while living life (jeudi, 14h17)

Ca lui fait bizarre de retrouver une espèce d'ambiance un peu urbaine, avec des rues piétonnes, des vrais gens et pas seulement des pnjs (même s'ils sont pas censés leur parler), des petites boutiques. Elle se sent davantage dans son élément, Aera, même si l'acclimatation n'a pas été simple depuis le début de semaine, mais même si Linz n'a strictement rien à voir avec Séoul, c'est toujours moins dépaysant que Hallstatt. Et puisqu'il y a une ville et des boutiques, comme toute meuf qui se respecte, elle a surtout envie d'aller faire un peu de lèche-vitrines, surtout s'il y a moyen de trouver une boutique de fringues. La thérapie par le shopping, un concept testé et validé de longue date. Pour cette mission, elle a réquisitionné l'aide de la fashion icon elle-même en la personne de @Cami, en insistant lourdement avec des yeux de chien battu au cas où elle se montrerait réticente. Mais Cami, ça n'a pas eu l'air de lui poser problème et si Aera utilise le shopping comme prétexte, c'est surtout une occasion pour elle de passer du temps avec la parisienne. Il lui semble un peu que plus les semaines se passent, moins elles se fréquentent, ce qui la dépasse compte tenu du fait qu'il y a de moins en moins de candidats mais à la décharge de Cami, Aera a tendance à ne plus faire d'effort à partir du moment où elle a un petit groupe établi. Cette semaine à Linz, c'est une nouvelle donne, ça la force à se sortir de ses habitudes et elle y met un peu plus de bonne volonté qu'en début de semaine. « Tu crois qu'il y aura des boutiques de fringues ? J'en peux plus de vivre sur cinq jeans et dix tee-shirts. » Dixit la nana qui a ramené deux valises remplies mais à sa décharge elle avait prévu pour l'hiver ou pour l'été, sans trop penser à l'entredeux. « Merci de m'accompagner en tout cas, je me suis dit que tu saurais me conseiller avec ton œil expert. » Aera s'illustre pas dans sa capacité à complimenter ouvertement les gens, mais ce qu'elle vient de dire, c'est effectivement un compliment, parce qu'elle est toujours admirative des fringues qu'elle porte, la Cami, surtout aux primes – ou à leur date.

Cami, elle avait été agréablement surprise par la demande d'Aera concernant une petite session shopping aujourd'hui. Comme elle l'avait déjà dit aux garçons, elle avait la sensation qu'elle n'arriverait pas trop à se sentir proche de la candidate qui avait décidé un peu depuis le début qui composerait son cercle. Elle avait donc sauté sur l'occasion en acceptant sa nouvelle mission. « Forcément, c'est sur » elle annonce tranquillement parce qu'aura mise tout sur les boutiques de fringue pour illuminer leur aprèm. Cami, elle envisage de monter sa petite boîte de conseils fashion à force. « Je n'ai jamais été fan des reines du shopping, mais pour toi, je fais un effort » elle plaisante chill avec un sourire. Cami déteste faire les boutiques, parce cela implique de devoir parler aux vendeurs à un moment, elle a toujours l'impression de pas savoir bien s'exprimer et d'être prise pour une teubée. La parisienne préfère faire chauffer sa carte bleue en ligne, se saignant sur des sites comme Asos. Quelques secondes de silence s'étiolent. « Je vais chercher un petit cadeau kitsch pour Louis et Costa d'ailleurs » elle glisse, histoire de rentabiliser l'après-midi, elle a déjà eu un éclair de génie. Une fulgurance, ça serait criminelle de la réprimer. « Tu sais les petits bracelets de touristes où tu graves un prénom, je vais demander à ce qu'on mette le mien » elle l'informe de sa connerie passagère, plutôt satisfaite de l'idée. « et j'vais les obliger à le porter » elle ronronne en imaginant une petite gourmette cami à leurs poignets. Pour les zouz de l'autre ville, elle va chercher quelque chose de bien plus classe, elle les respecte trop pour leur ramener ce genre de petit bracelet. « Ça va mieux depuis le prime d'ailleurs ? » souffle la poupée de son léger soprano avant de croiser son regard quelques secondes. Un sourire délicat s'étirant sur ses pulpeuses. « Tu avais l'air contrarié » ou déçue, Cami, elle ne sait pas tellement. Ses opales s'étaient contentées de la suite lorsqu'elle avait quitté le prime un instant sans avoir réussi à mettre le doigt sur l'élément déclencheur. Louis lui avait posé la question, elle s'était contentée d'un léger silence, trop distraite pour savoir quoi dire. Elle se doute que ça concerne surement l'italien, qu'elle se rassure, Cami ne compte pas aborder le sujet avec l'assurance et l'audace d'un propriétaire terrien, elle veut simplement savoir si elle, ça va.

A mesure que les semaines avancent, les affinités se dessinent de plus en plus nettement. C’est pas tant des clans, des gens qui peuvent pas se blairer (excepté Jill qui a décidé de ne supporter ni Rosa ni elle sans qu’on sache bien pourquoi), plutôt qu’une fois certaines relations développées, on fait moins d’efforts pour continuer à parler à tout le monde. De la même façon que les affinités d’Aera dans le jeu sont assez flagrantes, celles de Cami le sont aussi : il y a son trio avec Lejla et Jill, il y a Louis et Costa, il y a Maci et Michaela… elle gravite autour de pas mal de personnes, et elles n’ont finalement que peu de relations communes aussi paradoxal que ce soit dans un microcosme où tout le monde se fréquente H24. Cette sortie shopping, c’est l’occasion de remédier à ces petits groupes qui se créent à un niveau plus réduit que leur séparation forcée en deux équipes distinctes à chaque bout de l’Autriche. L’occasion d’apprendre à mieux la connaître, peut-être à mieux la cerner aussi parce que Cami se promène avec un point d’interrogation au-dessus de la tête chaque fois qu’Aera la regarde. Elle est au moins rassurée de savoir que la Parisienne ne redoute pas sa compagnie, au contraire. « Je sais pas du tout ce que c’est les Reines du Shopping mais trop mignonne de faire l’effort » elle répond sincèrement tandis qu’elles avancent dans les rues de Linz. Cami veut en profiter pour offrir un cadeau à Louis et Costa et elle tourne la tête vers elle, amusée, quand elle lui partage l’idée qu’elle a en tête. « T’as peur qu’ils t’aient oubliée, c’est ça ? » elle se moque, parce que ça fait très marquage de territoire ce genre de cadeau – typiquement un truc qu’elle ferait jamais, en tout cas ici – mais ça lui ressemble aussi un peu à Cami. « Cela dit c’est pas con, de ramener un truc aux autres, j’y ai même pas pensé. » De la même façon qu’elle ne croit pas que les filles auront en tête de lui ramener quelque chose de leur côté, encore qu’à ce stade elle projette beaucoup sa propre personnalité sur les autres, et elle a jamais trop aimé les petits cadeaux souvenirs. « Tu vas offrir quelque chose à tout le monde du coup ? » elle demande tranquillement tandis que son regard accroche toutes les vitrines devant lesquelles elles passent. Cami évoque le prime et forcément Aera est pas très à l’aise. Pas uniquement parce qu’elle connaît peu Cami et n’irait pas spontanément se livrer à elle, mais aussi parce qu’elle avait espéré que personne aurait rien remarqué. Evidemment c’est sans compter sur sa prodigieuse capacité à ne jamais rien vouloir dire mais à tout montrer avec son visage trop expressif. « J’étais pas dans un bon mood » elle reconnaît en haussant les épaules. « Entre ma nomination, les awards, tout ça… je préférais sortir prendre l’air plutôt que d’infliger ma mauvaise humeur à tout le monde. » C’est pas très honnête de sa part, à Aera, parce que s’il y a du vrai dans ce qu’elle dit, c’est surtout la chronique d’Elena qui l’a gonflée mais si elle l’évoque, elle risque de devoir expliquer pourquoi et la perspective l’emballe pas plus que ça. « Mais ça dure jamais bien longtemps avec moi, la contrariété » elle tempère avec un sourire. Elle se connait assez pour savoir qu’aller prendre l’air, c’était la meilleure chose à faire. « Tu te sens comment cette semaine ? » elle demande finalement à Cami, son regard posé sur elle. Près de la plupart de ses copines, mais loin de Louis, elle suppose que l’idée doit la travailler un peu vu leur relation en temps normal.

Aera se contente de ricaner face au nouveau petit projet de la parisienne qui lui offre un haussement de sourcils histoire de ménager le suspense. Non, elle n’est pas si insécure que cela. « On ne sait jamais ce qu’il peut se passer en une semaine ici tu sais » elle se contente de lâcher en souriant, parce que les retournements de situations sont très rapides ici. Les liens se font et se défont à une vitesse indécente. C'est un peu le deal de la télé-réalité, des émotions amplifiées et tout le bordel, elle imagine. Elle essaie vraiment de ne pas rentrer la tête la première dans ce délire, sinon la môme ne risque de s'en sortir indemne. « Mais la vérité est que je suis bien plus motivée par la tête qu’ils vont tirer quand je vais le leur offrir » annonce Cami en imaginant la scène, elle sautillante jusqu’à ses deux boys sur le prime, le bracelet en guise d’offrande pour les retrouvailles. En plus, ils ne sauront pas lui dire non, elle le sait. « Savoir qu’ils vont le porter au moins une journée pour me faire plaisir, ça n’a pas de prix » elle glisse avec un rictus. Cami sera plus indulgente avec Costa, prête par contre à péter un mini scandale si elle ne voit par son cadeau avec les autres breloques que Louis se traîne au poignet, au milieu des souvenirs de ses voyages. « Je vais ramener un truc un peu classe et stylés pour les meufs quand même » déclare Cami dans un sourire. « T’as une idée ? » elle demande à Aera. Elle pense vers des bijoux ou bien des vêtements si elles en trouvent des sympa mais l’idée n’est pas encore poussés. La parisienne connaît à peu près les tailles de quelques filles, pour s'être échangées parfois des fringues dans une rare pulsion extrême girly. La candidate lui répond simplement que c'était juste pas sa soirée hier. « Qu'est ce qu'il s'est passé avec les awards ? » demande Cami en fronçant les sourcils, saoulée d'être toujours à côté de la plaque, genre la dernière informée parce qu'elle est incapable de se concentrer trop longtemps. Comment Cami vit cette semaine ? « Plutôt bien, je pense que ça va faire du bien de s'éloigner un peu ses affinités pré-établies pour voir ce qu’il en ressort de tout ça » elle glisse dans un sourire. Cami, elle est rarement du genre à réellement râler dans sa life. Evidemment, sur le moment, l'israélienne avait tiré un peu la gueule. Même maintenant, la séparation avec Louis, elle la voit plus comme une chance pour chacun de prendre un peu de recul pour statuer seul sur la suite des évènements. « Et toi ? Ils te manquent pas trop les autres ? » elle lance.

« Si ça peut te rassurer, je crois pas que tu sois le genre de fille qu'on oublie en une semaine » elle répond, plutôt sûre de ce qu'elle avance. Et ça, même si elle a parfois du mal à cerner Cami sans trop savoir pourquoi, peut-être parce que c'est pas le genre de personnalités auxquelles elle est habituée à l'extérieur. Elle pense pas qu'elle soit fausse, mais pas si accessible que tout le monde semble le penser – avec elle du moins – encore qu'elle soit prête à prendre la responsabilité de la distance qui existe entre elles, involontaire mais forcément tangible à ce stade de l'aventure. Aera fait pas assez d'efforts pour sortir de sa zone de confort, et elle est pas toujours au top de son game quand elle décide de le faire. « Tu crois qu'ils s'y attendent ? » elle s'enquiert tranquillement, laissant promener son regard sur les devantures des boutiques devant lesquelles elles passent. « Viens, on n'a qu'à aller voir ici » elle propose en désignant la façade de l'une, qui a l'air de vendre à la fois des fringues et des petits trucs de déco, un peu à la Urban Outfitters (du moins celui de Londres dont elle se rappelle), en sûrement moins hype et plus tradi/local. Elle lui demande son avis pour le cadeau des filles et elle sort la première idée qui lui passe par la tête. « Pourquoi pas des bougies ? Moins casse-gueule que des fringues mais attentionné ? » elle suggère dans un haussement d'épaules. « Tu voudrais qu'on t'offre quoi, toi ? » Ce sera peut-être plus simple en partant de là. Elle commence à avancer entre les rayons, ses doigts glissant le long des étoffes avant qu'elle ne s'arrête pour extirper une robe de la rangée. Elle l'observe, pas très convaincue avant de la remettre à son emplacement. « J'en ai pas reçu... » elle avoue à Cami, un peu honteuse. Faut croire qu'elle fait mal les choses, Aera, pour que d'autres en aient reçu en quantité et que son nom soit seulement ressorti dans les catégories négatives, et même pas assez pour qu'elle reçoive au moins quelque chose en retour. « Je sais que c'est un peu con, ça veut pas dire grand-chose, mais j'étais pas rassurée avec ma nomination et ça a un peu renforcé le truc. » Dimanche, c'était un de ces jours où rien ne va vraiment, où son humeur varie du tout au tout sans qu'elle soit capable de l'expliquer, où elle ne se sent pas trop à sa place et, paradoxalement, assez seule même en étant entourée. « Au final la plupart des gens dont t'es vraiment proche sont ici non ? » C'est un peu difficile à dire parce que Cami, visiblement c'est une fille qui fait l'unanimité dans le jeu, qui s'entend bien avec tout le monde, mais même sans Louis ou Costa, elle reste relativement bien lotie avec son groupe. « Mais oui, c'est une bonne opportunité » elle approuve d'un hochement de tête. Son regard est attiré par la vision d'une robe sur un cintre qu'elle extirpe pour la montrer à Cami. « T'en penses quoi ? Je suis pas sûre que le vert ça m'aille vraiment mais elle est mignonne non ? » Elle jette un nouveau regard à la robe, un peu perplexe mais pas foncièrement opposée à la possibilité de l'essayer, même si c'est plutôt propice à être portée sur un prime que dans leur quotidien. « Un peu, forcément, mais pas autant que je le craignais » elle affirme avec un sourire. Elle s'imaginait en pauvre martyre enfermée dans sa chambre toute la semaine en signe de protestation, mais quand elle y regarde de plus près, sa semaine est plutôt cool, elle a pas à se plaindre. « Toi aussi tu commences à penser à l'après ? » C'est la question récurrente en ce moment pour tout le monde, à quoi ressemblera l'après et s'il inclura certaines personnes rencontrées ici. « Qu'est-ce que tu vas faire en premier ? »

Cami s’allume une clope avant qu’elles ne commencent leur lèche vitrine en bonne et due forme. « Je n’espère pas, cela fera la surprise comme ça » La vérité est que Cami est plutôt prévisible, Costa et Louis qui la connaissent bien doivent s’en douter. Elle va se ramener sur le prime, la bouche en coeur, ses petits cadeaux dans les mains qu'elle offrira uniquement s'ils lui avouent qu'elle leur a trop manqué. Aera, pour le coup, elle a une idée de génie.  Elles n’ont pas besoin de se prendre la tête longtemps. « Aller, des bougies, c’est vrai que c’est mignon, adjugé vendu » elle se fait bien à l’idée. C’est cute. La môme s’octroie quelques secondes de réflexion. « Plutôt des cadres photos, immortalisant des moments sympas » elle ronronne dans un style plutôt sentimental. Son appartement est rempli de photos en mode polaroids, comme c’est à la mode depuis ces dernières années. « Ce n'est pas si grave, non ? » glisse Cami en croisant ses opales sans comprendre l’importance que cela peut avoir. Elle arrive à comprendre que cela puisse être un peu vexant, mais Aera, elle a une image d’elle un peu détachée face au jeu et aux petites manigances de la production. Un silence s’étiole le temps de quelques secondes. « Si ça te rassure, j’ai seulement eu celui du couple qu’on voudrait voir se former » elle rappelle à la candidate. Globalement, ce n’est pas super glorieux non plus. « Si j’étais un peu parano, je dirai qu’on ne m’imagine qu’à travers Louis, ça craint un peu » elle se marre en haussant les épaules histoire de dédramatiser. « Tu es du genre à vite douter ? » questionne Cami en croisant les opales de la candidate quand elle lui parle de sa soirée de l’enfer, celle de dimanche. L’israélienne redresse son minois quand Aera s’informe de la composition de leur petit groupe. « J’ai quand même Costa, Jill, Louis et Roma là-bas » elle déclare simplement dans un sourire. « Kara aussi, elle me manque » elle ponctue. Elle apprécie également la compagnie de Carl ou de Rosa, mais il y a évidemment un peu moins d’intensité dans leurs échanges, elle le reconnait. « Toi, tu te sens mal à l’aise avec nous ? » questionne la parisienne en faisant ses petits constats internes avant que son attention de soit accaparée par une robe. « Je ne suis pas sûre que la couleur soit la plus flatteuse qui soit, mais la coupe est sympa » elle émet simplement lorsqu’Aera lui désigne une robe d’un vert assez indéfinissable pour le coup. Cami se met à chercher aussi de son côté pour Aera., elle ne sait pas trop dans quelle couleur miser. Elle par exemple, sa garde robe est à 50% blanche. « Tu peux essayer celle-ci » elle déclare en lui tendant une robe satinée couleur nude qu’elle trouve très classe. La parisienne ne lui laisse pas le choix. Cami est super lancée au point de trouver une autre tenue à lui proposer, dans un style complètement différend, une robe costume noire, cintrée comme il faut pour mettre sa taille en valeur. « Tu nous fais les essayages ? » minaude la môme de sa voix fluette avant de se poser sur un pouf pas trop loin des cabines comme un mec qui se coltine avec patience les lubies vestimentaires de sa meuf, et avec le sourire. « Forcément, ça commence vite l’introspection » elle plaisante. « J’irai voir mes parents » déclare directement Cami sans trop d’hésitation pour le coup, ça lui manque de pas faire shabbat avec eux ou de traîner dans leurs pattes. « Et toi ? » elle renvoie la balle.

Cami valide l'idée des bougies, ce qui vaut à Aera d'afficher une moue satisfaite. Elle n'est pas très douée pour les cadeaux, elle, elle en offre rarement spontanément et peut passer des heures à méditer la question du cadeau idéal avant de se décider pour un truc plutôt impersonnel parce qu'elle n'aura pas trouvé. Y a qu'à voir le temps passé pour choisir le cadeau du secret santa, tout ça pour finir sur des verres à shot. « T'immortaliserais quels moments du jeu ? » elle demande alors en tournant la tête vers elle. Là encore, c'est pas un truc qu'elle envisagerait spontanément, mais quitte à garder un souvenir du jeu, elle aimerait encore une photo de tout le monde plutôt qu'un souvenir à exposer dans son salon. Aera laisse échapper un soupir avant de hausser les épaules. « Non, c'est pas si grave. Juste un peu décevant » elle admet honnêtement. Parce qu'elle n'est pas venue ici pour faire des vagues, mais qu'à choisir elle préfère en faire que d'être littéralement invisible, ou remarquée pour des aspects dans lesquels elle ne se reconnaît pas. Entre ça et sa nomination, ça n'aide pas à lui faire appréhender sereinement la suite de son aventure. Cami souligne que son seul award est celui d'un couple avec Louis, ce qui n'est pas surprenant au vu du potentiel limité de l'aspect romance cette saison. « Ca t'angoisse un peu parfois ? D'être si souvent associée à lui ? » elle questionne doucement, parce qu'elle suppose que Cami doit y penser au moins un peu. Difficile de parler de l'un sans penser à l'autre, même si c'est un choix qu'ils ont fait en montrant ouvertement leur lien d'entrée de jeu. Leur stratégie sera sans doute payante, cela dit, parce que les téléspectateurs raffolent des ships, et que le mystère qu'ils entretiennent sur la nature de leur lien aide à préserver l'intérêt qu'on peut leur manifester. « Pas à l'extérieur, mais ici tout est... amplifié. » Et ici, elle est entourée de gens qui ne la connaissent pas comme ses proches la connaissent, ça l'oblige à devoir recommencer à zéro et ça amène forcément son lot de questionnement. C'est à rend dingue, ce jeu, surtout quand elle compare son comportement avec le portrait qu'elle a dressé d'elle-même pendant le casting. La parisienne énumère les personnes de l'autre côté et Aera se contente de sourire. « Tu t'entends bien avec tout le monde, c'est plus simple pour toi » elle commente calmement. Où qu'elle soit, Cami trouvera toujours du soutien et c'est tout à son honneur, mais sa situation est différente d'une Aera qui s'est concentrée sur un cercle réduit sans vraiment le vouloir. « Pas mal à l'aise non. Un peu seule. » Elle laisse entrevoir l'ombre d'un sourire triste devant ce constat. « J'ai l'air sociable au premier abord, mais j'ai du mal à aller spontanément vers les autres. » Le problème, comme dans sa vie à l'extérieur, c'est que beaucoup de gens s'arrêtent à leur première impression d'elle et ne cherchent pas à aller au-delà et qu'Aera, si extravertie soit-elle, peine à faire le premier pas et préfèrera souvent qu'on vienne à elle. Elles se promènent à travers les rangées de vêtements et Cami n'a pas l'air convaincue par la première robe qu'Aera lui montre. A la place, elle lui tend deux autres robes, d'un style qui lui paraît davantage coller à celui de Cami qu'au sien. Mais le but étant aussi de sortir de sa zone de confort, elle veut bien faire confiance en ses talents de styliste. « Je crois qu'elles t'iraient mieux qu'à moi, mais si ça peut te faire plaisir... » elle lance avec un sourire avant de se diriger vers la cabine d'essayage. Elle attrape au passage une autre robe, sans doute plus proche de son style, et tourne la tête vers Cami. « J'ai envie d'une robe au facteur waouh. » Si elle doit partir dimanche, elle veut au moins marquer les esprits sur sa tenue. L'Isréalienne partage ses projets immédiats pour l'après tandis qu'Aera procède à l'essayage de ses tenues. « Tu viens d'une famille nombreuse non ? T'as quel genre de relation avec tes parents ? » elle demande depuis sa cabine à Cami, tout en s'agaçant sur la fermeture éclair d'une des robes. « J'irai voir mes meilleures amies » elle répond à la question, sans l'ombre d'une hésitation dans la voix. « On n'a jamais été séparées si longtemps sans pouvoir se parler. » Elle finit par zipper la robe nude correctement et sort de sa cabine pour la montrer à Cami. « T'en penses quoi ? » elle demande, elle-même peu convaincue par la forme qu'elle trouve peut-être trop sage pour l'occasion.

La parisienne s'octroie quelques secondes de réflexion. « Nos soirées, les anniversaires, les réunions d’équipe, les préparations de prime.. » elle commence parce qu’elle adore ces moments d’effervescence et de précipitation qui la font se sentir comme chez elle. Cami, elle s’épanouie vraiment dans l’agitation. Elle aimerait bien une photo de famille d’eux à mettre dans un cadre. Y a aussi des moments à deux qu'elle veut garder en mémoire. « Tu retiendrais quoi comme moment ? » elle lui demande avant qu’elles ne dérivent sur la soirée de dimanche soir. « Tu aurais aimé recevoir quel award du coup ? » questionne la française. Un sourire s’esquisse à sa question. « Non pas tellement » répond la même lorsqu’Aera lui demande comment elle vit son association avec le français. « C’est plus simple et rassurant pour les autres de foutre les gens dans des cases ou de leur assigner un rôle » signale la môme qui a été reléguée au rôle du +1 du français dès la première semaine de jeu. Cami préfère ne pas perdre de temps à râler sur ce sujet pour revendiquer son individualité en montrant une forme d’ingratitude concernant Louis. « Je sais que je ne suis pas cela, c’est le principal, enfin c’est ce que je me dis » elle glisse avec légèreté. « Toi, ça t’agace que l’on commence à t’associer à Costa ? » elle rebondit sur la chose d’une voix blanche. « C’est sur que c’est plus facile d’attendre que l’on vienne nous chercher » elle glisse dans un sourire, en connaissance de cause. Cami, en dehors, elle se retrouve souvent dans cette position mais ici elle a décidé de jouer un peu le jeu quand même histoire de ne pas passer à côté de son aventure et de le regretter plus tard. « Le truc, c’est que j’ai un peu l’impression que t’as déjà, dès le début, décidé qui tu allais apprécier ou non » annonce calmement Cami sans animosité parce qu’elle s’est déjà posée la question. Au début, Cami, elle avait un peu essayé de venir la chercher mais elle avait souvent récolté des ricanements moqueurs de sa part quand elle lui annonçait sérieusement être une adepte d’astrologie par exemple ou des jugements un peu sans fondement quand la candidate a su qu’elle avait bossé dans la F1 et que cela ne collait pas à son image. La môme ne s’était pas vexée de la chose mais elle était juste restée dans une certaine incompréhension face au phénomène. « C’est un peu dommage, pour le reste des candidats à qui tu veux pas donner une chance » elle se permet de dire. « Surtout que tu as l’air super fataliste comme si les affinités n’allaient pas bouger, se modifier alors qu’on est seulement en milieu de semaine 5 » elle remarque en croisant ses opales, une lueur curieuse animant ses dernières. Cami refuse de tomber dans le délire/écueil des affinités indestructibles à un mois de jeu à peine et rejeter de plein droit la naissance de nouvelles, après c’est sur que si Aera n’en n’a pas envie, c’est une autre problématique. Les deux se focus sur la future tenue de prime de la candidate ? Elle imagine que c'est ça. « Tu n’aimes pas ? » elle demande lorsqu’elle lui annonce avec des pincettes que cela est moins style, c’est un peu cela le but de sa venue non ? « On va te trouver ça, t'inquiète » elle se marre avant qu’Aera n’aille rejoindre les cabines. « On est super proche, ça doit être le côté petite dernière » elle imagine. Cami, c’est la dernière à s’envoler, mais ça restera toujours leur gosse. Cami, c'est une fille à papa. « Tu les connais depuis combien de temps ? » elle glisse quand Aera évoque ses meilleures amies, il lui semblait avoir compris que ces dernières occupaient une place non négligeable. Cette dernière fait son apparition dans la robe qu’elle venait à l’instant de lui montrer. Une légère moue déçue s'esquisse tout naturellement. « Pas trop fan, on peut trouver mieux » elle déclare. « Essaie la noire please » elle demande en tapant dans ses mains rapidement en mode môme un peu surex.

« Je sais pas vraiment... » elle reconnaît, parce que la plupart des moments qu'elle a passés jusqu'à présent ont une place spéciale pour elle. « Ca peut paraître con, mais le premier prime, quand on est rentrés dans le jeu. » Ce sentiment d'excitation, de nouveauté, les vingt-et-un autres candidats qu'elle a observés sans savoir qui parmi eux deviendraient ses plus proches alliés. Elle aime bien juxtaposer la première impression qu'elle s'est faite de certains avec la façon dont elle les voit maintenant. Elle a moins d'hésitation pour l'award qu'elle aurait voulu remporter. « Le candidat le plus redoutable » elle affirme, même si c'est un prix à double tranchant. Disons que ça regroupe bien certains des traits qu'elle aimerait montrer dans le jeu. « Et peut-être aussi le candidat le plus attachant, même si je me faisais aucune illusion » elle admet dans un rire. Maci n'a certainement pas volé ce prix. Bref, des awards lui donnant pas l'impression d'être transparente dans le jeu. « Et toi, t'aurais aimé remporter lequel ? » elle demande alors, curieuse de savoir ce qui aurait pu le plus la toucher. Aera hoche la tête face au commentaire très vrai que fait Cami, et notamment ce besoin qu'ont les gens – elle la première – de mettre les autres dans des cases, comme si ça rendait les dynamiques plus simples. Si elle associe facilement Cami et Louis, de la même façon qu'elle associe Costa et Santo, elle est encore capable de voir deux personnes entièrement différentes et qui se suffisent à elles-mêmes, de telle sorte que le départ de l'un n'entacherait pas nécessairement l'aventure de l'autre. « Clairement t'es pas que ça » elle confirme d'un nouvel hochement de tête. Quant à l'association que l'on fait entre Costa et elle... « Oui, un peu. Pas tant d'être associée à lui, plutôt comment les choses sont présentées. J'ai l'impression qu'on m'a donné le rôle de la meuf pathétique qui s'accroche à lui alors que ça n'a jamais été le cas. » Comme l'a dit Cami, faut bien foutre des gens dans des cases, mais cette case-là elle ne lui convient pas et ça devient difficile de pas se laisser affecter par ce qu'elle peut lire, ou entendre, à ce sujet. « Je sais pas comment m'extirper de cette situation, je crois que c'est un peu trop tard. » Elle avait déjà ce sentiment-là au bout de la deuxième semaine, et ça n'a fait qu'empirer depuis, cette impuissance, cette absence totale de contrôle sur la situation. Elle écoute les remarques de Cami, qu'elle comprend à défaut d'être d'accord avec. Aera, elle a jamais vraiment cherché ni alliance, ni groupe de potes dans le jeu, la plupart de ses relations se sont développées naturellement et à partir du moment où elle a trouvé sa zone de confort, elle s'y est accrochée. « Je sais pas trop quoi te répondre... » elle avoue, mal à l'aise. « J'ai toujours été prête à donner une chance à tout le monde, mais les rares fois où je l'ai fait, j'ai pas forcément senti le feeling direct... » C'est peut-être un tort, mais les échanges lui viennent moins facilement avec une Lejla ou un Louis, qu'avec une Rosa ou un Costa. « T'as quelle image de moi, Cam ? En toute honnêteté. Parce que parfois j'ai le sentiment que certains se sont faits une idée et qu'ils attendent de moi de coller à ce portrait. » qu'on s'attende à ce qu'elle soit extravertie et extrêmement sociable, et donc que de ne pas aller vers certaines personnes apparaisse comme un choix plutôt qu'une conséquence. « J'ai du mal à m'ouvrir aux autres. Ceux dont je suis proche, c'est ceux qui ont essayé de creuser à un moment ou à un autre. » Qui se sont pas arrêtés à la première impression, contrairement à ce qu'elle-même a tendance à faire. Elle est un peu blasée que Cami l'ait perçu comme ça, parce que dans son cas précis, ça tient davantage au fait qu'elle a du mal à vraiment la cerner, plutôt qu'au refus net de chercher à la connaître, mais elle peut comprendre qu'elle ait renvoyé cette impression. « Tu crois pas que c'est le cas ? Tu crois vraiment que les affinités peuvent évoluer dramatiquement ? » elle rebondit en lui jetant un regard curieux. Parce que sans aller jusqu'à se montrer fataliste, elle peut admettre sans problème qu'il est quasi impossible de développer de nouvelles affinités au stade des actuelles. « Après je peux me laisser surprendre, c'est le cas avec Santo par exemple. Mais j'avoue que votre petit groupe avec Jill me met mal à l'aise, parce que je sais qu'elle peut pas me voir. Si tu savais que Rosa pouvait pas te blairer et que je trainais quasiment tout le temps avec elle, t'aurais envie d'aller vers moi ? » C'est une vraie question, et peut-être que Cami s'embarrasse pas de ce genre de préoccupation, mais c'est son cas à elle. Aera trouve le chemin de la cabine d'essayage, prête à laisser la magie opérer pour trouver la robe parfaite pour le prime. En même temps qu'elle se change, elle continue de discuter avec Cami, d'un sujet un peu plus simple sans doute. « T'as jamais souffert d'être la petite dernière ? » elle demande en enfilant la première robe choisie par l'Israélienne. « Ma meilleure amie, depuis qu'on a 5 ans, et les autres depuis qu'on a entre 7 et 9 ans. » Elles ont toujours gravité dans leur groupe de 6, même si elles ont pour certaines d'autres copines à côté. Elles seront toujours le noyau indéfectible. Elle sort de la cabine pour montrer le résultat à Cami, qui confirme qu'elles peuvent trouver mieux. Un sourire fend ses lèvres avant qu'elle n'accepte et retourne se changer. Elle en ressort une minute plus tard, cette fois avec la robe noire. « Et celle-ci, alors ? » Elle fait un tour sur elle-même avant de s'arrêter devant Cami. « J'ai l'impression d'être plate, je me demande si elle nécessite pas d'avoir un peu plus de poitrine » elle réfléchit à haute voix en regardant son reflet devant le miroir. « Désolée, c'est peut-être un peu tôt dans notre relation pour parler de la taille de mes seins » elle reconnaît dans un éclat de rire.