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 two ghosts. (dimanche, après le prime.)

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Stella
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Message (#) Sujet: two ghosts. (dimanche, après le prime.) — Mer 25 Oct - 6:45

@aryel

Je n’arrive pas à mettre exactement le doigt sur ce que je ressens. C’est confus, aucunement cohérent et hautement déboussolant. Parce que se faire éliminer de la sorte, ça a quelque chose d’humiliant. Loin d’être le pire moment de ma vie, je me sens tout de même comme une merde. Comme si la valeur de ma propre personne, que je m’acharne à démontrer et à mettre de l’avant à la moindre occasion à coup de regard hautain et mieux que tout le monde, se retrouvait à zéro. Ou pire encore, dans le négatif. La parfaite candidate au parcours parfait n’a pas eu son couronnement de perfection en se rendant jusqu’en finale pour devenir la parfaite gagnante. Ça me tue. Déjà que j’avais accepté de faire les castings à reculons, sous les encouragements de mon frère, même si je savais qu’on allait me choisir parce que j’avais tout d’une candidate idéale aux yeux de la production, je me retrouve à me faire éliminer à la cinquième semaine. C’est peut-être l’échec de trop. L’accumulation de la dernière année, les épreuves qui se sont succédé et qui ont continué à créer les fissures dans cette belle façade que j’aborde. Finalement, ce qui est une des choses les plus difficiles en ce moment, c’est de me rendre compte que je n’étais pas la candidate idéale. Je m’insécurise, me remets en question. Je me suis sentie si émotive au moment de l’élimination. On aurait pu me souffler dessus et je me serais écroulée au sol, tel un château de cartes. Aux fondations faibles et chambranlantes. Après des années à donner cette image de château solide, froid et impénétrable, la chute est d’autant plus brutale maintenant que je saisis réellement que cette image que je projette est complètement incohérente avec celle que j’imaginais. On sort finalement du sas, comme de pauvres idiots, Constance, Luca, Aryel et moi. On nous parle de la suite, de l’île bis dont j’avais complètement oublié l’existence jusqu’à maintenant. Parce qu’on a beau ne plus faire partie de l’aventure, on nous tient tout de même en otage, histoire de nous pourrir la vie jusqu’à la fin. J’ai la haine. Je reste à l’écart, du groupe, des techniciens, de la production. Je suis incapable de dire un mot à qui que ce soit, essayant toutefois de toujours garder Aryel dans mon champ de vision. C’est mon seul repère à présent, et je ne suis pas certaine d’avoir envie de le considérer ainsi. On arrive sur l’autre île, les gens se dispersent, font comme si tout était normal. Y’a rien de normal, fuck. J’ai envie de gueuler, de crier à en perdre connaissance, mais je ne le fais évidemment pas. À la place, je viens me faufiler à la hauteur d’Aryel et saisis sa main pour l’entrainer sur mon chemin. Malgré mon esprit brumeux, je suis encore capable d’établir mon plan de match, aussi peu rationnel qu’il soit en ce moment. « Je ne peux pas dormir seule ce soir. » À noter la différence notoire entre ne pas pouvoir et ne pas vouloir. Je ne lui laisse pas le choix. Je m’en fous qu’il soit tourmenté, je m’en fous de savoir qu’il aurait préféré se saouler la gueule, seul toute la nuit à broyer du noir. Aryel il me doit ça. Et je suis plutôt accommodante puisque je viens fouiller dans l’une des armoires de la cuisine qui m’est complètement inconnue pour finalement mettre la main sur une bouteille de gin. En temps normal, je lui aurais balancé un regard désobligeant et rempli de jugement s’il s’était ramené devant moi avec une bouteille de fort dans les mains, mais là je m’en fous. C’est moi qui lance l’initiative, il n’a qu’à me suivre. J’ai déjà une bonne quantité d’alcool dans le sang même si je suis certaine que boire encore ne me fera pas sentir mieux, j’ai des préoccupations beaucoup plus grandes pour l’instant. Je demande des indications et nous finissons par atterrir dans une chambre libre, qui deviendra la sienne, ou la mienne. Ce soir, c’est la nôtre. Je suis tendue, l’émotion qui me vire toujours le ventre à l’envers alors que ce n’est pas encore totalement réel. Je viens prendre une gorgée d’alcool, une grimace de dégoût sur le bord des lèvres. « Je lâche prise. » je souffle, en faisant dos à Aryel. Qui est-ce que j’essaie de convaincre ici, lui ou moi? Je me sens juste épuisée, fatiguée par tout ce que je porte sur mes épaules depuis si longtemps. Je sais qu’une partie de lui me comprend. Ça me tue de me l’avouer, mais je sais qu’on se ressemble. Et c’est ce qui fait en sorte que je mets un effort supplémentaire pour le détester et le lui faire comprendre. « On a perdu chacun notre secret… Merci à toi. » Je ne peux retenir le regard de reproches que je pose sur lui. « On n’était pas les plus appréciés. Je gage que l’épisode de la salle de bain a ruiné la perception des gens sur moi, c’est ça qui nous a coûté des votes et mené à l'élimination. Je n’aurais jamais dû… » Te laisser mettre ta main dans ma culotte. Je n’aurais jamais dû te laisser te faufiler en moi comme un virus qui a infecté toutes les cellules de mon corps. Et moi qui, quelques secondes avant, parlais de lâcher prise. Je fais tout l’opposé en ce moment. Je deviens folle. Cette élimination m’obsède. Aryel aussi. Je l’entraîne dans une chambre pour le repousser. Je veux l’avoir près de moi, mais je lui reproche de me désirer. Je veux savoir comment il se sent, sans être capable d’aborder un sujet à la vérité beaucoup plus profonde et troublante qu'il a en lui.
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Aryel
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Message (#) Sujet: Re: two ghosts. (dimanche, après le prime.) — Jeu 26 Oct - 18:37

Aryel, il porte le vice dans sa peau. A lui tout seul, il est les sept péchés capitaux. Orgueilleux. Persuadé de sa valeur, de son intérêt dans le jeu. Qu’est-ce qu’ils vont foutre maintenant sans lui ? Qui va offrir ses quinze minutes de baise hebdomadaire à la production ? Qui va insuffler cette pulsion de péripétie, la pression du séducteur qui ne demande qu’à s’immiscer dans les couples par la destruction ? Il a cette colère qui coule dans ses veines, qui lui fait bander sa nuque, lui donne envie de crier, de tout exploser et de se colorer les phalanges en écarlates. Parce qu’on n’aurait pas dû l’éliminer. Il n’a pas l’impression d’avoir réalisé tout ce qu’il devait dans le château. Aryel, c’est l’avarice. Ce qui le pousse à parfois ne pas vouloir partager, à jalouser. Il est l’envie quand il jette des coups d’œil à ceux qui parviennent à vivre ce qu’on lui refuse. Gourmand. A vouloir goûter tes lèvres, te grignoter l’âme jusqu’à s’être persuadé qu’il t’a complètement compris. La paresse, c’est ce qu’on lui fera croire qui lui a coûté sa place. Cette lucidité, cet air blasé qui l’accompagne sans arrêt quand il n’a plus envie de se glisser dans la fête et que la force de sourire l’a abandonné. Ce truc qui le rend inutile du point de vu d’un chroniqueur extérieur à tout ce qui se passe à l’intérieur. Et surtout, le vrai problème. Aryel, c’est la luxure. Il empeste le sexe, emprisonné dans ce besoin de chair pour omettre tous les autres vices qui l’habitent. Son besoin de s’oublier dans le cul, c’est ce qui lui file cette étiquette d’obsédé notoire qu’il n’a pas tout le temps l’impression de mériter. Il ne sait pas. Il ne sait jamais comment considérer ce qui l’anime de ce côté-là. La chaleur de l’étreinte d’Elham demeure en lui, et autour de lui, comme une auréole de tendresse dont il ne parvient pas à se débarrasser quand il met un pied sur l’île bis. C’est encore là, comme un truc qui l’empêche d’en avoir rien à branler de son élimination comme pourtant il le comptait. Il veut la chasser à coup de liqueur sans glace. De toute façon, il ne se fait pas d’illusion. Elle aussi doit effacer les vestiges de leur relation, parce que ça a toujours été le deal qu’il lui a imposé. Le CDD vient officiellement de se terminer, elle peut maintenant envoyer valser ce contrat pourrit qu’il lui a fait signer contre son gré à partir du moment où il a décidé de décharger ses névroses sur elle plus que sur une autre. Il y a ses prunelles qui flirtent avec son nouvel environnement, alors qu’il se demande s’il y a un bar pour se bourrer la gueule comme dans le château. Aryel, il boit toujours après un prime, cherchant à s’égarer dans un doux monde alcoolisé. Ce soir plus qu’à un autre, il a ce besoin de s’envoyer en l’air avec une bouteille. Sauf qu’avant même qu’il soit parvenu à mettre la main sur sa copine la tequila, ce sont les doigts de Stella qui viennent s’enrouler autour des siens. Il ne comprend pas, cherche son regard, mais elle lui donne que dalle. Ils se barrent, laissant en plan le comité d’accueil, Constance et Luca, se faufilant dans ces couloirs inconnus alors qu’elle l’informe qu’elle ne peut pas dormir seule. Aryel, il ne dit rien. Il ne croit pas de toute façon que son avis soit le bienvenu pour le moment. Elle en a rien à branler de lui. Stella, elle l’emmène et il se laisse trainer. Elle, lui et la bouteille de gin qu’elle a récupéré au passage. Il l’a un peu matée au cours du prime du coin de l’œil. Il sait qu’elle a bu, bien plus qu’elle ne le fait habituellement et qu’elle doit pouvoir le supporter. Elle n’est pas comme lui. Alcoolique notoire qui à force de finir émécher chaque soir s’est concocté une forme de résistance hors norme à l’état d’ébriété. Mais qu’est-ce qu’il pourrait lui dire ? Il est très mal placé pour la juger de ce côté-là, alors il n’ajoute aucun mot. Elle demande à un type où se trouvent les chambres et automatiquement, Aryel, il sent une petite chaleur au niveau de son bassin à cette perspective, qui refait ensuite surface quand ils pénètrent tous les deux dans celle qu’ils se sont dégotés. Il a juste envie d’embrasser sa nuque et de glisser ses doigts sous sa robe noire. Il est peut-être un peu tordu, un peu limite. Il se dit qu’il aimerait bien la baiser pour récupérer de sa déception de s’être fait virer de l’émission comme une merde. Stella elle le devance d’un pas, se sifflant une dose de gin avant de lui dire qu’elle lâche prise. « Vraiment ? » il murmure tout doucement en la regardant d’un air neutre. Il ne sait pas ce qu’elle fout ou ce qu’elle cherche. Il l’observe en cherchant à déceler les signes. Parce qu’Aryel, c’est ce gars qui veut toujours être l’homme de la situation même s’il n’en a jamais eu la carrure. Derrière son attitude chronique de connard, il veut la soulager, mais ça a l’air d’être un peu le bordel dans la tête de l’américaine. Paradoxale à bien des égards. « Tu aurais préféré ne pas dévoiler ton secret ? » Et là, c’est une vraie question. Parce que quand tu donnes cette petite part de toi à la production, tu n’as jamais l’assurance de pouvoir la défendre. Si tu pars sans lui, ça ne devient qu’un intitulé. Une phrase sans âme qui laisse place à l’interprétation mais ne révèle jamais avec exactitude tout ce que ce secret peut représenter pour toi. Aryel, il n’ajoute rien. Il lui laisse le plaisir de l’accuser, parce que c’est sûrement ce dont elle a besoin. Stella, elle a besoin de justifier son élimination, de donner des raisons à ce qui vient de se passer parce que c’est dans sa nature de se montrer parfaite. L’obsession à se savoir mieux que tout le monde et qui vient de foirer totalement. Il est désolé de ce qui vient de se passer, mais il sait qu’il n’y peut rien. Personne n’avait véritablement l’air au courant de ce qui s’était passé entre-eux au cours de la semaine passée, mais si elle a besoin de le croire, il la laisse penser que tout vient de là. Il s’assoit sur le lit, tendant sa main pour récupérer la bouteille en même temps qu’il l’invite à s’asseoir à ses côtés. Aryel, il prend une gorgée qui vient lui réchauffer l’estomac, avant de glisser une main un peu hésitante sur la cuisse de Stella. « Je te trouve belle. » il lui glisse en cherchant à la rassurer, se demandant s’il prend le bon chemin avec elle. « Tu vas dire que c’est parce que je te désire. Et ce serait un peu vrai. Ou parce que je suis bourré. Mais le fait est que demain, quand je serais sobre, je te trouverais toujours aussi sublime. Tes fêlures, ton insécurité, c’est ce qui te rend si magnifique. Et si les gens ne sont pas capables de le voir, ou de sentir ce qu’il y a derrière l’apparence que tu renvoies, c’est parce qu’ils sont trop cons. » Aryel, il adore les filles comme ça. Il est trop sensible, il se laisse capturer comme un con par les névrosés du genre de Stella. Les grosses psychos de l’amour comme Abbi. Il y a ce truc chez-elles qui l’accroche et qui lui donne envie de les serrer dans ses bras et de les aider à se révéler. Ca l’énerve de constater qu’elle ne peut pas se laisser aller comme elle a essayé de le lui vendre à voix-haute. Il ne peut pas se rendre compte de tout ce qu’elle vit au travers du trouble qui l’habite. Il essaye juste de la rassurer tant qu’il le peut, mais en fait, il ne comprend pas comment on a pu l’éliminer. Il ne saisissait déjà pas vraiment ce qu’elle foutait sur le banc des nominés à ses côtés. « Toi et moi, on est trop différent. » Et ça leur les brises aux gens de ne pas les saisir, de les sentir planer sur leurs vies si tranquilles avec toutes ces névroses qui leurs appartiennent. Mais Stella, elle ne devrait pas avoir honte, lui en vouloir d’avoir dû admettre son secret à la télévision. Elle n’y peut rien.
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Message (#) Sujet: Re: two ghosts. (dimanche, après le prime.) — Dim 29 Oct - 19:53

Lâcher prise, c’est d’accepter ses limites. C’est de se dire qu’on ne peut plus continuer d’agir d’une certaine façon et qu’il est impossible d’avoir le contrôle sur tout. C’est de délaisser son entêtement pour la réussite et de voir que les gens peuvent évoluer malgré tout. C’est de vivre le moment présent et ne pas rechercher la planification de chaque moment de sa vie. Parce que tout n’est pas parfait. La théorie de lâcher prise est belle, fascinante et surement très simple pour la majorité des gens qui nous entoure. Pour moi, elle est un réel cauchemar lorsque je tente de passer de la théorie à la pratique. L’angoisse qui me ronge le ventre lorsque je me montre impulsive, le doute perpétuel qui envahi mes pensées à chaque décision qui change de mon quotidien, de ma ligne directrice. Alors, non, j’ai beau le dire à voix-haute, je ne crois pas être en mesure encore une fois de lâcher prise. Et l’interrogation que porte Aryel à ce sujet me confirme qu’il n’en pense pas moins. C’est juste le fait d’avoir l’impression d’être sur le bord du gouffre depuis une poignée d’heures. J’ai cette sensation que j’ai tellement étiré l’élastique de ma tolérance que celui-ci est sur le point de m’éclater subitement en plein visage. Je sais que ça va péter, et que je serai loin de m’être épargné. Je reste silencieuse face à sa remarque, parce que je ne peux pas subitement changer d’idée, alors que je sais pertinemment que je ne peux pas fermer les yeux, me dire que je lâche prise et que miraculeusement, je vais voir la vie en rose et que mon obsession pathologique s’envolera dans l’air, me donnant une liberté soudaine et enivrante. Ça ne fonctionne pas comme ça. Ça fonctionne encore moins lorsqu’on est dans un état de choc, d’incompréhension et de colère face à une situation qui nous a été imposé. Alors je fais ce qui est le plus facile pour moi, ce que j’ai l’habitude de faire lorsque je sens que quelque chose me glisse des doigts et je ne suis plus maître de la situation. Je rejette le blâme sur les autres. J’enfile cette protection imperméable à mes propres reproches pour uniquement les déverser sur quelqu’un d’autre. Et depuis plusieurs semaines maintenant, j’ai trouvé en Aryel la personne idéale pour cette pratique. Ce n’est pas cohérent de lui en vouloir d’avoir dévoilé mon secret, puisque ça devait arriver d’un moment à l’autre. Je crois qu’encore une fois, dans le développement de mon scénario Thrown Dice, j’aurais moi-même dévoilé celui-ci lors de la demi-finale, avec les autres et que celui-ci aurait plus ou moins passée inaperçu. Quoique finalement, avec l’intérêt que me portaient les autres candidats, l’annonce n’a pas fait beaucoup de vagues. Je me disais aussi que Rainer serait celui qui aurait mis le doigt sur mon secret en premier. C’était peut-être ce que j’avais espéré, ça aurait peut-être été plus facile à accepter. Mais Aryel était débarqué dans mon univers, il a pesé dès le début là où ça fait mal. Je crois que je lui en veux de me comprendre, parce que c’est quelque chose d’inhabituel et ça me trouble. « J’aurais préféré choisir le moment de le dévoiler. Je sais, ce n’était pas à moi de choisir. » La télé-réalité, ça ne fonctionne pas comme ça. C’est la production qui a le contrôle, pas toi. À partir du moment que tu apposes ta signature sur le bout de papier qu’on te tend, tu dois accepter que ce genre de chose se produise. « Je regrette d’avoir donné ce secret. Je me dis que j’aurais dû participer avec un autre intitulé. Ce n’est pas comme si je n’avais pas de choix. » Mes lèvres retrouvent le goulot de la bouteille de gin pour y prendre une autre gorgée. Parce que mon obsession, c’est le cœur même du problème. Mais autour, tout ce qui s’est produit dans la dernière année, mon père, l’hôpital, j’aurais très bien pu piger dans ces événements pour donner quelque chose d’intéressant à la production. Je laisse Aryel me dérober la bouteille puisqu’à la base, je l’avais un peu prise pour lui. Je suis aussi le mouvement, prenant place à ses côtés, le corps déséquilibré par l’alcool. Je suis du regard sa main qui se dépose sur ma cuisse, fébrile de ce qu’il fera ensuite, anticipant les mots qui sortiront de sa bouche et l’effet que ceux-ci auront sur moi. Il me trouve belle. Automatiquement, je voudrais répliquer qu’il ne m’apprend rien. Ce n’est pas la première fois qu’il en fait la mention, et les regards qu’il pose sur moi jour après jour n’a fait que le confirmer au fil du temps. Mais je ne dis rien. J’écoute la suite, sentant mon rythme cardiaque s’accélérer. Je suis pétrifiée, je fixe sa main alors que l’émotion me gagne, me forçant à pincer les lèvres pour ne pas le dévoiler. Mes fêlures, mon insécurité, c’est ce que je déteste le plus chez moi. Comment est-ce qu’il peut trouver beau ce que je trouve si laid. Ça me fait autant de mal que ça m’apaise. Je viens déposer ma main sur la sienne, comme si je voulais m’assurer qu’il ne l’enlèverait pas subitement. Qu’il ne retirerait pas les paroles qu’il vient de me souffler au visage. Parce qu’il est la première personne à me dire ça, il est la première personne qui me voit de cette façon. « Tu ne peux pas me dire ce genre de chose… » je souffle dans un murmure, relevant enfin le regard en sa direction, venant me perdre un peu plus dans celui-ci. Je ne peux pas m’accrocher à lui, je ne veux pas dépendre de ses belles paroles malgré toute la sincérité de celles-ci.  « Je voulais continuer à te détester… » Et je commence à avoir de plus en plus de difficulté. Dès le jour un, je lui ai attribué une catégorie, identifié comme étant une personne qui était en marge à ce que je considérais comme acceptable et que jamais je ne pourrais le voir autrement. Il est tellement facile de le détester Aryel. Avec son image de pervers notoire et la dépravation de son style de vie. Mon problème n’est pas cette étiquette que je lui ai collée depuis le début et comme le trois quarts des autres candidats. Mon problème est lorsque je me suis rendu compte qu’il était plus que ça. Lorsque j’ai commencé à saisir la profondeur de cette personne qui se trouvait devant moi, avec tout son bagage et son mal de vivre. Les sentiments contradictoires que je ressens pour lui. Le désir mêlé à l’exaspération. Mes doigts viennent s’aventurer sur sa joue que j’ai soudainement envie de caresser. Je me laisse enivrer par le mélange d’émotions et d’alcool qui me pousse à agir, malgré le bordel qui n’en finit plus dans ma tête. J’ai envie d’aborder la différence dont il fait mention et que les autres ne comprennent pas. J’ai envie qu’on délaisse mes insécurités pour qu’on se plonge dans les siennes. Mais je ne suis pas certaine qu’il soit prêt à ça. Je suis dans l’hésitation de lancer un sujet dont l’inconnu m’effraie et m’attire à la fois. « Elle te fait peur, cette différence? » Je finis par demander. Parce que je veux savoir comment il se sent lui, face à tout ça. Et si je ne suis pas certaine de pouvoir aller sur ce chemin, je tente une certaine approche. Aryel, il sait que je l’ai buzzé la semaine dernière. Nous n’avons pas pu vivre la confrontation, puisque son secret a sauté finalement, et que ce n’était aucunement l’idée que j’avais en tête de celui-ci. Mais j’ai une intuition, je me plante peut-être, mais je sais, tout comme lui savait pour moi, qu’Aryel a quelque chose d’enfoui en lui que personne n’a réellement compris. Peut-être que lui-même n’a pas encore réussi à se confronter à ce qu’il a en lui. Mon cœur se serre à cette idée. Et c’est sur cette pensée que je viens à la recherche de ses lèvres, pour venir l’embrasser avec une certaine douceur. Pour la première fois, je suis celle qui va vers lui, je tente une approche qui n’a pas une arrière-pensée de provocation ou de jeu. Un besoin de manifester ce que j’ai en tête en action. Finalement, notre différence fait peut-être en sorte qu’on a besoin de soulager l’autre pour se donner la sensation qu’on fait quelque chose de notre peau. J’ai peut-être envie de le serrer dans mes bras pour arrêter de me sentir seul face au monde et à l’angoisse qu’il me génère.
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Aryel
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Message (#) Sujet: Re: two ghosts. (dimanche, après le prime.) — Ven 3 Nov - 1:55

Il écoute Stella avec ses prunelles caressantes qui cherchent son regard. Aryel, il en avait rien à foutre de perdre son secret, parce que celui-ci ne le touchait pas directement. Cet intitulé, il ne lui sortait pas des tripes, il lui avait seulement été fourni par la production comme un alibi afin de pouvoir participer à l’émission. Une diversion qui chasse toute la réalité qu’il peut essayer de cacher dans la vie de tous les jours. Il aurait préféré le garder plus longtemps pour le jeu ou pour la compétition, mais la révélation passée, il n’y a même plus pensé. Stella, c’est différent. Ca fait partie d’elle, c’est un morceau de son être qu’on a exposé prématurément aux autres candidats, ainsi qu’à des millions de téléspectateurs qui ne comprendront jamais tout ce que ça peut signifier. Ce n’est pas que quelques mots assemblés pour coller au concept. Si son secret a fait tellement sens au travers de toutes les réactions qu’elle avait pu avoir jusque-là dans le château, c’est parce qu’il fait partie intégrante de son quotidien et de ce qu’elle est. « Je n’aurais peut-être pas dû buzzer. » il murmure, presque prêt à s’excuser même s’il ne le fera pas, parce que c’est trop stupide. Il est venu la braquer sans état d’âme. Lui voler son secret par pure possessivité à son égard. Avec du recul, il se dit que ça n’a servi à rien. L’argent amassé suite à son buzz, il se l’est fait chourrer par Achille à peine quelques jours plus tard. Aryel, il n’avait plus de cagnotte au cours du prime. Et surtout, il s’est fait éliminer malgré le fait qu’il était parvenu à découvrir le premier secret de la saison, preuve de sa capacité à jouer quoi qu’on en dise. De toute façon, il n’a jamais été question de ça. Lui, il voulait juste marquer Stella d’une manière totalement tordue et bizarre. La sonder, la capturer, se démonter qu’il l’avait comprise comme il l’a toujours cru. Il est trop sensible, empathique malgré le détachement qu’il se force à appliquer dans son attitude pour faire illusion sur cette partie plus subtile de sa personnalité. Il a ce sens du détail hors-norme et une certaine facilité pour lire les autres et savoir ce qu’ils ont besoin d’entendre. Certains diront qu’il est manipulateur. Que quand il aligne toutes ces belles paroles qu’il offre à Stella, c’est juste parce qu’il sait comment la prendre. C’est vrai et faux en même temps. Il sait où aller, mais il ne ment pas. Aryel, peut-être bien que dans l’idée il t’embrouille, mais il est toujours sincère dans ce qu’il dit. Elle est belle. Elle l’attire. Lui, il tombe en particuliers pour ce genre de filles complexes, les défis qu’il faut apprendre à lire via une succession infinie d’étapes, de niveaux de perception et de couches de personnalités paradoxales. Elle lui dit qu’il ne peut pas lui dire ça, mais elle se plante. Parce que Stella, elle en a besoin. Elle se croit imparfaite à chercher à toucher une forme d’idéal inatteignable de par des attentes irréalistes. Ne pas y parvenir est normal, mais elle, elle le vit comme une profonde angoisse, une dépréciation de soi extrême qui n’a pas lieu d’être. Parce que Stella, c’est tout ça qui fait qu’elle est si belle. Ses défauts, ils la rendent humaine derrière ce trop plein de contrôle qu’elle lui balance à la tronche depuis des semaines croyant tenir les ficelles de leur relation et le scripte de leurs rencontres. « Tu me détesteras demain. » il souffle dans un faible sourire, avant de détourner le regard pour reprendre une gorgée de gin. Et lui, quand il dit ça, ça sonne non seulement comme une réplique visant à la rassurer quant au bon fonctionnement de leur relation où elle peut le haïr et se déverser sur lui, que comme une affirmation. A l’issu de cette nuit, le mécanisme reprendra là où ils l’ont laissé, parce qu’ils n’ont pas cette capacité pour se dévoiler et le vivre correctement par la suite. Stella, elle va se détester pour lui avoir laisser entrevoir ce qui la troublait, parce que c’est dans sa nature. Dans son besoin maladif de se montrer parfaite. Il sent sa main venir caresser sa joue et il cajole en guise de réponse sa cuisse lisse et douce sous ses doigts. Stella, elle lui demande si sa différence lui fait peur et il ne répond pas tout de suite. Elle essaye de gratter quelque chose de compliqué. Un foutoir de pensées et de sensations contradictoires. Insécurité, angoisse, envie. Il se sait déviant. Pur produit de l’anormalité, incapable de se glisser convenablement dans ce moule que la société essaye de lui imposer parce que ça arrangerait tout le monde s’il acceptait de le faire. « Je crois, oui. » Aryel, il a tout le temps la trouille. Il flippe face à tout ce qui se passe en lui quand il est sobre et que ses pensées gangrénées par sa peur ne se laissent pas anesthésier par l’alcool ou la drogue. Il est effrayé à l’idée qu’on puisse saisir ce qu’il ressent et encore plus de le faire à titre personnel en ce qui le concerne. Et peut-être qu’elle le sent. Peut-être qu’elle le voit dans son visage qui s’est assombrit ou au niveau de ses lèvres, moins pleines, qui se grignotent l’une et l’autre alors qu’il serre la mâchoire. Alors Stella, elle l’embrasse. Et lui, il se sent doucement vibrer de bas en haut alors que sa bouche frémissante cherche la sienne. Il glisse ses doigts sur sa taille et répond à son baiser en l’entraînant doucement sur les draps, déposant la bouteille de gin au sol dans le mouvement. Mais il ne cherche rien, Aryel. Tout le monde croit qu’il contrôle la situation, qu’il manipule depuis toujours pour parvenir à serrer un nombre incalculable de femmes, mais en réalité il est juste à leur service. Si elle veut parler maintenant, ils parleront. Si elle préfère s’oublier au creux de ses reins, il s’y pliera. Avant, après, c’est comme elle le souhaite. Si ses lèvres continuent à se promener le long de sa mâchoire, dans son cou, puis sur sa clavicule, c'est pour étirer le moment. Il alimente la sensibilité exacerbée de sa peau et cette sensation de chaleur réconfortante qui se génère comme une réaction chimique au moment où leurs deux corps entrent en contact. Il coule sur le côté en continuant de tâter l’état d’esprit actuel de la jeune femme, alors qu’il vient embrasser sa nuque, puis son omoplate en même temps que ses doigts glissent sur sa cuisse opalescente. « Je ne me sens pas toujours très bien dans ma peau. » il souffle à son oreille en acceptant de se confier en douceur. Ses prunelles descendent le long de sa silhouette pour mater l’effet de sa petite robe qui remonte progressivement sur ses jambes en même temps que la ballade de sa main continue à la surface de sa peau. « C’est juste comme ça. Depuis un moment et il n’y a pas grand-chose que je puisse y faire. » Et tu vois, Stella, quand je te dis ça, j’ai ressenti le besoin de me mettre dans cette position loin d’être anodine, mon torse collé contre ton dos. Parce que je ne peux pas te regarder. Et je n’ai pas non plus envie d’aborder davantage ce sujet avec toi alors que je me sens commencer à chuter. Tous les deux, ils ont une stratégie bien rodée qu’ils emploient à tour de rôle. Déviant un sujet qui commence à devenir compliqué et malaisant pour soi-même, afin de partir sur l’une des névroses de l’autre afin de détourner l’attention sans la moindre subtilité. Avec ses doigts qui se promènent sur ses collines, il se dit qu’elle est toute fine et fragile contre lui. Petit corps délicat face à sa virilité masculine qu’il s’est construite à force de séances de sport pour prendre de la masse musculaire. Se faire grand et solide, même quand il est atrocement faible lui aussi. Il y a tellement de questions qu’il voudrait lui poser, tellement de sujets à creuser pour tenter de la comprendre toujours un petit peu plus. « Qu’est-ce que ça t'as fait quand on a mis des mots sur ce que tu ressentais. » il demande en continuant de caresser ses jambes, ses hanches et son dos en douceur. Il se souvient de ce qu’elle a pu dévoiler au moment de la révélation de son secret. Il sait que c’est son père qui a diagnostiqué sa perfection obsessionnelle, même s’il ne sait pas exactement si le mystère entourant ses névroses a été percé au cours de son enfance, de son adolescence ou encore plus récemment. Le simple fait de savoir ce dont elle souffre est une chance. Lui, il ne sait pas. En fait, il ne veut même pas savoir, Aryel.
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Message (#) Sujet: Re: two ghosts. (dimanche, après le prime.) — Lun 6 Nov - 6:24

Il fallait bien qu’on finisse par parler de mon secret, de comment les choses se sont déroulées plus précisément. Parce que je ne sais pas ce qui me dérange le plus finalement, que mon secret ait été dévoilé ou que ce soit Aryel qui ait mis le doigt dessus en premier. La facilité et mon tempérament veulent que ce soit sur Aryel que je déverse tous mes sentiments chaotiques à ce sujet bien que je sache pertinemment que ce n’est pas cohérent. Ça fonctionne dans ma logique des choses. Je suis beaucoup plus affectée par le dénouement de l’histoire que je ne l’aurais cru lorsque j’ai décidé de participer à l’émission. Lorsque j’ai arrêté de m’entêter contre mon frère et que j’ai passé les castings. L’intitulé de mon secret était d’une évidence même, une réalité brutale avec laquelle je jongle depuis toujours. Pourtant, maintenant qu’elle avait été exposée de la sorte, maintenant que j’y étais confronté d’une façon aussi directe, je me demande pourquoi j’ai décidé de m’infliger une telle épreuve, après tout ce que j’ai vécu ces derniers temps. Tout est de ma faute et j’étouffe un peu plus lorsqu’Aryel me laisse entendre dans un murmure qu’il n’aurait tout simplement peut-être pas dû buzzer. Ce qui est idiot. C’était ce qu’on attendait de nous en intégrant un tel jeu et en nous attribuant l’aspiration compétition. On n’avait pas arrêté de parler de l’importance de buzzer avec l’équipe bien que je sais que pour Aryel, il y avait aussi un motif personnel, au-delà du simple jeu. « Quelqu’un d’autre l’aurait fait probablement, ça n’aurait rien changé. » Tout mon être dictait vers mon secret, ce n’était surement pas si difficile à le saisir. « Et ça t’aurait frustré. » je conclus sans nécessairement être froide ou amère, mais uniquement en mettant sur table ce simple fait. Je le sais qu’il ne l’aurait pas accepté si quelqu’un d’autre l’avait devancé dans la quête de mon secret. Parfois, j’ai cette impression d’être sa poupée à Aryel. Malgré tout l’effort que j’avais mis à ne pas vouloir embarquer dans son jeu, je m’étais moi-même laissé prendre à l’idée d’être un objet de convoitise. Et ça me frustre tellement de ne pas être capable de me décider sur ce que je ressens à son égard. Je voudrais que ça soit chaud ou froid, blanc ou noir. Je voudrais continuer à le détester pour toutes ces choses négatives qu’il me fait ressentir, notre façon à vouloir se dominer l’un l’autre tout en étant aussi faible finalement. Puis à tout moment, lorsque je pense le haïr, j’ai ce sentiment qu’il m’attend au détour et qu’il m’en dévoile un peu plus sur lui, sur ce qu’il pense, sur la façon dont il me perçoit et ça vient me tourner l’esprit. Le fait qu’il me dise à quel point il me trouve belle malgré tout ce que je peux détester chez ma propre personne me bouleverse. Accepter ce qui devait être un compliment est au-delà de mes compétences pour l’instant. Pourtant, la sincérité de ses mots, du regard qu’il pose sur moi viennent une fois de plus alterner mes émotions alors que je ne me retiens pas de lui faire comprendre qu’il était de plus en plus difficile pour moi de le détester. Surtout là, maintenant, alors que mon rythme cardiaque tarde à reprendre son calme et que je refuse qu’il brise le contact physique de sa main sur ma cuisse. Je le détesterai demain selon lui. Il commence à un peu trop me connaître, ce qui ne fait que me soutirer un soupir pour toute réponse. C’est qu’il a raison. Si en ce moment, je viens lui caresser la joue avec tendresse il en sera surement tout autrement demain. Je me trouverai surement une nouvelle raison de lui en vouloir. Mais cette fois-ci, cette idée me génère une nouvelle forme d’angoisse. Comme si je saisissais que tout se déroulerait de cette façon avec Aryel, comme si nous ne pouvions compléter correctement le puzzle de nos vies respectives et que les morceaux ne concorderont jamais. J’ai pourtant cette soif de tout savoir sur lui. De creuser et de venir comprendre cette facette de sa personnalité qui est inconnue de tous et qui est terriblement effrayante pour lui. Sa réponse à ma question ne m’étonne pas, pourtant, l’énergie qui s’en dégage me secoue. Son langage corporel me laisse entrevoir la peur qui se cache sous son regard clair. Les mots me manquent tant ce qui se déroule devant mes yeux est réel et je ne vois qu’une seule façon de réagir. La réponse à mon baiser ne se fait pas attendre comme si ma diversion arrivait à point. Je me laisse doucement entrainer dans la danse alors que je n’émets aucune résistance, réagissant positivement à ses caresses. Je veux qu’il me serre dans ses bras, qu’il m’embrasse comme si j’étais la première et la dernière. Je ne pense pas à l’avant, ni à l’après. Pour l’instant, il n’y a que lui et moi et toute la complexité de nos êtres qui se sont tant cherchés durant les dernières semaines. La chaleur de nos corps, ses lèvres qui renouent contact avec ma peau, je sais que j’en veux encore plus. Je ne me fais pourtant pas pressante, mes doigts caressant sa nuque, se perdant finalement dans ses cheveux, juste avant qu’Aryel ne m’entraine sur le côté sans pour autant briser notre étreinte. L’idée de retirer ma robe me frôle l’esprit jusqu’à ce qu’il reprenne la parole. Chaque découverte à son sujet me confirme que mon hypothèse est probablement véridique. J’ai un million de questions pour lui, mais je ne peux pas les lui balancer au visage de la sorte. J’ai envie de réfuter l’idée qu’il a de ne rien pouvoir faire à sa situation. Parce que c’est faux, c’est tellement faux. Mais le travail et le cheminement qu’il doit faire pour le comprendre sont encore bien plus grands que je ne l’aurais cru. Et d’une certaine façon, je le comprends tellement sans pour autant vivre ce qu’il ressent exactement. Je voudrais soudainement le libérer de ce qu’il peut ressentir, mon obsession du contrôle se projetant sur ses propres problèmes. C’est malsain, j’en ai déjà conscience. Mais c’est aussi, comme souvent, plus fort que moi. Je tourne légèrement la tête pour venir capturer ses lèvres à nouveau sans pour autant chercher son regard, alors que je sais que son égo ne le tolèrerait pas. Mon dos collé contre son torse, ma respiration se montrant un peu plus fuyante qu’habituellement, je m’attendais à ce qu’il dévie la conversation comme nous le faisons si bien. En temps normal, je me serais tendu, refusant de m’aventurer sur le terrain glissant que sont mes déboires et mes problèmes. Mais les baisers d’Aryel, ses mains sur mon corps, ainsi que la nouvelle confiance qui s’installe entre lui et moi ce soir me forcent à me montrer moins réticente. Les paupières closent, je reste silencieuse quelques minutes. « J’étais dans le déni. » Même plusieurs années plus tard, j’ai beaucoup de difficulté à l’accepter et à en parler librement comme il a pu le remarquer. « Toute ma vie, j’ai été la meilleure dans tout. Mais je n’y ai jamais retiré une réelle satisfaction. Ce n’était jamais assez, ni pour moi ni pour mes parents. J’étais l’enfant trophée de ma mère. Pour mon père c’était différent. Il a longtemps fait de la projection sur moi, c’est aussi pourquoi il est celui qui m’a diagnostiqué. » Je m’arrête parce que je parle rarement de lui et qu’il est un sujet d’une sensibilité extrême chez moi. L’histoire de mon père est inter relié à la mienne que je le veuille ou non. « On était pareil lui et moi. » je souffle dans un murmure, beaucoup plus émotive que je ne voudrais l’être, le temps de quelques secondes avant de me ressaisir, cherchant l’une des mains d’Aryel pour y glisser mes doigts. Je n’ai pas l’intention d’aborder le sujet de mon père et de la tragédie qu’a été sa vie plus en profondeur ce soir. « Je devais avoir seize ans quand il m’a réellement confronté, qu’on en a parlé. Je trouvais ça ridicule, absurde. Je me disais qu’être perfectionniste n’était pas une mauvaise chose même si j’avais conscience que mon anxiété, mes crises, tout était relié. Je ne voulais juste pas l’accepter. Tu te dis que ce n’est pas normal de faire prendre des antidépresseurs à une adolescente de seize ans. Que ce n’est pas ça qui va l’aider pour le futur. » C’était pourtant ce qui était arrivé. À seize ans, j’avais déjà vu deux psychologues différents et j’étais sur le point de rencontrer un psychiatre ami de mon père. Ils allaient tous me trouver une tonne de défauts supplémentaires et finalement allaient renforcir ce sentiment de déception et insatisfaction que j’avais pour moi-même. Je me retourne finalement pour faire à nouveau face à Aryel. Je ne sais pas si c’est la réponse à laquelle il s’attendait, je ne sais pas si ça l’aide à mettre des mots sur ce que lui ressent, parce que je ne peux pas croire que cette question était posée au hasard. Je viens faire glisser la fermeture éclair de ma robe, me relevant doucement, uniquement pour écarter le bout de tissus en trop. Mes gestes se font lents dans l’espoir de ne laisser aucune seconde nous échapper. Un sentiment de vulnérabilité m’envahit alors que je suis presque nue devant lui, malgré tout le désir que je sais qu’il éprouve pour moi. Je me décide finalement à glisser sous son chandail mes doigts qui désirent imprégner chaque muscle sous sa peau. Une de mes jambes fait le saut de l’autre côté de sa taille alors que je prends l’initiative de m’installer au-dessus de lui. Je repousse une nouvelle fois mes insécurités, ivre d’alcool et de passion pour Aryel. « On n’a rien à se prouver… » je souffle contre ses lèvres entre deux baisers. Je ne sais pas si c’est ce moment que nous partageons maintenant, si c’est le fait que le jeu soit derrière nous, ou les confidences qui nous ont échappé, mais ce soir, on est plus au niveau des fantasmes inavoués, des caresses de provocations ou de domination sur l’autre. Il s’agit de nous, de deux personnes qui ont une connexion plus qu’inexplicable qui s’évanouira probablement avec le temps. Un nous bien senti à l’instant présent. Un nous qui ne se doit rien, mais qui attend tout de l’autre. C’est surement éphémère et c’est ce qui fait que c’est si électrisant. Finalement, c’est peut-être ça, le lâcher-prise.
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Message (#) Sujet: Re: two ghosts. (dimanche, après le prime.) — Jeu 9 Nov - 16:06

Aryel, il ne répond pas. Son secret, il l’a voulu, il l’a eu. Le tout par pure possessivité mal placée à son égard. Sauf que qu’est-ce que ça lui a apporté au juste à part gonfler son ego de merde pendant une petite heure suite à la révélation ? Cet abrutit, il s’est simplement mis les membres de l’équipe compétition à dos, lui en voulant de leur avoir fait perdre des points pour assouvir ce besoin tordu de se prouver qu’il avait saisi Stella. S’il n’avait pas buzzé, elle serait partie avec son secret. L’intitulé, il aurait été noyé au milieu des autres au moment de dévoiler ce que chaque candidat avait à cacher dans le château. Elle aurait souffert de la révélation, mais pas autant que là, ce moment où les regards se sont braqués sur lui, puis sur elle. Lui, il l’a senti. Il a vu qu’elle était en chute libre et comme un connard, il a augmenté son effet en la qualifiant de névrosée jusqu’à ce qu’elle se barre du salon. Aryel, il a une forme de violence qui agite de temps en temps son âme. Et peut-être bien que Stella, il a un peu voulu lui faire du mal, parce que comme il finit par le lui avouer, il ne se sent pas bien dans sa peau. Et ça le ronge, putain. Alors comme le dernier des enfoirés, il essaye de massacrer les autres, les faibles sur lesquels il arrive à se créer une emprise, de les rendre épave et de se sentir ainsi plus tout à fait seul dans cet état perpétuel qu’il se coltine depuis des années. Et ça, il essaye de le lui expliquer à Stella, à demi-mot. Il murmure ce qu’il ressent au creux de son oreille, sans chercher à approfondir son propos parce que de toute façon il n’en est pas capable. Il ne veut rien dévoiler, il n’est pas là pour ça. L’émission, il n’y a jamais participé avec cet espoir inconscient de pouvoir peut-être en sortir grandit. On l’a repéré, on l’a contacté. Aryel, c’est juste une bite médiatique, débarquée sans rien d’autre à offrir que sa chair et c’est pour ça qu’on lui a refilé un secret fabriqué de toute pièces. Lui, c’est surtout un corps intéressant, sulfureux qui emmène avec lui un vent de scandale. Et peut-être même que la production a flippé en constatant que derrière l’enveloppe se trouvait un putain d’esprit tourmenté, un chaos qui s’est mis à gronder à quelques reprises au sein du château, sans jamais exploser franchement à leur grand soulagement. Stella tourne légèrement la tête pour l’embrasser. Il ne sait pas pourquoi elle fait ça, si c’est parce qu’entre-eux il y a maintenant une forme d’accord tacite qui veut que quand l’un commence à trop se livrer, à vibrer négativement, l’autre se doit de le rattraper, de répondre pour que le silence ne se transforme pas en angoisse. Lui, il a toujours eu conscience que ce qui l’animait tout au fond n’était pas bien et Aryel, il a désespérément cherché à rentrer dans le rang. A devenir un type dont tu ne peux pas douter une seconde qu’il est un mâle viril, hétérosexuel et loin de cette irrégularité qui l’habite. C’est compliqué, c’est foireux. Sauf qu’il ne voit pas d’autre chemin que de tenter de maintenir l’illusion encore et encore. Quoi qu’on en dise, qu’on essayerait de lui expliquer, que les médias montrent avec une société qui semble s’ouvrir et devenir de plus en plus tolérante, dans le fond, Aryel il ne pourra jamais être totalement ce qu’il aimerait. Alors il est binaire. Il évolue dans un entre-deux obscur et incompréhensible. Personne ne le saisit complètement, mais c’est parce que lui le premier ne se comprend pas. Il est paumé. Complètement perdu, même s’il sourit et qu’il se laisse porter par le cours de son existence. Il lui glisse une question, loin d’être anodine, même s’il ne s’en rend pas totalement compte. C’est toujours comme ça avec lui. Parce qu’Aryel, il est toujours bloqué dans une forme de déni, à ne pas vouloir accepter ce qu’il ressent. Il l’écoute, Stella, glissant son nez dans son cou et ramenant ses bras autour d’elle quand il la sent chercher sa main. Il se pose des questions sur son père, à se demander à quel point elle a reproduit le schéma parental quand elle lui dit qu’ils étaient pareils. Médecins, névrosés… Où est-ce qu’il est maintenant ? Comment est-ce qu’il a su faire face à ses insécurités, ses problèmes pour avancer dans la vie et être capable d’avoir une famille ? Il la sent troublée, il ne cherche pas à creuser plus loin. Lui aussi il se sent un peu bizarre en l’écoutant lui détailler son ressentit. De toute façon, il sait déjà qu’il n’est pas très normal, qu’il fait des choses déraisonnées, se noie dans des substances qui cachent un mal être profond même s’il n’arrive pas à l’assumer. Pour lui c’est trop tard et elle, elle devra sans doute lutter toute sa vie pour faire face à ce qui la rend si particulière et irrégulière. Elle se retourne et il la regarde pensivement alors que ça continue de tourner dans sa boîte crânienne. Stella, ce qui la rend si belle, c’est bien plus compliqué à expliquer que les mots qu’il a tenu à lui offrir. Parce que ce qu’elle possède, ça se vit, ça se ressent, ça s'éprouve. Aryel, il est envoûté par cette manière qu’elle a d’enlever sa robe. C’est lent. Exaltant et timide en même temps. Lui, il se fascine pour ce rapport à la nudité qu’il n’a plus depuis longtemps à force de déambuler sur les plateaux de tournages à poil ou le peignoir légèrement entrouvert. Cette forme de vulnérabilité qui le touche, alors que même quand elle passe ses doigts sur la peau chaude de son torse, qu’elle prend l’initiative de l’emprisonner entre ses cuisses, il y a toujours cette petite touche de fragilité qui demeure dans sa manière de se tenir avec pudeur pour se protéger. Il y a une sorte de crispation infime. Un truc qu’on pourrait attribuer à ses chairs mises à nues qui se confrontent à un courant d’air imaginaire. Mais ce n’est pas ça. Elle est bouillonnante sous ses doigts qui courent le long de ses cuisses. Ce qui le laisse ébahit, c’est cette fébrilité qu’on peut ressentir quand on se déshabille face à quelqu’un, alors que de son côté il est trop habitué à ouvrir sa braguette sans la moindre cérémonie ou forme de gêne. Aryel, il se redresse quand elle commence à l’embrasser, glissant ses mains dans son dos pour suivre le tracé de son épine dorsale, puis l’aidant docilement à lui retirer son propre haut. Elle dit qu’ils n’ont rien à se prouver et c’est vrai que lui, il ne se sent plus du tout dans ce jeu malsain dans lequel il l’a entraîné, à chercher à répondre à cette question entêtante de savoir qui domine lequel. Leurs mouvements s’enchaînent avec la lenteur de ceux qui veulent faire perdurer le moment. Parce que cet échange, cette sérénité qu’il vit au contact de Stella, elle va s’évanouir demain matin. Aryel, il veut prendre son temps, parce qu’il a déjà conscience sans le savoir que l’instant est éphémère et qu’il sera malheureusement bientôt déjà derrière eux. « Laisse-moi te regarder. » il demande en s’écartant légèrement de sa bouche qui le cherche pour laisser ses prunelles se promener sur le galbe de ses seins et la courbure de sa taille toute fine qu’il n’a de cesse de caresser du bout des doigts, en allant et venant de ses hanches jusqu’à la naissance de ses fesses. Il cherche à marquer le moment, à imprimer cette image exaltante d’elle sur ses rétines avant qu’elle ne s’évanouisse. Il y a une forme de volupté à sentir cette chaleur qui se propage dans son bassin à mesure qu’il la regarde, à sentir ses propres chairs se gonfler de sang, palpiter au fond de son pantalon. Il se répète, il murmure au creux de l’oreille de Stella qu’il la trouve belle encore une fois. Et ce bien entendu selon les standards des magazines, mais aussi au travers de sa fragilité qui la rend bancale et inaccessible. Ça l’attire, parce que c’est un tout. Il y a cette enveloppe enjôleuse qu’il cajole en douceur et il y l’expression de son visage qui fait bander son esprit toujours en quête de plus de compréhension en ce qui la concerne, ou la position de son corps qui témoigne de cette vulnérabilité qu’il a saisi tout à l’heure et qui fout son cœur dans un état érectile avancé. Parce qu’il a bien envie de l’aimer cette nuit et qu’elle l’aime en retour. Il s’en fout si ce n’est que l’histoire de quelques heures, tant qu’il peut s’oublier un instant et avoir l’impression de rejoindre un tout. Un nous alors qu’il a décidé de n’être qu’un je il y a bien longtemps. Etre sensation, un rien en même temps que le reste dans une attitude complètement paradoxale. Il ne sait pas tout à fait ce qu’il ressent, ce qu’il cherche. Lui, il veut juste continuer de se connecter à la jeune femme d’une manière pleine et entière après avoir échangé avec elle des éléments de leur vie respective qu’ils ne dévoilent jamais aux autres. Il a envie d’elle. Ici. Maintenant. Il le lui dit, dans un nouveau murmure, alors qu’il sent les rouages, le mécanisme de son désir qui cliquètent dans sa tête. Il glisse ses bras autour d’elle pour la faire basculer sur le lit et se retrouver au-dessus d’elle. Il dépose un baiser sur sa bouche rosée, puis sur sa clavicule, sur son ventre en descendant le long de ses courbes, jusqu’à emporter dans son sillage sa culotte, léchant ici et là sa peau opaline. Aryel, il a une certaine facilité pour s’abandonner dans le sexe, il ne sait pas ce qu’il en est de Stella. Ce n’est plus une question de prouver qu’il peut la faire décoller, mais il veut vraiment l’aider à lâcher-prise, à vivre cette sérénité qu’il ressent depuis tout à l’heure à son contact. Il embrasse l’intérieur de ses cuisses, avant de venir poser ses lèvres sur les siennes. Celles du bas. Aryel, c’est un généreux, un type qui aime avant tout procurer du plaisir et se satisfaire du cataclysme qu’il est capable de provoquer. Pour preuve, il en a fait son métier. Mais cette fois, il s’arrête quand elle commence à gémir. Parce que lui, il flippe un peu à l’idée qu’elle le laisse en plan encore une fois. Que ce soit trop pour ce qu’elle est en mesure de supporter, alors qu’ils s’embrasent l’un et l’autre depuis un petit moment. Ce n’est pas un jeu. Il cherche le partage, cet échange qui le laisse pantelant depuis qu’ils ont mis les pieds dans cette chambre et l’impression de pouvoir appartenir à un ensemble qui le dépasse. Il remonte, la regarde. Elle est nue, droite, et le fixe la bouche à demi ouverte, les bras étendus sur le matelas comme pour s’obliger au calme. Et lui ça le fait sourire, avec une certaine tendresse, le genre d’esquisse complice qu’on réserve à une amante. Stella, il va la baiser avec une fureur crescendo incroyable pour évacuer tout ce qu’il ressent. Il va la marquer, elle va l’ébranler et il sait déjà que cette nuit, même si c’est celle de son élimination, ce sera sa meilleure de toute son aventure.


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