sunday, funday.

Aujourd’hui c’est dimanche, et le dimanche je ne travaille pas. J’ai cette chance, malgré l’émission qui bat son plein, ma présence sur l’île bis et le rythme frénétique qui anime le staff. Il faut dire que mon job est moins urgent que d’autres. Je ne dis pas qu’il est moins important, après tout je suis quand même l’un des visages qui incarnent le programme aux yeux des téléspectateurs - et le plus joli des deux, si vous voulez mon avis. Seulement, les magnétos, les enregistrements et les photoshoots, tout ceci peut être planifié et tourné à l’avance. Même l’article que je dois contractuellement poster ce soir pour  envoyer les premiers sondages de la saison est déjà écrit, mis en page et même programmé pour être publié à l’heure voulue.
Seulement voilà, c’est bien beau d’avoir un jour off, mais je m’ennuie un peu. Voyez-vous, je suis quelqu’un qui ne tient pas en place, j’ai l’habitude de toujours être occupée. Et quand on se lève tôt, c’est difficile. Alors après une heure trente d’un jogging énergique, un quart d’heure d’étirement et de quelques postures de yoga que m’a appris Ophélia, une longue douche et un bon petit déjeuner, il est dix heures trente, et je n’ai plus rien à faire.
J’ère sans trop de but dans les couloirs de la vieille bâtisse avant que mes pas ne me mènent dans les studios de la BBC. Comme quoi, même en repos, mon corps crie ‘boulot’. Je fais l’effort de ne pas prendre les chemins que je connais et atterris dans une grande pièce sombre pleine d’ordinateurs. J’observe en silence avant de me poster près d’un monteur et de dire, mutine :  « Alors c’est là, l’antre des geeks…? » C’est plus une réflexion pour moi-même qu’une question, mais cela fait-il réellement une différence ?

+ TENUE

Sans se gêner, Vera observe l’écran par dessus l’épaule du jeune homme. Là, elle distingue Delores et se demande les motivations qui ont poussé le monteur à s’arrêter sur cette séquence en particulier. Serait-il en train d’assouvir des passions lubriques sous couvert de job planqué? Rien n’est moins sur. Pourtant, l’américaine décide de lui laisser le bénéfice du doute, pas question d’être désagréable alors qu’il peut la sortir de son ennui mortel. Et puis elle imagine qu’elle aura tout le temps de monter sur ses grands chevaux si elle se rend compte que son attitude n’est pas acceptable à ses yeux. « Je dirais plutôt la caverne d’Ali Baba, mais chacun son point de vue. » Potato, Potato, si vous demandez à la brune. C’est une pièce sombre, avec des ordinateurs et des gens dont le style vestimentaire peut parfois laisser à désirer. L’antre des geeks quoi. « Je peux t'aider? Tu t’es égaré ou...? » c’est vrai que Clark n’a clairement rien à faire là, et ça se voit.  « Je suis envoyée par la prod pour vous espionner et voir si vous faites bien votre job. » Elle dit ça avec un air taquin, plaisantant visiblement avec le monteur.  « Non, je plaisante. J’ai aussi peu de pouvoir que vous auprès de la prod. Sauf que si ils me font dire des conneries, pas moyen que ça passe inaperçu… » Après tout leur job à eux est bien planqué. Pas de gros risque. Vera, un scandale peut lui tomber sur le coin de la tête à chaque fois qu’elle ouvre la bouche. Pas cool.  « C’est quoi ton nom, monsieur bouclettes?»