just how fast the night changes. (19/07, 1h43)

MO & ORION. Orion traîne des pieds jusqu’à la salle où se trouve leurs nouveaux lits et il grimace en se passant une main dans les cheveux, se demandant comment il va faire pour bien dormir, surtout sans sa clope d’avant sommeil. Bon. Il essaye de ne pas faire le difficile, ça devrait aller. Et c’est là qu’il se rend compte qu’il s’est bien installé dans son petit confort, c’est ridicule. Orion ouvre son sac de sport pour en tirer une brosse à dent et de quoi se laver le visage avant de faire un tour rapide aux toilettes pour pouvoir au moins se rafraichir un peu avant de se coucher. Non, il n’arrivera jamais à dormir. Pas besoin de s’allonge sur le lit pour le savoir. Et il retire son slim et son t-shirt lorsqu’il retourne dans la chambre –la veste a déjà volée il y a bien longtemps lorsqu’il est arrivé ici- et il évite de trop se préoccuper des gens autour de lui. Son cottage lui manque. Sa petite chambre avec Ezio et Raphaëlle lui manque. N’empêche que Mo arrive et passe à côté de lui et pose ses affaires sur le lit juste à côté du sien. Orion redresse son regard vers lui, n’osant pas encore se coucher sur le lit –il a pris soin de prendre l’un des plus éloignés de la porte, dans un coin de la pièce. « Tu vas prendre ce lit ? » Il demande en se mordillant la lèvre et s’approche un peu pour sourire à Mo, doucement, presque comme pour le rassurer, parce que c’est ce qu’Orion fait. L’habitude. Il passe ses bras autour du garçon pour se serrer contre lui un instant. C’est juste que ça fait du bien. Et Orion se détache juste après, laisse un léger sourire sur ses lèvres comme si de rien n’était, non, il n’a pas fait de câlins à Mo, qui a dit ça. Il tâte ensuite le lit du bout des doigts, pas très sûr. « Hm, tu veux pas t’y asseoir en premier ? » Il demande, très courageux.

On ne pouvait pas dire que la soirée avait été riche en activités, mais malgré tout elle avait été riche en rebondissements et cela suffisait peut-être à expliquer que Mo sente la fatigue s'installer doucement sur ses épaules. Son sac à dos sur une épaule et son sac de couchage sous le bras il était donc parti explorer le coin qu'on leur avait indiqué pour dormir, pas des plus emballé par l'idée de dormir dans la même pièce que tous les autres candidats mais bien décidé à ne pas passer pour le geignard de service en faisant part de son sentiment à voix haute. Mo possédait le flegme du britannique, et s'accomodait généralement rapidement des situations dans lesquelles il se trouvait, raison pour laquelle l'amertume qui l'avait saisi à l'annonce de la sanction de William se dissipait déjà un peu. Instinctivement le candidat s'était dirigé vers le fond de la pièce, beaucoup plus parce qu'Orion s'y trouvait que parce qu'il avait un attrait particulier pour le fond des pièces d'ailleurs, et comme pour montrer l'exemple à son camarade il avait posé ses affaires sur une place libre « Tu vas prendre ce lit ? » Lit c'était un bien grand mot, mais Orion faisait en effet preuve de perspicacité. Il fallait bien se poser quelque part de toute façon, non ? « Hm, tu veux pas t’y asseoir en premier ? » L'hésitation et l'air dubitatif d'Orion à propos de la situation dans son entièreté surprenait un peu Mo, qui n'aurait pas pensé le jeune homme si facilement abattu. Tentant de tourner la chose à la blague, il avait donc demandé d'un ton amusé « Pourquoi, tu as peur que ce soit piégé et tu préfères que je me sacrifie ? » avant de s'asseoir effectivement sur le lit de camp en question et de prouver qu'il n'était pas piégé, à priori. « Allez fais pas cette tête, franchement j'ai connu des clic-clac pas beaucoup plus confortables. » Même si c'est sûr, on était loin des lits douillets dans lesquels ils dormaient la semaine passée, et encore plus loin du matelas king size de la pièce secrète ; Celui-là Mo hésitait presque à le voler avant de rentrer chez lui, hm.

Orion ne sait pas quoi faire, il essaye de ne pas trop penser à la semaine qui s’annonce, à comment ça va être difficile, pour l’instant il a toujours à manger et toujours un peu de bière qu’il a gardé durant toute la soirée pour ne pas être déçu après. Le reste, il verra plus tard. Surtout que maintenant Mo vient de débarquer dans la chambre ou dans la pièce qui sert de couchage, ou peu importe, et il tente un sourire vers le brun lorsqu’il s’installe sur le lit à côté du sien. La remarque lui fait le candidat tire un petit rire à Orion et il plante ses poings sur ses hanches en le regardant avec un petit air de défis. « C’est exactement ça ou que tu te laisses tomber dessus de tout ton poids et clac ! » Orion tape dans ses mains. « Le lit se ferme en deux et bam, t’es aspiré, mangé, finito pour toi. » Et il siffle ensuite pour montrer que hop, il n’y a vraiment plus aucune race de Mo sur terre après ça. Enfin, il observe Mo s’installer, est presque fier devant tant de courage et s’installe face à lui, sur son propre lit avec plus de réticence. « Mes fesses sont royales, elles ont besoin d’une équivalence et ça, monsieur. » Orion note en tapotant le lit du doigt en fronçant ses sourcils. « C’est loin d’être royal, mon cher. » Le brun siffle avant d’étendre ses jambes jusqu’au lit de Mo et croise ses pieds comme un enfant, souriant comme s’il était installé sur un trône. « Le thé va me manquer… » confie finalement le garçon en relevant son regard vers le brun, presque trop dépité.

De son point de vue, et même s'il le trouvait mignon comme ça, Orion en faisait toujours de même beaucoup pour pas grand-chose ... Certes, les conditions n'étaient pas idéales, elles allaient les changer de la cafétéria qui semblait se remplir comme par magie et des matelas confortables mis à leur disposition dans les cottages, mais enfin ils n'étaient pas à l'article de la mort non plus. Et surtout Mo n'était pas du genre à s'avouer vaincu, il était persuadé que William les poussait volontairement à bout et par simple esprit de contradiction il était bien décidé à ne pas se laisser faire. Même si certes, ces lits de camp n'étaient pas des plus engageants, au premier abord, à tel point qu'Orion avait préféré laisser à Mo l'honneur de s'asseoir dessus en premier ... Courageux mais pas téméraire, le petit. « C’est exactement ça ou que tu te laisses tomber dessus de tout ton poids et clac ! Le lit se ferme en deux et bam, t’es aspiré, mangé, finito pour toi. » Alliant le geste à la parole il avait sifflé en tapant dans ses mains, laissant toutefois Mo toujours un peu dubitatif et tenté d'afficher un air boudeur tandis qu'il croisait les bras « Si j'étais susceptible je dirais que tu as l'air d'avoir hâte de te débarrasser de moi ... Du coup je sais pas si j'ai toujours envie de dormir à côté de toi, hm. » Comme si. En vérité quitte à devoir dormir les uns sur les autres Mo préférait encore que ce soit avec quelqu'un comme Orion, avec qui le courant passait si bien ... A ce sujet, Mo avait encore un peu de mal à réaliser que Marilyn était partie. Il s'était habitué à partager un lit avec elle, quelque part, sans parler du fait qu'il s'était attaché à la candidate. Secouant la tête pour se forcer à ne pas penser à cela maintenant, il avait repris un air plus sérieux pour assurer que l'endroit où il était assis n'était pas aussi inconfortable qu'Orion semblait le penser « Mes fesses sont royales, elles ont besoin d’une équivalence et ça, monsieur ... » Le lit de camp, donc « C’est loin d’être royal, mon cher. » Orion mettait tellement de cœur à tenter d'avoir l'air sérieux et de faire valoir son point de vue que cela en devenait drôle, en fin de compte, et d'ailleurs plus ou moins volontairement Mo avait laissé échapper un rire amusé avant d'imiter son camarade et d'allonger ses propres jambes jusqu'à la place d'Orion. « Le thé va me manquer … » Finalement Mo avait froncé les sourcils. Parce qu'il avait d'abord pensé qu'Orion en rajoutait un peu, pour la forme, mais maintenant il se disait que son dépit semblait tout de même un peu trop réel pour n'être que de la comédie. « Heeey mais relax, c'est pas la fin du monde. » Quittant sa place il était allé s'asseoir à côté d'Orion, serrant spontanément le candidat dans ses bras un instant, parce que c'était le genre de choses que Mo faisait pour un oui ou pour un non d'habitude, même s'il tentait de faire preuve d'un peu de retenue depuis le début de l'aventure. Tout le monde n'était pas aussi à l'aise que lui avec le contact à outrance. « Je suis sûr que William va changer d'avis, t'auras tout le thé que tu veux la semaine prochaine. » Franchement il n'avait pas la prétention de penser que les candidats étaient indispensables à William, pas du tout, mais il doutait en revanche que quelqu'un qui était prêt à louer sa baraque à une émission de télévision soit soudainement prêt à s'asseoir sur la compensation financière qui devait aller de paire avec cet accord. « En plus j'ai entendu dire que tu faisais des ravages chez certains candidats masculins ... William n'osera pas te couper l'herbe sous le pied. » Jouant la carte de la taquinerie il avait adopté un air amusé, visant à détendre l'atmosphère plus qu'à obtenir une quelconque confidence de la part du candidat.