GUERRE DES CHAMBRES • Le Maître et vos adversaires, vous éblouierez

Le spectacle se déroulait plutôt bien. Au final on avait réussit à faire quelque chose de pas mal malgré la dispute que nous avions eu. La valse était passé celle que j'avais chorégraphié allant ou plus simple tout en respectant les pas de base, c'était plutôt réussis dans l'ensemble ma partenaire m'avait ravit en tout cas. Les deux tableaux étaient aussi passé, mon rôle de chasseur m'avait particulièrement plus, il faut dire que menacer Sacha d'un fusil s'avérait plutôt jouissif. Oh ne vous y méprenez pas je n'ai rien contre lui non. Nous venions de terminer de chanter plus ou moins bien la musique de Mika tout en ayant revisité les paroles pour nous mettre en valeur. J'étais toujours habillé en chasseur la musique changea de nouveau pour laisser place à un rythme plus lent que le dernier. Il s'agissait de la petite fille de la mer de Vangelis. Un air bien connu je dirais. Dès que la musique retentit nous allons nous installer sur les chaises, deux par table. Nous prenons un air légèrement snob croisant les jambes, voulant imiter notre très cher maître William que nous admirons autant que nous craignons. Puis d'une main délicate, simultanément nous nous emparons de la tasse de tisane que nous portons à nos lèvres. Après une gorgé savouré (ou pas) la musique s'arrête et c'est dans un silence absolue que nous levons nos tasse en signe de tchin ou de toast un air noble au visage tous en cœur nous déblatérons :  « Avec les rubis, vous n'avez pas fini d'être éblouis et votre cœur sera conquis. ». Un sourire s'empare de nos visages et de notre cœur. Nous nous levons plus ou moins en même temps. Puis nous nous plaçons devant les tables, chacun se prend la main et nous faisons la révérence comme toute personne à la fin de son spectacle. J'étais plutôt fière du résultat, tout n'avait pas été parfait mais le coeur y était. Et enfin de compte c'est qui es important n'est-ce pas ?

Franchement, quelle stupide idée ce soit disant spectacle. Sans aucun doute, le jeune anglais se serait passé de cette semaine spéciale chambre. Certes, il avait pu échanger plus de deux mots avec ces colocataires, mais c'était bien le seul point positif. Il s'apprêtait en plus à se ridiculiser devant l'Angleterre entière et surtout devant ses amis et ses parents. Dans quoi, c'était-il embarqué ? Cependant, ce numéro ridicule attendrait. Il avait, à ce moment-là, la lourde tâche de commencer le numéro de la chambre diamant avec un morceau de violon. Il avait longtemps hésité sur le choix de celui-ci. C'était tous des incultes (ou presque), niveau classique alors à quoi bon, leur montrer la vraie sonorité d'un stradivarius, s'ils étaient incapables d'en apprécier les notes ? Après un bref instant où il se reposa les mêmes questions, Scotty monta finalement sur l'estrade. Les Rubis venaient de finir leur représentation et ils avaient convenu entre eux qu'ils passeraient après cette chambre. Ok. C'était pas plus compliqué que de jouer devant un amphithéâtre de professionnel de la musique. Il regarda d'un coup d'oeil rapide les candidats et se placa au centre. Il mit en place son violon dans la position adéquate et laissa son archer glisser lentement sur les cordes, faisant sonner les premières notes d'un air de Bach : Air on the G string.



Concentré sur les mouvements de son poignet, il ferma les yeux se laissant bercer par son talent... jusqu'à ce que ..

Salma arriva telle une furie vers lui, lui lançant des éclairs avec un simple regard. Oh que oui, elle n'avait pas besoin d'en faire des tonnes pour coller à ce qu'ils souhaitaient présenter. « Mais bon sang, t'es vraiment nul. Où est-ce que t'as appris à jouer ? Passe-moi ça. » Il la fusilla à son tour du regard, arrêtant de jouer, avant qu'elle ne lui arrache (presque) son violon des mains. Fronçant des sourcils, il n'avait qu'une envie lui gueuler dessus. Elle savait combien coutait son instrument ? Mais si, elle savait faire mieux. Elle posa alors les premières notes d'Ode à la joie et finalement, un sourire s'étira sur les lèvres scellées jusqu'à présent par le sérieux, du jeune violoniste. Les efforts de Salma avaient payé. Ou tout du moins, elle jouait correctement ce qu'il lui avait appris et dieu seul sait qu'apprendre les rudiments du violon en si peu de temps avaient été compliqués. C'était maintenant à lui de jouer. Après une brève inspiration, il releva le col de sa chemise, puis les manches de celle-ci sur ses avant-bras et entama les pas de danse que Joy lui avait appris, suivant la cadence de ce que jouait Salma. C'était un piètre danseur quand c'était autre chose que des danses de salon alors il fallait bien avouer que Joy-Ann avait eu pas mal de travail. Surtout pour de la danse classique. Comme convenu, il avait appris le talent de sa camarade, non sans avoir éviter les courbatures. Ainsi donc, il se retrouva à essayer de suivre les notes de Salma avec quelques pas de classique. Il se ridiculisait, c'était un fait. Et Arthur, ne manqua pas de le lui rappeler par un regard sévère. Bah quoi ?

C’était à présent au tour de la chambre Diamant. Même si Kit et Joy-Ann semblaient avoir attrapé une quelconque maladie qui les empêchaient de participer, il était hors de question de déclarer forfait. Voilà pourquoi, même à trois, ils présenteraient quelque chose. Quelque chose, qui, d’une manière ou d’une autre les représentait. Alors que Scotty suivit de Salma étaient montés sur scène, il était maintenant temps pour Arthur d’en faire autant. Si bien que, vêtu d’un costume noir, chemise blanche, le londonien entra en scène sur un air de Beethoven. Il se racla alors la gorge et prenant place là où il ne dérangerait pas la danse de Scotty, il se mit alors à parler, l’Ode à la joie en fond sonore. « Mesdames et messieurs, ce soir, la chambre diamant vous propose cet air musical et cet accompagnement… » Il fit un geste théâtral en montrant ses deux compères. « Non pas pour vous prouver qu’elle est la plus talentueuse, étant donné que personne ne peut en douter, mais surtout, pour affirmer que, malgré nos différences, nous sommes une équipe. » Il s’arrêta un instant, écouta l’air mélodieux puis reprit. « Toutes personnes dans une équipe à un talent. Ici, il se trouve que Scotty est violoniste, Salma gymnaste, Joy-Ann danseuse et moi, comme certains le savent… » La musique s’arrêta alors. Prenant l’air étonné, il se tourna alors vers Salma qui venait de s’arrêter de faire du violon. Cette chipie tentait-elle de faire tout saboter ? Bien sur que non, une équipe était sur scène, vous dis-je…

Salma se mit ensuite à parler ou à râler, comme à son habitude. Cette fois-ci, Arthur n’avait que faire de ses reproches, cette fois-ci, le garçon eut presque envie de rire en l’entendant lui dire de se la fermer. Vraiment, heureusement qu’elle venait de le stopper – enfin, tout cela était prévu – car, même si Arthur avait pour but d’être comédien, on ne pouvait pas dire qu’il avait un quelconque talent d’élocution. Si bien que, lorsque la jolie blonde de la chambre Diamant reprit un air plus rythmé à sa composition musicale, le garçon, tel Superman, retira veste, chemise, pantalon dans un élan de « Supermanoité » donc, pour non pas se retrouver nu mais se retrouver avec un costume, enfin il s’agissait d’une tenue de cheerleading, fait pour homme, évidemment, Arthur n’était pas encore prêt à mettre une jupe, quoique. Le rythme de la danse de Scotty avait changé, entrainé par ce changement de musique. Arthur, naturellement, commença alors à faire de la gymnastique rythmique. Et bien, ce n’était pas des plus beaux à voir mais au moins, voir Scotty et Arthur se ridiculiser de la sorte, valait le coup d’œil. Après quelques instants de pirouettes basiques et saugrenues, les trois candidats se retrouvèrent vers le centre de la scène et comme Salma avait tenté de lui apprendre toute une partie de l’après midi, le garçon tenta de faire le grand écart en hauteur . Il ne se rétama pas par terre et après s’être posé sur ses pieds, Salma s’arrêta au violon et Scotty fit une fin digne de ce nom – plus ou moins. Tous les trois saluèrent ensuite brièvement les candidats et d’une même voix, ils répétèrent ce discours en cœur. « Montrer un talent physique est chose commune tandis que montrer un talent commun est très physique. La chambre diamant, une belle équipe de gagnants ! » Wouw. Ils faisaient la référence au talent de l'entraide et tout ce qu'un talent non-physique pouvait représenter. Jouer sur ses acquis étaient bien plus facile que d'être orignal. Bref, ils avaient fait quelque chose. C'était à présent fini.

C'était un tango que Théa et Narcisse étaient occupés à jouer au piano tandis que je refaisais en compagnie de Fausthine les mouvement de Tango que nous avions répétés ensembles. Ayant l'oreille musicale, j'avais une certaine facilité à suivre les notes de musiques qui sortaient du piano. Le tango était une danse que je n'avais pas pour habitude de danser, plus habitué à la valse, cependant je jouais le jeu au maximum. Le tango était fait de grand gestes, c'était une danse que j'aimais qualifier comme étant un mélange de haine et d'amour. Je ne regardais aucunement nos autres camarades. Me concentrant uniquement sur Fausthine et notre tango. Tout en dansant, il fallait jouer un jeu d'acteur, laisser paraître les sentiments ressentis lors de la danse. Alors que nous venions de tourner sur nous mêmes durant quatre tour, nous avions osés quelques portés. Dont un qui consistaient à la faire doucement glisser sur le sol. Comme prévus, c'est ce que je fis et je la laissais là. Je savais qu'en ce moment même, Auriane était occupé à peindre notre tableau qui prenait doucement mais sûrement forme.

Après avoir quitté Fausthine, c'était à mon tour de rejoindre le fameux tableau alors que Théa prenait ma place aux côtés de Fausthine tandis qu'Auriane rejoignait Narcisse. Bien entendu, nous n'avions pas coupé la musique, tout était parfaitement organisé et chacun savait ce qu'il avait à faire. C'était toujours un Tango qui était dansé. Cent pour cent féminin cette fois, nous innovions un peu. Mes traits s'appliquèrent sur la feuille comme on me l'avait demandé. Donnant encore un peu plus de forme à la peinture qui était désormais suffisamment reconnaissable même si Fausthine devait encore y ajouter une dernière petite touche. Nous avions mis nos talents en commun et cela semblait fonctionner pas mal. Tant mieux. Je guettais les filles du regards qui se trouvaient être exquises sur la piste de danse. Je sentais bien ce lien dont on avait parlé tout à l'heure, ce mélange amour et haine. Elles dansaient ensembles pour se rejeter l'instant d'après. Enfin, il ne fallait pas longtemps à Fausthine pour courrir derrière Théa pour la rattraper. On avait l'impression de voir une querelle de couple, l'une cherchant à se faire pardonner de son erreur et l'autre, bien trop dégoûtée de ce qu'elle venait d'apprendre. Pourtant, il y avait une sorte de lien entres les deux jeunes femmes. Les doigts de Narcisse et Auriane se calmèrent peu à peu, les notes s'arrêtèrent après s'être faite plus lente.

La fin approchait néanmoins ce n’était pas le moment de relâcher l’attention. Il fallait que ce qu’ils avaient prévu tienne jusqu’à la toute fin et soit exécuté parfaitement. Ils n’acceptaient aucune erreur dans la mesure où ils avaient suffisamment répété, où ils s‘étaient suffisamment exercé. Leur but n’était pas de participer mais de faire leur possible pour gagner. Ou du moins, ne pas laisser une victoire facile aux autres groupes. Ainsi, tout avait été ficelé et orchestré à la seconde près: chaque pas, chaque note, chaque mouvement que ce soit de doigts, de pieds, de tête, de poignet, tout. Ils savaient tous ce qu’ils avaient à faire et à quel moment. Les cinq candidats s’exécutaient consciencieusement au rythme joué par Auriane et Narcisse. Puis, un nouveau changement survint.

Le tango laissa alors place à une sorte de danse libre de couple mélangeant un peu tous les styles. La chorégraphie avait été monté grâce à l’inspiration du moment de part la musique et les envies de deux qui allaient l’exécuter. Les deux n’étaient autre que Théa et Narcisse. Ils tournoyaient gracieusement marquant les temps forts de la musique par le biais de portés quelque peu audacieux par moment mais aussi de mouvements fluides. Cette mélodie jouée par Perceval et Auriane était plus lente, plus douce, plus entrainante. Les deux jeunes gens semblaient transportés par le morceau: l’un avait fermé les yeux, l’autre trop concentré sur les touches afin de n’en rater aucune et rester en harmonie avec l’autre bien que leur doigts semblaient glisser sur le clavier. Tandis que, de son côté, Fausthine s’attelait à faire les dernier détail sur le tableau qu’ils avaient peint ensemble au final. Chacun y avait participé, chacun avait ajouté ‘sa pierre à l’édifice’ comme dirait l’autre. Les mouvements de la blonde étaient amples, délicats et agiles. Plusieurs minutes s’écoulèrent et le morceau touchait presque à sa fin. Néanmoins, dernier effet de surprise: sur les dernières notes de celui-ci, le tableau s’éleva un instant dans les airs, à l’aide d’un câble au préalable installée, afin d’être retourné puis fut reposé au sol. Désormais tous pouvaient voir ce que la chambre Emeraude avait peint.

LET THE EMERALD BLOW YOUR MIND:

Après quoi, Fausthine, Narcisse, Théa rejoignirent Auriane et Perceval près du piano. Ceux-ci jouant une petite mélodie, très courte, que le blond, avec l’aide des deux autres pianistes de la chambre, avait écrit. Et, sur laquelle, dans un dernier acte de cohésion, d’esprit d’équipe, ils énoncèrent:

« Pas besoin d'écrire une ode sur la chambre émeraude, c'est écrit dans les pages que vous finirez verts de rage. »

Ceci mettant fin à leur show. Puis, ils descendirent de la scène.