Rouge pastel. (jeudi s5 - 10h00)

@maci
La parisienne n'arrive pas à dormir, malgré sa capacité d'adaptation qui n'est plus à prouver si on tente de suivre le fil rouge inexistant de sa vie. Elle a toujours dû bouger, par nécessité, que ce soit de la survie ou simplement par choix, mais là, c'est complètement différent. Elle se sent vaguement dépaysée et ça la rend complètement surexcitée, cette sensation qui lui rappelle ses déménagements intempestifs et la nouveauté. Ses paupières sont grandes ouvertes, elle se concentre sur la respiration de Gianni pas loin quelques instants avant de finir par accepter de s'arracher du lit. Elle décide de mettre à profit sa nuit plus courte. Cami, elle est dans un mood plutôt nice en se moment, elle compense l'absence de Louis en s'investissant au maximum dans les autres. Ce phénomène paradoxal est le même à l'extérieur. Cami mise toujours sur les autres plutôt sur elle même. La parisienne s'en va réveiller Maci tout doucement pour lui dire qu'elle lui a préparé un petit déjeuner dans la cour. La parisienne se retire, préférant laisser le temps à la candidate d'émerger tranquille pour la rejoindre plus tard. En attendant, elle se pose dans la cour, roulant sa première clope pour avoir sa petite piqûre de nicotine bien nécessaire pour aborder de bonne humeur la journée. C'est en l'allumant que la candidate fait son entrée, elle positionne son bras de sorte à lui éviter la fumée et son odeur ne l'agressent si rapidement. De son autre main libre, elle pousse le grand plateau en direction de Maci. « Un petit déjeuné très français » elle glisse à Maci quand elle s'installe en face d'elle. Elle a passé une dizaine de minutes à lui faire des belles tartines de beurre demi-sel ou à la confiture pour varier les plaisirs. La môme lui tend un verre de jus d'orange qu'elle a pressé, animée d'une détermination inédite ce matin. « Bien dormi ? » lui demande la poupée.

Maci dort tranquillement sans sa super chambre avec ses deux colocs ce matin, mais y'a une main qui vient la secouer doucement et c'est avec peine qu'elle se retourne et ouvre un oeil pour voir la tête de Cami penchée face à elle qui lui fait signe en silence. Maci elle est dans le coaltar total mais c'est peut-être important si elle vient la réveiller, ça se trouve il est super tôt en plus, elle a même pas regardé l'heure. Maci enfile un vieux sweat estampillé JGHS qu'elle a volé à Danny y'a des années par dessus son grand tee-shirt Disney, les cheveux attachés en vrac sur sa tête, et arrive dans la cour pour trouver Cami assise devant un grand plateau recouvert de bouffe de petit-déjeuner. Maci met un instant à capter en se frottant les yeux, aveuglée par la lumière, avant de réagir. « Ohlala mais pourquoi t'as fait tout ça c'est trop gentil, » elle fait en s'asseyant face à sa camarade avec un sourire. « T'as fait une bêtise ? Ou y'a une mauvaise nouvelle à m'annoncer ? » elle fait avec un petit gloussement. Ça sort un peu de nulle part alors elle imagine direct qu'il y a une raison derrière ce petit-déjeuner royal. « T'as mangé toi ? Je vais pas manger toute seule devant toi quand même. » C'est la moindre des choses, qu'elle se paye pas un gueuleton toute seule alors que Cami la regarde. Maci attrape le verre de jus d'orange que sa camarade lui tient pour en boire une gorgée avant de venir attraper une tartine sur le plateau. « Le pain avec du beurre dessus là c'est le truc le plus français que j'aie jamais mangé je crois... » elle fait remarquer avec un petit rire. D'habitude c'est plutôt oeufs brouillés ou un bol de Cheetos, pas vraiment de la baguette beurrée, au sel en plus. Chelous ces français quand même.

Les opales de Cami s'accrochent à une Maci qui émerge difficilement, c'est vrai qu'ils perdent trop facilement le rythme ici, n'ayant plus aucun repère temporel, pour se coucher à des horaires indécents. Cami, elle est bien trop surex (ou fébrile, au choix) de nature pour faire la grasse matinée jusqu'à dix heures. Ca la fait marrer. « C’est la technique d’Oscar pour t’annoncer qu’il a cassé un truc dans la maison ? » elle plaisante quand Maci se fait méfiante, on sent qu'elle a l'habitude de ce genre d'entourloupes un peu grossière. La parisienne essaie d'être quand même plus fine lorsqu'elle veut se faire pardonner généralement. « Faut pas chercher des intentions cachées » ronronne Cami, parfois ça lui prend comme ça, elle est pleine de petites attentions envers des potes tout comme parfois elle exige qu'on prenne soin d'elle parce qu'elle se sent délaissée. Y a rien derrière. Cami esquisse un sourire à la suite quand la candidate goûte une tartine au beurre demi-sel, elle comprend ayant été septique en débarquant à l'âge de quinze piges à Paname. « T'as déjà gouté des croissants ou des pains au chocolat ? » elle demande à Maci, parce qu'elle s'était son petit kiff en descendant du bus pendant ses années de fac de courir vers la boulangerie du coin juste avant le début du cours le matin. « T'as envie qu'on le trouve toi ton secret ? » elle demande à Maci, histoire de savoir si une éventuelle révélation pourrait avoir un effet libérateur. Cami, elle a l'impression que maintenant Roma veut qu'elle finisse le travail concernant son secret, sauf qu'elle est à distance. Là, Cami elle culmine à mille mètres de frustration cette semaine, son obsession se trouvant dans une toute autre ville.  « Ça te pèse ou pas ? » « J'aimerai bien me mettre sur ton secret » elle annonce, mais Cami, elle n'a pas envie de lui péter son énorme cagnotte parce qu'elle sait quand même que cette thune c'est quand même quelquechose pour la candidate.

Maci prend place face à Cami et son monstrueux petit-déjeuner préparé pour elle. Elle s'attendait pas à ça, mais c'est gentil de sa part. Ça lui rappelle les combines pas très subtiles de son fils et ça la fait rigoler rien que d'y penser. « Ouais, il vient toujours avec ses petits yeux de chiot battu pour me faire un câlin avant de me dire ce qu'il a trafiqué ! Mais bon ça va j'ai de la chance il fait pas trop de bêtises. » C'est jamais bien grave et puis Maci elle fait partie de la team "faute avouée à moitié pardonnée", en plus d'avoir élevé un gamin intelligent et assez sage. Elle dit ça pour rigoler Maci, mais elle se doute bien que Cami elle fait pas ça pour une quelconque faute ni rien. Ou si c'était le cas, elle saurait tellement pas quel genre de mauvaise nouvelle elle pourrait bien lui annoncer que un petit-déjeuner suffirait sans doute pas. « Bah c'est super gentil, merci ! Il faut que je te rende ça quand même un jour, je vais y réfléchir. » Bon un petit-déjeuner américain c'est clairement pas aussi classe mais elle trouvera bien un truc, en plus de réfléchir aux soirées de team et tout le barda - si encore elle se fait pas évincer au prochain prime. C'est bon leur beurre un peu salé, un peu déroutant mais maintenant qu'elle est réveillée elle a les crocs, Maci. « J'ai mangé des croissants quand je suis venue pour les castings à Londres. Y'avait un paquet de trucs à l'hôtel pour un peu tout le monde alors j'ai goûté, c'était bon ! Mais les pains au chocolat, jamais. » Ça fait pas exactement partie des trucs faciles d'accès chez elle, c'est un truc de blancs du centre de L.A. qui se prennent pour des pseudo-parisiens ça. Cami enchaîne direct avec une question sur son secret et le premier réflexe de Maci, c'est lever le nez de sa tartine en secouant la tête. « Non ! » Non pas que ce soit un secret ailleurs qu'ici ni quelque chose de super critique à révéler, ses raisons, elles sont vachement terre à terre, à Maci. Une révélation elle en a pas besoin, parce que les gens concernés en premier par tout ça, elle est persuadée qu'ils savent déjà tout ce qu'il y a à savoir, voire même plus. « Parce que c'est pas si important et que je préfère garder ma cagnotte. » Vu la quantité de fric qu'elle amasse, si au début elle était opé pour se mettre en danger pour rigoler, Maci, elle a changé sa stratégie. Maintenant l'objectif c'est valider le chèque, rien de moins. Contrairement à des secrets comme ils en ont entendu jusque là, Maci, sa petite existence, elle est franchement tranquille. « Pas vraiment. Enfin y'a quelques trucs des fois, genre je sais pas trop quoi penser de certains trucs qui sont liés mais c'est pas très grave, » elle répond en haussant les épaules, le nez derrière son verre de jus d'orange. C'est vraiment des points super spécifiques et qui vont clairement pas venir entacher son expérience dans le jeu, mais ça lui laisse toujours de quoi réfléchir au fil des jours. « Mais si quelqu'un doit le trouver... je préfèrerais que ce soit quelqu'un de proche de moi qui récupère tout cet argent, » elle ajoute en hochant la tête. Michaela, Cami, Louis en tête de liste, ceux qui se sont bien intéressés à elle, et ceux pour qui Maci sera contente de les voir repartir avec tout ce pactole. « Moi aussi j'aimerais bien trouver le vôtre avec Louis mais j'ai zéééééro idée, nada ! » Elle glousse un coup. Franchement en plus la France ou la Corse ou tous ces trucs elle y connaît rien alors Cami et Louis, qu'ils soient des ex ou ensemble ou peu importe, dans sa tête leur secret ça pourrait être vraiment n'importe quoi. Il faudrait qu'elle gratte des indices mais ce foutu grimoire et ses banqueroutes lui fout beaucoup trop la frousse maintenant.

C'est vrai que son gosse a l'air d'être tout doux comme elle le décrit. Il doit tenir de Maci, parce qu'elle est comme ça, à vivre sa life sans chercher des embrouilles, à faire simplement ce qu'elle estime bien. « C'est quoi la plus grosse connerie qu'il ait faite d'ailleurs ? » elle questionne dans un sourire. « Il tient plus de toi ou de son père ? » la parisienne se permet d'enchainer avec une certaine délicatesse avant de terminer sa clope qu'elle écrase dans son petit cendrier portatif qu'elle se trimballe avec elle comme s'il s'agissait de sa vie. Cami, elle se rappelle ses parents se battre devant leurs amis pour savoir à qui elle ressemblait le plus, de qui elle tirait ses mimiques. La môme aimait bien dire qu'elle savait pris le meilleur des deux pour être la version la plus aboutie et perfectionnée de la famille. Ça faisait toujours rouler des billes ses frères et soeurs. Elle se redresse légèrement pour enchainer sur le sujet de son secret. La môme enregistre la réponse de la brune dans un sourire parce qu'elle se fait soudainement plus vive sur l'instant. Maci évoque discrètement sa cagnotte. Quelques secondes de silence s'étirent avant que Cami ne reprenne la parole à sa suite. « Je t'avoue que c'est ça qui me refroidit un peu justement » confesse la poupée en croisant les prunelles de sa pote. Elle a conscience que c'est juste un jeu et que pour l'instant il ne s'agit que d'argent fictif pour l'instant mais on va dire qu'elle reste une grosse fragile au fond. « Le montant indécent de ta cagnotte » elle avoue. Parce que Cami, elle arrive à capter ce que cela peut représenter comme coup de pouce tout cet argent dans la vie de Maci et surtout tout ce qu'elle pourrait faire avec. Même en ayant grandi sans aucune valeur en guise de référence pendant des années, elle arrive à capter l'enjeu. « Mais pareil que toi, je préfère que ce soit quelqu'un de proche » elle affirme dans un sourire, elle veut une personne qui ait fait l'effort de s'intéresser à elle. D'ailleurs son secret est intrinsèquement liée à qui elle est et à son histoire, quelqu'un de lambda n'y arriverait pas. La moue de Maci lui arrache un sourire qu'elle ne cherche pas à réprimer. « Aller, vas-y, pose-moi des questions alors » elle glisse à sa pote pour lui dire que la candidate a le champ libre niveau imagination. « Et je t'y réponds dans la mesure du possible » bien évidemment. Cami, elle voit cette histoire comme un jeu parce qu'elle ne cherche pas à se débarrasser d'un poids à tout prix.

Maci réfléchit une seconde sur les plus grosses conneries de Oscar, mais en fait, elle a quand même la grande fierté d'avoir élevé un gamin intelligent et pas trop remuant. Bon, y'a bien eu deux-trois histoires dignes d'être mentionnées, comme tout gosse qui se doit. « Il s'est cassé le bras en tombant de vélo quand il avait huit ans. C'est pas trop une bêtise mais ça a coûté super cher... Sinon une fois il a essayé de piquer des bonbons que j'avais caché dans un des placards de la cuisine avant Halloween, sauf que c'est un paquet de farine qui lui est tombé dessus ! Bah je peux te dire que je suis pas restée fâchée longtemps en voyant sa tête en rentrant... » elle raconte avec un rire. Débarquer dans la cuisine en entendant le bruit pour découvrir un Oscar blanc comme un bonhomme de neige et le sol couvert de farine, elle a râlé une seconde avant d'exploser de rire, ce jour-là. Oscar lui il a tellement été surpris qu'il a jamais retenté. « C'est Danny tout craché. Sauf les fossettes, ça c'est moi, » répond Maci avec un sourire histoire de démontrer un peu ce point commun qu'elle a avec son môme, dont elle est aussi un peu fière. Mais Oscar c'est un Danny. C'est un gentil avec un cerveau qui carbure et de l'ambition. Elle, elle espère surtout lui inculquer des valeurs plus terre à terre comme le respect des autres et l'altruisme, mais des fois il sort des trucs, c'est le portrait de son père. Alors forcément avec tout ce fric, Maci, elle a pas envie de le voir s'envoler. Et c'est sympa de la part de Cami de s'en soucier aussi. « C'est gentil... mais tu sais si ça doit revenir à quelqu'un j'aime autant que ca soit toi ou Michaela ou Louis je crois. » Elle avoue avec un sourire. Parce que si c'est pas elle qui doit toucher le chèque, autant que ce soit quelqu'un qu'elle apprécie sincèrement et qui se soit vraiment intéressé à elle. Elle aura l'impression d'avoir fait quelque chose de bien en guise de remerciement de lui avoir donné une telle place dans leur parcours. Cami ouvre la boîte à questions mais ça fait rigoler Maci parce que c'est clairement chercher une aiguille dans une botte de foin à son niveau. « Ohlala mais c'est vague ! » elle s'exclame en rigolant. En vrai des questions elle en a des tonnes mais elle sait pas vraiment par quel bout le prendre. « Vous avez fait un truc illégal pour partir jusqu'en Corse avec Louis ? Je me suis toujours demandé pourquoi genre, dans ma tête vous avez fui un truc ou quelque chose du genre. » Elle a l'air de se plaire à Paris, Cami, de la manière dont elle lui en parle, alors Maci elle se demande un peu ce qui a pu la faire bouger jusque là bas, outre Louis. « Vous étiez ensemble ? Ton secret il est lié à pourquoi vous vous êtes séparés ? » elle continue, essayant de raccrocher les wagons des frêles infos glanées çà et là sur ces choses un peu plus privées sur lesquelles Cami ne s'étend pas souvent.

Cami s'allume une deuxième clope. « Il est super sage » elle s'étonne lorsque Maci lui raconte deux trois histoires plutôt tranquille. « T'es chanceuse » elle ne sait pas vraiment si c'est le terme approprié mais l'idée est là. A l'âge d'Oscar, elle avait fait des trucs vraiment chelous, une fois par exemple Cami avait rêvé qu'elle avait avalé le bracelet en or de sa grand mère, une radio plus tard, la chose s'était tout de suite concrétisée. Ou elle s'amusait à arracher le papier peint de sa chambre en rebondissant sur son matelas pour pouvoir monter bien haut. « Et toi, t'étais comment môme ? » demande Cami. Un sourire s'étire sur ses pulpeuses. « T'as une photo de lui ? » questionne l'israélienne en croisant les opales de Maci. Ou peut être qu'il y en a une qui traine sur les RS mais comme elle n'est pas vraiment une adepte de tout cela, elle ne saurait dire. « Tu l'as rencontré comment son père ? » elle glisse en se demandant si cette info a déjà été lâchée et qu'elle est passée à côté (pour ne pas changer). Elle réceptionne silencieusement le sourire de Maci sachant qu'elles sont sur la même longueur d'onde depuis le début surtout sur certains sujets. La première question de Maci la fait sourire. « Je bosse dans une ambassade, je venais ici révéler une chose illégale, ce serait un suicide professionnel » répond factuellement la brune. Elle est quand même sensée faire partie de la représentation de l'Etat d'Israël en France. Même si elle donne l'impression de survoler tout ce qui relève du pragmatique, elle ne fera rien qui puisse pourrait gravement entacher son image sur le long terme. Et surtout celle de sa famille. La diplomatie lui a appris la fausse nonchalance mais Cami sait très bien où elle va, au fond. « Je n'ai rien fait de border » elle complète dans un sourire. La candidate enchaine en se concentrant sur eux. « Tu as l'air d'avoir tiré tes conclusions » La poupée énonce dans un sourire, parce qu'à l'entente de ses deux questions, l'idée semble plutôt claire et arrêtée dans l'esprit de Maci. « Louis m'a demandé de rentrer chez moi parce qu'il en avait simplement marre » elle énonce calmement en ayant en souvenir leurs dernières disputes en tête qu'elle s'est souvent repassée en boucle en imaginant tous les scud qu'elle s'était privée de lui glisser. « Je le parasitais dans l'ouverture de sa boutique de vin » glisse Cami, conscience d'avoir être compliquée à gérer. Elle s'était aussi demandée si elle n'avait pas un peu pété  à plomb à s'investir une année dans un projet qui ne serait jamais le sien, dans une espèce de frustration silencieuse qui s'exprimait de cette façon. « en lui volant beaucoup d'espace et de temps » elle complète. « Tout était trop déséquilibré, je pense que c'était inévitable au fond » confie la poupée en haussant les épaules. Cami, pendant des années, elle en avait fait ce qu'elle en voulait de Louis, recueillant son abnégation tout en guettant un début de révolution chez le français.