plus bas que terre ☻ vers 23h

ft. Iris & Shannon
Il commence à faire nuit, et là mon cycle de candidate nocturne débute par sa première phase, la prophase d’un long système comportemental complexe  qui consiste à me bouger le cul pour faire ma ronde et fumer mes clopes. J’aime bien cette tranche horaire, tout est soudainement plus calme, plus paisible, propice à la détente. Tous les esprits allumés style Orion, Justine et compagnie se calment pour ne pas dire fatiguent. A vrai dire moi aussi je fais partie de cette catégorie là de gens qui sont hyperactifs le matin et tout d’un coup chute énergétiquement le soir. Du moins t’as plus rien envie de faire de si éprouvant physiquement le soir, même si bon les activités ici ne se résument qu’en deux mots : glander et laisser filer le temps. Ça devient une activité je vous jure, que d’attendre que les secondes ne s’écoulent avec leur vitesse de merde. L’unité de temps ici est surmultipliée par huit je crois tellement c’est long. Niveau énergie, je suis pas au top. Ma courbe à moi est pas que descendante, elle est un peu sinusoïdale car j’ai quelques petites poussés de dopamines qui me laissent active quelques heures la nuit. Je vis le jour, je veille l’aprem et je renais la nuit de mes petites cendres pour m’éteindre à nouveau trois-quatre heures plus tard. Je vis dans ce système depuis pas mal de plombe maintenant, mais là j’ai l’impression que tout est entrain de ralentir. Je vis en slow motion en fait. Même la clope que je me grille près des toilettes, je fais en sorte de la savourer pleinement car je sais bien qu’elle va durer. Quand elle se consume, je vise le coin distributeur pour grignoter un petit quelque chose. Arrivé là, mon regard s’attarde sur Iris que je salue presque pas tellement on est familier et on se côtoie dans ce petit trou de merde 24h/24. Je ressors une pièce que j’enfonce sans trop réfléchir dans la machine, et je sélectionne une barre chocolatée. Puis j’attends. Le cycle de base, quoi. Je commence à fixer le plafond et puis là je commence à m’impatienter un peu. Ce bidule ne veut pas réagir. Ça me fait chier. Je le refixe avec ce regard assassin de la nana qui risque vraiment de porter plainte pour tous ses malheurs qui sont entrain de lui arriver « allez vas-y accouche fais pas ta pute sale distributeur de merde. » Il va pas s’y mettre lui aussi. Je crois que je vais commencer à chialer tellement je me dis que la vie est insupportable avec moi. Ouais non mais on a été pourris gâtés trois semaines donc forcément le changement d’ambiance nous parais brutale. « putain commence pas à me faire chier » genre la meuf parle à un distributeur, tranquille quoi. Genre normal maintenant on trouve ça pas très délirant. Je sais pas je crois que j’ai perdu la tête car ça, en temps normal c’est le signe d’une nana qui vient de disjoncter je crois. J’attends encore, et progressivement ma patience et mon contrôle commence à s’effriter quand je vois que rien ne descend. Bien évidement je déverse toute ma frustration sur lui et je tape un bon coup sur la machine pour qu’elle se mette à marcher, et je vous jure ça me fait du bien. Un bien éphémère parce-que la perspective de perdre une pièce m’angoisse à nouveau, car rien ne semble s’améliorer. « hé trésor, il se passe quoi avec cette machine ? » je sais pas pourquoi je lui demande, elle sait peut-être pas comment faire marcher tout ça mais dans ma tentative désespérée j’aimerais tant qu’elle me trouve une solution. Sinon bah j’appelle un technicien pour résoudre tout ça, ou bien ... bah ou bien on m'expulse pour vandalisme et détérioration de biens d’intérieur, hm …

Déjà la machine qui plombe mon humeur, et puis Iris qui fait des abdos tranquille oklm près d’un distributeur. Ok là je crois que c’est trop. On va pas s’en sortir cette semaine. Si le matériel commence à flancher, et si les gens commencent à disjoncter je crois pas que ça va le faire. J’occulte un moment cette saloperie pour me pencher sur notre belle sportive qui n’hésite pas un instant de nous rappeler Ô combien son délire à elle, c’est le sport. Ouais je m’arrête de vociférer et j’oublie un moment mes malheurs le temps d’une demie seconde pour m’attarder sur son cas. La meuf elle transpire comme une truie, et sachant qu’elle a pas où se laver correctement cette semaine ça la dérange pas on dirait. Putain il se passe quoi dans la tête de ces gens sérieux ? Dans trente minutes cette fille va se coltiner une odeur de merde que tout nos déo pourront pas masquer alors elle compte faire comment ? Je veux même pas y penser, j’ai d’autres soucis à régler en ce moment donc elle aura qu’à se débrouiller, mais je refuse de passer la nuit dans la même pièce qu’elle. D’ailleurs même en sachant qu’on sera amené à être tassé ici pour une bonne semaine, elle trouve le temps de faire son sport et sa gymnastique bidon. En plus elle nous consomme trop d’oxygène cette conne vu que ses poumons travaillent deux fois plus donc ouais, tu rajoutes ça à l’odeur qu’elle va générer dans pas longtemps ça fait un gros problème de plus à résoudre. Franchement ça me saoule d’être la seule ici qui songe au bon fonctionnement de cette maison, et Iris même si je la trouve hyper sympa et tout, elle nous handicape trop donc faudrait se réunir aujourd’hui au conseil et trouver une solution pour l’éliminer. Je suis trop en colère contre cette putain de machine que ça altère carrément mon jugement sur tout. Là, dans une humeur pareille ou rien ne semble me réussir, j’ai un avis sur tout. Un avis de merde plus précisément. Mais bon, j’espère sincèrement qu’elle va m’aider sauf que non, elle essaye le même truc que moi, c'est-à-dire taper bêtement donc forcement ça marche pas. Et moi de mon côté je m’impatiente. Je commence à bouillir. Je vois rouge, jusqu’à ce que Shannon pointe son nez comme ça. Oh. Mon dieu. Enfin de la lumière et de la civilisation. Parce-qu’avec Iris, on était un peu dans l’ère primaire à taper toutes les deux comme des débiles sur ce bidule, j’avoue. Lui, en faisant sa petite manœuvre du mec qui connait les moindres secrets de la mécanique, il me sort ma barre chocolatée et là, je tends les bras bien ouvertement comme s'il m’avait ramené mon tendre enfant qui était resté coincé dans un immeuble en feu. Mon dieu que je suis contente. Je vais pouvoir manger ma barre chocolatée. Miam. « Braaad t’es gé-ni-al ! » Bon j’exagère un peu trop, et lui aussi d’ailleurs avec son attitude qui suinte un certain dédain, surtout en se tapant gratuitement Iris, mais faut dire que le fait d’avoir entre les mains l’objet de mes désirs a réussi à me calmer et à tout me faire oublier. Là je serais plus encline à être sympa, à sourire d’avantage, voir partager ma barre avec mes chères et tendres nouveaux amis, mais je vais pas non plus commencer à l’acclamer et taper dans les mains comme un phoque faut pas déconner non plus. « t’sais, tu pouvais te contenter de nous donner ta tablette de chocolat, j’aurais pas dit non » j’esquisse un sourire malicieux, déballant mon petit carré chocolaté en parallèle, calant mon dos contre ce foutu distributeur. Et ouais il aurait pu me dédommager avec la sienne, j’aurais croqué dedans bien volontiers. En plus avec son teint j'imagine qu'elle doit être caramélisée mmmh « mais y’a des rumeurs qui disent qu’elle a bien fondu » j’affiche une petite moue. Ouais, je sais pas j’ai entendu ça quelque part. Son ego surdimensionné a dû prendre un gros coup. Par contre celle d’Iris, elle bétonne grave. J'adore, et elle récolte même un pouce vert de ma part « même du chocolat blanc je dirais pas non » Je suis pas difficile. Je ramène la barre au niveau de mes lèvres avec une grande sensualité, mes deux prunelles fixant avec envie la région pelvienne de la belle. M'ouais j'aime bien. Mais faut d'abord virer l’odeur quand même, hm.