you can't always get what you want (21.07, 14h53)

+ ali

Il est vraiment de très mauvaise humeur depuis le prime, qui n'en était même pas vraiment un mais soit. Il n'arrêtait pas de tourner en rond et surtout de se tourner les pouces parce qu'il n'y avait rien à faire dans ce trou à rats mort. Il n'avait aucun envie de faire le con avec les autres, il n'arrivait pas à s'amuser de la situation, même qu'ils avaient tendance à l'agacer encore d'avantages et le petit nombre de pièces qu'ils avaient à leur disposition ne permettait pas à Leroy de se retrouver seul un instant. Il y avait toujours déjà quelqu'un partout où il allait mais le coin du distributeur semblait être le plus calme pour l'instant alors il était allé s'y réfugier. Il n'avait pas vraiment faim mais manger lui paraissait être un moyen de s'occuper les mains et la bouche pendant au moins un temps. S'il savourait sa barre de chocolat peut-être que ce serait long, peut-être que ça durerait une heure ou deux. Oui bon, il avait le droit de rêver, c'est pas parce qu'ils étaient enfermés ici qu'il ne pouvait pas s'évader un peu par la pensée. Il était con aussi, parce qu'il n'avait pas pris de bouquins dans sa valise, et finalement il aurait dû, il venait d'y penser. Il s'était assis à côté de la machine et avait calé sa tête contre. En face de lui il y avait Ali, l'artiste, peintre, quelque chose comme ça. « Salut. » Il ne savait pas si elle avait envie de parler, ni même si lui en avait envie. Elle était peut-être occupée, peut-être pas. Enfin peu importe, se saluer ne les engageaient à rien.

C’est n’importe quoi tout ça. Ça l’agace, mais en même temps elle se dit que ça lui fait une nouvelle expérience. Même si bon, elle se passerait bien d’une expérience du genre. Mais Ali s’est inscrite ici pour faire de nouvelles choses après tout. Et elle est servie, pour le coup. Pourtant, être enfermé dans cette salle d’attente rend beaucoup de candidats grognon, alors ce n’est pas forcément très agréable. Ali, elle, reste souriante même si certaines choses l’énervent. Elle n’a pas le choix de toute manière, autant accepter l’inévitable. La jolie brune se rend vers le distributeur pour prendre quelque chose à manger quand elle tombe sur Leroy. Elle lui sourit un instant avant de lui répondre. « Salut » Elle regarde un instant ce que le distributeur propose avant de reporter son attention sur Leroy. « T’as pas l’air très content, dis-donc. Ça va ? » Bon, elle espère qu’il n’allait pas s’énerver sur elle, tout de même. Ça devait faire mal de se faire frapper par un mec comme lui, vous avez ses bras ?

Cette barre chocolaté était banale, d'une pâleur gustative sans nom et s'il ne venait pas de gaspiller une des pièces qu'on lui avait laissé pour la semaine il l'aurait bien mise à la poubelle. Il pouvait bien la proposer à quelqu'un d'autre, mais pas sûr qu'on en veuille vu qu'il l'avait déjà croquée de moitié et puis la moitié d'entre eux devaient déjà savoir quel goût minable elle avait et n'en voudraient pas plus que lui. Il tentait de se convaincre que ça ne durerait qu'une semaine, que ce n'était pas long, c'était même très court dans une vie, enfin tout dépend de laquelle parce que le type qui est sur le point de mourir ne penserait sans doute pas comme lui, ni un papillon, ni un chat; mais déjà est-ce que ça pensait vraiment, un chat ? A vrai dire il n'en savait rien parce qu'il ne pouvait pas s'en approcher sans faire une réaction. Heureusement qu'il n'était pas allergique au chocolat, ce que sa vie aurait été triste sans. Remarque, c'était aussi triste de connaître le goût du bon chocolat et de se retrouver avec ça dans la bouche. Ali, à qui il avait adressé un mot, lui avait répondu, et n'avait pas pu passer à côté de son air rayonnant de joie de vivre. « Non, ce truc est sans saveur, ça me gonfle. » Et pourtant il continuer d'en mettre dans sa bouche, de le mâcher et de l'avaler. « T'en veux ? Peut-être qu'avec ton âme créative tu pourrais essayer de lui inventer un goût. » Et une autre forme pourquoi pas. Et peut-être qu'elle pourrait les faire sortir d'ici avec cette petite barre de chocolat enchantée, tiens. Oui, il croyait un peu aux miracles, comme il ne dormait ni ne rêvait plus la nuit il le faisait éveillé. Et puis Elise lui disait parfois que les peintres étaient magiques, c'était l'occasion pour Ali de le lui prouver, ou de déshonorer toute sa profession aux yeux du pompier.

C’est drôle, au fond. Même si ça ne lui plaît pas, cette endroit, ça reste assez… spécial. C’est une aventure comme une autre après tout, et c’était ce qu’Ali avait demandé en signant. Même si bon, elle s’attendait à mieux, certes. Quant à Leroy, lui, il n’avait pas l’air d’être content. Même pas du tout. Sa réponse la fait rire, et elle se doute que ce n’est pas qu’à cause de la barre chocolatée qu’il tire la tronche de cette manière. « Il t’en faut peu, dis-donc. » Elle commente dans un petit sourire en coin. Si un truc comme ça le gonflait, elle n’imaginait pour le reste. Il devait actuellement avoir des envies de suicides pour être enfermé ici, du coup. Puis à sa question et sa remarque elle arque un sourcil. Elle ne sait pas trop si elle est censée le prendre bien ou s’il se fout de sa gueule, mais elle essaie tout simplement de ne pas faire attention. De toute manière il n’avait pas l’air d’être au top de sa forme, le coco. Alors elle ne lui en tiendrait pas rigueur. «v Ça va aller, j’ai assez mangé de ces trucs dégueu, même mon imagination ne peut rien contre ça. » Elle lui fait remarquer en haussant les épaules. Tant pis.

Elle fait bien de se moquer de lui, non vraiment, parce qu'il est toujours un peu sensible au rire des autres, ça le fait au moins sourire. En plus c'est vrai qu'il lui en faut peu pour être énervé, mais c'est le fait d'être enfermé et cette situation comme s'ils avaient le cul entre deux chaises, ou une seule fesse sur une seule chaise, à deux doigts de se casser la gueule de le vide; dans leur cas, à deux doigts de se faire virer du jeu définitivement suivant la décision du maître. « Hm, je suis pas sûr que ce soit si peu que ça, je suis même prêt à parier que des gouvernements sont tombés à cause d'une barre de chocolat de mauvaise qualité au goût merdique. C'est le rapport de cause à effet. Imagine que cette barre ait été envoyé à un roi par le roi du pays voisin pour faire la paix, le premier la mange et tombe malade, le royaume est en colère contre l'autre pays, le roi meurt, c'est la guerre, un des deux royaumes est vaincu, et voilà. » C'est aussi con qu'une barre de chocolat, et le pire c'est qu'une telle chose a bien pu se produire mais personne n'en aurait jamais parlé dans les livres d'Histoire, non. Enfin, puis qu'il en avait marre de l'avoir dans la main, cette barre de chocolat, il en avait proposé à Ali, espérant qu'elle pourrait l'inspirer. Mais elle n'en voulait pas, elle en avait assez mangé, et son imagination ne pourrait pas aider sur ce coup là. « Dommage, tu sais pas ce que tu rates, si ça se trouve t'allais vivre une expérience magique. » Ou pas. « C'est comment d'être peintre ? » Il demandait comme ça, parce qu'il n'en savait pas grand chose à part ce que lui avait dit Elise et bon, puisque la jeune femme était là et qu'ils n'avaient tous les deux rien à faire, autant se renseigner.