happy birthday mr president - 14 fev à 11h10

Il faut réellement que je me dépêche. C’est son anniversaire. Je n’ai évidemment pas oublié. Ça fait deux jours que j’y pense, tiens pour bien organiser la chose. D’ailleurs cela fait une heure que je prépare son gâteau, pourquoi aussi longtemps ? Parce que je tente de suivre la recette à la lettre près, mais je n’ai jamais été une excellente cuisinière, ce n’est pas nouveau donc je ne vais pas faire mon artiste culinaire. Je sors le gâteau du four –me brûlant maladroitement les mains-, il a une forme particulièrement nette, ce qui m’étonne. A moins avis ça doit être le goût qui ne doit pas aller, il y a forcément une erreur. Ce n’est pas possible qu’il soit aussi parfait. Je découpe un cœur dans une pâte d’amande, verte, un peu sucré. Franchement, il a une belle gueule. J’en suis presque fière, je vous le jure. D’ailleurs il va vraiment falloir qu’il fasse du sport s’il veut éliminer toute la graisse qu’il va récolter en mangeant cette sucrerie. Je pose le cœur à plat sur le gâteau, bien au milieu, pour que cela soit symétrique. Je compte toutes les bougies pour qu’elles soient bien nombreuses. Je place les vingt-trois bougies tout autour, en faisant le périmètre de son gâteau.  Je sors mon briquet qui ne me sert plus depuis que j’ai décidé d’arrêter de fumer – décision que je prends toutes les heures- et je les allume toutes. Il finit quand même par arriver, dans le repère des lovers. Parce que je lui avais dit de venir vers onze heures. « Ce n’est pas trop tôt ! » Je râle juste pour la forme parce que je n’aurais jamais été prête dix minutes avant, mais quand même ! Je me saisis de mon œuvre d’art, toute éclairée ! « HAPPY BIRTHDAY SHEEEEEM ! » Je chantonne alors de ma voix cristalline en m’avançant avec le plateau entre mes mains. En continuant vite fait la chanson, ce n’est pas trop juste, mais peu importe, c’est l’intention qui compte. « Souffle avant que la cire ne tombe dessus » je lui demande en tremblant légèrement sous le poids du gâteau accompagné du plateau d’argent. Je sens la catastrophe arriver, seigneur, prions.

Il avait obtenu un accès à cette pièce dite secrète. On lui avait laissé choisir la personne avec qui il accepterait de s’y rendre, à qui il offrirait un accès. S’il fut longuement hésitant, son choix avait été tout simplement celui du cœur. Ce n’était pas un hasard s’il avait choisi Théodora. Surtout était-ce la candidate avec qui il s’entendait le mieux. Avec qui il éprouvait une réelle sympathie. De la sympathie, de l’amitié. Il l’aimait bien, cette fille. Il ne voulait pas partager ce moment dans cet endroit à l’écart des autres avec n’importe quelle fille. Il voulait que celle-ci, que ce choix lui soit assez important à ses yeux, à son cœur. Ainsi il avait cité le nom de Théodora. Cette dernière l’avait convoqué, aujourd’hui. Aujourd’hui, ce vendredi quatorze de février. Un jour un peu particulier pour l’israélien. Il s’en fichait lui de la saint-Valentin. Aujourd’hui était son anniversaire. Il était né un quatorze février. Pour tout dire, ce jour sera un jour comme les autres. Il n’avait pas envie de partager quoique ce soit avec les autres. Non. Il n’en avait pas envie. Il voulait juste partager ce moment avec les personnes qu’il aimait, qu’il appréciait. Il entendait déjà la sonnerie de son cellulaire retentit des dizaines de fois, et les chants gassouillés de ses coéquipiers. Shem s’était donc rendu à l’endroit reclus de tout regard indiscret. Il ne savait pas vraiment les raisons de cette invitation de la part de la jolie grecque. Après tout en temps normal, c’aurait été l’homme qui prenait les choses en main… Il ne savait pas s’il devait s’habiller pour l’occasion. Costume ? Ou simple jean ? Certainement que s’il avait opté pour l’un de ses costumes en velours, sa tenue aurait intrigué et attisé la curiosité de plus d’un, surtout lorsqu’on savait où il se rendait. Finalement, un simple jean et un tee-shirt fera très certainement l’affaire. Oui. Peut-être. Il ne savait pas vraiment. Il poussa la porte qui le sépara de cette grande pièce. Il n’avait aucune idée de ce à quoi l’endroit ressemblait. Il n’eut pas le temps d’inspecter ou de faire un petit tour de la demeure. La voix de Théodora retentit. Apparemment, elle semblait s’impatienter. Il sourcilla légèrement. Ne sachant quoi répondre à sa remarque. Et sans s’y attendre, elle lui présenta un plateau où un gâteau trônait. Il remarqua quelques bougies… elle n’avait pas mis une, ni deux, ni trois… mais un bon nombre de bougies. Il observa la pâtisserie. Un sourire illumina son visage lorsqu’elle se mit à fredonner la chanson. Il posa sa main sur sa bouche. L’air un peu surpris de l’attention de la jeune femme. Il ne pouvait pas cacher que cette petite attention le touchait. Le touchait beaucoup. « Mais… wow… comment t’as su ? » demanda-t-il. Elle le somma alors de souffler les bougies avant que la cire ne fonde. Il hocha alors vaguement la tête. Message compris. Il se pencha alors en direction du gâteau en question pour souffler ses bougies. Il prit une grande bouffée d’air afin de tenter de souffler d’un coup. Bien évidemment, il y en a toujours une ou deux pour se montrer réfractaire. Lorsque toutes les bougies furent éteintes, il s’empressa de prendre le plateau. « On va te débarrasser de ça. » souffla-t-il. Il déposa alors le plateau sur la table qui se trouvait à côté d’eux. Il se retourna en direction de la jeune femme. « Il y a d’autres surprises à venir comme ça ou bien ? » s’informa-t-il. Il passa sa main dans sa barbe, caressant alors ses quelques poils. Un léger sourire s’éprit de ses lèvres. « Ça me fait très plaisir, en tout cas. Merci sweetie. ». Il ne pouvait pas nier que cette attention ne pouvait pas lui faire plaisir. Bien au contraire. « Tu t’es contentée de prendre un gâteau dans la réserve de nourriture ? ». Quoi ? Il avait bien le droit de s’informer si elle l’avait fait elle-même ou non. Il parierait qu’elle ne l’ait pas fait. Non pas qu’il doute de ses talents de cuisinière.

Shem ne s’attendait pas à ce qu’un candidat lambda lui souhaite son anniversaire. Et quand bien même, certains lui souhaiteraient, il ne s’attendait pas à une telle attention de la part d’un d’eux. Certainement parce qu’il n’était concrètement pas proche de l’un d’eux. C’était pour cette raison qu’il n’attendait rien de leur part. Oui. Voilà. Il y avait bien entendu certains individus avec qui il s’entendait un peu plus que d’autres. Théodora en faisait partie. Cette dernière souligna le fait qu’elle savait tout. Elle était Dieu, prétendait-elle. Il ne la prenait guère au sérieux. Comme si une fille comme elle pouvait être Yahvé, être authentique et mythique. Alors qu’il la débarrassa du plateau qui lui encombrait les mains, il lui demanda si elle avait prévu d’autres surprises. Sûrement pour se conditionner psychologiquement à l’idée d’avoir une nouvelle ‘surprise’ justement. En soi, Shem avait toujours un peu de mal avec cette conception de surprise. Il n’y adhérait pas réellement. Souvent elles étaient décevantes, d’autres au contraire étaient surprenantes. Mais malgré cela, il souffrait d’un sentiment contrasté puisqu’elles lui faisaient toujours plaisir, ces surprises. Elles témoignaient d’un geste d’affection ou de sympathie généralement, ces surprises. « Ne gâchons pas l’effet de surprise, alors ! » souffla-t-il, un brin rieur. « Ceci dit, j’imagine que cette année je peux rayer la stripteaseuse batave de la liste. ». Il n’était guère sérieux en évoquant une demoiselle batave. Il évoquait juste l’un des ‘cadeaux’ que certains de ses amis lui avait offert, l’an dernier. Il ne s’était d’ailleurs pas plaint de ce cadeau. Quand bien même, il aurait été friand de ce type de démonstration, aucune des femmes de ce château ne s’adonnait à ce genre d’activité. Quant à ce gâteau, il était curieux de savoir si la jeune femme l’avait fait elle-même ou non. Il était en droit de douter. Il y avait de grande chance pour qu’elle ait pris un gâteau déjà fait dans le garde-manger. Au vue de la réaction de son interlocutrice, on croirait bien qu’il s’était trompé en refoulant les talents de cuisinière de la jeune femme. Un léger rictus amusé se peignit sur ses lèvres. « Je serais curieux de voir la cuisine, tiens… » répliqua-t-il, quelque peu amusé. Apparemment, il ne s’était pas rendu compte de l’état de la cuisine après le passage de la tornade (ou tsunami ?) Théodora. Il ne demandait qu’à voir, lui. Elle vint alors à lui demander s’il avait fait un vœu. Un vœu en soufflant. C’’était la tradition chez certaines personnes. Il fallait faire un vœu lorsque l’on soufflait ses bougies d’anniversaire. « Oui… » affirma-t-il en hochant la tête. Il en avait fait. Bien entendu. « Je dois te le dire ? » demanda-t-il alors, prenant un air faussement crédule. Devait-il lui confier le vœu qu’il avait pu faire en soufflant ces bougies ? Ou devait-il se taire à ce sujet ? Elle évoqua alors son âge. Vingt-trois ans. Oui. Aujourd’hui, Shem avait vingt-trois ans. Il avait vingt-trois ans et il se voyait encore, dix ans en arrière, le ballon au bout des pieds et ses premiers crampons chaussés. Le temps passait vite. Le temps court. Le temps fuit. Il fuit la vie, certainement. Il baissa la tête en direction de la jeune femme. Un fin sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. Et sans un mot, il la prit dans ses bras. La serrant contre lui. Un petit soupir de béatitude s’échappa tenta de se frayer un chemin entre ses lèvres closes. « Tu ne peux rien dire, c’est un peu ma journée aujourd’hui. » souffla-t-il calmement. Il pouvait donc tout faire. Enfin tout faire dans la limite du raisonnable, tout de même. Il profita encore quelques instants de l’étreinte.

Il veut savoir la suite du programme et je le calme directement. Puis je ne peux pas m’empêcher de rire à sa prochaine remarque. « Tu veux ? Je suis sûre que y a une des filles qui sera ravie de le faire » Je laisse entendre, avec un sourire presque mauvais, parce que c’est vrai, ne dîtes pas le contraire. Je vous rappelle qu’il est pour le moment considéré comme l’un des plus beaux de l’aventure. Je crois bien qu’il y a une ou deux greluches qui lui tournent surement autour, il me faut juste un nom ... « Tu comprends que je suis un peu restreinte niveau moyen » Je lui fais remarquer, je n’ai pas les ressources nécessaires pour lui faire un anniversaire digne de ce nom, mais on se contentera du minimum. En plus de douter de mes talents de cuisinière, il veut constater de lui-même le désastre, j’ai l’impression. Pourquoi toute la terre entière est contre moi ? Déjà le four qui ne veut pas se régler à la bonne température, puis lui ... « Non, tu n’apprécierais pas le spectacle » j’articule lentement en plantant directement mes prunelles bleues glacées dans les siennes, je tente l’hypnotisation je crois. Je n’ai pas eu le temps de nettoyer en plus, c’est pour cela que je bloque son champs de vision en me positionnant volontairement devant lui, sourire éclatant en plus. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire, je vous jure. Il me demande s’il doit me dire son vœu. « Oui, si tu veux » Je réponds avec un petit sourire sur mes lèvres. « Dis » je demande un peu plus autoritaire. « Promis, il se réalisera, je suis ton grigri » Je lui annonce bien que je ne sois pas réellement apte à lui promettre quoique ce soit, on fait avec et on y croit. Mais si c’est réalisable, pourquoi pas. Je m’attends au meilleur comme au pire. Sans que je ne sache pourquoi, je me retrouve dans ses bras. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » je l'interroge. « Tu deviens subitement tactile ? » Je dis, un rictus sur la face en prime, je ne fais que remarquer. Certes, je ne peux pas contrer son besoin d’affection un peu soudain et étrange, mais je peux au moins parler non ? Il me reste quand même cela. Il a intérêt à profiter, ce n’est qu’une journée, pas plus. Du coup, je lui rends légèrement son étreinte.

Il en était presque déçu d’échapper au numéro de la strip-teaseuse batave, cette année. Vraiment. Non, à vrai dire, il s’en moquait un peu. Il partagea cette fausse déception à la jolie grecque. Qui ne manqua pas de répliquer. A croire que cela avait attiré son attention. S’il voulait ? Il n’y tenait pas particulièrement. Il fronça légèrement les sourcils alors qu’elle lui expliqua qu’une des filles serait ravie de le faire. De se défeuiller pour lui. « Dans le château ? » souffla-t-il un brin perplexe. Il défronça légèrement les sourcils, s’humectant alors les lèvres. « Hum, tu vois je pense le contraire… aucune n’accepterait. ». Ce n’est pas comme si certaines jeunes femmes étaient du genre à se montrer très démonstrative. Et ajoutant cela qu’aucune d’entre elles ne devait s’intéresser à lui et donc ne serait pas susceptible de lui faire une telle offrande. Certaines téléspectatrices ne rechigneraient pas dans un tel exercice. Après tout, selon un sondage, il était le garçon le plus séduisant de ce château. Ce n’était que l’avis des jeunes femmes de l’extérieur. Pas celles de ce château. Quant à ce gâteau, il semblerait que la cuisine serait un bon indice pour prouver qu’elle l’avait fait elle-même. Il serait d’ailleurs bien curieux de voir l’état actuel de cette cuisine. Il imaginait la peinture refaite par la jeune femme. Un léger rictus se dessina sur ses lèvres tant dit qu’elle répliqua quelques mots à ce sujet. L’israélien n’apprécierait pas le spectacle. « Tu as raison… je n’aime que le beau. » énonça-t-il tout en lui accordant raison. Il n’allait pas nier qu’il n’appréciait pas le beau. Bien au contraire. Shem était un homme goût, d’une certaine façon. Et on pouvait le démontrer de mille et une façons. On pourrait pointer sa tenue vestimentaire, non pas son jogging ou son short, mais ses costumes. Concernant le vœu, il lui fit remarquer qu’il en avait fait un en soufflant. Fallait-il qu’il le partage avec elle ? Ce fut la question qu’il se demandait. Il fallait qu’il lui dise. Elle faisait fonction de grigri, s’il lui disait il se réaliserait. Un peu pris au dépourvu, il tenta vainement de trouver un vœu. « Hum, un plan à trois avec Allie et Agathe. ». La première idée qui lui était venue à l’esprit. Il n’était pas certain que celle-ci plaise à Théodora. Il ricana à ce qu’il venait de répliquer. « Je plaisante… je n’ai fait aucun vœu, pour tout avouer. » fit-il en aveux. Il reprit alors un petit air faussement sérieux. « Ceci dit, si tu peux le réaliser, je ne suis pas contre, hein. » ajouta-t-il un brin taquin. Il n’était guère sérieux en énonçant tout ceci. Après quelques rires, il finit par prendre la jeune femme dans ses bras. Il en avait envie. Puis après tout, aujourd’hui était un peu sa journée. Celle qui lui permettait de faire tout ce qu’il veut. Tout. Ou presque tout du moins. Elle lui demanda alors ce qu’il se passait. Devenait-il subitement tactile ? « Chut… » souffla-t-il, en profitant encore un peu de cette étreinte. Il la délaissa finalement. Il fit un pas en arrière. « Un grand garçon comme moi a besoin de beaucoup d’attention et d’affection, tu sais. » finit-il par dire. « C’est certainement ce qu’il me manque ici… ». De l’affection, un peu de tendresse.

On cause de meufs, bizarrement. Il pense le contraire. De toute façon dès qu'il faut me contrarier, il est le premier présent, non ? J'ai l'impression qu'ils se donnent le mot, en fait. « Tu es négatif, c'est pour cela » je réponds simplement en haussant les épaules. C'est la seule explication que j'ai. Je lui demande de me confier son voeu. Un plan à trois avec Allie et Agathe. Hm. J'arque un sourcil, à peine. Il n'a aucune idée de voeu donc à tout hasard, il me sort cette proposition. Vous savez que dans l'être humain rien n'est innocent ou involontaire donc j'en conclus que ... Bref. « Han mais c'est très drôle » je dis sans me marrer pour autant en levant les yeux au ciel. Comment tout gâcher en une phrase, et bien demandez à Shem, il saura vous répondre avec précision. Il vient de passer maître dans l'art. « Débrouille-toi avec elles » je lui dis alors avant du coup de repousser son étreinte, enfin, de la raccourcir. Avec une contorsion de mes bras, je pose la paume de mes mains sur son torse et l'oblige plus à moins à s'écarter. Il est en manque d'attention et d'affection, laisse-moi rire.  Personne n'y croit, mais vraiment personne. D'un pas rapide, je m'esquive. « Tu parles » je balance alors moqueuse. Aucune crédibilité, je vous jure. M'enfin, passons. Avant d'envoyer valser mes ballerines non loin du lit, je me jette alors sur le matelas et je rebondis quelques fois. Je m'étale de tout mon long, sur le dos, imitant l'étoile de mer, je prends toute la place disponible, parce que je le vaux bien.  « Tu veux faire quoi aujourd'hui ? » je lui demande, parce qu'il vient tout juste de me dire qu'aujourd'hui est sa journée. Il a d'ailleurs bien insisté sur ce fait. Pour ne pas qu'on oublie. Alors, qu'il choisisse ce qu'il veut faire, le prince.

Un vœu. Il devait lui confier le vœu qu’il avait dû faire au moment où il avait soufflé les bougies. Il se lança dans une réplique totalement improvisée. Une histoire de plan à trois avec deux candidates. Allie et Agathe. Il avait cité ces prénoms hasardeusement. Il ne le pensait pas vraiment. Son affirmation ne semblait pas lui plaire. Ce qu’il put en déduire à sa réplique. Il rétablit alors la vérité. Il n’avait fait aucun vœu. Il ne voulut pas qu’elle se méprenne et qu’elle se mette à penser que c’était l’une de ses volontés. Non. Clairement non. Il plaisanta en lui confiant que si elle voulait faire en sorte que ce vœu fictif se réalise, il ne s’y opposerait. Il pouvait bien s’en amuser un peu. L’israélien devait se débrouiller avec elles. Aves les deux jeunes femmes en question. Allie et Agathe. « Allez, tu pourrais essayer de me pistonner… » souffla-t-il. Il se doutait bien que la jolie grecque ne le ferait pas. A moins qu’elle le surprenne. Un léger rictus amusé se peignit sur son minois de juif. Elle le repoussa légèrement de la main alors qu’il venait de l’enlacer. Elle n’avait certainement mal pris les répliques précédentes du jeune homme. Il lui expliqua qu’il avait besoin d’attention et d’affection. Oui. Il en avait besoin. C’était très certainement cela qu’il lui manquait le plus, ici. De l’attention, de l’affection, de la tendresse, de la douceur. Elle ne semblait pas le croire. « J’ai besoin de chaleur humaine… » reprit-il alors. De la chaleur humaine. Voilà ce dont il avait besoin, ici. Nul besoin qu’il précise que son quotidien lui manquait. Ce début d’aventure lui donnait un arrière-goût amer. Sûrement parce qu’il s’était imaginé un début autrement. Shem se laissa tomber dans le fauteuil, tant dit que Théodora, elle, prit ses aises dans le lit qui meublait cette grande pièce principale. Il posa son avant-bras sur les accoudoirs. Il reporta son attention vers la jolie brune. Il laissa s’échapper un petit soupir. Soupir qui traduisait une certaine béatitude. Oui. Il était bien, ici. Après tout, il n’y avait personne pour les déranger. Aucun bruit parasite. Aucune présence agaçante. Il n’y avait qu’eux. Rien qu’eux. Elle lui demanda alors ce qu’il voulait faire aujourd’hui. Il réfléchit un instant. S’humectant les lèvres et passant ses doigts dans sa barbe. Que voulait-il faire aujourd’hui ? En avait-il au moins une idée. Pour tout dire, non. Ce n’était pas comme s’il programmer ses journées. Certes, il programmait ses entrainements mais il ne s’en tenait qu’à cela. « Je devrais peut-être te laisser les rênes de cette journée… juste histoire que tu me surprennes un peu, non ? » proposa-t-il alors. Pourquoi pas, après tout ? « J’imagine que l’on peut tout de même commencer par goûter ton gâteau. ». Ca peut aussi être un bon début, ça. La dégustation du gâteau que la jeune femme avait, semblerait-il, fait elle-même.

Shem prit ses aises sur le fauteuil alors qu’il proposa à Théodora de le pistonner auprès des deux jeunes femmes. Allie et Agathe. Elle pouvait très bien faire cela pour lui, n’est-ce pas ? Il lui suffisait juste de tâter le terrain auprès de l’une des deux candidates (ou bien des deux). Bien entendu, sa réaction ne le surprit guère. Elle continua à ce sujet lorsqu’il évoqua son manque de tendre, et de chaleur humaine tout simplement. Il n’avait qu’à demander à Allie ou Agathe pour cela, à en croire les dires de la grecque. Il leva doucement les yeux en l’air suite à sa réplique. Comme s’il irait faire une telle requête à l’une d’elles. Elles lui riraient bien au nez. Elle reprit la parole. Vraiment, souffla-t-il. Vraiment ? « Je ne l’aurait pas dit autrement… » souffla-t-il. Shem n’était pas du genre à se cacher derrière de beaux mots, à se jouer les beaux parleurs. Quand il énonçait quelque-chose, il le pensait souvent. Bien trop souvent. Il n’a jamais su mentir, ni cacher sa sincérité pour tout dire. Certains y arrivaient, lui non. Concernant ce qu’il avait envie de faire aujourd’hui, il n’avait pas d’idée précise. Il préférait donner les rênes à Théodora afin qu’elle le surprenne. Après tout, c’était son anniversaire, il avait bien le droit de vouloir être surpris. Selon la concernée, c’était la solution facile. Il ne voyait pas du tout pourquoi elle disait cela ! Vraiment pas. (ironie). Il n’aurait donc aucune envie précise. Ceci dit, il proposa tout de même qu’ils goûtent au gâteau que la grecque avait confectionné. En descendant du lit, elle manqua de tomber. « Ça te fait perdre l’équilibre de te retrouver en tête à tête avec moi, dis-moi Sweetie ? » souffla-t-il. Un petit ricanement amusé s’échappa furtivement entre les lèvres closes de l’israélien. Il préférait plaisanter de cette micro-chute inoffensive. Elle se munit d’un couteau – non pas pour lancer une offensive à l’égard de Shem – mais pour s’occuper du sort de son gâteau. Sa voix retentit de nouveau. Elle vint alors à lui demander ce qu’il avait. Il fronça légèrement les sourcils. « Nothing. » souffla-t-il, en fronçant un peu plus ses sourcils. Il n’avait rien. Il lui lança un bref en direction de la jolie grecque. A en croire ses airs, elle n’était pas convaincue par cette réponse. Ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre. Il baissa la tête, un frêle soupir tenta vainement de se frayer un chemin entre ses lèvres. « Je n’arrive pas à me trouver de repères au sein de ce château. » embraya-t-il. Il releva alors la tête, poussant un nouveau soupir. Il n’avait pas de repère, ici. Ne pas avoir de repère. C’était désarmant et déstabilisant. En Israël, il avait ses proches, sa famille, son premier entraineur. A Wigan, il avait son coach, son agent, ses coéquipiers. Et ici, il n’avait… personne. « Il faut croire que j’avais surestimé mon potentiel d’intégration, en venant ici. ». Un petit ricanement amer s’échappa de sa voix. Il ne pouvait pas dire qu’il avait réussi à se faire de grands amis depuis son début d’aventure. Il ne s’était pas imaginé pouvoir sympathiser avec tout le monde, après tout son statut de sportif devait en rendre réticent certains. « Je dois être chiant, ennuyant comme garçon, non ? » souffla-t-il. Cela devait être cela. Il ne devait pas être assez attrayant comme garçon. Théodora lui apporta une assiette avec une part, en profitant pour s’installer sur l’un des accoudoirs. Il attrapa l’assiette qu’elle lui tendit. « Merci. » souffla-t-il. « J’imagine que c’est le moment où je dois me lancer dans la dégustation ? » demanda-t-il en relevant la tête. Un petit rictus se dessina sur ses lèvres. Il prit une cuillère et prit une bouchée qu’il porta aussitôt à sa bouche. Il dessina alors une grimace sur son visage.