the feast of the gods (20/07, 13h00)

Lui qui pensait se tenir à l'écart du réseau social est aujourd'hui à l’affût de la moindre réponse. Mais pas sur sa page à lui, oh non, de toute façon il ne poste que le strict nécessaire. Depuis qu'ils sont tous coincés dans cette salle d'attente, le réseau social n'a jamais été aussi actif, et pourtant il l'était déjà pas mal lorsqu'ils avaient encore le loisir de se déplacer dans le domaine de William. Les conversations sont désormais bien plus étranges, plus osées. Et si l'américain ne poste rien pour alimenter le sujet du jour, il n'en manque pas une miette. Et c'est là qu'il remercie la production de leur fournir une tablette chacun - et surtout de pouvoir la conserver ici. Du coup, il ne remarque presque pas qu'il est déjà l'heure de déjeuner. Presque, puisque sa montre est comme greffée à son poignet depuis son départ du château. Sans elle, il perdrait la notion du temps, et il finirait probablement fou. D'ailleurs, c'est ce qui semble déjà arriver à certains candidats qui se lâchent comme jamais. Il ne manquerait plus qu'il perde ses bonnes manières et devienne comme eux. Il n'en sera peut-être pas loin après une semaine entière ici. En attendant, Ezio s'est fixé comme objectif d'aller manger à treize heures, et pas une minute de plus. Avec des règles, il peut s'en sortir. Lorsque sa montre affiche douze heures cinquante-neuf, il se lève d'un bond et quitte son espace de camping pour le distributeur. Comme il devait s'y attendre vue l'heure, il n'est pas le seul sur place; son ancienne colocataire se tient devant la machine. « Alors, qu'est-ce que tu nous fais de bon aujourd'hui ? » il s'amuse en s'appuyant contre le mur, les bras croisés, son regard clair posé sur le visage de Raphaëlle. Parce qu'il y a tellement de choix dans ce distributeur, ils devraient mettre en place un menu du jour chaque matin.

"Par contre j'ai une remarque à faire. Une véritable, une construite!" dis-je en relevant la tête vers le plafond. Quitte à passer pour une folle, autant le faire bien! "Que Quincy-Clifford ne soit pas très content de nos comportements, je peux comprendre, tout à son honneur! Qu'il décide de nous enfermer comme des rats de laboratoire passe encore! Il se venge, ça amène en plus des réactions nouvelles au jeu! Ok! Ok. Mais qu'on est pour seule nourriture des sachets de chips, des sandwichs et autres sodas... l'équilibre alimentaire ça passe au dessus? La santé, etc? Non ça ne dis rien! Vous voulez nous engraisser? C'est soit ça soit vous voulez nous..." plus de mot n'arrive à passer il faut que je tape. J'accentue alors mon argumentaire en tapant sur la vitre. D'une main plate, rien de bien grave, mais tout de même. Rien que d'entendre le choc me fait du bien! Pourquoi cette soudaine impulsivité? Parce que je suis de nature à tout garder et que ce nouvel environnement n'était pas prévu dans mon plan! Je n'ose même pas penser à lui de peur d'imaginer ses dires. Je me focalise alors de nouveau à la marchandise. Pile au moment où Ezio fait son arrivée. Mon corps se détends alors. Ses paroles me font sourire. Je croise son regard, le mien se fait plus tendre. Je jette par la suite de nouveau un oeil sur les différents produits. Une idée me vient en tête. "Tu vas voir! c'est une tuerie!" Je ne crois pas en ce que je dis ne l'ayant jamais goûté! Recette d'une ancienne collègue! J'appuie alors sur plusieurs touches, laissant tomber deux sachets de chips, deux sandwichs poulets et du coca. A leur sortie, j'ouvre les paquets, rassemble les chips avec les chips, puis utilise ce sachet devenu vide pour y mettre le poulet. J'ouvre la canette de coca. En verse quelques gouttes à l'intérieur et secoue. Je ferme les yeux, quelques secondes puis les ouvrent et lui tend le sachet. "Essaye c'est marrant!" Pendant ce temps je prépare la salade aux chips avec les restes des sandwichs. La préparation terminée je dis: "Du poulet au coca-cola accompagné de sa salade de chips pour vous servir monsieur!" Je réalise une révérence, digne de ce nom. Avec Ezio tout paraît facile. Sa bienveillance rassure!

Tout le monde n'arrête pas de répéter qu'une fois sortis d'ici, ils prendront une longue douche avant d'aller dormir un jour entier. Ezio, lui, n'a pas de problème de sommeil. La semaine est loin d'être terminée mais il sait déjà qu'il n'aura pas besoin de beaucoup récupérer. A moins qu'on lui enlève son sac de couchage, mais là il faudrait vraiment être extrêmement sadique. Non, lui, après sa longue douche, il mangera un véritable repas. Parce que le distributeur c'est bien gentil deux minutes, mais ils ne sont clairement pas nourris comme il le faudrait. Et comme en plus il ne peut pas manger tout ce que ce pauvre distributeur lui propose, il ne le vit définitivement pas bien. Vivement samedi. En attendant, il faut bien se nourrir, et positif comme il est il arrive toujours à plaisanter sur un sujet a priori fâcheux. Raphaëlle semble étudier très attentivement les sandwichs et autres chips derrière la vitre, alors presque naturellement il lui demande ce qu'elle compte leur faire à manger. « Une tuerie, carrément. » il répète dans un léger rire tout en suivant du regard la jeune femme. Elle semble avoir une idée bien précise derrière la tête, et il a hâte de savoir ce que c'est étant donné le pauvre choix de produits à leur disposition. En voyant ce qu'elle s'apprête à faire, Ezio entrouvre la bouche pour dire quelque chose, mais la referme aussitôt et se tait. Il ne souhaite pas l'interrompre, alors il préfère attendre qu'elle ait terminé. Il attrape le sachet qu'elle lui tend sans réellement comprendre de quoi il s'agit vue l'étrange mélange qu'elle vient de réaliser. Et elle finit par cracher le morceau; du poulet au coca-cola et de la salade de chips. « Raphaëlle, ça a l'air très bon, mais » il lâche enfin, un peu hésitant. Il baisse les yeux en direction du sachet qu'il a en main avant de poser à nouveau son regard sur la candidate. « Je suis végétarien. » il annonce très sérieux. Heureusement qu'elle n'a pas passé une heure à lui préparer un repas qu'il ne pourrait pas manger, là il s'en voudrait. En attendant, un fin sourire naît sur ses lèvres. « Je suis désolé. » il ajoute en passant la main dans ses cheveux bruns. Pas désolé d'être végétarien, mais désolé de ne pas le lui avoir dit plus tôt. En fait, il ne savait même pas qu'elle l'ignorait. C'est l'habitude. « Qu'est-ce que tu as mis dans la salade de chips ? » il demande quand même, car peut-être qu'il pourra quand même manger quelque chose s'il n'y a pas de poulet.