Tommy pense avoir découvert le secret d'Ismael

L'intitulé énoncé par Tommy lui semblait plutôt bien pensé. Il n'était pas dit qu'il ait juste, ni qu'il ait tort d'ailleurs, mais il est vrai que cela avait un coté quelques peu logique compte tenu de l'attitude d'Ismaël au sein du jeu. Quoi qu'il en soit, le jeune homme fut pour le moins positivement surpris par les capacités d'observation de son camarade. Il était perspicace, hm. Quoi qu'il n'avait pas tant de mérite que ça, puisqu'Ismaël n'avait pas cherché à cacher qu'il prenait les défis très à cœur. Est-ce que cela faisait de lui quelqu'un sans libre arbitre, pour autant ? Aux yeux de Tommy, visiblement, oui. Ismaël esquissa alors un sourire. Pas un sourire amusé, juste un sourire spontané. Sans doute était-ce sa manière à lui de réagir aux paroles de son camarade. Il ne daigna pas relever ses dires, dans la mesure où il l'avait influencé dans sa réponse. Il n'aurait pas pu lui répondre par la négative. Ismaël se contenta alors d'écouter la suite. Et voilà que son camarade lui posa une question. Là, il se redressa quelques peu et planta ses prunelles dans celles de Tommy. « Absolument. Mais il y a deux conditions. La première, ça ne doit jamais mettre en danger quelqu'un d'autre que moi. La seconde, je suis normalement censé t'en lancer un à mon tour. » Ces deux conditions étaient importantes à ses yeux. Libre à Tommy de ne pas comprendre en quoi, mais c'était bien le cas.

Ismael m’énonça ses conditions pour qu’il réalise un défi. Que ça ne mette que lui seul en danger. Et bien sur, qu’un défi soit lancé en retour. C’était donnant donnant. Cela me paraissait plutôt raisonnable comme conditions. « C’est quoi le pire truc que tu ais fais, juste par défi ? » lui demandais je alors. Probablement qu’il ne pourrait ou ne voudrait pas répondre à cette question. Soit parce que justement ça concernait son secret, soit parce qu’il ne désirait pas en parler avec moi. Mais bon, sait on jamais.

Peu de gens devaient être en mesure de comprendre la principale addiction d'Ismaël. Car peu de gens prêtaient un minimum d'attention aux défis qu'il pouvait lancer en compagnie de ses potes. Cela tombait d'ailleurs plutôt bien, dans la mesure où ni lui ni eux ne demandait à quiconque de les comprendre, et surtout de les accepter. L'intitulé de Tommy en faisait probablement sourire plus d'un à cet instant précis, mais Ismaël prenait tout cela plutôt au sérieux. Autant la partie sur les coucheries avait failli le faire rire, autant tout ce qui touchait aux défis eux-mêmes n'avait aucune chance de l'amuser. Mais voilà qu'après avoir fait part des conditions propres aux défis à son camarade, celui-ci lui posa une question pour le moins intéressante. Le pire truc qu'il avait été amené à faire, en réalisant un défi ? Oula. « Je pense que ça peut dépendre du point de vue des gens. Certains diront qu'il est particulièrement dangereux de sauter d'un toit, d'autres seraient tentés de pencher pour une pendaison orchestrée alors que d'autres encore seraient plus choqués par le fait de s'allonger sur des rails pour attendre un train ou de s'enchainer à l'ancre d'un bateau. J'ai fait toutes ces choses mais je ne suis pas assez objectif pour désigner la plus absurde d'entre elles. » Mais peut être Tommy le pourrait-il, lui ? Allez savoir.

Ismael me raconta alors les pires défis qu’il avait pu réalisé. Ah ouais quand même, il était atteint le mec. C’était extrême quand même. A se demander comment il était encore en vie aujourd’hui. « Tu devrais changer de potes » Quel genre d’amis vous demandez de risquer votre vie ainsi ? Pas ceux que j’aimerais avoir dans la mienne. « Et pourquoi tu fais ça ? Ça t’apporte quoi ? » Je ne demandais qu’à comprendre son comportement. Il devait y avoir une raison plus profonde. Ça lui permettait de se sentir vivant ? Il était juste con ? J’en doutais quand même.

A une question saugrenue, on a bien souvent tendance à recevoir une réponse saugrenue. D'autant plus qu'Ismaël n'allait pas enjoliver l'histoire pour ne pas passer pour un grand malade, hm. A vrai dire, il se fichait pas mal qu'on le prenne pour un débile profond simplement désireux de se foutre en l'air à petit feu. Il assumait son coté destroy, et c'était très bien comme ça. La réponse de Tommy ne manqua en tout cas pas de l'amuser. « Ce ne sont pas des potes à proprement parlé » répondit-il simplement, dans un haussement d'épaules. Des vrais amis, il n'en avait pas. Ceux-là, il les considérait davantage comme des compagnons de conneries qu'autre chose. Puis son camarade lui posa une question. Cette fois-ci, il arqua un sourcil. « Personne ne peut comprendre pourquoi je fais ça, ni ce que ça m'apporte. » D'une, il n'allait pas passer trois heures à le lui expliquer. De deux, il n'en avait de toute manière aucune envie.

Tu m’étonnes que ce n’était pas de vrais potes. Je lui demandais alors si elle avait une explication à son comportement, il me répondit que je ne pourrais pas comprendre. Que personne ne pourrait comprendre. Ouais ben je n’étais pas un débile, j’étais sur que je pourrais, ou pas. On ne pourrait pas savoir s’il n’essayait pas. Mais bon, ce n’était pas étonnant qu’il me donne cette réponse. Déjà peut être que ça avait un rapport avec son secret, et de deux, je doutais qu’il avait envie de m’expliquer quoi que ce soit à moi. « C’est bon, j’en ai assez entendu. Tu peux partir, et me laisser avec William »

Ismaël, je t'invite à quitter le confessionnal. Tommy, tu as maintenant le choix : tu peux confirmer ton buzz et ta volonté de révéler l'éventuel secret d'Ismaël, auquel cas tu engageras 5000£ de ta cagnotte personnelle ; ou bien tu peux te rétracter, et dans ce cas tu ne mettras aucune somme d'argent en jeu. Je te rappelle que si tu valides, et qu'il s'agit du véritable secret d'Ismaël, tu remporteras la totalité de sa cagnotte. En revanche, si il s'avère que tu t'es trompé, Ismaël remportera les 5000£ que tu avais mis en jeu en validant ton buzz.

Tommy, je t'écoute, que décides-tu ?

" Je valide " Bon je me doutais que ce n'était pas ça, et je regrettais un peu d'avoir rajouté dans mon intitulé l'histoire des coucheries, mais tant pis. J'étais là pour jouer, alors je jouais.

Très bien, décision validée. Tommy, tu sauras demain, lors d'une annonce faite dans le salon, s'il s'agit bel et bien du secret d'Ismaël. Tu peux maintenant quitter le confessionnal. Le Maître te remercie.