risque, sans grande conviction. Elle suppose qu'ils l'apprendront d'une manière ou d'une autre, ne serait-ce que pour prévenir les autres personnes sur la quête d'un secret qu'il a été découvert par quelqu'un. Mais elle n'a pas la moindre idée de comment la prod' envisage les choses, ou s'ils pensent à ce genre de détails. Ils doivent surtout regarder avec satisfaction leurs petites marionnettes s'adapter à leur nouvel environnement, avec ce que ça comporte de conséquences potentielles niveau drama. La seule composition des groupes en dit déjà long sur ce qu'ils ont pu repérer, les duos et groupes emblématiques de l'aventure (au moins à ses yeux) ont tous été séparés et elle sait pertinemment que ça n'a rien d'anodin. Ils espèrent sûrement provoquer des réactions par rapport à l'absence des autres, ou forcer des rapprochements qui n'auraient pas vraiment lieu autrement. Les sortir de leur zone de confort, en temps normal elle ne nie pas que ça aurait eu du bon. C'est juste que cette semaine, c'était peut-être le pire moment pour plusieurs d'entre eux alors que beaucoup de choses restent encore en suspens après le prime, les révélations de secrets qui se sont enchaînées et leurs conséquences. Elle, forcément, elle pense à Carl à qui elle n'aura pas pu parler pour essayer d'apaiser un peu la tension entre eux, mais en comparaison avec l'histoire Kara/Santo, ça lui paraît un peu dérisoire dans le fond. Il lui suffirait de poster un message sur le RS de Carl pour lui faire comprendre que même si les choses ont changé, elle veut bien essayer de mettre de côté ses appréhensions pour retrouver un semblant de relation. Santo n'a pas ce luxe, et devra attendre une semaine pour tenter d'apaiser les tensions. Il lui explique en gros ce qu'il s'est passé, et sans avoir besoin de tous les détails, elle capte l'essentiel à travers ce qu'il lui dit : une comparaison probablement hasardeuse, une situation vue à travers son prisme à lui quand Kara aurait peut-être besoin qu'il voie les choses à travers son prisme à elle. Dans le fond, c'est un malentendu qui doit pouvoir se régler avec des excuses et une volonté de mettre ses propres expériences en retrait pour embrasser celle de l'autre. « Non, c'est vrai, on n'a pas idée » elle confirme doucement avant de porter sa bière à ses lèvres. Ils en parlent de tellement de façons différentes, même si l'amour qu'ils portent à leur ville est dans chacun de leurs mots, que c'est difficile de se faire une idée précise. Elle a bien compris que Naples, ça s'explique moins que ça ne se vit, et qu'à moins d'y avoir grandi, personne ne comprendrait vraiment leur vie. Mais elle pense aussi que s'il envisage de s'attacher à certaines personnes dans le jeu, notamment Kara et même si ça va à l'encontre de ce qu'il voulait de base, il va devoir apprendre à laisser sa propre expérience de côté et réellement écouter l'autre sans chercher à tout ramener à ce qu'il connaît. « Mais t'as pas idée de ce à quoi ça ressemble chez elle non plus » elle ajoute calmement, sans chercher à l'attaquer. C'est un constat factuel : ils ont tous une histoire différente, une vie différente, des circonstances différentes. De la même façon qu'elle ne saura jamais ce que c'est, la vie à Naples, elle ne saura jamais ce que c'est de grandir en tant que femme noire dans un pays où être noir, c'est d'emblée s'exposer à tout ce que l'humain fait de pire. De la même façon qu'ils ne sauront jamais ce que c'est, de grandir dans un pays où l'excellence à tout point de vue n'est pas un choix mais une obligation. La seule chose qu'ils puissent tous faire, c'est s'ouvrir à d'autres perspectives sans jugement, même si c'est parfois contre-intuitif. Sa réponse lui tire un espèce de demi-sourire, et elle se doit de préciser un truc. « Je crois pas qu'elle te reproche d'être faux avec elle. Je pense juste qu'elle a pas l'habitude de s'ouvrir à un mec, que tu lui plais même si elle veut pas trop se l'avouer et que ce que t'as dit au confessionnal, ça l'a confrontée à la réalité que s'ouvrir à toi, c'est risquer de te donner les moyens de la blesser même si c'est pas volontaire. » Elle reprend son souffle, a l'impression d'expliquer quelque chose d'évident alors même que rien ne l'est jamais vraiment, et encore moins ici. « Après on n'en a pas parlé elle et moi, je peux me baser que sur ce que je vois et ce que je sais d'elle, mais c'est comme ça que je le comprends. » Peut-être que l'avenir lui donnera tort et qu'elle se rendra compte qu'elle a rien capté, mais autant elle peut se voiler la face quand elle est directement concernée, autant elle est relativement perspicace en matière de relations quand ça concerne les autres. « Tu te situes comment par rapport à elle ? » Et la formulation n'est pas anodine, c'est à peu de choses près la question qu'il lui a posée la semaine passée concernant Costa, chacun son tour de devoir répondre à une question. Elle a été honnête avec lui et elle attend qu'il soit honnête avec elle, même si la conversation restera entre eux parce qu'elle veut pas se mêler à ce point de leur vie. Et puisque elle ne pourra visiblement pas y échapper, elle est prête en retour à se montrer aussi candide par rapport à son pote. Elle acquiesce à sa question. « Il m'a pas donné son nom, mais il m'a raconté l'histoire dans les grandes lignes, oui. » En guise de question bonus, en plus des trois qu'elle s'est octroyé le droit de poser en échange pour des réponses à toutes les questions qu'il avait sur elle. Aera, elle ne sait pas trop où Santo veut vraiment en venir, et elle a surtout le sentiment qu'il se méprend sur son état d'esprit à elle. Son appréhension ne dépend pas du fait de découvrir qu'ils ont fait des trucs discutables pour s'en sortir, dans sa tête c'est déjà acquis que leur secret tourne autour de ça. « J'ai jamais eu peur de Costa » elle répond sincèrement. Elle préciserait bien qu'elle ne s'appelle pas Carl, mais le ton de la discussion ne s'y prête pas vraiment. « Je me méfie simplement de lui, parce que je ne sais pas quelle place j'ai dans son aventure. » Elle voit pas trop comment mieux formuler les choses sans trop en dire sur un état d'esprit qu'elle a du mal à comprendre elle-même. « Vous êtes venus pour un but précis, qui nécessite pas de vous lier aux autres. J'ai pas envie qu'une fois votre secret révélé, je me rende compte que quand moi je lui ai donné une certaine importance dans mon aventure, la réciproque ne soit pas vraie. » C'est pas une question d'intérêt pour lui, d'attirance ou quoi que ce soit, mais si Costa lui a raconté dans les grandes lignes leur soirée dans la loveroom, Santo doit déjà savoir qu'elle s'est ouverte à lui comme elle le fait rarement avec qui que ce soit et que ça change forcément un peu plus leur dynamique, ça la met elle dans une position vulnérable et si elle regrette pas fondamentalement de l'avoir fait, elle veut pas devoir composer derrière avec l'idée qu'il n'en a pas grand-chose à foutre. « Et si tu lui répètes quoi que ce soit de notre conversation, je te tue » elle ajoute dans un sourire moqueur, histoire d'alléger un peu la discussion.
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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Jeu 4 Juin - 14:01

Aera elle pointait du doigt leur petite manie à appréhender l'après Thrown Dice avec une légèreté qui le tendait sensiblement, Santo. Evidemment qu'ils passaient leur temps à en parler, parce qu'après avoir vécu cinq ans loin de l'autre et trois semaines sous couvert d'anonymat ils avaient eu ce besoin exacerbé de mettre des mots sur leurs ressentis. Santo il n'était pas bon pour parler de ses peurs et de ses angoisses. S'il avait choisi de se barrer de l'autre côté de l'Océan c'était aussi pour couper radicalement avec tout ce qui le liait à Naples, avec tout ce qu'il avait du abandonner. Il aurait très bien pu se rapprocher de Cos, en comprenant que leurs routes ne les ramèneraient pas aussi vite à Napule, mais une fois plongé dans sa routine américaine il s'était convaincu lui-même de la logique de ce choix. Maintenant, à deux pas de ce monde qu'ils fantasmaient tant, ça devenait pesant de tout enfouir. Et il avait besoin qu'ils comprennent, tous, que leur révélation serait un moment important. Il avait besoin que des personnes comme elle, comme Kara, comme Louis, intègrent certains faits pour en tenir compte lorsqu'ils décideraient de les affronter dans le confess. Y'avait bien plus que leur petite vie à eux, en jeu, y'avait toute une histoire qu'ils s'étaient construit, depuis qu'ils se connaissaient, y'avait tout un mouvement de croyances, y'avait toute une frustration à faire éclater. Les deux, ils étaient là en connaissance de cause. A force, ils devaient bien avoir capté que Cos et lui avaient traîné dans un environnement qui laisse rarement les ados indemnes. D'une manière ou d'une autre, dans leur zone de Napule, on finissait toujours par flancher. Mais y'avait flancher à différents degrés, de différentes manières, avec différentes croyances. A ce sujet, ils ne leur avaient jamais menti, et ça rendait d'autant plus compliquée cette situation. Parce que par la force des choses on finirait par leur associer des histoires qui n'étaient pas les leurs. Quand tout ce qu'ils voulaient, eux, c'était exposer un simple fait, une simple réalité, pour pouvoir dérouler leur message. Il avait fini par hausser les épaules. En même temps, tout le monde commence à parler de l'après Thrown Dice. Eux les premiers, ils avaient eu cette discussion à la bibliothèque la semaine dernière. Les liens s'amplifiaient, l'étau se resserrait, les éliminations allaient être de plus en plus injustes. Y'avait tout un ensemble de circonstances qui rendaient leur situation pressante. T'as raison j'vais lui envoyer un petit message, je dois déjà lui manquer à l'heure qu'il est. Cos c'était tellement pas un aficionado des déclarations sur les réseaux que ça l'aurait fait marrer. Suffisait de voir son absence de réaction à la photo d'Ale sur sa page, alors qu'il voulait simplement leur balancer à la gueule cette beauté évidente, qui leur manquait tant. Pourquoi pas une petite photo de toi, ça lui fera plaisir. Cette fois il se permettait un petit sourire goguenard, tout à fait fier du sous-entendu qu'il y avait derrière cette remarque. Santo il était au courant de détails dont les autres n'avaient pas conscience, par rapport à leur entrevue dans la loveroom. Y'avait des limites évidentes à ce qu'ils se racontaient, mais parfois, leurs petites actions tendancieuses étaient partagées. Au fond, ça le faisait marrer de voir son fratello s'entourer de différentes prétendantes depuis des semaines. Lui, Cos, il ne l'avait connu qu'en couple, ultra en couple, presque marié. C'était le gars qui croyait le plus à l'amour, autour de lui. C'était le gars qui lui avait permis de rêver de ça. Il ne lui en avait jamais voulu, pour ce qu'il s'était passé avec Luci', alors qu'il aurait pu, il avait toutes les raisons du monde de le rayer de sa vie. Depuis cette histoire il n'avait jamais osé se jeter dans la gueule du loup. A ses yeux l'amour se limitait à ce qu'il avait laissé derrière lui. Il n'avait plus envisagé la possibilité de s'attacher à quelqu'un. Cette histoire, ça l'avait déchiré. Ils pouvaient pas capter, les autres, tout ce qu'il y avait derrière cette simple relation. Santo, quand on lui posait des questions sur la mère de son gosse qu'il avait laissé à Naples, quand on s'étonnait de cette décision, il avait envie de crier un ensemble de choses qu'il était pour l'instant obligé d'étouffer. Lejla, quand il lui indiquait l'autre jour qu'il ne croyait plus à l'amour, à la passion, à ce genre d'histoires, c'était aussi parce que sa propre expérience de la chose se limitait à une expérience douloureuse. Il n'avait connu que ça, à commencer par sa mère qui l'avait élevé sans père et qui avait fini par abandonner toute perspective de relation saine en se prostituant. Lui, sa vision stricte et binaire des situations lui offrait au moins cette assurance là : il avait eu sa chance et l'avait perdue. Le pire, c'était qu'il n'éprouvait aucune fatalité à cette situation. Ils étaient trop habitués, les gamins de chez eux, à ce que leur vie se résume à un échec. Après quoi, ils se contentaient d'avancer. Santo, à Miami, il avait juste avancé. Sans se poser plus de questions. Sans vouloir croire à un quelconque dénouement heureux. C'était facile de cacher toutes ces sensations derrière son sourire d'ado et ses yeux pétillants. Lui-même il se les cachait depuis cinq ans. Thrown Dice, pour ça, c'était une vraie claque. Il sentait ses petites certitudes s'effriter, tout doucement, mais d'une façon incontrôlable. Et toute cette situation avec Kara ne faisait qu'influencer sa chute. Je sais. Il lui avait avoué lui-même avoir causé trop vite. C'était un instinctif le gars, on lui enlèverait jamais ça. Chez lui pour survivre il fallait agir vite. Et dans l'excitation du confessionnal, même si c'était de Kara qu'il s'agissait, il avait vrillé comme il vrillait toujours. Enfin, le pire c'est qu'au fond je savais ce qu'il ne fallait pas dire. Je crois quand même la connaître plus que la plupart d'entre vous, Kara, depuis le temps. Ca on ne lui enlèverait pas. Il avait pas la prétention d'être le mec le plus emphatique du monde, mais leurs allers-retours ils se dessinaient depuis le premier jour du jeu. Kara, il lui avait lâché des détails sur sa mère qu'il avait difficilement avoué dans sa vie. Elle avait tous les contours de son histoire, toutes les pièces de l'équation. Ce serait quand même con que ça se termine comme ça. Il était trop dans sa bulle, Santo, encore incapable de se sortir de son conditionnement. Il avait beau être curieux, essayer de se projeter au maximum, dégainer des conseils de la façon la plus directe et rationnelle, tout ça c'était encore secondaire par rapport au fondement de ses croyances et de sa manière d'agir. La blesser comment ? En étant qui je suis ? C'était dit naturellement et effacé derrière une gorgée de bière. Il avait fini par sortir une clope, parce que toute cette conversation lui foutait les boules. On en arrivait au vif du sujet, clairement, et tout se résumait dans la question d'Aera. Santo, il savait très bien où il se situait. Il savait très bien ce dont il avait envie. Il savait très bien l'attachement qu'il ressentait envers elle. Mais il ne pouvait pas laisser ça prendre le pas sur le reste, parce qu'à un moment ou un autre les barrières finiraient par tomber. Elle me plait. Point. Mais c'est comme pour toi et Cos. On a beau être sincères sur ce qu'on vous dit, sur l'attachement qu'on ressent et sur la place qu'on vous donne, y'aura toujours une inconnue. Il lui avait laissé le temps d'exposer ses propres réponses, parce que les situations se rejoignaient. La seule différence c'était que Kara et lui étaient des instinctifs, quand Cos et Aera avaient tendance à mieux murir leurs réflexions et leurs approches. Santo, il savait que sur ce point là son instinct pouvait mener à des dommages collatéraux. Kara elle lui avait exposé plusieurs fois sa difficulté à s'attacher à des gars et à leur laisser une place dans sa vie. Et même s'il crevait d'envie de lui dire certaines choses et de secouer ses perspectives, il n'estimait pas avoir le droit de le faire pour l'instant. C'était facile tant que ça restait du jeu, des danses, un pseudo strip-tease alcoolisé. C'était facile tant que l'attirance physique et relationnelle prenait le pas sur le reste. Mais là, y'avait des alarmes mentales qui sonnaient de tous les côtés et ça le faisait franchement freaker. Santo, lui aussi il se rattachait à ses certitudes. Lui aussi il savait à quel point ça pouvait finir par blesser, l'attachement. Il n'arrivait pas encore à gérer ça comme Cos, avec de la retenue et du discernement. C'était un truc qu'il avait jamais trop su gérer dans sa vie. C'est réciproque. Il avait sifflé à Aera en se marrant. Elle avait pas intérêt à aller s'immiscer dans ses affaires à la manière d'une grande soeur. J'ai l'impression d'avoir pris 10 ans dans ce jeu, à force de traîner avec des darons. Gratuit, mais lui aussi avait besoin de faire retomber un peu la tension. Et il avait même fait signe au serveur pour qu'il leur rapporte deux nouvelles bières. Au début du jeu j'avais du mal à te capter, t'étais à la fois expansive et distante. Je pensais pas qu'à un moment du jeu on se retrouverait dans cette situation là. C'était quand même une surprise, parce qu'Aera il était grave sur ses gardes pendant un moment. Et peut-être que c'était simplement du au fait qu'elle soit proche de Costa. Santo ça l'avait d'office fait tiquer, il avait activé son instinct de survie de peur que le truc ne dégénère trop vite.
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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Jeu 4 Juin - 23:33

C'est vrai qu'ils commencent tous à aborder l'après, peut-être parce qu'ils se dirigent lentement vers la fin du jeu. Elle ne saurait pas dire combien de semaines il leur reste, au moins pour ceux qui iront jusqu'au bout, mais il y a un sentiment d'urgence qui n'existait pas au départ. C'est aussi que les liens commencent à s'affirmer, à se confirmer, que les ententes du début ont laissé place à de vraies affinités nées d'échange un peu plus poussés que de simplement chercher à savoir pourquoi les gens sont venus. Certaines discussions qu'elle a eues ici sont de l'ordre de choses qu'elle ne partage dans sa vie extérieure qu'avec une poignée soigneusement triée de personnes et ça, même si elle est du genre extravertie. Mais son extraversion, à Aera, elle reste toujours superficielle parce qu'elle a du mal à faire confiance aux autres sur du court terme. Ici, tout est différent, plus intensifié parce qu'ils n'ont pas d'autre choix que de faire un leap of faith et accorder leur confiance à certaines personnes pour espérer avancer autrement que dans une profonde solitude. Inconsciemment, ça la pousse aussi dans ses retranchements, ça l'oblige à remettre en question certaines certitudes qu'elle avait en venant dans l'émission et notamment sa capacité à s'attacher pour de vrai à des personnes qu'elle ne connaît que depuis quelques semaines. Alors l'après, c'est une question qu'elle se pose elle aussi, en filigrane même si son importance est bien moindre que celle que Santo et Costa placent en leur futur. Les enjeux ne sont pas les mêmes, qu'il s'agisse de leur présence dans le jeu ou de ce qu'ils comptent faire de la scène qui leur est donnée pour partager leur histoire. C'est probablement plus compliqué pour eux, de se projeter et elle n'a pas grand-chose à en dire tant qu'elle restera dans le flou. « C'est normal, on commence à se rappeler que ça durera pas éternellement. » En tout cas c'est ce qu'elle ressent, elle. Les premières semaines, elle a mis de côté sa vie à Séoul, son histoire, ses amies, pour se plonger pleinement dans le jeu et ce qu'il avait à lui offrir. Après quatre semaines, ça devient plus difficile de ne pas avoir un manque de son quotidien hors des murs entre lesquels elle passe toutes ses journées, de ne pas se rappeler qu'il y a un monde au-dehors, que l'aventure prendra inévitablement fin et que l'intensité du jeu est vouée à disparaître. Elle se connait assez pour savoir qu'elle aura envie de se raccrocher à certaines choses du jeu, à certaines personnes, parce qu'il n'y a que les autres candidats pour savoir ce que ça fait, de participer à Thrown Dice et que c'est pas un truc qu'elle pourra oublier d'un claquement de doigts. « Et puis parler de l'après, c'est aussi une façon de se renseigner sur les liens qu'on crée » elle ajoute dans un sourire. C'est un moyen de confirmer que certaines affinités ne sont pas vouées à prendre fin en même temps que le jeu, parce qu'elles s'inscrivent dans une dynamique bien plus grande, bien plus profonde qu'un huis-clos dans un chalet du fin fond de l'Autriche. C'est un moyen de confirmer qu'elles sont réelles, même quand elles ont été forcées par le contexte du jeu. Santo trouve le moyen de toujours glisser des petits sous-entendus par rapport à Costa et elle peut pas s'empêcher d'arquer un sourcil et de le regarder avec un sourire en coin. « Sans façon, le but c'est de créer du manque » elle avance avec assurance, comme si c'était vraiment son principal objectif, ou le genre de trucs qu'elle serait capable de calculer. C'est surtout qu'elle éprouve clairement pas le besoin de continuer à alimenter les rumeurs, elle est bien trop soulée de passer pour la meuf accro, y a son orgueil trop solidement ancré en elle pour permettre de faire ça. Mais le sous-entendu, il lui apprend surtout que Costa a du lui raconter leur soirée dans la chambre Amaddeus, sans qu'elle n'arrive à comprendre si c'est dans les grandes lignes ou en détail. Elle croit pas qu'il aurait été jusqu'à lui raconter le contenu d'une partie de leur discussion, au moins la concernant, parce que c'était trop personnel pour être raconté à quelqu'un d'autre, même à Santo. Mais elle peut imaginer qu'il n'a pas eu de problème à lui raconter le reste. « T'es au courant de quoi ? » elle lance, moitié amusée moitié frustrée. Amusée, parce que c'est Santo et que c'est pas n'importe qui pour Costa, frustrée parce que leur(s) baiser(s), c'est pas une info qu'elle a vraiment envie de lâcher en pâture. Pour lui c'est plus simple, il a la réputation du mec avec son harem, au mieux ça semblera normal, au pire ça soulèvera la colère de toutes les meufs à l'extérieur qui vivent par procuration et jugeront qu'il peut faire mieux que ça. Pour elle, c'est forcément plus compliqué, parce qu'elle se traîne une réputation de fangirl prête à tout pour chiner un mec dans le jeu et que ça la dessert, même si ça s'inscrivait dans une logique particulière et que ça tenait davantage de l'impulsion du moment que d'autre chose. Elle s'est pas retournée la tête sur ce passage de leur soirée, elle l'a pris pour ce qu'il était : la conclusion naturelle de leur discussion, sans arrière-pensée, sans nécessairement en faire une porte ouverte sur une répétition ou quelque chose de plus, mais elle pourra le répéter autant qu'elle veut, personne ne la croira et elle en a marre de toujours ressentir le besoin de se justifier quand elle n'a de compte à rendre à personne. Du coup garder l'info pour elle, c'était une façon de garder le contrôle. Sauf qu'elle s'en rend compte : y a pas de contrôle à garder dans ce jeu, c'est vrai pour elle mais c'est valable pour tout le monde. De la même façon que Santo se surprend à s'attacher même quand ce n'était pas dans ses projets, Kara se confronte elle aussi à la réalité qu'ils ne peuvent contrôler leur jeu que jusqu'à une certaine limite et que cette limite, ils sont tous en train de la dépasser parfois sans s'en rendre compte. Santo, il est capable de blesser Kara pour de vrai maintenant, parce qu'il a appris à la connaître et comme il le dit, il la connait probablement mieux que n'importe qui d'autre dans le jeu, mieux que Rosa, mieux qu'elle. Elle n'a aucunement l'intention de remettre ça en question. Mais il y a connaître et comprendre, et si elle a pas l'habitude généraliser, encore moins sur les hommes et les femmes, faut admettre qu'ils peuvent être un peu aveugles, parfois, sans qu'elle ait jamais compris si c'était volontaire ou inconscient. « C'est justement parce que tu la connais mieux que nous qu'il n'y a pas de raison pour que ça se termine comme ça. » Il sait très bien ce qu'il a à faire, elle espère juste qu'il le fera plutôt que de laisser la situation pourrir bêtement. Aera, elle continue de penser que Santo a du mal à voir les choses autrement que de sa perspective à lui, nourrie de tout ce qu'il connaît, de tout ce qu'il a vécu, et même si elle est pas venue jouer les mères poules dans le jeu, ça l'empêche pas de vouloir faire passer des messages à son niveau. « Le problème c'est pas qui t'es, Santo... » elle se permet d'accompagner le commentaire d'un sourire. « C'est qu'elle est en train de craquer sur toi et qu'elle a peur que tu lui fasses du mal. Le fait que vous vous soyez pris la tête au confess, ça confirme justement ses peurs » elle tente d'expliquer sans la moindre condescendance, plutôt comme un guide sur la psychologie féminine. « Du coup, en plus du fait que ça se soit produit à un moment où elle était vulnérable parce que ça touchait à sa vie, sa famille, son secret, ça a probablement été un rappel que s'attacher égal danger. » Elle se rappelle d'une de leurs premières discussions, à Kara et elle, quand elles partageaient leur chambre. Même si elle n'a pas voulu lui donner le fond de sa pensée de but en blanc à ce moment-là, elle se souvient s'être dit que Kara, c'était le genre de meuf qui refusait d'être avec un mec par peur d'être blessée plus que par peur de blesser l'autre. C'est aussi pour ça qu'elle s'est attachée à elle d'un coup, parce que ça a fait écho en elle. La différence, c'est que Kara est encore jeune là où Aera a déjà pris conscience de pas mal de choses sur sa vie sentimentale, dont beaucoup qu'elle a abordées en détail avec Costa la semaine précédente. Santo répond à sa question avec une honnêteté qu'elle trouve presque candide. Un sourire vient étirer ses lèvres, qu'elle finit par noyer dans sa bière quasiment terminée. « Et une fois ton secret révélé ? En admettant que ça change pas votre dynamique de base, tu pourrais envisager quelque chose avec elle, même si c'est juste le temps du jeu ? » Son sourire s'élargit, parce que même si leur discussion restera entre eux et qu'elle n'en dira rien à Kara, ça l'amuse de savoir ce genre de choses. Elle suppose que la question de son ex reste aussi centrale dans sa tête à lui, même si elle ne sait pas où ils en sont et ce qui les attend après. « Après il y a aussi une grande différence entre Kara et moi, et c'est aussi ce qui fait que les deux situations sont pas comparables : je suis dans le contrôle permanent de mes émotions » elle lâche, comme si ça réglait le problème. Ses défenses sont trop profondément ancrées en elle, présentes depuis trop longtemps pour que Costa puisse réellement l'atteindre, et il le sait. Ca donne un côté challenge à leur relation, qui navigue parfois dans les eaux troubles de l'attirance, mais ça lui permet aussi de s'en détacher sans doute plus facilement qu'une Kara avec Santo. Mais tout ça, ce ne sont que des suppositions, des hypothèses qu'elle n'a jamais vérifiées auprès de la principale concernée, et elle ne le fera pas – pas seulement parce qu'il ne veut pas qu'elle le fasse, mais surtout parce que c'est pas sa place. Ils scellent leur accord de garder cette discussion entre eux, et Santo en profite pour recommander deux bières. « Je me vois davantage comme une grande sœur que comme une daronne perso mais bon... » elle note dans un sourire moqueur. La meuf qu'on vient trouver pour des conseils mais qui fera pas chier derrière. La nuance est quand même importante à ses yeux. Ce qu'il lui dit ne la surprend pas particulièrement, parce que c'est à peu près l'image de toutes les personnes qui la rencontrent pour la première fois, ou la fréquentent de loin. Sociable, fun, mais difficile d'accès. C'est peut-être pour ça que son nom est ressorti dans les awards, parmi les personnes les plus inatteignables dans le jeu, et elle peut pas le contredire. « T'es pas le premier à me dire ça. » Elle croit bien qu'elle l'a mentionné même dans son casting. « C'est tout un art, d'être super avenante tout en restant distante, ça fait 28 ans que je le pratique » elle commente dans un nouveau sourire. « Et en toute honnêteté, si c'était pas pour votre lien avec Costa, je suis pas sûre qu'on se serait retrouvés là à un moment du jeu. » Parce qu'elle n'aurait pas fait l'effort, n'aurait pas nécessairement recherché la compagnie de Santo, de la même façon qu'elle se satisfait généralement des liens qu'elle a créés dans le jeu sans forcément chercher à en créer de nouveaux à ce stade du jeu. Dans sa tête, c'est trop tard, les affinités sont déjà trop clairement amorcées pour laisser la place à d'autres en cours de route. « Je te l'ai déjà dit, j'ai besoin d'être entourée mais je gravite généralement autour des mêmes personnes sans chercher au-delà. T'es un peu mon exception à la règle, Santo. » Si son sourire est malicieux, son regard n'en reste pas moins sincère. Elle non plus, elle aurait pas cru qu'ils auraient un jour ce genre de dynamique, mais elle a toujours aimé qu'on la détrompe sur ses idées pré-conçues, elle va pas se plaindre de laisser Santo entrer dans sa vie petit bout par petit bout.
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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Dim 7 Juin - 10:08

Continuer à parler éternellement de cet après sans pouvoir en dépeindre les détails c'était quelque chose qui l'emmerdait profondément, Santo. Il avait cette sensation d'inachevé, à expliquer un truc dans le vide. Comme un sourd qui s'essayait à la parole dans une situation d'extrême urgence. Il n'y ressentait que de la frustration. Aera, elle pouvait se montrer conciliante, à l'écoute, chercher à lui partager une forme de soutien, mais au fond elle ne saisissait pas les enjeux qui le pourrissaient, lui. Santo il se sentait discrédité par son jeune âge, face à des figures comme la sienne. Il avait la sensation que chacun de ses mots était soupesé par le spectre de son "innocence", de son manque d'expérience et de recul sur la vie. C'était grisant. Il ne voulait pas qu'on lui parle de normalité quand lui-même vivait cette aventure comme une éclipse dans sa vie. Il n'y avait aucune normalité à devoir se retrouver ici, face à des téléspectateurs, pour jouer au bouffon et s'attacher à des personnes qu'il n'aurait jamais du rencontrer. Santo, cette explosion émotionnelle qui lui prenait la tête depuis une semaine il ne s'y était absolument pas préparé. Entre eux, ça avait toujours été sous-entendu, Costa savait très bien comment il était fait. Mais le blond s'était toujours empêché de croire à cette faiblesse, à cette sensibilité évidente qui pouvait progressivement le ronger. Il avait besoin de décompresser, qu'on lui lâche trois claques et qu'on lui permette de retrouver sa niaque, son envie de gagner, ses buzz débiles qui lui permettaient de s'accrocher à autre chose qu'à lui-même. Faire des sous-entendus random, au fond, c'était une simple manière de se détourner des ses propres pensées. Juste de ce qu'il t'a dit, à propos de Lupo et de Giulia, t'inquiètes. Il avait coulé un fin sourire. Et sa petite conclusion perso de la soirée. A vrai dire il n'avait pas trop capté pourquoi il lui avait raconté ça. C'était peut-être une façon de retomber sur terre et se rappeler ses objectifs autour du jeu. C'était peut-être une manière de le prévenir lui, que les choses étaient susceptibles de déraper. C'était peut-être juste une façon de le rendre plus adulte, alors même qu'ils s'étaient quittés à une période de leurs vies où 7 ans comptaient réellement dans l'approche à ce type de confidences. Au fond, pour Santo, il y avait très peu d'enjeux derrière cette révélation. Cos, il ne ressortirait pas d'ici maqué. Ca n'avait aucun sens et ça allait à l'encontre de tout ce en quoi il croyait. L'amour, chez eux, il ne se trouvait pas au détour d'une émission de télé-réalité. C'était un truc vrai, un truc qui vous tombait dessus. C'était saisissant et on ne s'en défaisait pas. Cos comme lui ils étaient certains d'avoir déjà eu leur chance et d'avoir raté le coche. Cette émission, elle n'aurait aucun impact à ce niveau là. Après autant de semaines de jeu, même s'amuser, c'était  aller trop loin. Parce qu'il finirait sans doute par y avoir des blessés, comme ce que sous-entendait Aera vis-à-vis de Kara. Ce qu'elle ne voyait pas, elle, c'était qu'à force de lui expliquer les choses ça le faisait d'autant plus flipper Santo. Jusqu'ici sa façon de faire avait toujours été instinctive. Il savait qu'il n'aurait pas du se laisser aller à ce genre d'émotions, mais il savait aussi que malgré toutes ses analyses il aurait pu ouvrir les perspectives avec Kara, à un moment donné, si l'occasion s'y prêtait. Tout ça, ça aurait pu être facile sans arrières-pensées, en se cachant volontairement les risques qui pouvaient s'en suivre. Mais si la sonnette d'alarme était déjà déclenchée depuis un moment, Aera elle ne faisait que renforcer sa tendance au recul. Santo, c'était pas le genre à piétiner une relation avec ses gros sabots. Il savait très bien comment Kara se plaçait vis-à-vis de ses relations avec les mecs, de ses peurs, de ses angoisses sur l'avenir. On pouvait lui prêter l'attitude du petit con, mais de ce côté là il avait toujours été extrêmement attentif. Santo, il avait fait le choix de souffrir cinq ans de solitude plutôt que de dire une vérité qui aurait pu changer les choses, à son ex. Sa vie, c'était un choix constant d'effacement au profit d'espoirs plus grands. Avec son arrogance de jeune premier il exacerbait simplement ce qu'il aurait voulu être, le blond. Mais la réalité était différente. S'attacher égal danger. Elle avait bien résumé la chose, Aera. Ses coups de sang ils étaient complètement matés par cette simple conclusion. Et si elle appuyait sur ces mots, c'était pas anodin. C'était pas juste pour lui expliquer le pourquoi du comment Kara se comportait de cette façon. C'était parce qu'elle y croyait vraiment, et il ne comptait rien démentir à ce niveau là. Avouer que Kara lui plaisait, dans toute cette discussion, ça faisait partie des choses les moins compliquées à dire. Déjà parce qu'elle le savait déjà et qu'en plus nier n'aurait rimé à rien. Il préférait que les choses soient claires et que leur échange se structure autour de vrais faits, pas d'hypothèses fumeuses. Evidemment qu'elle lui plaisait, Kara. Elle lui avait retourné la tête. Elle lui balançait ses petites vérités sans s'apercevoir de l'impact qu'elles provoquaient sur son conditionnement. Santo, il s'était retenu des dizaines de fois d'amorcer quoique ce soit, alors que plein de moments auraient pu se prêter à une approche plus concrète. Mais ça ne s'arrêtait pas au simple fait de vouloir qu'un truc se passe. Ca a vraiment un sens de tenter un truc, juste pour le temps du jeu ? Il avait amorcé un sourire en cherchant son regard. Après tout ce qu'ils s'étaient dits, après l'impact que leur simple relation - aujourd'hui purement amicale - pouvait déjà avoir sur une révélation de secret. Ma révélation, c'est aussi mon départ. Ca dépendra du public, mais pour moi ça aurait pas de sens de rester plus longtemps ici. A ce niveau il était extrêmement lucide. Santo il avait ses plans, ses perspectives, sa détermination. Et aucun de ceux-ci ne pourraient être aliénés par ses relations intra-TD. Il avait trop perdu pour repenser sa vie autour d'une aventure de télé-réalité. Si ça risque de la blesser, la réponse est non. Kara, elle méritait simplement son honnêteté. Il était extrêmement attaché à elle, mais le bordel qu'il se traînait prendrait toujours le dessus sur ce qu'ils pouvaient partager. Santo il avait toujours eu une relation de soumission totale à une cause, à un mouvement, à des personnes. Il s'était toujours vu comme une individualité forte, mais une individualité dépendante d'autres individualités. Et il aurait tout donné pour ça. Ses plus belles années, sa vie s'il le fallait. A ce niveau, la distance n'avait rien changé à la vision qu'il avait sur lui-même. Il n'était qu'une pièce d'un échiquier. S'il fallait tomber, il le ferait. Ca m'aide à y voir plus clair ce que tu dis. Daronne, grande-soeur, Aera dans tous les cas elle jouait bien son rôle. Il avait soufflé ça en amorçant un sourire plus calme. Cette discussion elle n'avait rien d'évident, mais elle avait le mérite de confirmer ses ressentis. Avouer tout ça à Cos ça aurait été plus difficile à ses yeux. Parce que Cos le connaissait trop bien, et que Cos lui aurait laissé la liberté de se prendre ses propres claques, tout en sachant que la conclusion aurait été la même. Et puis Santo il avait toujours cette excuse qui lui pendait au bout des lèvres et qu'il n'avait pas encore réussi à formaliser concrètement. Ca venait par morceaux, à demi-mots, ça se heurtait à l'amour que lui renvoyait à la gueule son frère, mais à ses yeux ce n'était jamais suffisant. Alors là, se heurter à elle, à quelqu'un qui vivait aussi la complexité de la situation, ça avait un aspect rassurant. Aera elle comprenait parce que les parallèles se faisaient facilement. C'est sûr. J'aurais juste gravité autour de toi comme autour d'une Roma, pour t'emmerder à l'occasion. Il avait attaqué sa deuxième bière, effaçant son sourire derrière la cigarette portée à ses lèvres. T'es un peu la mienne aussi. J'écoute rarement les conseils de "mes aînés". Elle devait s'en douter. Si elle s'était aussi butée à essayer de lui faire comprendre certaines choses (des choses simples, mais des choses qu'il préférait ignorer) c'était parce qu'elle le voyait évoluer en électron libre. Aera, il commençait sincèrement à l'apprécier. Elle s'était installée dans son aventure piano piano, tout doucement. D'abord guidée par sa relation avec Cos, dont il ne comprenait pas les contours, au début. Puis par sa relation avec Kara. Elle ne ressemblait à aucune femme qu'il avait déjà rencontrée, Aera. Sa façon d'être, c'était un truc qu'il fuyait naturellement. Parce que Santo il avait besoin de chaleur, d'explosivité, de provocation. Et pour arriver à ça, chez elle, il fallait d'abord briser tout un filtre qu'elle s'imposait. J'imagine que t'y crois pas au destin ? Il se la jouait comme Cami, avec ses petites questions de pure réflexion et introspection balancées façon punchline. Lui il avait sa petite réponse toute faite à ce sujet. Santo c'était un gars avec les pieds sur terre, marqué par trop plein d'histoires. Mais son coeur de môme épris de religion le laissait souvent seul face à ses incertitudes. Aera, c'était une rationnelle, ils ne marchaient pas de la même manière. Tu penses que dans dix ans tu verras encore à cette aventure comme à un truc "exceptionnel" de ta vie ? C'était personne-dépendant ça. Y'avait d'anciens candidats qui rappelaient régulièrement sur les réseaux l'impact qu'avait eu Thrown Dice sur leur quotidien, et donc indirectement l'importance qu'ils lui attribuaient encore à l'heure d'aujourd'hui. Mais au fond, après autant de temps, est-ce qu'ils pourraient encore se fier à tout ça ? Santo il avait du mal à imaginer leurs dégaines à cet âge là, mais à ses yeux l'histoire aurait depuis longtemps été archivée au profit d'autres dénouements.
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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Dim 7 Juin - 23:31

Elle n'avait pas vraiment de doute sur le fait que Costa taise l'essentiel de leur conversation dans la chambre Amaddeus même à Santo, mais elle est quand même rassurée d'en avoir la confirmation. A ce stade du jeu, il est le seul à savoir autant de choses sur elle, des trucs importants qu'elle partagerait pas en temps normal. Ca rend d'autant plus paradoxal le mur qu'elle continue de dresser entre eux machinalement, alors même qu'elle lui a donné littéralement toutes les clés pour la comprendre. Mais elle a jamais été réputée pour sa cohérence, Aera, parce qu'elle réfléchit pas vraiment : ça lui a semblé logique de le faire sur le moment, parce qu'il y avait un espèce d'engagement tacite entre eux, qu'à la minute où l'un de leurs secrets tomberait, ils en parleraient en détail. De la même façon qu'elle sait déjà que, si elle est encore dans le jeu à ce moment-là, elle aura le droit à toutes les explications qu'elle voudra lorsque le sien sera révélé. « Il gagne des points de confiance, Costa » elle s'amuse, comme si elle tenait une échelle mentale où passé un certain niveau, sa méfiance s'envolerait complètement. « Il embrasse bien, je dois reconnaître » elle lance, parce que c'est sa façon de dédramatiser le truc et de ne pas accorder plus d'importance que nécessaire à un simple baiser. Ce qui lui demande un effort considérable, parce qu'elle se trouve rarement dans ce genre de situation, Aera, et elle ne sait pas trop comment analyser le truc, ni faire réellement comme si de rien n'était. Comme d'habitude avec Costa, elle est partagée entre deux émotions franchement opposées et n'arrive pas à trancher. A défaut de trouver une autre solution, et puisqu'elle ne pourra de toute façon pas en reparler avec lui cette semaine (quand bien même elle n'est pas certaine qu'elle l'aurait évoqué de toute façon auprès du principal intéressé), elle a opté pour sa défense habituelle : le déni total. C'est pour ça qu'elle n'en a parlé avec personne, même pas au prime où elle aurait pu profiter de l'occasion pour le mentionner à Rosa et Kara, et qu'elle préfèrerait que l'information ne circule pas. « Par contre je préfèrerais que ça reste entre nous » elle précise avec un sourire en coin. S'il a capté un tant soit peu son mode de fonctionnement, il saura qu'Aera a déjà du mal à gérer le statut qu'on lui a collé, elle veut pas avoir à se justifier derrière et encore moins reconnaître que de base, c'est aussi elle qui a initié cette dynamique-là sans vraiment le faire exprès (qu'elle s'obstine à croire). De toutes les explications qu'elle a tenté de lui donner sur le mode de raisonnement de Kara, Santo semble n'avoir retenu que la conclusion logique : s'attacher égal danger. Et elle sent bien que ça s'applique à ces deux binômes, même si de façon et pour des raisons différentes. « Dans ce jeu, du moins. Y a trop d'inconnus à prendre en compte. » S'ils s'étaient tous rencontrés à l'extérieur – ce qui serait improbable en soi – et qu'ils n'avaient pas eu le poids de leur secret, peut-être que les choses auraient évolué différemment, mais ils doivent composer avec les éléments qu'ils ont à leur disposition, et Aera comprend que Kara puisse redouter de s'attacher à une image incomplète, et donc forcément un peu idéalisée. Et Santo ne fait pas grand-chose pour la détromper, ce qui est à la fois tout à son honneur et un peu décevant. Il a au moins le mérite d'être honnête et de pas vouloir cacher ses intentions, sur son futur dans le jeu, sur ce que ça implique ou n'implique pas avec Kara. Elle n'en attendait pas moins de lui, à ses yeux Santo c'est un mec droit, qui va pas jouer avec une meuf si derrière il y a un risque de la blesser, mais elle sait aussi qu'il va falloir que Kara soit prudente et garde ses distances, parce qu'elle ne la croit pas capable de gérer une relation sans attache et c'est la seule qui semble envisageable – si elle l'est même, ce dont elle n'est pas certaine. « Ca n'a un sens que si ça n'a pas de sens » elle répond tranquillement, un sourire amusé accroché aux lèvres. « Que si ça ne veut rien dire et que personne ne cherche à y voir plus que simplement du bon temps sans conséquence. » Et toute la difficulté, elle se trouve là, parce qu'ils sont tous arrivés au stade où ils se connaissent suffisamment pour s'attacher et que garder du recul devient compliqué, voire impossible pour certains. Elle croit pas que Kara pourrait s'en contenter, même si elle essayait, et ça ne vaut pas la peine d'être blessée pour une fois qu'elle se laisse s'attacher à un mec. « Ca me semble plus sage » elle reconnaît en hochant la tête. Mais encore une fois, même si elle n'en donne pas l'impression, elle veut pas se mêler de ce qui ne la regarde pas, ne la concerne pas directement : Kara est une grande fille, capable de prendre ses décisions seule sans l'intervention de qui que ce soit, quand bien même l'intention est bienveillante. Ca l'emmerderait simplement qu'elle souffre de la situation s'il y a un moyen de l'éviter, et comme elle doute de la voir assumer ouvertement auprès de Santo son intérêt pour lui, elle espère seulement que la discussion qu'ils viennent d'avoir permettra à l'italien d'aborder les choses avec assez de clairvoyance pour faire le bon choix. « Tant mieux, c'était le but » elle fait avec un sourire. « Et si tu veux que je sois parfaitement honnête avec toi, ce que je viens de te dire par rapport à Kara, c'est aussi la raison pour laquelle mes propres barrières ne tomberont pas avec Costa tant qu'il aura son secret. » Parce qu'elle appréhenderait beaucoup trop d'être vulnérable pour la première fois depuis trop longtemps et de se prendre un retour de flammes dans la gueule. Une fois le secret révélé, elle avisera, saura comment réellement se positionner et prendre la décision qui s'impose le cas échéant. Et elle le fera le plus naturellement du monde, sans jamais donner l'impression d'y avoir plus réfléchi que ça, parce que son égo lui permettrait pas d'admettre qu'elle a failli se faire prendre à son propre piège. Elle éclate de rire quand il mentionne la relation qu'ils auraient pu avoir, à l'image de la sienne avec Roma et elle se contente de hausser les épaules, très amusée. « Tu peux toujours le faire si ça t'amuse, après tu prends le risque d'une bonne vengeance... » elle lâche dans un nouveau rire entendu. Elle a encore l'âme d'une gosse parfois, Aera, elle sait aussi (surtout) savourer les moments de légèreté au milieu de toute la complexité qui se noue petit à petit dans le jeu. Et puis ça collerait bien à la logique de la dynamique entre eux, capable d'osciller entre des moments plus sérieux et des moments d'immaturité. « Si t'as besoin, je suis toujours là. » Et ce n'est pas le genre d'engagement qu'elle prend à la légère, Aera. Ca durera le temps que ça durera, selon le temps qu'il leur reste dans le jeu, mais même une fois son secret révélé elle lui offrira toujours une oreille attentive et des conseils s'il vient la trouver. C'est un espèce d'accord tacite, de ceux qu'elle n'a pris qu'avec une poignée très réduite de personnes ici, avec un côté inconditionnel qui témoigne de l'affection qu'elle peut porter aux personnes. Même un Carl, avec tout ce que la révélation de son secret a pu engendrer d'incompréhension, elle lui a fait la promesse de pas le sortir de sa vie et elle s'y tiendra parce que ça compte pour elle, ça compense pour son côte difficile d'accès qui ressort de plus en plus à mesure que les semaines passent paradoxalement. Santo mentionne le destin et elle lui jette un regard interrogateur. « Qu'est-ce qui te fait penser que j'y crois pas ? » La bière retouve le chemin de ses lèvres, avant qu'elle ne reprenne. « Si, j'y crois. Pas de là à l'utiliser en permanence comme une excuse pour justifier tout ce qui m'arrive ou les décisions que je prends, mais assez pour croire que rien n'arrive vraiment par hasard. » C'est un truc dont elle a déjà parlé avec Costa, en le mettant en opposition avec la religion qui ne lui inspire absolument rien, à l'inverse. « Pourquoi tu me demandes ça ? » elle interroge tranquillement. A la question qu'il lui pose, elle prend le temps de réfléchir avant de donner sa réponse. « Mmmh, j'espère. Parce que ça voudra dire que ça n'a pas radicalement changé ma vie, que c'était exactement le moment hors du temps que je suis venue chercher et que j'y repense avec nostalgie » elle explique. Le but, ce n'est pas que Thrown Dice change sa vie, c'est une pause pour qu'elle reprenne son souffle, pour qu'elle remette en question certaines certitudes qu'elle avait acquises, c'est une impulsion nécessaire pour lui permettre de reprendre sa vie mais en mieux. Ca n'a pas vocation à être plus que ça, et c'est la raison pour laquelle elle poursuit. « Mais dans dix ans, je crois pas que je serai encore en contact avec vous » elle reconnaît très sérieusement. Y a un côté loin des yeux loin du cœur dans sa façon de voir les choses, à Aera, et si elle fera l'effort au début à partir du moment où l'envie est réciproque, elle croit qu'ils viennent tous d'univers fondamentalement trop différents pour s'immiscer de façon permanente dans les vies les uns des autres. « Et toi ? Tu le verras comment ? »
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Message (#) Sujet: Re: out of reach (lundi, 12h48) — Mar 9 Juin - 10:44

Il a qu'une parole Costa. Malgré tout ce que les autres pouvaient insinuer sur lui, depuis le premier jour. Les réseaux s'étaient pas mal déchaînés sur sa gueule brute de tatoué et certains commentaires avaient suivi, ici. A voir comment Jill les qualifiait de "Gomorra" sans passer par 15000 manières. Pourtant, aux yeux de Santo son frère était évidemment le plus clean des gars. Pas à tous les niveaux, évidemment, mais au moins vis-à-vis de ses interactions et de ses relations humaines. Ca l'avait fait marrer de lui voler le rang de manipulateur, parce qu'au fond c'était pas complètement faux. Cos ça avait toujours été le plus malin, le plus réfléchi, le plus posé de leur duo. Il élaborait des théories et Santo les mettait en pratique. A se jeter dans la gueule du loup, à foutre les mains dans le cambouis, il était forcément plus mené à transformer les situations à son avantage, pour s'en sortir. Santo il avait cette tchatche facile, alors même qu'il n'en disait pas des masses. On accrochait vite à son regard gris et à ses traits atypiques pour un napolitain des bas quartiers. D'une façon ou d'une autre son physique lui avait toujours permis de gagner la confiance des autres. Je sais. Il avait sifflé, moqueur, à l'affirmation d'Aera. C'était une dédicace évidente à la soirée de Noël qu'ils avaient passé ensemble et au gage de Cos. A l'époque ça les avait tous faits marrer, cette conclusion, alors même que Santo avait vu arriver le truc d'emblée. Y'avait ni gêne, ni honte. Ils étaient comme ça entre sanguins. Elle paraissait loin maintenant, cette époque où ils cachaient leur relation. On aurait dit un vague souvenir, légèrement trouble, de ceux dont on veut oublier volontairement les contours. Santo parlait tellement de Costa et Costa parlait tellement de Santo, qu'ils devaient en être épuisants aux yeux des téléspectateurs. Pourtant c'était quelque chose d'important, c'était la base de leur vie, cette relation. C'était ce qui avait structuré leurs années, ce qui les avait fait partir de Naples et atterrir ici. S'ils ne s'étaient jamais connus ils n'auraient jamais vécu cette vie là. Avant qu'ils ne dévoilent leur lien le blond n'avait aucune difficulté à cacher certaines choses, notamment en confrontation, mais maintenant que les informations étaient posées et maintenant qu'ils avaient mené leur parcours, il n'en ressentait plus aucun besoin. Il avait toujours été du côté de l'honnêteté. Il avait toujours été du côté de la vérité. Sa vie entière se structurait autour de la confiance qu'ils avaient développé avec Cos, et avec leurs autres potes. La seule vérité qu'il avait pu cacher il se la traînait depuis 5 ans et il était désormais prêt à la faire exploser. Peu importaient les conséquences. Et c'était ce qui rendait d'autant plus compliquée l'approche à n'importe quelle émotion, dans le jeu. Santo il se connaissait par coeur. Il savait la tendance qu'il pouvait avoir à agir par simple instinct. Kara lui plaisait et il aurait pu le lui dire bien plus tôt. Mais il ne l'aurait pas fait, ou du moins pas comme ça, pas avec l'attente d'un quelconque après. Elle avait raison Aera, la seule situation qui pouvait être facile à gérer était celle de l'inconscience. Assumer une relation en la résumant d'emblée au temps passé dans le jeu. Ici, c'était plus compliqué que de l'attirance physique. Parce qu'ils avaient fini par laisser leurs émotions transparaître et ça s'était exacerbé lors de la confrontation. Sans cette dispute il aurait pu facilement effacer toute appréhension, mais au final la révélation avait simplement mis à nu un truc. Un regard, une opinion, quelque chose qui comptait, entre eux. Ca lui allait, à Santo, il savait maintenant sur quel pied danser. Même si c'était contre sa volonté, contre son instinct et contre tout ce qu'il aurait pu chercher, dans d'autres situations. Son objectif, son secret, ce qu'il devait expliquer à Lucia étaient bien trop complexes pour se permettre de tout faire capoter à une ou deux semaines de sa grosse révélation. Il avait besoin que, là-dehors, on lui fasse entièrement confiance. Elle va finir par rentrer à NY, rencontrer un grand gars avec qui refaire le monde et mener ses combats. Et puis tout ça, ça sera oublié. Il avait soufflé ça avec un sourire sincère, évidemment teinté d'une pointe de regrets. Mais au fond c'était ce qu'il lui souhaitait. Kara il voulait qu'elle gagne le jeu parce qu'il savait ce que la victoire aurait apporté à son message. Elle est trop attachée à Harlem. Lui et sa petite histoire ils étaient simplement tombés au bon moment. Ils s'étaient entendus parce qu'ils se ressemblaient, parce qu'ils avaient su dire les bonnes choses au bon moment. Santo il n'avait jamais hésité à lui rabattre quelques vérités au visage, à Kara. Quand elle doutait, quand elle se remettait en question sur sa légitimité dans le jeu, en tant que chef. Sur sa légitimité à vouloir défendre une cause. Il n'avait aucun mal à dire ce qu'elle était incapable de voir d'elle-même. Tout comme elle avait pointé du doigt des choses qu'il se cachait. Le problème, dans cet équilibre, c'était que Santo restait bêtement entêté. Il refusait de se soustraire au cadre dans lequel on l'avait conditionné.  La rédemption, les regrets, ça faisait pas partie de son vocabulaire. Il était trop fier et trop accroché au destin, à une forme de fatalité. Les choses n'auraient jamais du se passer autrement. Son égo voulait évidemment qu'elle se rappelle de lui, qu'elle ne le zappe pas dans la tumulte qui ferait suite à son retour aux States. Il voulait qu'elle intègre le message qu'il était venu passer. Il ne lui demandait pas de l'accepter, mais au moins d'y apporter un regard objectif. Mais autrement, il voulait simplement qu'elle retrouve sa propre route vers le bonheur. C'était un gars simple Santo. Il cherchait pas 3000 complications dans les situations. Il s'évitait les problèmes quand il le pouvait. Il avait aucun mal à sacrifier un peu de sa situation pour que les choses se fassent de façon logique. Ses cinq ans d'exil lui avaient un peu permis de retomber sur ses pattes et prendre conscience de certaines choses. Il captait bien qu'Aera vivait en miroir ce même genre de situation avec Costa. Elle devait se douter qu'il n'y aurait jamais d'après, parce que l'après c'était simplement un retour dans leurs pays respectifs. Ouais c'est logique. Et justifié. Il avait étouffé ce trop de réflexions dans deux nouvelles gorgées de bière. Au fond, vous savez très bien que le seul truc qu'on attend c'est de pouvoir rentrer chez nous. Officiellement. De façon assumée. Et pas parce qu'ils avaient une possibilité, une liberté qu'ils n'avaient pas avant. Mais simplement parce que c'était le bon moment. C'était aussi un peu ce qui le poussait à parler du destin. Le lien était sans doute indirect mais il finirait par le lui expliquer, à Aera. Pour l'instant il se contentait d'analyser ses paroles. Donc tu penses que c'est pas un hasard si tu t'es attachée à Costa et moi à Kara ? Il replaçait calmement sa question dans son contexte. Santo parfois il vrillait en une demi-seconde, parce qu'il avait cette éducation religieuse qui l'avait toujours poussé à innocemment croire à une forme de traité signé d'avance avec l'univers. Et dès qu'il sortait de sa zone de confort il avait besoin de se raccrocher à ça, pour s'éviter trop de questions ou d'incertitudes. J'en sais rien, croire à ça c'est pas un truc de gens ultra rationnels je crois. Et Aera il la voyait clairement plus attachée à ses réflexions qu'à l'impulsion de son coeur. Mais tu vois, je me dis qu'en sortant d'ici je saurai exactement ce que je devrai faire. Et il faudra que j'en oublie tout ce qui a pu me déconcentrer ici. Faudra que j'aie aucun regrets. Sauf que moi j'y crois grave au Destin, je crois qu'on rencontre personne par hasard. Et du coup je suis incapable de relier ce que j'aurai tissé ici, avec ce que je dois faire là-dehors. Objectivement, il savait que son attention dans son ensemble serait concentrée sur d'autres choses. Santo il n'aurait pas le temps de penser à ce qu'il avait hypothétiquement raté. Comment on peut accepter de s'attacher à des personnes en sachant qu'il y a une fin ? Demain, ou dans dix ans. Chez eux, les relations elles étaient à la vie à la mort. Santo, ses frères resteraient ses frères. Ce qu'ils avaient construit vaudrait pour toute une vie. Il avait une relation à son existence complètement détachée. Santo il avançait vite, fort, sans se soucier d'où il se perdait. La vie était trop courte pour ça. Le gars il était juste complètement duper entre ce dont il s'était toujours convaincu et ce qui se présentait aujourd'hui face à ses yeux. Ca lui plaisait bien de comprendre sa version, à Aera. Elle avait une approche plus saine aux choses. C'est cool ça, enfin, le fait que ça reste un beau souvenir. Du coup tu te vois où dans dix ans ? Enfin, tu te vois comment ? On lui avait jamais trop appris à rêver d'avenir, lui. Les mômes à Naples ils étaient trop ancrés dans leur présent pour s'imaginer une quelconque carrière, une quelconque perspective de vie. Et Santo il avait jamais fait d'études, il avait jamais fini l'école, alors il s'était jamais confronté à ça. On lui avait demandé une fois s'il comptait bosser dans un resto toute sa vie, et cette fois c'était au sein de Thrown Dice. Les autres personnes qu'il avait rencontrées s'en foutaient pas mal de sa position à ce sujet. Simplement parce que Santo il renvoyait pas l'image du gars qui pouvait vieillir. Ou du moins, bien vieillir. Je pense que ça sera assez flou. Quasi oublié. Parce qu'entre temps j'aurai replongé tête baissée dans ma vie d'avant. Tout ça découlait aussi franchement de la réussite ou de l'échec de leurs objectifs, avec Cos. Il avait finalement lâché un sourire. Même si ça serait marrant de se revoir. T'imagines, dans dix ans mon gosse aura 14 ans. J'ai jamais pensé à aussi loin. A cet âge là Santo il en avait déjà fait de toutes les couleurs. A cet âge là Cos' l'avait récupéré dans sa vie. Au fond, tout ce qu'il voulait c'était qu'il n'ait pas à se fritter à ses mêmes difficultés. Même si Santo n'avait aucun regrets sur sa vie, il commençait à prendre conscience que certaines choses étaient nettement plus simples à d'autres endroits de la terre.
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» Cocoon. (lundi s5, 23h35)
» six feet apart (lundi, 10h50)
» Sauron. (lundi à 14h45)

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