upside down, le 23/07 à 15:37.

MO & @RAPHAËLLE
jeudi 23 juillet - 15:37

Au début de la semaine Mo en était encore à essayer de trouver une occupation et à trouver que certains moments de la journée passaient plus vite que d'autre, mais maintenant qu'ils en étaient à leur cinquième jour dans cet endroit il avait dépassé ce stade et avait accepté le fait qu'ils allaient simplement s'ennuyer à mourir chaque minute qu'il leur resterait à passer ici, et ce jusqu'à ce que William considère qu'ils avaient été suffisamment punis. C'était un peu ça, ils étaient un peu tous comme des gamins que l'on avait mis au coin et que l'on faisait poireauter avant de lever la punition ... Mais le temps commençait à devenir long, et les occupations manquaient cruellement. Assez pour qu'ils n'en viennent tous à trouver des manières de plus en plus bizarres de s'occuper l'esprit, d'essayer de faire deviner un mot choisi au hasard dans un des bouquins à leur disposition, à dessiner avec les miettes de chips dont ils s'empiffraient grâce au distributeur. Mo avait même dépassé ce stade-là, et depuis plus d'une heure il était assis en tailleur contre le mur ... mais pas comme tout le monde. Non, avec le dos au sol, et les jambes croisées collées contre le mur. Et les paupières closes il récitait dans sa tête ; D'abord il avait fait le décompte de mille jusqu'à zéro dans sa langue natale, mais comme cela ne l'avait occupé qu'un peu plus d'un quart d'heure il était rapidement passé à une liste de tous les animaux qui lui passaient par la tête « Titalī ! » Cela lui était venu comme une révélation, un papillon, tandis qu'il ouvrait d'un seul coup les yeux en se sentant observé. Au-dessus de lui se tenait Raphaëlle, et si Mo était à peu près certain qu'elle venait de lui dire quelque chose il n'avait pas entendu de quoi il était question « Pardon, tu disais ? » Sa question posée il s'était redressé pour se remettre dans le bon sens, et s'asseyant sur le sol il avait secoué la tête un instant, étourdi par le changement brutal de position. Il n'avait que très peu eu l'occasion de se confronter à Raphaëlle jusqu'à maintenant, mais il avait cru comprendre qu'Orion l'appréciait beaucoup et cela lui suffisait pour le moment à avoir une opinion positive de la jeune femme, raison pour laquelle il lui avait adressé un sourire en attendant qu'elle réitère ce qu'elle avait à dire.

Y'avait bien que dans les moments où il parvenait à avoir l'esprit totalement ailleurs qu'il n'avait pas trop l'impression de subir l'ennui, et cela l'amenait à penser à tout un tas de choses pas forcément utiles, voir parfois même franchement dérisoires : lister des noms d'animaux dans sa langue natale c'était par exemple aussi inutile que douteux, comme occupation, et c'était sans compter la position pour le moins peu orthodoxe dans laquelle il avait fini par se mettre. C'était un peu comme lorsque l'on n'arrivait pas à dormir et que l'on essayait toutes les positions possibles et imaginables pour essayer de s'attirer les faveurs du sommeil et du marchand de sable ; Ici c'était pareil, il avait essayé toutes les positions possibles et imaginables pour essayer de se concentrer suffisamment pour faire abstraction du bruit et de la présence des autres autour de lui. Parce qu'il n'avait pas envie de devenir comme les autres, il n'avait pas envie d'être agacé, il n'avait pas envie d'être fatigué par la présence des autres ... ce n'était pas lui, il était sociable, il aimait la compagnie, il aimait être entouré. Mais il venait peut-être de trouver ses limites, durant cette semaine, et il ne pouvait pas nier comme comme sans doute d'autres candidats son premier réflexe samedi soir, si par chance William acceptait de les laisser réintégrer son domaine, il profiterait de l'espace pour s’éclipser et s'accorder un peu de solitude. Après avoir pris une douche, dans la salle de bain de la loveroom pour ne pas avoir à patienter trois plombes que les autres candidats prennent la leur. Doucement ses pensées voguaient, tandis qu'il répétait mentalement et par automatisme les animaux qui lui venaient à l'esprit, et il lui avait au final fallu quelques secondes pour réaliser qu'en dehors de la bulle qu'il essayait de se créer quelqu'un venait de s'adresser à lui. « Papillon ... tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu cette langue. Je connais que quelques mots. Pourquoi papillon ? » Malgré lui Mo avait adopté un regard un peu suspicieux, ou disons plutôt méfiant, tandis qu'il se remettait en position verticale et retrouvait l'endroit de l'envers. Il n'utilisait jamais sa langue avec les occidentaux, trop habitué aux regards haineux et aux mauvais raccourcis qu'elle pouvait provoquer chez eux à une époque. « Comme ça. » avait-il répondu concernant le papillon. « Vous les américains vous êtes pas supposés être nuls en langues étrangères ? » Oh le joli cliché. L'accent américain de la jeune femme ne faisait en tout cas aucun doute, il n'avait pas besoin d'avoir déjà entamé la conversation avec elle pour le déduire ... Elle n'avait en tout cas pas le profil, et il se comprenait en disant ça. Et donc, que voulait-elle lui dire à la base ? « Je te demandais si je pouvais te déranger, ta position là que tu effectuais elle te permets de te détendre ? Ou c'est juste parce que tu t'ennuyais. » Vaste question, est-ce que oui ou non la position dans laquelle il se trouvait encore quelques instants plus tôt lui avait permis de se détendre, ou bien est-ce qu'au bout de son désespoir il avait fini par jeter l'éponge en restant dans l'état dans lequel il se trouvait au moment de capituler « Je ne sais simplement plus comment me mettre pour essayer de faire abstraction du bruit ici. Tu entends pas ? C'est comme un espèce de bourdonnement en bruit de fond, ça s'arrête jamais, même la nuit ... » Bref, c'était le bruit de la vie qui émanait de chaque individu, en somme. « J'adore les gens normalement, tu sais. Je suis malheureux tout seul, j'ai constamment besoin de compagnie, et comme en plus je tiens jamais en place si je suis tout seul j'ai personne pour me canaliser et là ... boon, personne n'a envie de voir ça je crois. » Déjà là, il recommençait à parler à tort et à travers sans s'en rendre compte. La minute d'avant elle le rendait méfiant et maintenant il lui racontait sa vie, c'était tout le paradoxe de Mo. « Mais là je crois que William vient de me montrer mes limites ... parce que là j'en peux plus des gens, je rêve d'une minute de silence, juste une seule. » Il rêvait de silence et pourtant là c'était bien lui qui devait être en train d'assommer la jeune femme avec ses bavardages ; Il n'était même pas certain d'avoir répondu à sa question initiale, en plus.