(23/07, 14h05)

gatsby

Quand on s'ennuie, il n'y a que la nourriture qui peut faire passer un tant soit peu le temps. Le seul problème, c'est qu'il y a des retombés. Ali ne veut pas d'un petit bidon ni de grosses fesses. Elle aime son corps comme il est, et tous les hommes qu'elle a fréquenté aussi. Alors forcément, ça la freine un  peu, elle qui est bien tentée de se jeter sur toutes les friandises à dispositions. Oui, c'était vraiment une mauvaise idée de faire ça. Pourtant à la base, elle ne faisait pas plus attention que ça. Mais comme elle n'a rien à faire cette semaine, elle a vraiment l'impression de ne faire que manger. Alors ça l'inquiète un peu, mine de rien. Ali ne veut pas devenir moche. Alors qu'elle zieute sur une bar au chocolat, l'allemande remarque la présence de Gatsby le magnifique. « Tu veux manger ? C'est pas bien de manger. Tu voudrais pas que ce beau visage ait un double menton, quand même. »

J’attends sagement mon tour au distributeur. On fait un peu que ça ces temps-ci, on mange. En tout cas, c’est ce que je faisais Je n’arrêtais pas de me goinfrer, M&Ms par ci, dragibus par là. Je ne sors pas de l’espace couchage sans un paquet de bonbon, je n’entre pas dans l’espace couchage sans un paquet de bon, il en est de même pour la salle d’attente. C’était une salle d’attente bon Dieu, il n’y avait rien de bien divertissant à faire. Alors je mangeais, ne me juger pas pour ça. « Je ne m’inquiète pas trop… J’ai de la marge. » Et puis même si je grossis un peu pedant l’aventure, je musclerais tout ça et bam, je suis le nouveau Chris Pratt. Et on ne peut pas dire que lui, il n’est pas mortellement canon. « Tu ne devrais pas te priver, je sais que tu en meurs d’envie… » dis-je à Ali, approchant la barre de chocolat que je venais de prendre de son visage.

C’est tellement petit ici qu’elle tombe facilement sur d’autres candidats. En fait, c’est presque impossible d’être seul ici. Ça ne la dérange pas plus que ça, mais ça l’a change, il faut dire. Elle n’a pas l’habitude d’être entourée vingt-quatre heures sur vingt-quatre. M’enfin. Cette fois-ci, c’est sur Gatsby qu’elle tombe. Et comme beaucoup de candidats ici, il est en train de s’empiffrer. L’ennui donne faim. « Je ne serai pas aussi confiant à ta place. » je commence dans un sourire même si je n’en pense pas un mot. C’est vrai, il faut l’admettre, Gatsby a de la marge. Et puis lorsque le magnifique la nargue avec sa barre chocolatée, Ali se met à rire. Elle secoue la tête tout en lui disant « Arrête ça » et puis elle attrape ce qu’il a la main pour mordre dedans. C’est plus fort qu’elle, il faut croire. La force surnaturelle du chocolat, hm. « T’es mauvais »

Je lève mon t-shirt et regarde mon torse, après l’avoir entendu. « Je suis assez sûr de moi. » Je lui fais un clin d’œil et continue de manger ma barre chocolaté, fier comme un pou. Je n’arrêtais pas pour autant de l’embêter, de lui ma délicieuse sucrerie sous les nez, je n’arrêtais pas de la tenté. « Allez… Craque. » Je continuais avec plus d’insistance, la regardant dans les yeux avec insistance et j’agitais la barre de chocolat, jusqu’à ce qu’elle craque. Je lance mon bras en air, criant : « Victoire ! » Je riais légèrement à sa remarque, et je vis deux autres candidats passés et nous regarder comme si on était complètement malade, à s’exciter pour du chocolat. Mon sourire ne part pour autant, je n’allais pas m’arrêter de rire parce qu’on m’avait mal regardé aussi. « Tu ne devrais vraiment pas t’inquiéter, t’es sublime. Regarde toi deux seconde, qu’est-ce qui t’inquiète ? » Je parlais pour elle, pour moi et pour tous ceux qui derrière leurs écrans culpabilisent de manger un peu de chocolat. C’est bon, n’en abusez pas mais ne vous en privez pas non plus. « Tu es l’allemande non ? »