noose break, le 22/07 à 07:26.

MO & @ALI
mercredi 22 juillet - 07:26

C'était carrément le monde à l'envers, en temps normal Mo était le genre à ne jamais refuser une grasse matinée, même lorsqu'il n'en avait pas besoin, et là qu'il avait l'occasion de le faire il n'arrivait pas à dormir. Faire la grasse matinée ce serait remettre à un peu plus tard dans la journée le moment de se lever, et donc de commencer fatalement à se tourner les pouces et à mourir d'ennui. Alors il essayait de trouver le positif là où il le pouvait, par exemple être debout aussi tôt allait lui permettre de squatter un lavabo avant qu'ils ne soient pris d'assaut par les candidats plus lève-tard ... ouais, c'était pas la folie positive mais il faisait comme il pouvait. Attrapant silencieusement son sac pour en sortir son dentifrice, sa brosse à dents et son savon, il avait donc pris le chemin de la salle d'eau, veillant à n'écraser la main ou le pied de personne en slalommant entre les sacs de couchage. C'était quand même avoir poussé la chose un peu loin que d'avoir décidé qu'ils n'auraient même pas accès à une douche, c'était quand même le minimum ... C'est que ça commençait sérieusement à sentir le fauve dans la pièce où ils dormaient. Après avoir fini de faire ce qu'il avait à faire dans la salle de bain Mo s'apprêtait donc à en sortir, lorsque la porte s'était ouverte en face de lui avant qu'il n'ait eu le temps de saisir la poignée, et qu'il ne se la prenne donc en pleine figure, la surprise lui faisant lâcher sa brosse à dents et son dentifrice, et le recul lui faisant perdre l'équilibre au point qu'il ne s'affale sur le carrelage, dos au sol et la main contre son nez « Aaaaah ! À moi, je meurs ! C'est un attentat, un assassinaaat ! » Et de se rouler par terre en en faisant des caisses, bien sûr, avant de tout de même ouvrir un oeil pour vérifier l'identité de celui ou celle qui venait d'attenter à sa vie, ou au moins de le défigurer. Aucune exagération là-dedans, bien sûr. « Voilà, je savais bien que c'était moi qui devais me méfier de toi, tu dévoiles enfin ton vrai visage ! » Référence implicite à leur conversation de la salle de bain la semaine passée, et d'ailleurs le hasard voulait que ce soit à nouveau dans une salle de bain qu'ils se retrouvent ... mais d'un standing bien moindre, certes. Passant un doigt sous son nez Mo avait néanmoins pu constater qu'il saignait, un peu, et appuyant ses doigts conre sa narrine il avait relevé les yeux vers Ali « J'exige un bisou magique. » Il exigeait, tout à fait. Mais avant ça il devrait peut-être commencer par se remettre debout.

Alors ça ressemble à ça, la prison ? Ali est même certaine que c’est mieux d’être enfermé. Au moins dans une prison, on peut aller dehors se dégourdir les jambes, il y a des douches, des bibliothèques, une cantine. Non, ici ce n’est pas vraiment le cas. C’est encore pire qu’une prison, et ça l’énerve. Elle veut pouvoir peindre, elle veut pouvoir aller à la plage, elle veut pouvoir faire toutes ces choses qu’elle avait l’habitude de faire. Mais William en a décidé autrement, et elle ne peut malheureusement pas aller contre sa volonté. Si seulement. D’habitude, Ali se lève tôt. Mais ici, elle se lève encore plus tôt que d’habitude. Ali n’arrive pas à dormir. Ça pue, les gens ronflent, bougent, parlent, il n’y a aucune tranquillité. Son lit lui manque sérieusement. M’enfin. Elle se lève plus tôt que la plupart des gens, et automatiquement elle se dirige vers les toilettes dans le but de prendre un semblant de douche. Oui, parce que ça serait trop beau qu’il y ait une douche. Ils doivent se contenter du lavabo. Et ça aussi, elle le vit mal, la pauvre allemande. Elle qui a limite l’habitude de prendre deux douches par semaine. Au moins l’avantage, c’est qu’elle n’avait pas des traces de peinture sur tout le corps cette semaine. M’enfin, elle ne peut rien faire – ce qui est la pire des choses mais elle s’y fait. En ouvrant la porte, elle ne se rend pas tout de suite compte qu’elle cogne un candidat. C’est seulement en remarquant Mo au sol ainsi que ses cris qu’elle comprend ce qu’il vient d’arriver. Au début, elle s’inquiète, elle a peur de lui avoir fait très mal. Mais en le voyant en faire des caisses, elle finit par rire. On dirait tout simplement un numéro de cirque alors forcément, elle ne peut pas trop garder son sérieux dans ces cas là. « C’est vrai que tu es assez dérangeant dans l’émission, alors quelqu’un m’a engagé pour te trancher la gorge. » elle dit d’un ton très sérieux avant de sourire – c’est plus fort qu’elle. Mo est un sacré numéro et trouve toujours quelque chose pour l’amuser. Finalement elle s’accroupit face à lui alors qu’il lui demande un bisou magique, et elle remarque alors le sang. « Merde, ça va ? Tu crois qu’il est cassé ? Comment tu vas faire avec un nez tordu jusqu’à la fin de ta vie, c’est pas très beau ça. » Bon elle exagère un peu et elle fait exprès. Après tout c’est ce qu’il fait lui aussi. Elle s’approche alors de lui et dépose c’est lèvres sur l’arrête de son nez pour lui donner un bisou magique comme il lui a demandé. « Alors, la magie a opéré ? » Ali demande en souriant, amusée, alors qu’elle est toujours au sol.

Pour le coup, et même s'il n'avait pas spécialement besoin de ça pour l'être, il n'y avait plus aucun doute sur le fait que Mo était bel et bien réveillé. Il n'en demandait pas tant d'ailleurs, et son nez encore moins puisqu'au final c'était bien lui qui venait de prendre le plus cher dans cette histoire, en cognant contre la porte ouverte à la volée et derrière laquelle Mo n'avait pas vu tout de suite quel candidat ou candidate se trouvait. Parce qu'il était bien trop occupé à faire son petit numéro de comédien et à se rouler par terre comme si on venait d'attenter à sa vie. Heureusement - ou malheureusement, c'est selon - pour lui il avait fini par ouvrir un œil pour vérifier à qui il avait affaire et s'était retrouvé face à Ali, habituée semaine après semaine à ses petits numéros de clown ; Et si il y avait un réel risque pour qu'elle en vienne à la longue à s'imaginer que Mo n'était que le bouffon du Roi de service, incapable du moindre sérieux, pour l'heure il n'avait ni le temps ni l'envie de s'en préoccuper. Il préférait en rajouter une couche, histoire de bien faire les choses, en accusant la jeune femme de dévoiler enfin son plan machiavélique pour l'éliminer, faute d'avoir pu l'ébouillanter dans la douche ou le perdre dans le train fantôme. « C’est vrai que tu es assez dérangeant dans l’émission, alors quelqu’un m’a engagé pour te trancher la gorge. » Il aurait presque eu envie de croiser les bras pour jouer au mec outré par cette révélation, mais il avait déjà l'une de ses mains prise à essayer d'éviter que son nez ne tombe (aucune exagération là-dedans, bien entendu). « Et tu t'es dis tiens, pourquoi ne pas défigurer ce bon vieux Mo avant de le réduire au silence, pour voir. » Bon il était là, il faisait le malin et il continuait de raconter n'importe quoi, mais cela n'empêchait pas le fait que cela faisait tout de même un mal de chien. Assez en tout cas pour qu'il n'en ait un peu les yeux qui pleuraient, et qu'il finisse par passer le côté de sa main sous son nez en réalisant qu'il saignait, un peu. « Merde, ça va ? Tu crois qu’il est cassé ? Comment tu vas faire avec un nez tordu jusqu’à la fin de ta vie, c’est pas très beau ça. » Ahah. En même temps il ne pouvait pas lui en vouloir, elle ne faisait que rentrer dans son jeu et il aurait été plus déçu qu'elle ne le fasse pas. Et appuyant sur sa narine avec son pouce il avait pris un air dépité pour répondre en soupirant « Ouais, je vais plus pouvoir compter sur mon physique d'Apollon, va falloir que je mise tout sur mon charme ravageur maintenant ... » Triste vie, ma foi. Et puisqu'il avait terminé de dire des âneries mais pas totalement non plus, il avait fini par réclamer - non, exiger - un bisou magique de la part d'Ali, d'une part parce qu'elle lui devait bien ça, et d'autre part parce que ça le faisait marrer de jouer au gosse. Sans qu'il n'ait finalement besoin d'insister plus que ça Ali s'était elle exécutée de bonne grâce « Alors, la magie a opéré ? » Il avait penché la tête sur le côté, l'air faussement dubitatif, et avançant sa lèvre inférieure d'un air boudeur il avait répondu d'un ton à moitié convaincu « Mouais, un peu, disons ... je sais pas, je crois que j'ai besoin d'un deuxième essai pour être sûr. » Il tirait un peu trop sur la corde ? Il n'avait pas l'impression lui, et d'ailleurs il avait récupéré son air de chien battu dont il savait si bien se servir. Mais c'était plus fort que lui, fallait toujours qu'il fasse le malin et joue la carte de la taquinerie, et d'un ton espiègle il avait rajouté « Si j'avais su que tu étais si facile à convaincre, je me serais aussi mordu la langue en plus de me cogner le nez. » N'est-ce pas. Reprenant tout de même un minimum de sérieux il avait tourné la tête d'un côté et de l'autre de la pièce, à la recherche de quelque chose pour essuyer son nez et éviter de continuer à s'en mettre sur les doigts. Glamour, oui.