l'histoire de la vie. (23/07 - 18h34)

ft. ezio

Naaaaants ingonyamaaaaaa bagithi Baba… Sithi uhm ingonyama. Naaaaants ingonyamaaaaaa bagithi Baba… Sithi uhm ingonyama… » Le dos plaqué contre le sol, je tiens mon sandwich exécrable dans les airs, comme s’il était un nouveau née de la savane africaine. Ouais, je prends mon sandwich pour le roi lion, tout simplement. Vous savez le meilleur, je suis simplement vêtue de mes sous-vêtements. Parce que j’en peux plus d’avoir ma robe sur le dos. En fait je ne tolère plus grand chose. Cette situation, c’est n’importe quoi. Je crois que nous sommes tous entrain de devenir fous. J’ai pas signé pour ça moi. J’ai signé pour un château, fuck. Pas une salle d’attente. Au moins, pour l’instant, personne n’a eu l’idée de s’entre-tuer. Ce qui risque pourtant d’arriver d’ici quelques jours. Moi pour l’instant je tiens le coup. Même si l’hyperactive en moi trouve le temps long. J’ai l’impression de voir des secondes précieuses de ma vie qui s’écroulent devant moi et que je vais perdre pour toujours. Genre, je ne pourrai jamais, jamais les reprendre. Ça me donnerait presque envie de pleurer. Ok, peut-être pas. « C’est l’histoiiiiiiiire de la viiiiiiiie. Le cycle éterneeeeeeeeeeel » Et là, je joue au jeu de : Cela va prendre combien de temps avant que quelqu’un me dise de me fermer la gueule. Finalement, je cherche peut-être à ce qu’il y ait un meurtre. Genre, le miens. « D’un enfaaaaant déniiiiiiiiii. Rend immorteeeeeeeeeel… » Oh tiens, Ezio. Je le fixe, alors qu’il se dresse au dessus de moi. Il est tellement grand qu’on dirait qu’il est à des kilomètres. Je prends enfin une bouchée de mon sandwich, ayant terminé mon petit numéro digne de broadway, restant tout de même à ma place, c’est-à-dire bien couché au sol. Je ne peux pas aller plus loin. « Chalut. » la bouche pleine, je lui offre même un sourire. Désolé mon beau, je crois que j’ai perdu mes bonnes manières.

Mon idée première était de me divertir. Puis peut-être un peu de faire chier. Et finalement, d’attirer l’attention. Parce que je voulais toujours attirer l’attention malgré moi. Mais hey, ça a fonctionné. En plus, j’ai maintenant le plus beau devant moi. Au dessus de moi plutôt. Mais pas dans une position compromettante. Non, c’est pour plus tard ça. I wish. Le fixant, je cligne des yeux à plusieurs reprises comme pour être certaine qu’il était bien présent. J’sais pas moi, peut-être que ce sandwich est complètement passé date et qu’il me donne des hallucinations. Non, non, Ezio est bien réel. « Désolé, le concert est terminé. À la demande générale, demain, ce sera La Petite Sirène. » toujours le sourire collé aux lèvres, je prends une nouvelle croqué de mon sandwich, étant immunisée aux effets néfastes que celui-ci aura peut-être sur moi. J’aime vivre dangereusement. Et librement aussi, comme le démontre mon accoutrement, qui ne passe pas inaperçu auprès du grand candidat. Perdre mes vêtements. Oui, on peut toujours dire ça comme ça. « Écoutes. » je laisse tomber mon sandwich à mes côtés, ce dernier ayant maintenant perdu tout intérêt pour moi. De toute façon, je crois que si j’en mange une bouchée de plus, je vais vomir. « Je vais te faire une confidence. Je crois que l’enfermement me rend exhibitionniste. » S’il croit ça, je crois que je deviens comédienne. Parce que finalement, je me donne tellement de crédibilité que les gens semblent finir par me croire. Alors qu’on est tous d’accord pour dire que je dis n’importe quoi. « J’ai envie de tout enlever, mais je ne veux pas gêner Jan. » Parce qu’il serait embarrassé et que ce n’est pas mon but d’importuner Jan. Les autres, je m’en fous, mais lui, jamais. « Et puis, bien franchement, il fait chaud dans cette fucking pièce et j’ai l’impression que mes vêtements pus. » Voilà en fait la vraie raison qui m’a poussé à retirer mes vêtements. Tout ce blabla pour en arriver là. « Je t’encourage donc à faire de même et te mettre à poils. Les candidats vont me remercier. » Parce que qui ne voudrait pas voir Ezio à poils, après tout.

Je me donne en spectacle. Une vraie attention whore. On me l’a souvent dit celle-là. Et tout au fond de moi, je sais qu’il s’agit de la vérité. Je veux de l’attention, sans réellement vouloir donner l’impression que je veux de l’attention. Vous me suivez? Ouais, moi aussi ça me rend confuse. J’ai longuement travaillé ce point de ma personnalité avec les années, et même si certains traits de caractères différents de la fille que j’étais à seize ans, je reste cette jeune femme en recherche d’attention et d’acceptation. Et pour ce faire, je fais des conneries. Comme chanter du Disney en bobette. C’est classe. Et c’est Ezio qui a droit à toute cette classe. Le petit chanceux. Donc oui, le spectacle est malheureusement terminé pour aujourd’hui. « Même heure demain. Je vais essayer de me fabriquer une queue de sirène d’ici là. Question de réalisme, tu vois. » Parce que aujourd’hui j’étais aussi peu vêtu qu’un singe, demain, j’aurai une queue de princesse. Ça va avec le concept. Ah non, en fait, mon explication concernant mon dénudement est plutôt en lien avec mon côté exhibitionniste. J’espère que le grand brun ne me prend pas au sérieux. Parce que j’ai parfois la drôle d’impression que les gens ne saisissent pas instantanément mon humour et qu’ils se mettent à me prendre pour une folle. Mais comme toujours, au lieu de m’assurer de la compréhension de mon prochain, je préfère en ajouter une couche et voir la réaction qu’il aura. Être nue gênerait Jan, je crois. Je ne veux pas gêner Jan, donc je me garde de retirer le peu de vêtements qu’il me reste sur le dos. « Naaaaan, ne fais pas ça pour moi. Et puis, c’est plus aussi intéressant si tu n’es plus dans la pièce. » Je croque à nouveau dans mon sandwich, lui laissant une deuxième chance. Non. Il goûte toujours aussi dégueulasse. Regardant toujours Ezio qui se retrouve au dessus de moi, je grimace en l’entendant me proposer de laver mes vêtements. « En fait Ezio, t’es juste trop gentil. Ça n’existe pas vraiment, des garçons comme toi, pas vrai? Ce n’est qu’une illusion? » Pas que je veux qu’il lave mes vêtements. Mais c’est vrai qu’il est trop gentil non? Ou c’est la norme et je ne me tiens et fréquente que des ratés. Techniquement, je sais que j’ai un faible pour les ratés. Mais Ezio lui, il est beau, et gentleman. MY GOD, qu’est-ce que j’attends pour ne pas l’épouser. Lui par contre, n’a peut-être pas la même idée en tête. En plus, malheureusement pour tout le monde, il refuse de se mettre à poils. Je lui offre une moue pour toute réponse. C’est bien triste. Mes yeux sont tristes. « Non, pas d’autres requêtes pour l’instant… Qui sait, peut-être que tu changeras d’idées. » J’ai toujours espoir. Je me relève pour venir m’asseoir en tailleur à ses côtés, pouvant à mon tour planter mon regard dans le sien, toujours pas gênée d’être une presque tout nue. Il veut que je lui parle de moi. Ok… Je répète. Il est TROP. GENTIL. Je suis amoureuse. Blague. « Hm… Ouais, je peux te parler de moi. » Je ne sais pas ce qu’il a envie d’entendre, mais je peux certainement faire ça. « Je suis québécoise, si tu ne l’avais pas reconnue par mon accent. Fille unique, montréalaise, je suis amoureuse de ma ville. J’ai étudié en publicité et je travaille comme rédactrice-conceptrice dans une des plus grosse boîte de pub. Sid Lee. » Ça ne lui dit absolument rien. Et en fait, ce genre d’infos, il doit déjà les connaître. Je soupire, parce que j’ai souvent tendance à me définir selon mon travail. « Enfin… Je suis normale quoi, quand on regarde de plus près, j’ai tout de la jeune mi-vingtaine moderne qui se cherche un peu… » Je hausse les épaules, ne sachant pas trop quoi ajouter de plus. « Toi, le tombeur parfait? » Je le taquine, il l’aura comprit j’espère.