Maxyne pense avoir découvert le secret d'Apollinaire ◊ 01.09 | 15h30

Apollinaire écouta Maxyne avec attention. Elle lui assura que les choses surprenantes n’étaient pas à exclure. Elle n’avait pas tord. « C’est vrai. » répondit-il, en acquiesçant. « Mais personnellement et pour l’avoir vécu à cause de mon secret qui n’est pas celui-ci bien évidemment, la société n’est absolument pas prête pour ce genre de chose puisqu'elle te met dans des cases définies. Il y a des règles Maxyne et c’est ainsi. Si un daltonien ne doit pas faire de photo, c’est je pense une question de logique. Si on part dans ton raisonnement, un daltonien pourrait aussi être pilote de chasse même si c’est interdit. Honnêtement, je pense que ce serait plus de l’ordre du danger public. » Il ne savait pas trop si Maxyne avait compris ce qu’il voulait dire mais il avait essayé d’être le plus précis possible. Puis, elle lui expliqua son raisonnement. « Tu es intelligente Maxyne et ton raisonnement est intéressant. Même si j’étais déjà arrivé à cette conclusion. Oui, mon secret à un rapport avec mon physique, ma famille et mon quotidien. J’ai aussi dit que ce secret n’était pas lié à quelque chose qu’on pouvait voir directement sur moi. Si j’étais daltonien, j’aurais dit oui. Non ? Je ne sais pas mentir Maxyne, je te le dis en toute honnêteté. » Il haussa des épaules.

Maxyne écoutait attentivement Apollinaire, qui semblait bien décidé à se défendre en usant pour cela de tous les stratagèmes possible, parmi lesquels le fait de souligner les imperfections de la société d'aujourd'hui, une chose qui fit sourire Maxyne. « N'étant ici que pour parler de ton présumé secret, je crois que nous ne devrions pas nous lancer dans un débat interminable » répondit Maxyne, en agrémentant ses paroles d'un franc clin d'œil. Apollinaire a bien évidemment le droit de se défendre, de donner son avis, mais la jeune femme eût comme la nette impression qu'il tentait de changer plus ou moins de sujet. Malin comme tentative. Mais ça ne prenait pas avec elle, dommage. « Revenons-en à nos moutons ... » adressa ensuite Maxyne, tout en se redressant, pour prendre une posture plus confortable. « Tout le monde sait mentir lorsqu'il le faut, crois moi » rajouta le jeune femme, toujours avec ce petit sourire confiant aux bouts des lèvres. « Quoi qu'il en soit, je vais prendre quelques instants pour réfléchir. Je suis plutôt sûre de moi, disons à quatre vingt pour cent, mais je ne veux pas me précipiter pour autant. »

« Je ne voulais pas lancer un débat, ni même changer de sujet. Je voulais juste souligner le fait que ton raisonnement est erroné. » Après tout, elle pouvait penser ce qu’elle voulait. Pourquoi changer de conversation ? Il savait très bien pourquoi il était ici. Et il était assez déplaisant de savoir que Maxyne pouvait penser ça de lui. « Mais bref, oui. » Son sourire s’effaça pour afficher une moue plus sérieuse. Il avait dit ce qu’il avait à dire. Maxyne avait maintenant les cartes en mains. Un soupir de soulagement s’échappa finalement de ces lèvres. « Très bien, je te laisse donc réfléchir. Juste, ne gaspille pas 5000 livre pour moi. » Il lui adressa un clin d’œil et se leva du siège. William ne devrait pas tarder à lui demander de quitter le confessionnal mais puisque l'annonce se faisait désirer, il quitta la pièce de son plein grès.

Maxyne se contenta d'écouter les paroles d'Apollinaire, ne voyant pas trop quoi y ajouter. Il avait son opinion, elle avait la sienne. Point. La jeune femme regarda donc Apollinaire se diriger vers la porte, tout en restant sagement assise le temps que le Maitre lui demande sa décision finale. Tout de même, il est fort cet Apollinaire. Réussir à semer le doute dans l'esprit de la jeune femme alors qu'elle était venue ici plus déterminée qu'elle ne l'avait rarement été. Un rire nerveux s'échappa des lèvres de la jeune femme. Voyant que le Maitre tardait à intervenir, elle s'adressa directement à lui. « Cher Maitre, je suis prête à vous soumettre ma décision. » Qu'allait-elle choisir ? Confirmer son buzz au risque de sacrifier cinq mille livres ? Ou renoncer à ce buzz et garder sa cagnotte indemne ? Aussi étrange que cela puisse être, il ne vint même pas à l'esprit de la jeune femme, à ce moment précis, que ce secret pouvait être le bon et qu'elle pouvait remporter la cagnotte d'Apollinaire. Elle était bien trop occupée à se demander si sa décision serait la bonne. Alors, Maxyne fit craquer ses doigts, une manière d'attendre l'intervention du Maitre.

Maxyne prit quelques secondes supplémentaires pour s'assurer qu'elle ne regretterait pas sa décision, puis, d'une voix assurée, elle s'exclama : « Aux vues du fait que cinq mille livres représentent à peine un tiers de ma cagnotte, et que je suis d'un naturel curieuse ... » Elle reprit sa respiration puis poursuivit, là encore d'un ton déterminé, « ... Je souhaite confirmer mon buzz. S'il s'avère que je me suis trompée, je l'admettrai et je serai ravie d'offrir mes cinq mille livres à Apollinaire. Dans le cas contraire, j'obtiendrai la plus grosse cagnotte du Château. Je ne peux pas laisser passer cette occasion » Maxyne avait donc prit sa décision : confirmer son buzz. Alors, a-t-elle eu raison de rester sur ses positions ? C'est ce qu'elle ne tarderait probablement pas à savoir... Sur ce, elle quitta le confessionnal presque aussi sûre d'elle que lorsqu'elle y est entrée.