sleep - le 20.07.2015 à 23h05

Ils ont bien de la chance que je ne joue pas à la diva sinon j'aurais refuser de dormir dans de telles conditions. C'est inconfortable, c'est douloureux et franchement, j'ai déjà connu bien mieux. Bon, comme j'en ai marre d'entendre mes camarades se plaindre de tout et de rien, je ne vais certainement pas en rajouter une couche et je prends sur moi. Rejoignant le coin couchage, j'aperçois Leroy qui en fait de même. Un large sourire s'étire à l'intention du candidat tandis que je me rapproche rapidement de lui. «Je ne veux pas dormir seule.» Que je lui dis, abandonnant rapidement l'idée de dormir toute seule dans mon coin. «Laisse-moi dormir avec toi » demandais-je alors, lui sortant une moue à laquelle il était impossible de dire non. Et pour être certaine qu'il ne refuserait pas ma proposition, j'en ajoutais encore «S'il te plaiiiiit Leroy»  Les cils battant, la bouche en coeur, il ne peut pas me refuser cette faveur. D'ailleurs, je ne le lui permettrait pas. «On est pas obligé d'entrer à deux dan un sac de couchage mais disons que l'on pourrait dormir collés.» J'aime bien sentir la présence d'une autre personne à mes côtés lorsque je dors, je trouve cela bien plus rassurant qu'un espace vide. Comme je m'entends bien avec le candidat, je pense qu'il est la personne idéale pour partager mes nuits, en tout bien tout honneur. Promis, je ne ferais aucun attouchement sur sa personne, je resterais sage.

avec leroy

Cette journée lui semblait être encore plus longue que la précédente et bien qu'il essayait de faire des efforts pour rester agréable comme à son habitude, il commençait à fatiguer et se mettait à grogner pour trois fois rien. C'était le genre d'attitude qui l'énervait pourtant, autant chez lui que chez les autres, mais il n'arrivait pas à voir le bon côté des choses, à positiver, il ne voyait pas comment. Elise aurait su. Il manquait d'espace, il manquait d'air ici. Il manquait de sommeil aussi. Il avait besoin de dormir, tellement qu'il avait manqué de se casser la figure sur la chaise qu'il occupé quelques minutes auparavant. Il était l'heure d'aller se coucher, oui, même s'il ne savait pas l'heure qu'il était au juste, il avait retiré sa montre tellement le temps passait lentement et que ça l'agaçait. Alors qu'il s'avançait prudemment entre les sacs des autres candidats pour rejoindre le sien, Léo s'était frayé un chemin jusqu'à lui et lui avait annoncé qu'elle ne voulait pas dormir toute seule. Il avait envie de lui rendre son sourire mais il n'y arrivait pas, il ne savait même pas quoi lui dire, il s'attendait bien à ce qu'elle lui demande qu'ils dorment ensemble. « Ok. » Qu'il avait simplement répondu. Ça ne le dérangeait pas. Ils dormaient techniquement déjà tous plus ou moins ensemble, pas trop proches les uns des autres mais ça revenait au même. En plus il aimait bien la brune, même s'il n'en avait pas l'air à l'instant. Elle lui dit qu'ils n'étaient pas obligés de dormir tous les deux dans un seul sac, ils pouvaient juste se coller. « C'est comme tu veux. » Il haussait les épaules, il s'en fichait un peu. Enfin c'est vrai qu'à deux dans un truc conçu pour une personne à la base ils seraient serrés et ils auraient surement plus chaud, donc si elle pouvait faire preuve de bon sens sur ce coup, ce serait bien, mais puisqu'il lui a laissé le choix il fera comme elle voudra.

C'est pas tout ça mais il n'a pas l'air très enthousiaste le Leroy. J'suis pas tellement fan de ce genre de comportement, il est où mon copain de beuverie ? Il est où le mec qui m'a fait des cocktails de malade ? Me rapprochant du candidat, je viens déposer un baiser sur sa joue, comme si cela pouvait le réconforter ne serait-ce qu'un peu. J'suis pas vraiment habituée à cela, je ne sais jamais quoi faire lorsque les gens ne vont pas très bien, qu'ils broient du noir ou qu'ils n'ont simplement pas le moral. Je suis et je me sens complètement impuissante. «Qu'est-ce qui ne va pas ? » Bon,j'ai un peu une idée sur la question mais autant en avoir le coeur net. Peut-être qu'il a juste besoin d'être un peu diverti aussi, peut-être qu'il faut que je lui change les idées. « Tu veux un massage, pour te détendre un peu ? » Je ne suis pas masseuse professionnelle mais l'on m'a déjà dit que j'ai des doigts de fée et que je sais m'y prendre e matière de massage. «Et oui, chacun dans son sac. Ce sera plus facile.» J'attends son accord avant de me rapprocher de lui, je ne veux pas entamer de massage tant qu'il ne m'a pas dit qu'il en a envie. « Parle-moi de ton histoire d'amour. » Et je le lui demande parce que je sais qu'il a un enfant et que je sais que la plupart des enfants sont conçus dans un acte d'amour. Mes enfants n'ont malheureusement pas la chance d'en dire autant, je n'ai jamais su m'attacher. Je n'ai jamais su aimer, à part eux. Alors le mystère de l'amour, ça m'intéresse toujours un peu

Il ne parlait pas beaucoup ce soir, il n'en avait pas envie, puis il était fatigué et toujours aussi désespéré par la situation et de n'avoir rien fait de la journée, il ne voulait pas non plus réveiller les quelques rares candidats qui arrivaient à dormir. A priori cela ne le dérangeait pas que Léo dorme avec ou près de lui, il s'en fichait tant qu'elle ne bougeait pas trop et ne parlait pas pendant son sommeil. Il ne supporterait pas qu'elle l'empêche de fermer l'oeil de la nuit, ce n'était pas sa fille chérie, il ne lui pardonnerait pas comme à une gamine de trois ans, même qu'il lui ferait sans doute la tête pendant au moins journée pour lui faire comprendre qu'il n'a pas aimé, mais il ne resterait pas longtemps fâché, que ce soit elle ou un autre qui le perturbe pendant la nuit, ça reviendrait au même, et il finirait pas s'éloigner du groupe pour aller s'endormir assis sur une chaise, dans une position bien confortable pour tout son corps. Elle lui demandait ce qui n'allait pas, il devait être dans ses pensées. « Rien. Tout va très bien, c'est le paradis sur Terre ici, tu trouves pas ? » Oui, bon il valait mieux qu'il évite de parler parce qu'il n'était pas d'excellente humeur non plus, surtout en fin de journée comme ça. « Désolé. » Il s'était repris sobrement après un instant. Elle n'y était pour rien s'ils étaient là et s'il était grognon, elle était même adorable de lui proposer un massage. « Pourquoi pas. » Il n'était pas contre l'idée, si ça pouvait le détendre comme elle venait de lui dire, enfin encore fallait-il qu'elle soit douée et ça, il n'en savait rien pour l'instant. Elle avait tranché en ce qui concernait les sacs de couchage, chacun le sien c'était le mieux, Leroy le pensait aussi et avait hoché la tête. Puis elle lui avait demandé de lui parler de son histoire d'amour, ce qui l'avait assez surpris, il ne dit rien pendant un moment. « Vaut mieux pas. » Qu'il dit en plaisantant à moitié. Non parce qu'il va pas savoir s'arrêter, parce que la fin est triste et il préfère le début et le milieu, c'est nian-nian mais au moins là il était heureux.

Certains candidats semblent avoir bien plus de difficulté que moi à endurer la situation. Oui, on s'ennuie. Oui, on est les uns sur les autres. Oui, on a aucune vie privée et oui, on pue puisque nous n'avons pas accès aux douches. C'est pas une raison pour faire la tronche, pour râler et le faire payer à tout le monde. J'apprécie Leroy mais j'ai l'impression que l'état d'esprit dans lequel il se trouve n'est absolument pas un état d'esprit positif. J'veux bien essayer de faire des efforts et je lui propose même un massage mais si il n'y met pas un peu plus du sien, je me sentirais obligée de tourner les talons. Sinon son humeur pourrait déteindre sur moi et ça, j'en ai vraiment pas envie. J'ai pas envie d'être ronchon, j'ai pas envie de pester sur tout et n'importe quoi. Ne relevant pas sa remarque précédente, je préfère passer à autre chose et voir si il pourrait se montrer plus coopératif par la suite. «Allonge-toi sur ton sac de couchage alors.» Ce sera beaucoup mieux et beaucoup plus pratique que de rester debout ou assis. Dès qu'il fût installé, je m'installais à califourchon sur ses fesses. Passant mes mains sur son t-shirt, je remontais jusqu'à ses épaules que je commençais doucement à malaxer. J'y vais doucement, je ne m'y prends pas comme une brute mais je veille tout de même à ce qu'il le sente. «tu veux pas te débarrasser de ton t-shirt ? Ce sera plus simple. » Et je le fais sans arrière-pensée pour une fois. Par contre, il ne coopère pas beaucoup plus sur son histoire d'amour. Dommage, j'aurais beaucoup aimé en apprendre plus sur lui et cela me semblait être un bon point de départ. Comme il n'est pas décidé à se livrer, je vais parler pour lui. Je vais lui raconter des choses. «Je n'ai jamais connu d'histoire d'amour. Trente-et-un ans de vie et je n'ai jamais su m'attacher à quelqu'un suffisamment fort que pour vivre ça.» Hormis mes enfants, bien entendu. Ils sont mon histoire d'amour, mes trésors, ma plus grande fierté. «D'ailleurs j'ai jamais vécu avec un homme de façon sérieuse, c'est flippant tu trouves ?»

Il sait qu'il ne devrait pas être sarcastique comme ça, surtout envers quelqu'un qu'il apprécie, déjà parce qu'elle ne lui a rien fait et puis parce que cela pourrait bien se retourner contre lui à l'avenir, si seulement l'aventure en a un. Il a vite fait de s'excuser mais elle ne dit rien et il ne croit pas que ce soit bon signe. Enfin elle semble toujours encline à lui le masser, à moins que ce ne soit que dans le but de se venger de la photo qu'il a posté d'elle après leur soirée de la semaine dernière et de sa mauvais caractère du moment. Mais il aimait se dire que ses intentions étaient bonnes, oui. Elle lui avait dit de s'allonger, il s'était exécuté et elle était venue s'asseoir sur lui. Elle avait commencé à le masser avant de lui demander s'il pouvait retirer son t-shirt, en effet ce serait plus simple. Il l'avait donc fait avant de se réinstaller. Elle avait bien essayé de le lancer sur le sujet de son "histoire d'amour" mais il n'avait pas très envie d'aborder le sujet alors c'était elle qui s'était mise à parler de sa vie amoureuse. Elle n'avait jamais vécu d'histoire d'amour à trente et un ans, elle n'avait jamais su s'attacher suffisant. « C'est un peu triste. Je suis désolé pour toi. » Elle s'en fichait peut-être, c'était comme ça et elle s'en était accommodée mais lui savait qu'il ne pourrait jamais vivre sans l'amour des gens, de ses proches, de sa famille, d'une femme. Il en avait besoin, c'était vital et parfois il se sentait à moitié mort sans Elise mais il n'avait pas vraiment d'autres choix que de continuer à vivre sans elle, au moins pour Ashley si ce n'était pas pour lui. Léo avait ajouté qu'elle n'avait jamais été avec un homme de façon sérieuse et lui avait demandé son avis, s'il trouvait ça flippant. « Non, non je pense qu'on avance chacun à notre rythme dans la vie, avec qui on veut et de la façon dont on a envie. » Chacun sa vie, chacun ses choix. Certains avaient l'aptitude de tomber amoureux et de se mettre en couple toutes les semaines, ça pouvait prendre plus de temps chez d'autres personnes, comme ne jamais arriver, il ne fallait pas qu'elle s'inquiète pour ça à moins qu'elle veuille se trouver quelqu'un, là il comprendrait qu'elle se pose des questions. « Tu sais j'ai encore quelques potes de notre âge qui sont encore du genre à aller voir à droite à gauche sans jamais se poser. » Si ça pouvait la rassurer. Certes, elle avait des enfants contrairement à la plupart des amis de Leroy, la situation était donc légèrement différente mais il n'était jamais trop tard pour quoi que ce soit.

(pardon c'est nul   )