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 Feels like summer. (mardi s5, 14h30)

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Costa
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Message (#) Sujet: Feels like summer. (mardi s5, 14h30) — Lun 1 Juin - 13:48

@kara

Costa, il ne laisse pas le changement d'environnement le perturber. Il est trop occupé à accuser le coup d'avoir été séparé de Santo. C'est ce qui le fait le plus chier dans toute cette histoire, parce qu'au fond, être trimbalé à l'autre bout de l'Autriche, dans un putain de loft, en bouleversant ses repères, ça vient briser la routine, ça casse l'ennui dans lequel il allait petit à petit s'enfoncer à force de tourner en rond à Hallstatt. Il kiffe beaucoup l'idée, même si dans son application, ça veut dire ne plus avoir accès à ses valeurs sûres du jeu, ça veut dire des nominations probablement bouleversées, ça veut dire son incapacité à buzzer comme il l'aurait voulu, à nouveau. Une fois qu'il arrive à ranger tout ça dans le fond de son crâne pour ne pas avoir à dealer avec le trop désagréable, il arrive à profiter du cadre, à prendre plaisir à découvrir un nouvel espace, de nouvelles dynamiques. Et puis ça va lui permettre de passer plus de temps avec d'autres candidats qu'il côtoie moins, comme Kara et Roma, voire même Jill. C'est un peu son objectif de la semaine, à Costa. Donc dès qu'il capte la présence de la ricaine en chef, il braque dans sa direction. « Salut chef. » il passe sans pression le bras autour de ses épaules pour l'entraîner dans son sillage. Costa, c'est un tactile, c'est un italien. Il a bien compris avec qui il a ou non un passe-droit et Kara, il a décidé qu'elle faisait partie des victimes. Parce qu'ici, à Graz, elle n'est plus chef. Elle est comme tous les autres Adler qui fourmillent dans leur petit loft privé. « On va en ville ? » il suggère sans réellement attendre de réponse. S'ils ont accès à une autre zone totalement inédite de l'Autriche, c'est pas pour se faire chier à l'intérieur. Ils papotent sur le chemin qui les séparent de la ville, jusqu'à débouler sur une longue rue piétonne qui englobe, à peu près, toute la zone qui leur est accessible. Costa, il est de super bonne humeur, d'un coup, tellement le fait de revoir des gens, de l'animation, une putain de vraie ville, ça lui fait un bien fou. « On se prend un truc à manger ? » encore une fois, c'est pas une proposition, parce qu'il a déjà avancé jusqu'à un marchand ambulant qui a dégainé sa plus belle échoppe de bouffe locale qu'il n'identifie pas. « Pas trop perturbée par le changement ? Vous vous en sortez pas mal avec Rosa et Roma. » Instinctivement, il songe à Aera qui doit se débattre avec l'idée d'être la seule du groupe à avoir été écartée. Les trois autres copines, elles ont réussi à se retrouver toutes les trois du même côté. A ce stade, c'est compliqué de toute façon de réellement former des groupes ne contenant aucun réel lien fort. Lui, par exemple, il a encore Rosamie et Louis. Dans l'absolu, ça lui convient. C'est pas le groupe qu'il se serait spontanément créé, mais il fait avec. « Bon » il reprend en posant son regard vert sur elle. Il y a des questions qui doivent être posées. Des sujets qui doivent être abordés. Il a plusieurs trucs en tête, Costa, mais qui sont classés par ordre d'importance et le top 1 de la liste ne souffre aucune compétition pour l'instant. « A quel point est-ce qu'il a déconné ? » Il n'a pas besoin de préciser, elle sait parfaitement à qui et à quoi il fait allusion. Et quand il avance qu'il a déconné, c'est une façon de parler, bien sûr, parce qu'il le voit pas comme ça. Il a eu droit à un petit compte rendu de leur confrontation donc il visualise plus ou moins le truc, mais il veut sa version à elle pour évaluer les dégâts. Parce que vu que, de toute façon, ça ne pourra pas s'arranger avant une semaine, autant qu'il tâte le terrain avant.


Dernière édition par Costa le Mar 2 Juin - 11:09, édité 1 fois
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Kara
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Message (#) Sujet: Re: Feels like summer. (mardi s5, 14h30) — Lun 1 Juin - 22:44

L’environnement autour du loft est très différent de celui de Hallstatt, on pourrait même penser qu’on a quitté l’Autriche pour un pays voisin si pendant le prime aucune information sur nos destinations n’avaient été dévoilés. J’ai encore du mal à m’habituer à ce nouvel endroit, pourtant moins grand que le chalet, confondant encore certaines pièces avec d’autres. J’ai mis facilement deux semaines à me faire aux paysages de notre petit village, je ressens d’ailleurs un petit manque de notre lieu d’habitation habituel. Même l’horrible funiculaire où j’ai fait ma petite crise d’angoisse a une place dans mon cœur. C’est d’ailleurs la personne qui m’a sauvé ce jour-là qui m’interpelle à travers la pièce. J’offre un sourire éclatant à Costa qui s’efforce toujours à me désigner comme la cheffe de notre équipe qui a été divisé en même temps que cette séparation en deux groupes. On a quand même eu la chance d’avoir une majorité de Adler de ce côté de l’Autriche. Le bras de Costa entoure mes épaules très naturellement, je ne réagis pas à son geste, plutôt accoutumée aux personnes tactiles et encore plus depuis que je côtoie les ritals de cette émission. Il me propose d’aller se balader en ville, ce qui élargit davantage mon sourire. L’agitation des rues de Graz me plaît bien. « C’est parti. » En chemin, des sujets légers sont abordés, je taquine Costa à cause de son obligation à parler de lui à la troisième personne, puis je finis par apprécier le petit silence s’installant entre nous pour contempler le décor de cette ville que je découvre à peine. Mon regard s’arrête parfois sur quelques visages de passant qui ont l’air de bien savoir où il veut pendant que nous on se contente de découvrir le coin. L’italien, il me sort de ma rêverie en me proposant de prendre un encas tout en s’approchant déjà d’un vendeur ambulant qui propose des petites douceurs qui me mettent l’eau à la bouche. « Les crêpes, dans ce pays, c’est une tuerie. » J’ai eu la chance de goûter celle de Klaus à Hallstatt, j’en suis devenue complètement accro. Je me demande si c’est juste lui qui arrive à donner un goût unique à ses crêpes ou si c’est réellement une spécialité autrichienne. Je vais bientôt le savoir, puisque je demande au commerçant en m’aidant principalement de mes mains pour désigner les mets qu’il propose. On continue notre petite promenade quand Costa me demande si je n’ai pas trop été perturbé par le changement, rajoutant qu’on a eu beaucoup de chance avec les filles d’être ensemble ici. Je secoue la tête pour lui donner raison. « C’est vrai que la production nous a fait une fleur en réunissant notre petite alliance, même si sans Izïa ce n’est pas pareil. » Je baisse un instant la tête, encore attristée par le départ de la brune que j’adore depuis le début. J’ai l’impression qu’à la fin de cette semaine, elle sera avec les autres, même si je sais très bien que ça ne sera pas le cas. « C’est beau ici en tout cas et puis pouvoir côtoyer du monde, c’est cool aussi. J’aurais juste voulu que tout le monde soit là. Aera me manque et … » Je me mords la lèvre lorsque je me rends compte trop tard que j’allais prononcer le nom de Santo. Je me sens idiote sur le moment, parce qu’il doit manquer davantage à l’italien avec qui il est lié au delà du jeu, mais aussi parce qu’on ne peut pas dire que cette séparation se soit faite au moment où on était en bon termes. D’ailleurs, Costa n’hésite pas à rebondir sur le sujet que je garde pour moi depuis la fin de semaine dernière. Je ne sais pas s’il est la meilleure personne avec qui parlait de l’italien, puisqu’il prendra sûrement la défense de Santo quoique je dise. Malgré tout, mon cœur est déjà bien trop lourd, je préfère me confier. « Il a sûrement dû te faire un rapport sur ce qui s’est passé pendant la confrontation. Je n’ai juste pas apprécié les choses qu’il a insinué sur mon frère alors que je me montre honnête avec lui depuis le début du jeu et que je lui ai toujours dit que je prends ma famille comme modèle. » Mon regard se baisse, regardant le bout de mes chaussures, plus aussi joviale qu’il y a quelques instants. « J’ai juste l’impression d’être l’idiote qui a laissé toutes les portes ouvertes à un mec qui n’est finalement là que pour le jeu. Je ne peux pas lui en vouloir au fond, mais je me suis vraiment attachée à lui et je pensais que c’était réciproque. » Je me contente de hausser les épaules pour me redonner un peu de contenance, même si je me sens totalement mal à l’aise d’avouer tout ça à Costa qui va sûrement me rappeler qu’ils sont pas là pour se faire des amis.

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Costa
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Message (#) Sujet: Re: Feels like summer. (mardi s5, 14h30) — Mar 2 Juin - 13:22

Il l'aime bien, Kara. Depuis le début il la sent bien et forcément, l'amitié qu'elle partage avec Santo, ça renforce l'image positive qu'il s'en fait et l'intérêt naturel qu'il a pour elle. C'est con mais en dépit du monde qu'il y entre eux (littéralement) et entre leurs deux cultures, en dépit du gouffre entre certaines de leurs valeurs et entre ce qu'ils représentent, il se sent toujours un peu à la maison, Cos, quand il parle avec elle, parce qu'elle le ramène inexorablement dans son quartier, rempli de petites mômes fières et bornées dans son genre. Au fond, ici, ils ne sont pas particulièrement proches, mais ça l'amuse toujours de la railler un peu et de se battre avec elle. Quand elle propose une crêpe, il arque un sourcil. « OK bambina » il se moque gentiment de l'enfant aux crêpes qui se tient à côté de lui. Il doit pas avoir mangé de crêpe depuis... des années ? Ils commandent leur bouffe, retournent marcher le long des rues bondées et Cos, ça le stimule plus qu'il ne saurait le dire. L'enfermement, ça le pèse. Vraiment. Paradoxalement, il apprécie le fait qu'ils soient moins dans le chalet, parce qu'il gère plus facilement les groupes restreints qui lui rappellent son groupe de potes, et en même temps, il a besoin de foule autour de lui pour exister, il a besoin du brouhaha incessant d'une ville qui vit. C'est son terrain de jeu, c'est là-dedans qu'il évolue avec le plus d'aisance, c'est dans ce genre d'environnement qu'il sait comment avancer. Alors rien que pour ça, être là, à Graz, ça le soulage. ça lui fait du bien, en dépit de l'absence de Santo qui le ronge. « Chaque départ va être compliqué, maintenant. » Izïa, il n'avait pas spécialement une relation très développée avec elle. Elle le perturbait toujours un peu, même s'ils s'entendaient bien et que leur petit défi constant lui plaisait pas mal. Mais parmi les gens qui restent, chacun a ses liens plus poussés, son petit groupe, ses habitudes. Cos, il devine sans peine la substance de la phrase qu'elle laisse en suspens, sans même avoir besoin de constater son expression. Il faudrait être aveugle pour voir que la confrontation qui a eu lieu sur son secret il y a quelques jours n'a pas brisé quelque chose dans leur entente. Santo, il l'a senti différent, depuis. Avant même qu'il ne lui raconte le déroulement de leur conversation, coupée court par des mots malheureux. Son premier réflexe, ça avait été de vouloir en parler avec Kara, comme il l'aurait naturellement fait dans sa vie de tous les jours, mais un regard de son frère l'en avait dissuadé. Puis ils s'étaient retrouvés séparés. Santo d'un côté, Kara et lui de l'autre. Et sentir le poids de cette confrontation les suivre jusque-là, il en avait assez. Alors il écoute la gosse sans l'interrompre, sans esquisser la moindre expression sinon un hochement de tête pour confirmer que, effectivement, il est au courant du gros de leur dispute. Sans un mot, il accueille ses doutes, ses frustrations, et l'air de rien, ça lui fait plaisir qu'elle prenne la peine de lui en parler. C'est sans doute plus lié à son lien avec Santo mais quand même. Elle n'était pas obligée de le faire, alors qu'elle a ses copines ici pour se libérer de ce qui la pèse. Quand sa voix s'éteint, elle parait mal à l'aise. Costa, il sourit. « C'est réciproque. » il répond simplement. Sa voix comme son sourire sont posés, pleins de son assurance tranquille. ça lui semble tellement évident, à lui, qui connait Santo par cœur, qui pourrait décrypter la moindre de ses expressions, lire le moindre de ses sourires. Le fonctionnement de son petit frère, coincé entre certitudes et insécurités, il le voit s'affiner, se construire peu à peu, dès qu'il se retrouve face à une situation qui le fait douter. Mais il y a quelque chose qui n'a jamais changé, c'est cette étincelle brute dans son regard, décidée mais malhabile. « Tu sais, pour te comprendre, il a réfléchi en fonction de ce qu'il connait, il a appliqué ses codes à lui. Chez nous, des familles unies et heureuses comme la tienne, il n'y en a pas beaucoup. » il pose sur elle un regard entendu, parce qu'il sait que les siens aussi ont souffert plus que de raison, plus qu'ils n'auraient jamais dû souffrir. Il ne remettra jamais ça en question, il ne se le permettrait pas. Mais pour lui, la famille de Kara, elle transpire l'amour, la solidarité, elle avance ensemble, elle est soudée. Elle a cette brillance qu'ont les familles résilientes, qui ne sombrent pas, si peu nombreuses à Naples, tant le poids de la fatalité est historiquement inscrit dans leurs gênes. « Il t'a déjà parlé de ses parents, non ? C'est ça, notre norme à nous. Les mômes qui dealent, ça fait partie de la vie, c'est un élément du paysage, c'est pas quelque chose qu'on relève plus que ça parce qu'on passe tous par là un jour. Nos modèles, ce sont les grands frères qui arrivent à aider leurs mères, même si c'est en vendant du shit. ça a dû le perturber autant que toi de se rendre compte que c'est pas quelque chose de normal. » il avance sans chercher à la convaincre, guidé par ses souvenirs. Cette dernière phrase, elle sort douloureusement, parce qu'il sait combien elle est vraie pour tous les mômes aux âmes perdues qui finissent par quitter Naples un jour et découvrir que leur monde à eux n'est rien comparé au monde autour. A quel point leur mode de vie si profondément ancré n'est finalement que le symptôme de quelque chose de plus grand. Et c'est quand il pense à tous ceux qui ne le découvriront jamais que ça fait le plus mal. Pour beaucoup, c'est simplement ça, la vie. Kara, elle connait un peu cette mentalité, parce qu'ils lui ont exposée à divers degrés et moments en lui racontant Naples et parce qu'elle a dû le vivre aussi, un peu, à Harlem. Quand Santo pose l'hypothèse que son frère ait pu être une victime collatérale d'un mode de vie compliqué, c'est pas pour la blesser, c'est pas pour poser un blâme. C'est pas pour remettre en question la droiture d'une famille. Eux, ils ont connu des criminels bien plus droits que des mecs soit disant honnêtes. C'est juste parce que ça rentrait dans la grille d'analyse qu'il a et qu'il a toujours eue pour avancer dans la vie. « C'est dur à accepter pour lui de savoir que transposer ce qu'il est sur ta vie, c'est te manquer de respect. Mais il ressasse depuis votre confrontation, je le... il le sent. Si c'était quelqu'un d'autre, ça lui aurait fait ni chaud ni froid. » C'est douloureux de te rendre compte que vivre ta vie, c'est quelque chose de honteux pour quelqu'un d'autre. C'est incompréhensible aussi, c'est compliqué. Santo, il a pas encore réussi à s'excuser. probablement parce que s'excuser auprès de Kara, maintenant, c'est un peu s'excuser d'être qui il est, aussi, dans le fond. Et ça, pour quelqu'un comme les deux napolitains, c'est difficile. C'est pire que tout. Et Cos, il sent que Santo il est en pleine guerre avec ça, dans son esprit. Il pose son regard vert sur Kara. Son but, à lui, c'est pas de dédouaner Santo. C'est pas de la convaincre de laisser retomber sa colère et encore moins d'en juger la légitimité. Il n'est pas entre eux, il ne sait pas tout. Mais il sait en revanche qu'il y a des choses que Santo va avoir du mal à dire, et Cos, il est prêt à les dire à sa place. Juste pour qu'elle puisse comprendre. Et arrêter de douter de certaines choses. « N'hésite pas à lui en coller une pour son manque de délicatesse, je le travaille au corps depuis des années là-dessus » il sourit sans remarquer l'emploi du je interdit. Costa, c'est le mieux placé pour savoir que Santo, c'est pas le plus doué pour transmettre des idées. Il fait pas toujours attention à ce qu'il dit, ni aux conséquences. « Mais ne doute pas de sa sincérité, il est très attaché à toi. » Et là-dessus, elle peut le croire sur parole.

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Kara
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Message (#) Sujet: Re: Feels like summer. (mardi s5, 14h30) — Jeu 4 Juin - 21:06

Costa n’a pas tort lorsqu’il souligne que les départs vont devenir de plus en plus compliqué. En plus du risque de voir quelqu’un que j’apprécie énormément partir du jeu, y a aussi le simple fait de perdre des habitudes en même temps que les gens qui partent. J’ai beau ne pas être proche de Maci par exemple et pourtant, on se retrouve souvent dans la cuisine en même temps pour préparer notre repas et discuter cuisine. Je m’attache aux souvenirs avec chacun et le retour a la réalité risque d’être aussi très difficile à la fin de ce jeu, même si l’optique de pouvoir serrer mes proches me donne aussi l’envie d’être vite dehors. Avec Costa, on rigole, on profite et on se taquine même, comme je le ferais naturellement avec l’un de mes grands frères. Cependant, la discussion se dirige naturellement vers le cas Santo. Je savais bien qu’enfermée ici avec l’italien, je n’échapperai pas à ça, mais au fond j’ai besoin aussi de me vider la tête avec cette histoire. Je sais qu’une discussion avec Santo est inévitable, je ne sais pas faire semblant longtemps d’ignorer quelqu’un et si cette semaine de séparation m’embête un peu, elle me soulage également d’un autre côté pour relativiser. Une discussion avec les nerfs à vif n’aurait eu que l’effet inverse de celui recherché. J’exprime mes doutes sur Santo et sa sincérité, le fait que l’affection que j’ai pour lui ne soit peut-être pas aussi réciproque que je l’aurais pensé. Des craintes que je décide enfin de partager à voix haute alors qu’au fond de moi, elles ont toujours été présente. La peur de trop donner de moi dans ce lien sans recevoir assez en retour. Après être resté silencieux pendant toute mon explication, Costa brise le silence en affirmant que c’est réciproque. Mon regard bifurque trop rapidement vers lui, attentive à ce qu’il va bien pouvoir dire pour défendre la cause de l’italien junior. Il aborde le fait que le blond a simplement basé ses paroles sur ce qu’il connait, des familles heureuses et unies, il n’y en a pas tellement chez eux. Je baisse la tête, gênée d’entendre que la vie à Naples n’est pas aussi idyllique que Costa avait pu me la dépeindre la première semaine. Que les galères, elles sont internationales et parfois vraiment chaotique dans certains coins. Quand il me demande si Santo m’a déjà parlé de ses parents, je hoche la tête, toujours en déviant le regard vers la rue piétonne. « Oui, il m’a déjà parlé de sa mère. » J’y pense souvent, au courage qu’a eu sa mère de devoir faire des choses aussi peu nobles pour pouvoir nourrir son chérubin. Santo aussi, il a été méritant quand il a quitté son pays natal pour tout recommencer ailleurs sans oublier ceux qu’il a laissé. J’ai même toujours été admiratif à ce sujet-là. Tout ce qu'il me raconte, Costa, ça fait écho aux propos de Santo lors de nos discussions, dont celle concernant les mecs qui dealent pour s’en sortir. On a eu chacun nos avis bien tranchés sur le sujet, mais surtout parce qu’on a chacun eu nos propres expériences de vies. Lui comme moi, on a dû sortir de notre zone de confort en rencontrant des gens différents de nous dans cette émission. Ma main libre passe machinalement dans ma crinière bouclée que je cale derrière mon oreille, levant mon regard vers l’italien. « Je sais tout ça, j’ai bien compris en vrai que Santo il n’a jamais voulu me dire ça pour me blesser ou pour trouver une excuse à ce qui est arrivé, mais comprends-moi … » Je m’arrête un instant de marcher histoire de trouver mes mots pour parler de Sean sans craquer. « Pendant un an, j’ai entendu des gens parler de mon frère alors qu’aucun d’eux ne l’a jamais connu. Ils ont essayé de le traîner dans la boue, de lui donner une mauvaise image alors qu’il a toujours été droit. Sean, ce qu’il voulait, c’était prouver à tout le monde qu’on pouvait réussir en venant d’en bas. J’avais beau chercher à prouver que c’était un gars bien, personne n’a jamais voulu apprendre à le connaître. » J’attrape le bras de Costa, passant le mien en dessous pour reprendre notre marche. « C’est un sujet sensible que j’ai encore beaucoup de mal à aborder sans m’effondrer ou m’emporter. Je crois que si j’ai voulu éviter Santo aussi, c’est parce que c’est plus facile pour moi d’être en colère que d’être vulnérable. » Surtout avec lui. Je ne prononce pas ses derniers mots tout haut, pas toujours à l’aise d’évoquer une affection particulière que je n’arrive moi-même pas à comprendre parfaitement quand il s’agit du blond. Costa m’invite à lui en coller une pour les manières parfois abruptes de Santo, ce qui arrive à me faire légèrement sourire. Il ajoute que je ne dois pas douter de la sincérité de son binôme, qu’il est très attaché à moi. Je reste stoïque, pas sûr de savoir comment réagir à ces propos, même si en mon for intérieur, c’est une effervescence inexplicable qui se joue. « Autant que toi envers Aera ? » que je souffle, gardant une expression neutre, même si les coins de mes lèvres se retroussent malgré moi.
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Costa
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Message (#) Sujet: Re: Feels like summer. (mardi s5, 14h30) — Sam 6 Juin - 2:39

« Vous êtes les mêmes » il constate simplement, avec un sourire surpris et presque attendri. Il peut pas s'en empêcher, même s'il ne veut pas que Kara ait le sentiment qu'il n'écoute qu'à moitié ce qu'elle dit, parce qu'il a capté chaque mot sans exception. Mais ça vient de lui sauter aux yeux, en l'écoutant. « Lui aussi il préfère grommeler dans son coin plutôt que de prendre le risque d'être vulnérable. C'est exactement ce qu'il fait, là. T'as remis en doute des certitudes et ça le fait flipper. » Et elle ne peut pas se rendre compte à quel point c'est un putain d'exploit, quand on parle de Jacció, des napolitains, des italiens. Santo, quand il est confronté à un truc qu'il avait jamais eu à gérer avant et comme toujours, quand il se retrouve dans cette situation, et bien il ne gère pas. « Il comprend » il acquiesce finalement. Le paradoxe qu'il y a toujours entre eux, il s'articule comme tout ce qui les unit et tout ce qui les sépare, autour d'un fonctionnement à la fois similaire et complémentaire. Des deux, c'est Santo l'émotif. C'est lui qui se débat en permanence avec ce qu'il ressent, ce qu'il éprouve, ce qu'il pense et comment le gérer. Il est perpétuellement en lutte avec ses propres tripes qui lui balancent sans arrêt, depuis cinq ans, des signaux nouveaux et inconnus, car trop éloignés de ce qu'il a toujours connu, entouré de Costa et de ses potes lui servant de guide improvisé, de cadre, de schéma. C'est ce qui l'a toujours rendu plus attachant, plus au contact des autres. C'est aussi ce qui l'a toujours rendu plus désemparé voire incapable de parler clairement de ce qu'il a dans le cœur, comparé à Costa. Lui, à l'âge que Santo avait lorsqu'ils se sont rencontrés, il n'avait que ses petites mains pour creuser les évidences et essayer de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. Il se guidait lui-même à travers la faune grouillante de son quartier, grappillant ça et là des débris de boussole interne qu'il parvenait à saisir du haut de ses huit ans pour se créer ses propres armes. Avec le temps, il est devenu davantage cérébral, davantage dans le recul, plus indépendant, observateur et orateur, plus étendard inébranlable battant en retrait, parce que c'était ses outils à lui pour se dicter comment survivre, comment éviter les recruteurs adolescents des Rinaldi ou des Mazza, comment ne pas plonger tête la première dans un monde qui l'aurait détruit, comment rester droit et fier, sans céder, sans faillir. Sa seule arme face à la fatalité, c'était son esprit. Sous son regard en permanence en mouvement, il y avait toujours ce feu, douloureusement maîtrisé par la force des choses, par une habitude intraitable de penser à tout pour tout le monde. Ses coups de sang à lui, devenus rares et implacables, au final, ils étaient souvent les pires parce que Costa, il se balance en permanence sur le fil, entre retenue et discernement d'un côté et témérité, rage, besoin vorace de vie, de l'autre. Et s'il ne l'avouera jamais, ce n'est qu'à Londres qu'il a réussi à être davantage en équilibre à ce niveau-là. « Il est tombé en plein dans ce que les gens supposent toujours en premier sans chercher plus loin, et venant de lui, c'est d'autant plus difficile. Parce que c'est pas n'importe qui. Tu veux pas lui donner ce pouvoir. » il résume. Il pige le souci, il pige la colère de Kara, ou plutôt, le mix de trucs qui peuvent se passer dans sa tête. Dans un sens, il ne peut pas s'empêcher de faire un parallèle avec le premier truc qu'on a dit sur lui, ici. Que c'est un camorriste. Il pense d'abord à lui, Costa, parce que c'est surtout lui et sa dégaine tatouée et sombre qui a essuyé ce genre de remarques mais au fond, ça s'applique tout autant à Santo. Parce qu'ils ont grandi ensemble, en nourrissant une haine commune pour eux, qui prennent tout sans un regard. Et qu'une fois loin de chez eux, c'est tout ce à quoi on les associe. Encore et toujours. Comme si c'était une blague de faire d'eux des mafieux. C'est sans doute dérisoire, au regard de ce qu'a dû vivre la famille de Kara depuis le drame qui les a déchirés une nouvelle fois, mais l'air de rien, lui, ça lui permet de mieux se mettre à sa place. « C'est difficile, parce que c'est aussi chez les gens face à qui tu es le plus vulnérable que tu trouves le plus grand support. Même si ça fait peur. » il expulse en captant son regard. Il ne lui dit pas expressément de se livrer à Santo parce qu'il sera capable de recevoir sa douleur. Elle sait bien mieux que lui ce qu'elle doit faire et ce qu'elle veut faire. C'est juste un truc dont il s'est rendu compte : c'est quitte ou double. Prendre le risque ou pas. Parce que Costa, il pourra lui dire tout ce qu'il voudra pour la réconforter, la rassurer, ça ne sera jamais équivalent à l'effet que pourra faire Santo. « Tu veux me raconter ton frère ? » il demande finalement en tournant vers elle un regard curieux mais aussi respectueux, prêt à accepter un refus, si c'est trop douloureux, trop prenant émotionnellement. « Comme toi tu t'en souviens, qui il était vraiment, ce qui le rendait heureux. » Pas l'image que le monde a tenté de lui imposer pour que ça colle plus facilement à leurs petits schémas préétablis de rôles de chacun dans la société. C'est souvent comme ça, avec Kara, entre les piques de débiles qu'ils s'envoient à toute heure de la journée, ils finissent aussi souvent par parler de leur famille, par raconter leur vie avec eux, les liens qui les unissent, la douceur de leur simple souvenir et leur importance. « Comment tu voudrais qu'on se souvienne de lui ? » il sourit doucement en serrant son bras. C'est aussi pour ça qu'elle est là, non ? Pour raconter son histoire, pour dénoncer, pour porter haut et fort la voix de son frère sacrifié par ce que le monde fait de pire. ça lui rappelle encore une fois les flics de chez lui. Tous plus pourris les uns que les autres, prêts à coffrer des mômes plutôt que s'en prendre au réel problème, parce qu'ils ont trop peur des représailles. Alors ils laissent faire, arrêtant parfois l'un ou l'autre quidam pour faire bonne figure. Costa, il repère le petit sourire se glisser sur le visage de Kara avant même qu'elle n'ouvre la bouche. « Autant, il sait pas » il esquisse un petit sourire parce que c'était prévisible qu'il se prenne le retour de bâton à papoter de Santo avec elle. Kara, elle est très proche d'Aera, c'est sans doute l'une des personnes les plus importantes pour elle, ici. Elle ne l'aurait pas laissé s'en tirer à si bon compte, sans glisser sa propre petite enquête express de bonne copine. Il ne va pas lui mentir, à Kara, ça n'aurait aucun intérêt. Et puis, il a toujours été franc, sur tout. « Bien sûr qu'il est attaché à Aera, même quand elle trouve toujours de nouvelles raisons de se méfier de lui alors qu'il essaie d'être aussi honnête qu'il peut l'être. » Prétendre que ce n'est pas ne serait-ce qu'un peu lourd, ça serait mentir, mais prétendre que ce n'est pas, aussi, quelque chose qui lui plait chez elle, ça serait mentir aussi. Pas qu'elle se méfie en permanence de lui comme s'il était en mesure de la briser en mille morceaux, parce que ça, il sait d'où ça vient et il sait qu'elle ne donnera probablement jamais ce pouvoir-là à qui que ce soit, mais qu'elle soit insaisissable. Et un brin casse-couille. ça, c'est quelque chose qui la rend intéressante en tant que personne. « Mais bon, elle comme moi, on est des bornés qui réfléchissent beaucoup trop, avec un ego trop grand pour notre propre bien et on se tape tous les deux une image dans le jeu qui nous casse les couilles. Donc te fais pas trop d'illusion. » il se marre tranquillement. C'est assez bien résumé. Evidemment qu'Aera lui plait. Il le sait, elle le sait, tout le monde le sait. Maintenant on peut laisser les deux bêtes sauvages s'apprivoiser en paix, sans la pression d'un résultat télégénique quelconque.
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Kara
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Message (#) Sujet: Re: Feels like summer. (mardi s5, 14h30) — Dim 7 Juin - 20:48

Costa, il pense qu’on est pareil Santo et moi. Ça ne me surprend pas d’entendre ça, parce que depuis le début, si je colle aux basques du blond, c’est bien parce que j’ai retrouvé beaucoup de moi en lui. Et notre entente, elle a toujours été parfaite jusqu’à l’épisode de la confrontation. Costa, pour lui, ce qui nous lie c’est notre besoin de cacher notre vulnérabilité, préférant piquer notre crise ou ruminer de notre côté. Je ne peux pas le contredire, c’est bien là une facette de ma personnalité. Santo, il a aussi ce besoin de contrôler ses émotions, j’ai pu le constater à plusieurs reprises. C’est la fin de la phrase de Costa qui me donne le coup de grâce. « Ça s’est fait naturellement, je n’ai jamais voulu franchir les barrières qu’il a dressé. Je voulais juste le connaître lui et son histoire. » Bien au-delà du jeu, c’était sa personne en intégralité qui m’a souvent poussé à l’interroger sur Naples, son fils et bien d’autres sujets. C’est aussi ce qui m’a permis à mon tour de me confier à lui sans crainte d’un quelconque jugement de sa part. En m’intéressant autant à l’Italien et son vécu, je ne m’attendais pas à ce qu’on retrouve dans cette situation lui et moi. L’italien senior, il continue en m’expliquant qu’il est tombé dans ce que les gens pensent toujours en voyant certaines personnes et je peux qu’acquiesce ses propos d’un mouvement de tête, alors qu’il continue en me disant que ce n’est pas n’importe qui et que je ne veux pas lui donner le pouvoir de voir la Kara sans carapace. Pourtant, Santo il a déjà pu apercevoir certaines de mes failles, je lui ai déjà accordé beaucoup par rapport à d’autres personnes au sein du jeu ou même à l’extérieur. Sauf que là, y a beaucoup plus à mettre en jeu. Trop lui en donner se serait l’occasion de m’accrocher davantage à lui et ne plus savoir passer outre. « Je ne veux pas qu’il prenne plus d’importance pour moi qu’il en a déjà. » que j’articule difficilement, parce que je n’ai jamais formulé ça tout haut. Ça remet en cause bien plus qu’il ne pense. Parce que si pendant le jeu ça ne risque pas de m’affecter, l’après risque d’être bien trop difficile si je m’accroche à lui plus que de raison. On a chacun des objectifs bien précis qui ne sont pas compatibles en dehors de ce jeu et si j’ai toujours réussi à éviter de trop m’harponner à un homme au sein de ma vie de tous les jours, je ne peux pas baisser la garde ici. Costa conclue ça en disant que c’est aussi chez les gens envers qui on se montre le plus vulnérable qu’on trouve le plus grand soutien « C’est aussi ceux qui peuvent nous briser plus facilement. » que j’ajoute rapidement, sans prendre le temps de réfléchir. J’ai toujours été très pessimiste à ce sujet-là, préférant n’accorder ma confiance que morceau par morceau, en extériorisant mes émotions selon mon degré de certitude sur les intentions des personnes qui m’entourent. Puis il me demande de parler de mon frère, du vrai lui et non pas l’image qu’ils ont voulu lui donner. « Son surnom dans la rue, c’était le donneur de leçon. » Mon sourire s’élargit à la simple mention de cette anecdote. « Il allait voir les mecs qui traînaient les rues ou même les gosses qui commençaient à mal tourner pour les remettre dans le droit chemin. Il était chiant à mort avec ses discours moralisateur, mais tout le monde le kiffait, parce qu’il ne se contentait pas de parler. » Je m’interromps, posant ma tête naturellement sur l’épaule de Costa, complètement absorbée par mes souvenirs. « Il faisait les CV des mecs qui n’avaient jamais eu de taffe de leurs vies, il ramenait des mômes à la maison pour qu’il puisse faire leurs devoirs au calme. Mon père, lui, c'était le saint pape qu'il le surnommait. Faut pas croire, il avait ses défauts aussi, comme le fait de toujours croire qu’il avait raison sur tous les sujets ou le fait qu’il n’a jamais su être sérieux avec une fille de sa vie, mais c’était … C’est un modèle à mes yeux. » Parler au passé, c’est dur, même après un an. Il m’arrive souvent de l’englober lorsque je fais référence à mes frères, comme si cet incident n’était jamais arrivé. J’en viens à mentionner à Aera, parce que tout comme on m’associe automatiquement avec Santo, c’est la même chose pour le duo Costa/Aera. Et que j’aime la jeune femme comme la grande sœur que je n’ai jamais pu avoir. La réponse de Costa à l’encontre de la coréenne, ça me fait sourire, parce qu’il dit est totalement vrai. Elle a toujours ce besoin de garder une certaine distance, ce qui est compréhensif quand on connait les choses que la brune a vécu. « On a chacun notre manière de se protéger. » Et elle ne baissera jamais ses défenses tant que le secret de l’italien n’aura pas été dévoilé en totalité, c’était sûr et certain. Costa souligne les points communs qu’il a avec Aera et je ne peux que constater que tout ce qu’il dit est parfaitement vrai. Quand il ajoute que je ne dois pas me faire trop d’illusion, je me mets à rire. « Tu parles à une shippeuse addict, t’es mal barré. »
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Message (#) Sujet: Re: Feels like summer. (mardi s5, 14h30) — Lun 8 Juin - 22:27

Kara et Santino, ils ont beau être opposés sur des tas de trucs, ils ont aussi des fonctionnements similaires à plein de niveaux, des trucs qu'il repère au fil du temps, des similitudes qui expliquent probablement leur entente aussi directe et franche dès le début. « T'as pas eu besoin de forcer, c'est ça qui veut tout dire » il glisse sur le ton de l'évidence. Et on pourrait croire qu'il est content, Costa, parce qu'il est en mode grand frère/daron qui file des conseils à sa petite protégée sur comment assurer son coup avec son beau, mais la vérité c'est que ça n'arrange que moyennement ses affaires que Santo soit déconcentré. Il sait que rien au monde ne pourra détourner son frère de leur objectif et de la raison qui motive leur présence dans le jeu et dans le fond, son bonheur ça a toujours été le truc le plus important pour Costa, à un point qu'ils n'imaginent sans doute pas. Mais les amourettes de Santo, ils savent tous les deux comment elles finissent. S'il était là, il aurait accompagné sa pensée d'un coup dans son épaule que Santo n'aurait pas questionné plus que ça. Ici, il se contente de profiter de la présence de Kara qui lui rappelle un peu son frère. « Qu'est-ce que tu redoutes ? » il demande simplement en posant sur elle son regard serein. En accordant encore plus d'importance à Santo, et peut-être à n'importe quel mec, au fond. Il comprend que Santo, c'est juste la personnification d'un truc plus gros, de quelque chose qu'elle gère aussi dans la vie de tous les jours. Pour le moment, c'est lui, mais qui sait quel autre l'a fait douter autrefois ? Il a du mal à concevoir à quel point la raison doit s'empoigner avec la passion, dans sa tête. A son âge, il se demandait déjà comment il allait bien pouvoir demander Cecilia en mariage. Il élaborait des plans tous plus grandiloquents et débiles les uns que les autres avec ses potes qui jouaient le jeu à fond, sans la moindre gêne, à s'imaginer l'emmener à Procida ou au sommet du Vésuve, en le faisant devant tout leur entourage ou en intimiste, en sélectionnant la bague la plus chère, la plus belle et la plus personnelle qu'il pouvait selon ses moyens de l'époque. Jamais il ne se serait posé toutes ces questions, jamais il n'aurait eu aussi peur d'être blessé parce que dans la douleur et dans la souffrance, il ne voit au final que la grandeur du moment où il se relève, plus fort encore. C'est dans ces sphères-là qu'il témoigne de toute son impulsivité à moitié maîtrisée, Costa. L'amour, l'amitié, la fraternité, mais aussi l'ambition, l'amusement, la beauté. Tout ça à la fois. Pourquoi attendre ? Pourquoi passer à côté de tout ? « Si tu t'empêches d'atteindre le meilleur par peur du pire, tu ne vivras jamais ta plus belle vie, sorellina. » ça, c'est presque son leitmotiv, à lui. Ne jamais s'empêcher de rien, ne jamais reculer, ne jamais avoir peur, parce que le risque de trébucher en vaut la peine malgré tout. C'est un truc qu'ils apprennent vite, chez eux. Icare, il devait être napolitain, attiré par le soleil éternel de la ville lumière. Pour sentir la brûlure du soleil, ils sont prêts à tout. Même à la chute qui les attend après les quelques secondes d'extase. « T'es trop jeune pour être aussi pessimiste » il sourit en poussant doucement son épaule contre la sienne. Il aurait dépéri s'il avait pensé comme elle à vingt-deux ans. Lui il se voyait roi du monde, entouré des gens à qui il aurait tout donné. Il préférait se rire du danger, de la camorra, des balles perdues ou non, de la misère, des flics ripoux, et provoquer tous ceux qu'il pouvait provoquer parce que c'est comme ça qu'il se sentait maître de sa vie et de son avenir. Cos, il écoute Kara avec attention, quand elle raconte Sean et il se sent transporté aussitôt à Naples. Les dynamiques de quartier, elles sont partout semblables. Il y a des codes qui sont universels, déroulant par la suite les spécificités de chaque pays, ville, quartier, rue même, parfois. Mais il y a des trucs qui reviennent partout. Les surnoms, les grands qui se battent entre eux ou pour aider les mômes, les petites sœurs dans l'ombre qui se débattent comme elles peuvent. « Le donneur de leçons » il répète en se marrant en silence, quand elle s'interrompt. ça ne l'étonne pas outre mesure, ce blaze. Pas son contenu mais le simple fait qu'il existe. Ses frères de Napoli, il ne les appelle quasiment jamais par leurs prénoms. Ils ont aussi tous un blaze qui sort d'on ne sait où, d'une caractéristique physique, d'un trait de caractère, d'une symbolique. Même Santo qui, pour lui, a toujours été Jacció, les yeux de glace. Quand elle conclut, il se le représente quasiment, son frère. « ça a l'air d'être un mec bien » il dit simplement. Elle n'est sans doute pas objective et s'il fallait demander à Giulia, elle aussi elle présenterait Costa comme un mec génial alors qu'il y a dans sa vie et dans sa personnalité de quoi le faire pourrir en enfer pour quinze morts de suite. Mais Cos, il sait que c'est pas aussi simple. Que le tout noir ou tout blanc, ça n'existe pas, surtout dans ce genre de quarties. Que des mecs comme Sean, ils ont leur part d'ombre et de lumière et qu'elles sont pas forcément là où les attendrait. « Il a laissé des traces chez tous ceux qu'il a aidés quand personne d'autre le faisait. Il est encore là. » Les gens ne meurent jamais vraiment, pas tant qu'ils sont aimés. ça, il l'a compris quand il a commencé à perdre des frères, à mesure qu'il grandissait, quand il a commencé à jouer les Sean pour faire le grand frère secours pour les mômes de San Gio. Il y a un petit truc d'immortel quand tu donnes aux gens. Un souvenir, un impact, une force offerte. Et ça peut paraître con, dérisoire, inutile aux yeux d'une Kara qui a perdu pour toujours les bras de son frère aîné, mais pourtant, il vit dans chaque mec qui parvient à nourrir sa famille grâce à un CV, dans chaque môme qui a réussi un contrôle important parce qu'il a pu étudier correctement. « Il serait fier de qui tu es devenue tu sais, madame la grande gueule, et de pourquoi tu es là. » il sourit. Kara, elle a les couilles de se présenter à la télé pour dénoncer un merdier sans fin qui a bien trop duré. Elle a grandi comme une femme qui flippe mais qui va au-delà. Et Cos il sait qu'en tant que grand frère, c'est tout ce que tu peux espérer. « Et toi, on t'appelait comment ? » il la taquine. Son blaze de quartier, son surnom. C'est une gosse de la rue aussi, Kara, elle en a forcément un. Et elle, elle connait déjà le sien. Après avoir abordé le sujet de Santo, inévitablement, elle lui renvoie la balle avec Aera et Cos, ça le fait marrer. C'était un peu prévisible, même s'il n'a pas grand chose à lui dire, à Kara, parce que lui-même, il sait pas trop où il se situe. Aera, elle lui plait, c'est indéniable. Il y a un truc chez elle qui l'attire, au-delà des cases qu'elle coche dans sa petite charte imaginaire de critères à remplir pour qu'il soit intéressé. Mais Costa, il n'a pas l'esprit libre pour un truc sérieux et encore moins dans un contexte pareil, parce qu'il a le cœur résolument et trop profondément vieux jeu pour s'imaginer trouver l'amour dans une télé-réalité. Il y a trop d'enjeux qui entourent sa présence dans le jeu et ce qu'il compte en tirer. Son futur, il est tourné vers Naples et uniquement Naples. Et Santo, forcément. Il ne laissera absolument rien entraver leur progression jusqu'à elle. Et ça aurait pu être facile, ça aurait pu être sans prise de tête, ça aurait pu être temporaire, avec Aera, sauf que ça l'est pas. Et c'est ça qui l'emmerde. Il s'attache, forcément, et pas qu'à elle, au fond, elle n'est pas la seule concernée, elle a juste un statut différent. Et ça commence à poser problème, parce que tout le monde se met à papoter sur l'après jeu, à faire des plans sur la comète. Lui, à partir du moment où il a senti que c'était pas aussi simple de rester indifférent, il s'est toujours empêché de se projeter, si ce n'est avec Kara, ironiquement. Et ça l'arrangeait bien que les autres s'en abstiennent aussi. Maintenant, il va être obligé de prendre des décisions. « Tu veux qu'il te dise un truc ? Tant qu'elle se protège, il n'a pas besoin de penser à se protéger lui, elle est assez efficace pour deux. » Il peut pas vraiment lui expliquer ce qu'il veut dire par là, réellement, pour l'instant, parce qu'elle ignore encore trop de choses, Kara. Et tous les autres. Mais lui, égoïstement, ça l'arrange, autant que ça le frustre, qu'elle soit, pour plein de raisons, incapable de faire tomber ses barrières. Parce que si un jour elle le fait, il n'a pas la moindre idée de comment le gérer et ça sera à lui de poser des limites nécessaires. Il se marre quand elle s'auto problame shippeuse addict. « Elle est au courant de ça ? Pas sûr qu'elle apprécie ton enthousiasme. » Suffit de voir comme elle est saoulée chaque fois que quelqu'un a le malheur de prononcer son nom face à elle, ça en serait presque vexant s'il n'était pas lui aussi un peu lassé par cette image d'inexorable tombeur avec son harem qu'on essaie de lui coller en permanence. « C'est qui tes autres cibles, shippeuse, t'as repéré qui ? » Il n'y a pas qu'eux quatre dans le jeu, quand même.
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Message (#) Sujet: Re: Feels like summer. (mardi s5, 14h30) — Mar 9 Juin - 22:50

Quand Costa trouve les mots juste pour désigner ce que j’ai ressenti dès le début avec Santo, je secoue la tête avec un petit sourire en coin pour approuver. Rien n’a jamais été forcé avec l’italien, on a toujours pu se dire les choses comme elle venait sans se demander si elle allait plaire ou non. On pouvait se balancer des vérités, parce qu’on savait que même si l’autre ne serait pas d’accord, on finirait par revenir sur des sujets plus légers après avoir débattue de nos idées. A cause de cette attente, j’ai baissé la garde et je me suis retrouvée souvent démunie face à lui. Sauf qu’aujourd’hui, toutes mes craintes et mes appréhensions, elles me poussent à revenir en arrière. A cause de cette confrontation qui a brisé sans le vouloir cette parfaite cohésion. Quand Costa me demande ce que je redoute, je ne peux pas m’empêcher de me mordre la lèvre, appréhendant de donner mes raisons à voix haute. C’est toujours plus facile de garder à l’intérieur. J’ai déjà essayé de me confier sur ce sujet là avec Aera, mais j’ai enjolivé certaines vérités afin de ne pas devoir me mettre à nue complètement, sauf que je ne peux plus me défiler. Je dois pouvoir dire ce que je ressens sans me torturer le cerveau sans arrêt. « Je ne veux pas donner de l’importance à quelqu’un qui finira par disparaître de ma vie. » Je parle pour Santo, mais c’est une généralité que je fais en matière de mec. Je n’ai jamais permis à un homme de me connaître comme le blond a pu le faire, j’ai toujours fini par fuir ou ghoster les hommes qui finissaient par s’intéresser à moi. J’ai toujours fait croire que je n’avais rien à offrir, alors que la vérité, c’est que j’ai énormément d’amour à revendre. Trop. Mais j’étouffe tout ça derrière beaucoup de crainte et de méfiance. Je sais pertinemment d’où ça me vient. « Mon père est fou amoureux de ma mère, alors qu’elle est décédée il y a bientôt vingt ans maintenant. Il a fréquenté des femmes, mais jamais aucune n’a su lui réparer la douleur qu’il a dans la poitrine. Il n’a jamais voulu déménager ou même changer la déco de chez nous, parce que chaque pièce lui rappelle des souvenirs avec elle. Je ne veux pas être comme ça, Costa. Je ne veux pas être obligée de vivre à travers des souvenirs. » C’est bien pour ça que mon père nous a toujours élevé dans l’optique de vivre sans aucun regret, de prendre chaque coup du destin comme une leçon. Je sais que la mort de mon frère finira par ne plus me hanter chaque jour même si je continuerai de penser à lui à chaque instant. Par contre, m’attacher à un inconnu qui deviendra d’une importance capitale et qui finira par m'abandonner pour ne devenir qu'un douloureux souvenir, je ne peux tout simplement pas. Je n’ai pas ce courage-là. Je souris tristement quand Costa affirme que je suis trop jeune pour être si pessimiste. « C’est parce que la vie, elle est loin d’être simple et je peux pas me permettre d’être trop idéaliste. » Parce que je préfère être prête aux déceptions plutôt que de tomber de haut, j’ai toujours été plutôt terre à terre. Je sais que les choses ne pourront pas toujours être comme je le souhaite, mais je m’en suis accommodée depuis bien longtemps. Je parle de mon frère et lui donne les grandes lignes de qui il était, même si en vrai je pourrais très certainement lui parler de lui pendant des heures. Lui dire qu’il faisait des études pour devenir kinésithérapeute, à quel point il adorait faire le beau avec ses muscles, mais comment il flippait devant un caniche depuis qu’il s’est fait mordre quand il était plus jeune par le chien de la voisine, mais tout ça, je le garde pour moi. Parce que certaines choses n’ont pas besoin d’être exposé pour qu’on devine qu’il était une bonne personne qui essayait de faire le bien à son échelle. Le surnom de mon frère a l’air de faire réagir Costa qui doit sûrement retrouver un peu de sa propre histoire dans ce que je lui raconte. D’après lui, Sean il est un peu en chacune des personnes qu’il a aidé et cette pensée, elle me donne du baume au cœur. Je sais que beaucoup de monde l’apprécié, on n’avait jamais vu autant de monde à l’église que pour ses funérailles. Les vieilles tantines étaient assises à côté des dealers du quartier, tout ça pour lui rendre hommage, ensembles et unis, malgré leurs différences. Alors voir un peu de mon frère et le bien qu’il a fait dans chacune de ses personnes, ça me redonne le sourire. D’ailleurs, je ris de bon cœur quand Costa me dit qu’il serait fier de moi et ma grande gueule et de ma venue dans ce jeu. Je sais qu’il se serait battu avec autant de ferveur si c’était lui qui se serait retrouvé à ma place et moi à la sienne. « C’est simple, c’était Usain Bolt. » J’ai toujours été celle qui courait dans les rues, plus vite que les autres, pour toujours finir en pôle position. J’ai même eu mon petit moment de gloire lors de ma sélection aux jeux olympiques avant d’avoir droit à toutes les lamentations de tous les jeunes du quartier sur mon état causé par les flics, les entendant se plaindre à ma place. Et puis, la mort de mon frère a toujours été plus importante, balayant simplement d’un revers de main ce rêve brisé d’un seul coup. La discussion bifurque lentement sur Costa et le duo qu’il forme avec Aera. Là aussi, les choses sont loin d’être simple, même si les deux contrôlent beaucoup mieux ce qu’ils ressentent l’un envers l’autre, sûrement grâce à l’expérience qu’ils ont chacun. Pourtant, Costa il me confie quand même qu’il ne sent pas obligé de se protéger parce qu’elle le fait pour deux. Mon regard s’illumine face à cette révélation à laquelle je ne m’attendais pas. « Et pourquoi il aurait besoin de se protéger ? » Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres, alors que je m’attends encore une fois à ne pas pouvoir en savoir plus, toujours obligé de finir sur des discussions avec des non-dits tant que les secrets ne sont pas dévoilés. Je lui fais part de mon besoin maladif de voir des couples se former dans cette émission et il se demande si Aera est au courant de ça, sûrement pas fan de cette idée. En effet, j’ai déjà eu cette discussion avec la coréenne qui en a assez d’être vu comme celle qui ne peut plus se passer de l’italien, transit d’amour pour ses beaux yeux et sa gueule d’ange. Ou pas. « Elle n’y verra pas de mal, surtout que dans ma version à moi, c’est elle qui résiste et c’est toi qui lutte pour l’atteindre. » Je préfère cette version-là, plutôt que celle qui place Costa comme le mec à conquérir et Aera comme l’une de ses prétendantes. « J'étais sur le dossier Cami/Louis même si j’ai un peu lâché l’affaire, parce que j’ai peur d’apprendre qu’ils sont frères et sœurs ou un truc du style qui rendrait le truc grave creepy. » Fan de la première heure, il faut bien que je me rende compte aussi que les deux n’ont plus l’air de vouloir qu’il y ait un happy end entre eux. « Et je commençais aussi à shipper un duo de fille, mais là je vais devoir tenir ma langue. » J’ai même déjà l’impression d’en avoir trop dit, parce que j’ai pas envie de dire les choses personnelles que Izïa a pu me dire concernant le coup de cœur qu’elle a eu pour Rosa. « Et puis, Jill et Bob. » je ris, me sentant plus légère après toutes les confidences que j'ai pu lui faire.
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