I see that I could do no wrong. (13/07 - après le prime.)

Le prime prend finalement fin. Je ne vais pas pleurer les éliminés, puisque je ne les connaissais aucunement. Pas une des trois. Donc merci bonsoir, meilleure chance la prochaine fois. Je crois que je suis plutôt contente que Mike reste. Ouais, le gamin a réussi à se racheter à mes yeux, ce n’est pas rien. Et bon, maintenant que le prime est terminé, j’ai une certaine idée en tête. Explorer la chambre sous-marine. Bah quoi, c’est une évidence même. On me donne accès à une nouvelle pièce, je ne vais pas attendre à la semaine prochaine pour la découvrir. Je me lève donc de mon siège, attrapant Leslie par le bras pour qu’il en fasse de même avant de le tirer, sans gêne, à l’extérieur du salon. « Allez viens, on a une chambre à découvrir tous les deux. » Et dis comme ça, soudainement, je me dis que ça peut porter à confusion. Bof, peu importe. Nous prenons donc la direction des souterrains, alors que je me rends compte que je ne sais pas vraiment où nous devons aller. « Je crois que c’est par là… » J’indique à ma gauche, n’ayant pas vraiment d’idée de ce que je fais. « Ou par là… » Hm… Un peu plus d’information n’aurait pas été de trop. Pour autant, je fais comme si nous n’étions pas perdu bien qu’une petite moue fait son apparition sur mes lèvres. Bon, enfin. Je crois que c’est cette porte. J’ouvre donc celle-ci avec la clé qu’on m’a refilé non sans ouvrir la porte sur le coup. « T’es prêt à passer la meilleure nuit de ta vie ? » Non, non, je ne fais pas du-tout exprès pour faire un gros sous-entendu ici maintenant. Pour être franche, je ne pense pas lui arracher ses vêtements une fois que nous aurons franchis cette porte. Et j’espère sincèrement que ce n’est pas l’idée qu’il s’est mis en tête puisqu’il risque d’être déçu. Je ne dis pas que Leslie n’est pas attirant, mais bon, je ne suis pas le genre de fille à retirer ma culotte aussi rapidement. Je me décide finalement à pousser la porte pour y découvrir, je l’avoue, une chambre à couper le souffle. Je ne suis pas facilement impressionné dans la vie, mais je dois admettre que c’est plutôt jolie par ici. « Ok… » je souffle tout bas en faisant le tour de la pièce, n’arrivant pas à décrocher le regard de cet aquarium plus grand que nature. « Je vais vraiment commencer à croire que William fait partie d’un réseau illicite pour avoir autant d’argent… » C’est pas possible quoi. Qui est-ce qui a les moyens de se payer une telle chambre ?

Leslie ne se sentait en fin de compte pas spécialement concerné par les résultats des nominations, sans doute parce qu'ils étaient encore tous à un stade du jeu où ils ne se connaissaient pas assez pour faire des pronostics et avoir des préférences. Du coup ces éliminations, bien que décevantes pour les personnes concernées, ne lui faisaient pour ainsi dire ni chaud ni froid, et de ce fait il n'avait pas l'intention de prendre racine au salon plus de temps qu'il n'était nécessaire. Pourtant il bâillait aux corneilles, là, parce qu'il n'était pas fatigué et qu'il n'était pas motivé à grand chose clairement ... Du moins jusqu'à ce que Frankie se lève la première et, le tirant par le bras lui lance en même temps « Allez viens, on a une chambre à découvrir tous les deux. » Comment ça, tout de suite ? Oui, visiblement elle voulait bien dire tout de suite. « Décidément, tu ne perds pas de temps, toi ! » avait-il simplement répondu d'un ton faussement espiègle, et finalement non sans la suivre sans se faire prier d'avantage. Parce qu'il n'était pas moins curieux qu'elle au fond, et cette histoire de sous-marin l'intriguait plus qu'il n'était raisonnable. « Je crois que c’est par là … » finit-elle par commenter d'un air pensif tandis qu'ils déboulaient dans le hall. Oh elle semblait on ne peut plus sûre d'elle, il n'y avait pas à dire. « Ou par là … » Secouant légèrement la tête Leslie avait fini par l'entrainer dans cette direction sans lui laisser le temps de tergiverser à nouveau. De toute façon, il doutait qu'un aquarium ai pu être installé ailleurs que dans les sous-sols, après tout on trouvait à cet endroit le meilleur comme le pire en terme de pièces et de décoration. Et il semblait bien qu'ils soient arrivés à destination, finalement, comme quoi cet enchevêtrement d'étages et de pièces avait un certain sens une fois que l'on s'arrêtait deux secondes pour y réfléchir « T’es prêt à passer la meilleure nuit de ta vie ? » Meilleure, rien que ça ? Un sourire entendu s'étirant sur ses lèvres Leslie s'était contenté de croiser les bras tandis qu'elle posait sa main sur la poignée de la porte « T'es bien sûre de toi, dis moi. » A ce tarif-là il fallait au moins espérer que la pièce serait à la hauteur de la description qu'en avait fait William durant le prime, et que la compagnie serait agréable. Et là-dessus il partait de loin en plus, puisqu'il avait l'immense joie -hm, hm- de partager son dortoir avec un ou une candidat(e) qui parlait dans son sommeil ... Le pied, quoi. Pénétrant finalement dans la pièce à la suite de Frankie, Leslie avait laissé là les réflexions pour ne laisser échapper qu'un sifflement admiratif en découvrant les lieux. Ah, ouais, il ne s'était pas fichu d'eux le Willy, là. « Ok … » avait-il cru l'entendre murmurer tandis que lui ne parvenait pas à détacher ses yeux du plafond, comme hypnotisé par l'eau et les poissons qui nageait tranquillement au-dessus de leurs têtes. Son côté pragmatique avait envie de se demander ce que ça ferait, si le verre de la paroi se brisait, mais il préférait ne pas penser à cela et laisser la question dans un coin si reculé de son esprit qu'il n'y penserait plus. C'était mieux. « Je vais vraiment commencer à croire que William fait partie d’un réseau illicite pour avoir autant d’argent … » Un rictus amusé s'était étiré sur les lèvres de Leslie tandis qu'il écoutait la jeune femme. Elle raisonnait vraiment comme une flic ; Ce qui n'avait rien d'un reproche, ce n'était qu'une constatation. Faisant quelques pas de plus dans la pièce, les yeux toujours rivés vers le plafond, il avait finalement baissé la tête en arrivant au niveau du lit, et se laissant tomber sur le matelas il avait croisé ses mains derrière sa nuque avant de reposer les yeux sur Frankie « Qui sait, peut-être que c'est le cas, et qu'il attend sagement que tu viennes lui passer les menottes. » Oui, la blague était -un peu- facile, mais après tout ce n'était pas une raison valable pour ne pas la faire. « Mais c'est une idée, ça. Si jamais je repars d'ici sans rien toucher de ma cagnotte, j'y songerai peut-être ... » A se lancer dans l'illicite, pas à demander à ce qu'elle lui passe les menottes. Quoi que.

Non, en effet, je ne perds pas de temps. Mais d’un côté, je ne vois pas pourquoi on attendrait ? À moins qu’il soit fatigué au point de ne plus ternir debout et qu’il préfère rejoindre son lit seul. Mais bon, comme il me suit et ne demande pas à s’arrêter, j’en viens à la conclusion qu’il a autant envie que moi de découvrir cette pièce. Faut avouer que ça allume la curiosité en moi. Et après un peu d’hésitation nous voilà devant la fameuse porte. Je me permets un certain commentaire, qui m’amuse plus qu’autre chose. « T'es bien sûre de toi, dis moi. » Évidemment que je suis sûre de moi, je ne vois pas pourquoi je ne le serais pas. Je suis presque tentée d’ajouter un petit sourire coquin au tout, mais je me dis qu’il ne faut pas pousser la connerie trop loin. « Je suis toujours sûre de moi. » je réponds, avec grande conviction. Bon, on avait pu remarquer ce soir que mon instant n’était pas toujours infaillible, bien que je continue à croire que j’ai simplement été malchanceuse dans cette histoire de carte. Sinon, dans la vie, dans mon travail, je me trompe rarement. Et sur ce, j’ouvre finalement la porte, nous laissant pénétrer dans cette chambre qui me coupe le souffle le temps d’un instant. Je m’attendais quelque chose de bien, je crois que cela excède mes attentes. Les yeux rivés au plafond, le cou contorsionné, j’en oublie presque la présence de Leslie durant quelques secondes, avant de finalement revenir sur terre en faisant une référence au compte en banque de William. Sérieux, c’est louche tout ça. Ça demanderait presque enquête. Je reporte mon attention sur le candidat qui vient de prendre ses aises sur le lit, restant pour ma part debout. « Qui sait, peut-être que c'est le cas, et qu'il attend sagement que tu viennes lui passer les menottes. » J’ai le droit de lever les yeux au ciel d’exaspération ? Je crois que oui, je ne me retiens même pas. « Une blague de menottes… Ok, j’ai fait une blague sur ton prénom, on est quitte maintenant. » Oui, je crois que c’est équivalent. « Mais c'est une idée, ça. Si jamais je repars d'ici sans rien toucher de ma cagnotte, j'y songerai peut-être ... » Je plisse les yeux, me demandant s’il parle de s’investir dans le crime organisé ou s’il parle qu’il aimerait que je lui passe les menottes. Non parce que franchement, ce n’est pas clair. « Tu ne serais pas le premier à me demander de le menotter. Faut croire que c’est un cliché qui est fréquent niveau fantasme chez les hommes. » Oh oui, c’est vu et revu. J’en ai prit l’habitude maintenant. Je me délaisse finalement de mes talons haut, grimpant sur le lit à mon tour tout en gardant une distance raisonnable entre Leslie et moi. « Alors t’as un casier judiciaire ? » Question comme une autre. C’est comme si je venais de lui demander s’il aimait les chats, non ? Quelque chose me dit qu’il n’est pas un enfant de cœur. Mais hey, peut-être que je me trompe aussi.

« Je suis toujours sûre de moi. » C'était ce que Frankie n'avait pas tardé à lui assurer, mais à vrai dire cela il ne avait déjà eu un bref aperçu. Que ce soit plus tôt dans la soirée avec cette histoire -foireuse, pour eux du moins- de cartes ou bien dans ce qu'il avait vu du tempérament de la jeune femme jusqu'à présent. Mais ce n'était pas un reproche, bien au contraire, et d'ailleurs si elle s'était jetée avec moins de volonté sur ce téléphone peut-être ne seraient-ils pas en train d'admirer la beauté de cette pièce, dont elle avait gracieusement décidé de partager l'accès avec lui. Et le moins que l'on puisse dire c'était que le terme de "beauté" était adapté, la pièce était vraiment à couper le souffle ... D'ailleurs, fixant le plafond d'un air pensif il avait mis un moment avant de redescendre sur terre. Lors d'une visite à l'aquarium de New-York pendant une escale il avait eu l'occasion de prendre conscience des vertus apaisantes de ce genre de lieux, et après ça il lui était arrivé d'y retourner plusieurs fois, parfois simplement pour se faire un mini-cure de calme ... Il aimait bien ça Leslie, le calme. Mais redescendant sur terre il avait reporté son attention sur Frankie, la gratifiant d'une blague vaseuse sur les menottes tandis qu'il ne se faisait pas prier pour tester le matelas du lit. Et il était confortable, donc. « Une blague de menottes … Ok, j’ai fait une blague sur ton prénom, on est quitte maintenant. » Il avait esquissé un sourire amusé, penchant la tête sur le côté d'un air faussement désolé avant de répondre « On va dire ça, oui. » Et clairement il avait comme le pressentiment qu'elle avait entendu autant de blagues vaseuses sur son métier que lui en avait entendu sur son prénom ... Mais bon, à force il ne s'en agaçait même plus, il avait l'habitude, il se sentait même presque agréablement surpris lorsqu'une blague était un peu originale. Enfin bref, William était peut-être un délinquant, pour avoir amassé autant d'argent, et si Leslie repartait de cette aventure bredouille il devrait peut-être y songer aussi, le crime payait bien à ce qu'on dit. « Tu ne serais pas le premier à me demander de le menotter. Faut croire que c’est un cliché qui est fréquent niveau fantasme chez les hommes. » Quoi, la gente masculine était donc si prévisible que cela ? C'en était presque triste ... Bon et puis, Leslie fréquentait des vacanciers, alors les trois quart du temps il se foutait un peu de savoir le métier que faisaient les gens en dehors du paquebot. « Surtout celui de ceux qui n'ont jamais été menottés pour de bon, à mon avis. » avait fini par hasarder Leslie en pinçant légèrement les lèvres. Ce n'était qu'une supposition de sa part après tout, mais bon cela semblait on ne peut plus plausible. Se délestant finalement de ses chaussures la jeune femme avait à son tour pris un morceau de matelas, avant de reposer les yeux sur Leslie pour lui demander « Alors t’as un casier judiciaire ? » comme si sa dernière réponse lui avait mis l'idée en tête que la réponse à cette question serait forcément positive. « T'es le genre qui ne cesse jamais de penser à son boulot toi, j'me trompe ? » Parce que tout de même, il y avait tout un tas de façon de reprendre une conversation, et Frankie avait le don pour choisir ses questions ... « Mais peut-être, qui sait. Peut-être que je suis un assassin, et manque de bol te voilà enfermée avec moi, dans la seule pièce du château qui ne possède pas de caméras. » Bah bien sûr, il pouvait très crédiblement se lever pour attraper un de ses talons hauts et la poignarder avec, voir même lui arracher ses collants et s'en servir pour l'étrangler, soyons fous. Trêve de plaisanterie ... Ou peut-être pas, puisqu'il avait fini par ajouter « Peut-être aussi que je n'ai rien à me reprocher à part un ou deux excès de vitesse ou stationnements gênants, à l'époque où j'avais encore une voiture. Ou peut-être que je n'ai pas de casier. Pourquoi, j'ai une tête de délinquant selon toi ? » Non mais il préférait demander, des fois que. Et puis suivant sa réponse il pourrait réfléchir à s'il était judicieux ou non de se lancer dans le crime organisé à sa sortie, plutôt que de retourner servir des cocktails sur un transatlantique.

Une blague de menottes, de police… Ouais, c’est du déjà vu. Même mes collègues de travail me font des commentaires de macho de temps en temps. J’en ai pris l’habitude, je suis capable d’en rire aussi, lorsque c’est réellement drôle. Et puis, je n’en veux pas à Leslie, puisqu’il est vrai que je me suis permis une blague sur son prénom l’autre jour, sur mon blogue. Donc oui, on est quitte maintenant. Et franchement, fasse à sa réplique, j’aimerais bien qu’il me dise qu’il n’est pas le genre d’hommes à fantasmer sur une fille en uniforme de police, qui joue le rôle et qui passe les menottes pendant l’acte. C’est tellement cliché que ça me décourage. « Surtout celui de ceux qui n'ont jamais été menottés pour de bon, à mon avis. » Et il parle avec expérience là ? Non parce que franchement, ça sonne comme une réflexion de mec qui a déjà vécu une situation qui relevait de lui passer les menottes. Ça m’amène à lui poser une question peu commune pour surement la majorité des personnes, mais assez banale pour moi. Alors un casier judiciaire ? « T'es le genre qui ne cesse jamais de penser à son boulot toi, j'me trompe ? » Et encore, je crois qu’il n’a même pas idée à quel point cette affirmation est vraie. Ça me fait tout de même sourire, puisqu’il est vrai que vu comme ça, je donne vraiment l’impression de tout faire tourner autour de la justice. « J’aurais été coiffeuse et j’aurais pu te poser la même question… ! » Mais oui, voilà, ça ne veut absolument rien dire. Ce n’est que curiosité de ma part. « Mais peut-être, qui sait. Peut-être que je suis un assassin, et manque de bol te voilà enfermée avec moi, dans la seule pièce du château qui ne possède pas de caméras. » Je tourne la tête de gauche à droite, cherchant les caméras sans les trouver évidemment, alors que j’ai pleinement conscience que nous ne sommes pas surveillé ici. J’avance de quelques centimètres en sa direction sur le lit, histoire de me rapprocher un peu plus cette fois-ci. « Oh continue, ça m’excite tout ça. » Pour le coup, je fais un effort inhumain pour retenir le fou rire en moi. « Peut-être aussi que je n'ai rien à me reprocher à part un ou deux excès de vitesse ou stationnements gênants, à l'époque où j'avais encore une voiture. Ou peut-être que je n'ai pas de casier. Pourquoi, j'ai une tête de délinquant selon toi ? » Sourire accroché aux lèvres, j’aime bien le fait qu’il ne réponde aucunement à ma question. Puisque c’est exactement la chose que j’aurais faite si la situation avait été inversée. Aventureuse, mes doigts glissent le long de son avant-bras en frôlant sa peau, me la jouant un peu plus aguicheuse que je n’en avais l’intention. On va mettre ça sur le dos de la non-présence des caméras. « Une tête de délinquant ? Hm… Un peu quand même. Enfin… T’as pas la tête d’un ange, désolé de te l’apprendre. » Je ne dirais pas non plus qu’il ressemble à un criminel non plus. Le crime qui lui collerait le plus serait peut-être trafiquant de drogues, ouais, je crois que ça pourrait bien lui aller. « Au contraire de moi. Moi j’ai la tête d’un ange, un vrai !» J’ajoute en rigolant, puisque bon, j’arriverais à convaincre personne là. Même pas moi.

Il avait un peu de mal à croire que la curiosité de la jeune femme était totalement hasardeuse et que ce ne soit pas du tout parce que son métier déteignait un peu sur elle ... Franchement, qui en dehors d'une flic pouvait décider d'entamer une conversation en demandant l'état du casier judiciaire de son interlocuteur. « J’aurais été coiffeuse et j’aurais pu te poser la même question … ! » Il avait arqué un sourcil, l'air amusé mais pour autant pas du tout convaincu par les dires de la blonde. Penchant la tête sur le côté il avait roulé légèrement sur la matelas pour s'appuyer sur un coude et faire un peu plus face à Frankie, et à voix basse il avait répondu « Mais tout le monde sait bien que les coiffeuses sont des pipelettes et des curieuses par nature … c'est quoi, toi, ton excuse ? » A moins que cela soit ça aussi, qu'elle était pipelette et curieuse par nature. Quoi que cela ne semblait pas être le cas, pour le côté pipelette tout du moins ... Parce qu'un flic, de base, c'était curieux. Non ? Mais soit, puisqu'elle avait posé une question il avait répondu, à sa manière ... Parce que lui dire simplement oui ou non aurait été bien trop facile, et pas franchement amusant. Et tandis qu'il racontait des âneries elle s'était rapprochée un peu, susurrant finalement « Oh continue, ça m’excite tout ça. » d'un ton presque convainquant. Presque parce que Leslie n'était pas dupe non plus, mais soit, elle pourrait faire une comédienne acceptable si elle décidait un jour de changer de carrière. « Évidemment, vous marchez à ça vous les flics. » Le danger, l'attrait de l'arrestation d'un criminel, la chasse à l'homme ... voilà voilà. D'accord, il exagérait peut-être un peu. Reprenant tout de même -un peu- de sérieux il avait fini par répondre de manière plus nuancée, bien qu'il n'ait toujours pas pris la peine de donner une réponse claire à Frankie ... Dans l'état actuel des choses il n'en avait pas vraiment l'intention, à vrai dire. Et ce n'était pas ses tentatives pour l'amadouer qui allaient y changer quoi que ce soit. « Une tête de délinquant ? Hm … Un peu quand même. Enfin … T’as pas la tête d’un ange, désolé de te l’apprendre. » Portant la main à hauteur de son cœur il avait fait mine d'être profondément blessé par cette révélation, parce que bien entendu lui s'était toujours imaginé avoir la tête du type à qui on confierait volontiers sa vie, ses économies, sa fille unique et son abonnement annuel aux match des Giants. « Mais hey, tu ne sais pas, qui te dit que je n'étais pas enfant de chœur quand j'étais môme. » D'un autre côté, qui disait aussi qu'être enfant de chœur était le gage de rester toute sa vie du bon côté de la loi une fois adulte ? Rien du tout, nous sommes bien d'accord. « Au contraire de moi. Moi j’ai la tête d’un ange, un vrai ! » Il avait pincé les lèvres, ses yeux trahissant l'envie de rire à laquelle il s'interdisait de donner libre court -pour l'instant- et attrapant le poignet de la jeune femme, celui dont les doigts s'amusaient contre son bras quelques instants plus tôt, « Je crois que ce que je vois, moi. Et là ce que je vois c'est que tu as du oublier ton auréole à la plage ou dans ton dressing ... » Quelle dommage, vraiment. Lâchant le poignet de la jeune femme il avait laissé ses doigts remonter le long de son bras d'un air amusé, juste retour d'ascenseur « Mais c'est dommage, puisque tu m'as soufflé l'idée de l'illicite je songeais déjà à me trouver un associé, ou au moins une Bonnie pour le Clyde que j'essayerai d'être ... Mais bon, je te propose pas du coup, hein, je voudrais pas nuire à ta réputation angélique. » Il avait le plus grand mal à garder son sérieux, à vrai dire, mais on comprenait aisément pourquoi.

Ok, ça doit être une déformation professionnelle de vouloir connaître le passé judiciaire de tout le monde. C’est pas de ma faute moi si j’aime bien savoir qui est hors la loi. Je ne vois pas où est le mal non plus, sérieusement, ce n’était qu’une simple question. Heureusement, je l’ai posé à Leslie et non quelqu’un d’autre plus susceptible dans le château. Parce que dieu sait que y’en a beaucoup par ici. Mais il est vrai que j’aurais pu être coiffeuse et demander la même chose. « Mais tout le monde sait bien que les coiffeuses sont des pipelettes et des curieuses par nature … c'est quoi, toi, ton excuse ? » Je pince les lèvres, me retenant de rire alors qu’il a plutôt raison pour le coup. J’aurais dû choisir un autre métier. Pour ce qui est de l’excuse, je dois franchement cherché. « Je ne suis pas pipelettes, ça c’est sûr. Curieuse ça oui. Soucieuse de mon environnement aussi tu vois. » Voilà, je suis soucieuse de connaître avec qui nous sommes enfermés pour pouvoir assurer la sécurité de tous. Je veux le bien être de mon prochain. Tout moi ça. Le bonheur des autres avant le mien. Sérieux, il ne me croira jamais, et il aura raison. Mais bon, au moins il me répond. Enfin, plus ou moins. Je décide de me rapprocher alors que je réagis, faisant mine d’être excité par ce qu’il me dit. Cette histoire de meurtrier, ça m’intéresse réellement. Si seulement c’était vrai. « Évidemment, vous marchez à ça vous les flics. » Aux sensations fortes ? Effectivement. Je fais partie de ces personnes qui ne reculent pas devant le danger, qui au contraire, ressentent de l’excitation lorsque cela arrive. Je ne dis pas que je suis sans peur, je ne dis pas non plus que je me suis toujours sentie en confiance à certains moments. Mais jamais cela n’a fait en sorte que j’ai voulu me défiler. Je ne fais que sourire suite à ce qu’il vient d’affirmer, lui confirmant donc qu’il a raison, ou du moins, qu’il a raison en ce qui me concerne. Je le laisse de toute façon continuer à ne pas répondre à ma question, me permettant un certain rapprochement, mes doigts parcourant son bras, frôlant sa peau. Peut-être qu’il n’est pas un criminel, mais qu’il n’essaie pas de me faire croire qu’il est un ange, ça, je ne peux le croire. Et il semble déçu, enfin, faussement déçu de l’apprendre. « Mais hey, tu ne sais pas, qui te dit que je n'étais pas enfant de chœur quand j'étais môme. » C’est vrai. Je ne connais rien de lui. « Justement, ce genre d’enfant se rebelle à un moment de leur vie et deviennent de vilains garçons. » Bonjour le stéréotype. Bien entendu, je parle pour lui. Parce que moi, il est évident que je suis un petit ange. Sans rien à me reprocher. Leslie me force à cesser mes caresses alors que je plante mon regard dans le bleuté du sien. « Je crois que ce que je vois, moi. Et là ce que je vois c'est que tu as du oublier ton auréole à la plage ou dans ton dressing ... » Non mais qu’est-ce qu’il est en train de prétendre ! C’est scandaleux de remettre en question ma parole et de supposer que je me situe loin du statut ce que je prétends. Une moue se dessine sur mes lèvres, peinée de ce que j’entends. Je baisse les yeux pour suivre le mouvement de ces doigts contre ma peau, remarquant qu’il prend ses aises comme j’ai pu le faire quelques secondes avant. « Mais c'est dommage, puisque tu m'as soufflé l'idée de l'illicite je songeais déjà à me trouver un associé, ou au moins une Bonnie pour le Clyde que j'essayerai d'être ... Mais bon, je te propose pas du coup, hein, je voudrais pas nuire à ta réputation angélique. » Intéressant. J’ai rarement entendu quelqu’un dire autant n’importe quoi que moi. Et pour le coup, je ne suis pas prête de décrocher, enfin, pas toute suite. « Mais, mais… J’ai toujours rêvé d’être Bonnie. C’était mon aspiration de vie… avant de devenir une police ! Et puis Bonnie... Frankie, ça se ressemble ! » Je ne peux m’empêcher de sourire pour le coup, laissant tomber ma tête contre le matelas, regardant toujours le candidat à mes côtés, ma main se faufilant cette fois-ci au creux de cou allant jusqu’à sa nuque. « Est-ce qu’ils couchaient ensemble Bonnie et Clyde ? » Non parce que sérieux, je ne connais pas réellement leur histoire. Je connais de nom, c’est tout. Mais je prétends que oui. « Non parce que je pourrais peut-être reconsidérer mon statut d’ange finalement. » je souffle avec toute l’innocence du monde. C’est une question comme une autre encore une fois. Je ne prétends pas que je vais lui sauter dessus la seconde suivante. On parle là, c’est tout.

Ce n'était peut-être pas un mal d'être curieux, dans ce genre d'émission, ceci dit. Peut-être que Leslie ne l'était pas assez, et peut-être que c'était ça la raison principale au fait qu'il n'avait toujours pas le moindre embryon d'idée à propos du secret de qui que ce soit depuis les trois semaines qu'ils étaient tous ici ... Ouais, probablement qu'il ferait un très mauvais enquêteur, en manquant ainsi de curiosité, alors que Frankie elle avait assurément un coup d'avance avec son métier, non ? « Je ne suis pas pipelette, ça c’est sûr. Curieuse ça oui. Soucieuse de mon environnement aussi tu vois. » Bien sûr, bien sûr. Frankie respirait la bienveillance et le don illimité de soi. Oh, elle n'avait pas l'air méchante pourtant, loin de là, mais de là à chercher une comparaison avec mère Thérésa ... C'était peut-être un peu précipité, et pas forcément un mal non plus à vrai dire. Parce que sans être purement égoïste Leslie avait mille fois eu le temps d'apprendre à en faire tout de même preuve de temps en temps, d'égoïsme. « Oh oui, je vois. C'est pour mon propre bien que tu as posé ta question, j'aurais du le deviner tout de suite ... » Il taquinait, dodelinant la tête comme s'il réalisait quelque chose de flagrant, ses yeux descendant un instant sur les doigts que la jeune femme faisait glisser sur son bras avant de remonter pour la regarder à nouveau. Il avait donc une tête de délinquant, ou tout du moins c'était ce qu'elle sous-entendait en lui assurant -à son plus grand désespoir cela va de soi- qu'il n'avait pas l'air d'un ange. Et peut-être qu'il en était un, peut-être que les apparences étaient trompeuses, hm ... « Justement, ce genre d’enfant se rebelle à un moment de leur vie et deviennent de vilains garçons. » C'était un cliché après l'autre décidément, mais c'était de bonne guerre avec tous les clichés qu'il venait de mettre à bout concernant la police. Ou bien peut-être qu'elle avait visé juste, après tout Leslie ne prétendait pas non plus avoir été un adolescent facile ... Mais il n'avait jamais été enfant de chœur non plus, dommage. Se contentant d'un sourire énigmatique il n'avait rien répondu. Il n'avait de toute façon pas l'air plus vilain qu'elle, elle allait devoir se faire une raison ... On croisait rarement des anges qui bossaient en trimballant une paire de menottes et un flingue, de toute façon. Tiens justement, un point commun entre les forces de l'ordre et les repris de justice, le flingue. « Mais, mais … J’ai toujours rêvé d’être Bonnie. C’était mon aspiration de vie … avant de devenir une police ! Et puis Bonnie … Frankie, ça se ressemble ! » Elle avait laissé sa tête retomber sur le matelas, comme pour signifier le désespoir que tout cela lui inspirait, un sourire assez communicatif pour que le même se dessine sur le visage de Leslie. « Est-ce qu’ils couchaient ensemble Bonnie et Clyde ? » Elle devenait bien cavalière, tout à coup, laissant même sa main glisser jusque sur la nuque du barman sans qu'il ne fasse le moindre geste pour l'en dissuader. Forcément. « Non parce que je pourrais peut-être reconsidérer mon statut d’ange finalement. » Voyez-vous ça. Ses yeux défiaient presque la jeune femme, et se laissant à son tour glisser sur le matelas il s'était rapproché, son visage s'arrêtant à quelques centimètres seulement de celui de la jeune femme  « Je savais bien que tu étais une mauvaise fille au fond. » Le ton était bien plus satisfait que déçu cela va sans dire. En même temps un flic c'était déjà un peu moralisateur de base, la loi, la notion de bien et de mal, tout ça ... alors imaginez un flic angélique, ce n'était même pas un pléonasme, c'était un cauchemar. « Et pour répondre à ta question,  je pense que Bonnie et Clyde avaient bien mieux à faire de leurs soirées que de jouer au Monopoly en se regardant dans le blanc des yeux, oui. » Et puis, les histoires platoniques créaient rarement la légende. Sa main à lui remonte le long du bras de Frankie et s'arrête sur sa joue, ses doigts glissant le long de sa machoire avant qu'il n'ajoute du même ton « La question étant donc de savoir si tu es plutôt Bonnie ou Monopoly ... » comme s'il la mettait au défi. Et c'est vrai, peut-être bien qu'il la testait.

« Oh oui, je vois. C'est pour mon propre bien que tu as posé ta question, j'aurais du le deviner tout de suite ... » C’était d’une évidence en effet, il aurait du s’en rendre compte. Je suis une sainte en personne. Aider mon prochain est une de mes lignes directrices dans la vie. Le pire, c’est qu’il y a, d’une certaine façon, du vrai dans tout ça. Je veux dire, je ne ferais pas le métier que je fais si je ne voulais pas venir en aide à des gens, à une communauté. Encore plus dans la branche spécifique dans laquelle je travaille. Mais bon, clairement, je ne suis peut-être pas l’ange que je prétends être aux yeux de Leslie, tout comme j’ai des doutes sur le niveau de sagesse dont il faisait preuve dans sa jeunesse et plus. Je crois que nous avons tout de même bien réussi à se cerner pour savoir qu’on raconte du gros n’importe quoi depuis le début. Mais voilà que je pousse un peu plus loin dans cette histoire de Bonnie et Clyde alors que tranquillement nous nous rapprochons un peu plus l’un de l’autre. « Je savais bien que tu étais une mauvaise fille au fond. » C’est qu’il semble presque heureux de cette révélation finalement, ce qui me fait sourire un peu plus. C’est gros de dire que je suis une mauvaise fille, mais je crois que ça ne me dérange pas tant que ça au fond. Je ne réponds toutefois rien, mon sourire se voulant de lui faire comprendre que cela m’amuse plus qu’autre chose. Et puis, c’est ce qui est bien dans ce jeu, on peut prétendre être qui l’on veut, personne ne pourra réellement nous le reprocher. « Et pour répondre à ta question,  je pense que Bonnie et Clyde avaient bien mieux à faire de leurs soirées que de jouer au Monopoly en se regardant dans le blanc des yeux, oui. » C’est une bonne réponse. Je m’y attendais aussi. Je laisse ses doigts s’aventurer sur ma joue, profitant de ce contact qui est plutôt agréable alors qu’encore une fois, j’approche mon visage du sien, pouvant maintenant sentir son souffle contre mes lèvres. « La question étant donc de savoir si tu es plutôt Bonnie ou Monopoly ... » Le dilemme. Je comprends bien que ma réponse pourra avoir un certain impact sur la suite des choses. C’est bien, d’avoir un certain choix non ? C’est sur que là maintenant, avec Leslie aussi près, les idées sont légèrement plus embrouillées. Cela ne veut pas dire que je ne sais pas ce que je fais. Au contraire. « Je crois que je suis une Bonnie… » mes lèvres viennent doucement frôler les siennes alors que ma main caressant sa nuque remontre dans ses cheveux. « … Mais que ce soir, nous nous contenterons de Monopoly. » Mes lèvres viennent tout de même rencontrer celles de Leslie un court instant, puisque bon, malgré, je ne pouvais pas mentir sur le fait que j’en avais envie. Et finalement, je me dis que c’est un peu con de le repousser alors que nous sommes dans une chambre sans caméra, mais je ne vois pas ce qui presse à ce point. Le plaisir est plus vivant lorsqu’on l’entretient durant un certain temps. Je recule donc de quelques centimètres, assez pour ne pas avoir envie de l’embrasser à nouveau, me disant que je suis probablement la personne la plus agace de toute l’humanité. « Tu vois que je peux être sage quand je le veux ! » C’est bien la preuve oui. Peut-être qu’il est déçu, j’en sais rien. Mais j’ai envie de croire que ce n’est que partie remise.

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