gratitude.

190720151715 – R@P4@3773
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Je ne sais pas trop quoi lui dire. Je ne sais pas trop comment la remercier. Elle ne me voit pas, mais cela ne change rien au fait que ça doit faire cinq bonnes minutes que je la vois, en train de s'exciter contre ce distributeur. Je crois qu'il a avalé son argent. Il me l'a fait, à moi aussi, ce matin. C'est un peu la merde, un distributeur comme ça, je trouve, personnellement. Mais bon. Cela m'arrange un peu, là, maintenant. Je m'avance donc vers elle, souriant faiblement. Je n'ai pas oublié ma crise de panique de la veille et je n'en suis pas fier, croyez-moi. Mais bon... Ce qui est fait est fait et nous ne pouvons qu'aller de l'avant, à présent. Alors, je ne pipe pas un mot de plus à ce sujet. Je me contente d'avancer, vers elle. Lorsque je suis juste derrière son dos, je sors quelques pièces de ma poche et les entre dans la machine. Puis, je lui demande, calmement:

– C'est quoi que t'essaies d'acheter?

Je prends un peu mes distances parce que je ne veux pas qu'elle me remette au sol comme au premier jour. Je pense que ça, on va éviter, quand même. Surtout vu qu'ici, il y a tous les autres candidats... Et qu'une rumeur peut rapidement circuler, même lorsqu'elle est infondée.

Je ne suis pas douée avec ce genre de machine. Pourtant il n'y a rien de plus me diriez-vous... Mais moi je n'aime pas les choses simples. Ou est-ce peut-être le contraire? Ce sont les objets électroniques les plus simples du monde qui ont décidé de me déclarer la guerre! Puis franchement utiliser de l'argent pour se prendre à manger... On peut m'expliquer la logique? J'entends par la que notre but n'est pas de bousiller tout notre argent pour des simples snack. Faire une télé-réalité à un niveau un peu plus élevé à la base, enfin je crois! Peut-être que je me suis trompé sur toute la ligne... ça y-est je m'impatiente de nouveau. Je m'apprête à taper sur la vitre lorsqu'un cliquetis se fait entendre. Mon regard aperçoit une main provenant de derrière moi. Je fais volte-face, met un visage à cette voix. "Tu ne devrais pas m'acheter à manger!" dis-je du tac au tac. Je réalise de suite mon erreur. Il faut que j'arrête d'agresser les gens. "J'entends par là que tu n'es pas redevable envers moi! Ne te sens pas obligé de le faire!" dis-je en pointant du doigt la machine. "Si j'ai fais ça c'est parce que je t'apprécie et que je n'ai pas aimé te voir dans cet état!" Je suis diaboliquement honnête. Certainement dû à ma faim grandissante! "D'ailleurs ça va mieux?" Je retrouve alors mon ton inquiet.

Elle me déclare que je ne devrais pas lui acheter à manger, mais cela m'importe peu. Cela ne m'a pas arrêté lorsque Frida m'a dit de ne pas lui payer son repas, lorsque nous sommes allés au restaurant ensemble, pour la première fois... Et cela ne m'arrêtera certainement pas aujourd'hui. Elle essaie de se rattraper en me disant que je ne lui suis pas redevable, mais cela ne fait rien. J'avais des pièces en plus et envie d'aider. Alors... Pourquoi pas? Me reparlant alors de ce qu'il s'était passé, plus tôt, lors de notre entrée dans le salon, je commence à remuer de la tête, comme pour lui indiquer que je n'ai pas forcément envie de reparler de ce qu'il s'est passé. Sur ce coup là, autant dire que je ne suis pas fier de moi... Mais en même temps, cela serait impoli de ne pas répondre à son inquiétude qui, bien évidemment, me semble entièrement sincère. Alors, je lui fais un sourire qui se veut reconnaissant.

–Oui ,merci. Désolé, j'étais pas vraiment bien... Mais c'est passé maintenant. Je souris à nouveau, comme pour lui indiquer que pour moi, j'aimerais bien que la conversation s'arrête à ça. Ce n'est pas contre elle, mais je n'aime pas forcément étaler mes faiblesses et mes limitations en publiques. Une canette tombe alors de la machine et je la ramasse dans l'ouverture prévue à cet effet. Mes sourcils se froncent.

– De l'eau? Je ne sais pas pourquoi je suis étonné. C'est tellement important, l'eau. Moi aussi, je crois que je devrais en acheter.