can't feel my face, 24/07 - 9h03

w/shannon

Il n’est que neuf heures du matin, et Jan est déjà réveillé, chose relativement rare. Il a plutôt l’habitude de se lever une à deux heures plus tard, parce qu’on ne peut pas dire qu’il soit le plus matinal des hommes. Sauf quand il doit exceptionnellement se lever pour travailler avant que le parc n’ouvre, même si ça reste peu courant. Par réflexe, il tourne la tête à droite quand il se réveille, à la recherche d’Ali, même si à cette heure-ci elle est déjà levée. Sauf que six ou neuf heures du matin, ça ne change rien cette semaine puisqu’il est tout seul dans un sac de couchage, au milieu des autres candidats dont la grande majorité dort encore à poings fermés. Alors il tente de se rendormir, il se tourne et retourne dans son sac de couchage, mais c’est peine perdue. Il fait trop chaud, il a pas d’intimité, il est pas à l’aise. Ainsi, Jan abdique et s’extirpe délicatement de son sac de couchage. Du moins, délicatement c’est ce qu’il essayait de faire, mais se sortir de son lit de fortune s’avère être un véritable challenge. Voilà qu’il arrive toutefois à se mettre debout, prêt à rejoindre les toilettes quand… quand il découvre que ça va être difficile de passer sur tous ses corps agglutinés et qui lui empêche de rejoindre les toilettes ou même le distributeur. Bon. Il reste planté debout pendant une bonne vingtaine de minutes, incapable d’avancer, par peur de marcher sur quelqu’un, quand il décide finalement de prendre les choses en mains. Faut qu’il essaie. Il a faim, il doit aller aux toilettes, il veut se laver, bref, tout ce qu’il ne peut pas faire en restant debout comme un imbécile en attendant que tout le monde se lève et qu’il puisse passer parmi les sacs de couchage sans le moindre risque de blesser – involontairement – quelqu’un. Il faut qu’il prenne un risque, tant pis. Il s’avance doucement, à moitié baissé car tâtonnant le sol, retenant son souffle, tentant de longer le mur un maximum, quand … quand il trébuche et s’étale sur un sac, réveillant de manière particulièrement délicate l’occupant. « Noooon, mince ! » Qu’il murmure pour lui-même sans bouger pendant quelques secondes, tandis qu’il espère secrètement qu’il n’a pas réveillé la personne dormant dans ce sac, espoir qui s’évapore quand il croise le regard de Shannon. Roulant immédiatement sur le côté, Jan cherche désormais Shannon du regard, mais il arrête bien vite, puisque la priorité est aux excuses. « Oh non je suis vraiment désolé, c’était pas volontaire, désolé, j’espère que je t’ai pas réveillé, désolé, désolé, désolé. » Répète-t-il sans cesse, gêné. Avec un peu de chance, Shannon était déjà réveillé, il l’a juste brusqué. « Je te fais pas des avances. » Qu’il précise après les excuses, parce que ça reste un sujet récurrent et qui le dérange un peu, quand même. « Je… Je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ? Aller te chercher une bouteille d’eau ? Un sandwich ? N’importe quoi. » Qu’il reprend ensuite, véritablement gêné par la situation, et particulièrement désolé.

Si certains candidats auraient pu se montrer conciliants avec sa maladresse, il réalise bien vite que cela s’annonce un peu plus compliqué avec Shannon. Déjà parce qu’il est intimidant et certainement pas du genre à aimer être réveillé de la sorte – qui le serait, en même temps ? – et surtout, parce qu’il risque d’être rancunier. Et Jan déteste qu’on lui en veuille, alors forcément ça ne l’arrange pas que ce soit Shannon sa victime. Il s’en serait voulu peu importe la personne sur laquelle il se serait écrasé, mais il sait que le journaliste risque d’être difficile à calmer s’il entre dans une colère noire. Et ça commence bien, puisque son regard suffit pour faire comprendre à Jan qu’il a vraiment pas assuré sur ce coup-là, provoquant un mouvement de recul au roux. Il a beau s’excuser encore et encore, Shannon est de mauvaise humeur, et rien ne risque de changer cela, pas même des excuses sincères durant toute la matinée. Alors le roux propose bien vite de lui apporter quelque chose, n’importe quoi – du moment que c’est dans ces capacités vu que c’est pas ici qu’il va trouver du caviar, par exemple – pour se rattraper. Et accessoirement, ne plus avoir à supporter ce regard du candidat, qui lui glace le sang. Bon, alors une peluche ou un oreiller, c’est jouable, un autre candidat c’est un peu plus difficile vu qu’ils semblent tous dormir… Et si c’est pour l’égorger, alors non, Jan ne va pas participer à ça. « Tu… T’es énervé à ce point ? » Est-il nécessaire qu’il s’excuse encore une fois ? Ou deux ? Ou quinze ? Cherchant du regard un oreiller – il va pas sacrifier une peluche, encore moins un candidat – Jan finit par en trouver un près d’un sac de couchage à sa droite, déserté par l’occupant. Il l’attrape avant de le tendre à Shannon. « Tiens, voilà, tu peux passer tes nerfs sur ça. Mais t’attaques pas à un candidat, s’il te plait, aucun ne mérite ça… » Ils doivent déjà survivre, alors si la vie pouvait être agréable pour tout le monde sans qu’un Shannon sauvage leur saute dessus, ce serait apprécié. Surtout que Jan aura forcément mauvaise conscience. Tout comme il a mauvaise conscience pour le malheureux oreiller qu’il a tendu à Shannon, le rouquin mettra un point d’honneur à le remplacer par le sien, il prend ses responsabilités, oui, et tant pis pour son sommeil. « D’accord, je vais te chercher ça tout de suite. » Qu’il dit par la suite, se levant difficilement pour rejoindre le distributeur, faisant preuve d’une agilité… inexistante, en surfant entre les diverses carcasses qui traînent au sol. Un bon quart d’heure après, voilà que Jan revient avec le sandwich au fromage, après un voyage qui s’est avéré être une épopée, pour s’excuser auprès des gens qu’il a bousculés, puis en cherchant la porte menant au coin distributeur, et enfin, pour parvenir à lire le numéro correspondant au sandwich. « Voilà ! Bon appétit ! » Qu’il lance, en tentant un maigre sourire. Il lui en veut encore ? Oui, non ? Oui, sûrement. « Euh, autre chose ? Faut pas hésiter à me le dire, tu sais je suis vraiment désolé, alors je veux me faire pardonner, je suis à ton service. » Quitte à être un peu lourd, oui. « Ou peut-être que tu veux te rendormir ? Ce serait normal après tout, oui, tiens, je peux partir si t’as pas besoin de moi, faut que tu finisses ta nuit, c’est pas bien de dormir peu. » Le problème, quand il est un peu nerveux, c’est qu’il ne sait pas s’arrêter de parler.

Il remplacera l’oreiller qu’il a piqué par le sien, il prive quelqu’un d’un sommeil confortable, la moindre des choses est d’arranger ça. Et en même temps, il arrive aussi à arranger, un peu, l’humeur de Shannon qui va pouvoir se défouler sur ce fameux coussin, plutôt que sur un candidat ou une peluche. Jan sait pas trop s’il a envie d’assister à ça, vu le regard plus que noir du brun, ça risque pas d’être joli à voir. Mais contre toutes attentes, Shannon préfère… utiliser l’oreiller en bonne et due forme, plutôt que de le déchirer. C’est bon signe, ça, non ? Son humeur s’améliore, pas vrai ? Jan peut commencer à avoir moins peur de lui ? Et ça va encore s’améliorer quand il lui aura amené son sandwich, que Jan met un point d’honneur à aller chercher le plus vite possible – un bon quart d’heure, c’est rapide pour lui, oui – même si cela implique quelques contraintes, comme celle de déranger les autres, hm. Bon, il est pas adroit hein, tant pis pour ceux qui se situent sur sa gauche, ils ont été un peu bousculés, ils vont s’en remettre. Ou alors, il ira s’excuser auprès de tous, un par un. C’est probable que Jan opte plutôt pour cette solution, hm. Revenu près de Shannon, Jan insiste pour se faire pardonner, il est prêt à aller lui chercher à boire, ou alors un autre oreiller, ou … n’importe quoi, il sait pas trop ce qu’on peut trouver par ici, ça dépend de ce que les autres ont ramenés avec eux. Et alors qu’il attend une réponse de son camarade pour décider s’il reste près de lui et ainsi continuer à se faire pardonner ou disparaître et lui laisser terminer sa nuit, voilà que celui-ci lui pose une question pour le moins… inattendue. « Hein, quoi ? » Il dit, écarquillant un peu les yeux. S’il aime les hommes ? C’est quoi cette question ? Ah, et est-ce qu’il les aime plus que les femmes ? Jan comprend pas. « Je comprends pas trop… J’aime tout le monde moi, je vois pas pourquoi tu me poses cette question. » C’est vrai, ça, il lui semble pas avoir marqué sa préférence au sein des candidats, il s’entend aussi bien avec Mo qu’avec Ali, en passant par Isidore et Justine. Alors Jan reste silencieux, sceptique sur la question, quand, suite à un éclair de génie, il la comprend enfin. « Euh… Attends. Aimer comme … aimer ? » C’est ça qu’il voulait dire ? Ça lui parait un peu logique, c’est vrai. Mais ça le gêne deux fois plus, aussi. « Je… Non… Je sais pas… Je me suis jamais… Enfin... Chut. » Qu’il dit, se sentant plus mal à l’aise que jamais. « Enfin non pas chut, c’est pas pour toi, enfin désolé. » Reprends-toi Jan, allez, tu peux le faire. « Je sais pas, je me suis jamais posé la question, et je comprends pas vraiment tout… ça. » Les relations amoureuses. Lui, il sort pas beaucoup de chez lui, il sait à peine comment se faire des amis, il connait que les relations familiales, et encore, alors forcément, Shannon le pose devant une colle. « Pourquoi tu me demandes ça ? Pourquoi t’as pensé ça ? » Il termine, gêné, mais curieux. Parce qu’il est toujours gêné que Shannon puisse penser qu’il lui fait des avances, alors il aimerait bien savoir ce qui l’a amené à supposer ça.

Il avait mieux dormi que la veille, ce n'était pas encore ça parce qu'ils étaient toujours aussi nombreux, à dormir sur le sol comme des chiens errants -parce que les chiens domestiques ont des paniers ou s'imposent dans le lit de leur maître- mais il ne leur restait que deux jours à passer ici, deux jours et ce serait fini. Vendredi et samedi et après ils retrouveraient soit le château, soit leur chez-eux, enfin surement l'hôtel dans un premier temps, puis l'avion, puis sa maison. Leroy avait hâte de rentrer chez lui, il ne voulait pas trop croire en la possibilité de retrouver la demeure du maître parce qu'il préférait imaginer le pire scénario en ce qui concernait l'aventure puisque c'était aussi celui dans lequel il retrouvait sa fille. Il en avait rêvé une bonne partie de la nuit. Elle lui manquait encore plus dans cet espace restreint parce qu'il n'y avait rien à faire. Il s'ennuyait comme un rat mort, il dormait mal, mangeait mal, son hygiène était loin d'être parfaite, il était d'une humeur de merde en permanence et avait l'impression de devenir fou, tout comme les autres sans doute. Bon et puis pour ne rien arranger on venait de lui marcher dessus. Il s'était mis à grogner. « Putain... » C'était devenu son mot préféré de la semaine, avec "merde". Lui qui avait enfouit sa tête dans son sac pour que rien de lumineux ne le dérange trop avait quand même été réveillé de façon brutale. Il s'était mis sur le ventre et avait observé autour de lui pour essayer d'identifier quels étaient les candidats qui ne dormaient plus. Shannon avait l'air aussi éveillé que lui. Pour les autres il ne savait pas mais la plupart commençaient à remuer. Il aurait bien essayé de se rendormir mais maintenant il savait que ce n'était plus la peine, et si c'était pour se faire écraser les pieds une nouvelle fois ce n'était pas la peine. D'ailleurs, il soupçonnait Jan d'être responsable, vu qu'il passait en trébuchant sur à peu près tout le monde, surement sans le faire exprès. « Mais quel boulet... » Il avait l'air gentil le gamin, mais pas très adroit quoi. Il le fixait du regard alors que celui-ci était allé rejoindre Shannon. Les deux s'étaient mis à discuter. Ok, sympa pour les autres. Ils ne parlaient pas fort, certes, même qu'il n'entendait rien de très distinct, mais ça aurait suffit à le réveiller s'il ne l'avait pas déjà été. Il avait le sommeil trop léger ici. Il s'était rapproche d'eux alors que le latino semblait avoir embarrassé le rouquin. « Salut les gars. Ça va, le petit sandwich, on essayait de dormir, ça vous dérange pas trop ? » Non mais sinon ils le disent, de toute façon tout le monde doit avoir ouvert les yeux à présent, plus besoin de chuchoter, c'est bon. « Tiens Jan, tu m'en apportes un aussi ? » Il l'avait réveillé lui aussi, ou du moins l'australien le supposait, et supposait aussi que c'était la raison pour laquelle il proposait ces services au latino. Il n'était pas sérieux, évidement, et puis de toute façon il voyait bien déjà que le jeune homme avait l'air de ne plus savoir où se mettre. « Qu'est-ce qu'y a ? » C'était son ton et ses remarques ? Bah il allait pas s'excuser, ou du moins pas tout de suite si c'est lui. Il avait regardé Shannon. « C'est un truc que t'as dit ? Va pas nous le casser. » Merde. Il était bien le petit roux, à part qu'il savait pas marcher droit, il fallait pas lui dire des trucs qui le mettait dans cet état, il était presque plus rouge que ces cheveux, là.

(koukou   )

Un oreiller, un sandwich, peut-être une bouteille d’eau, éventuellement un massage, il pensait que les services qu’il pourrait rendre à Shannon s’arrêteraient à ce genre de choses, pas qu’il irait exploiter le terrain de ses affinités. Pas qu’il ait quelque chose à cacher, il aime bien tout le monde ici, mais ça le surprend, parce que la question de Shannon n’a pas vraiment de sens, Jan ne cache pas son affection envers ceux qu’il considère comme des amis. « Non mais je pensais à une bouteille d’eau ou un paquet de biscuits, quelque chose comme ça. Je pensais que c’était clair mais euh… » Mais ça n’a pas l’air de l’être, finalement. Il pensait pas que Shannon profiterait de la situation pour lui poser une question dans le genre, dont Jan ne voit pas vraiment l’intérêt. Ah moins que … Non ? Il oserait pas ? Finalement, le déclic a lieu et Jan comprend le véritable sens de la question de Shannon. Aimer comme aimer, pas comme apprécier. Définir sa sexualité. Oh, non, non, non, pourquoi Shannon lui pose une question comme celle-là ? À lui ? Non, vraiment, c’est pas l’idée du siècle. Il n’en faut pas plus pour que le roux se sente incroyablement gêné. S’il pouvait disparaître sous terre, il le ferait sans hésiter. Jan ne sait pas quoi répondre, se perd un peu dans ses explications. Il s’est jamais posé la question, en fait, vu qu’il s’est jamais intéressé aux relations amoureuses. C’est vrai qu’il aimerait bien tomber amoureux, partager son premier baiser, mais en même temps c’est quelque chose qui lui fait peur et qui le met mal à l’aise, alors il a jamais rien fait pour que ça arrive et ça ne risque pas de changer. Voilà pourquoi la question de Shannon le met mal à l’aise, car Jan est obligé de remettre sa façon de fonctionner en question pour fournir une réponse à peu près cohérente, lui qui ne comprend pas vraiment toutes ses questions liées à l’amour. « Et elles sont bonnes, en général, tes intuitions ? » Si c’est le cas, ça pourrait peut-être l’aider à connaître la réponse à cette question, hm. Mais non, pour une fois il serait préférable qu’il ne compte pas sur les autres et essaie de réfléchir par lui-même. « N… non, non je crois pas. Je devrais, tu crois ? » Il a jamais rien ressenti pour personne, il trouve bien des gens beaux, mais ça s’arrête là, c’est comme trouver belle une œuvre d’art. Et voilà qu’il lui parle des corps de Justine, Holly, Isidore et le sien.  Jan passe une main sur son visage, hésitant à demander à Shannon pourquoi il lui inflige ça, c’est vraiment pas une situation qu’il apprécie. « Euh… Je… je sais pas, je… » Là encore, il s’est jamais posé la question. Il côtoie ces gens-là tous les jours, il les voit comme des amis, pas comme de potentiels amants. Bon, calme-toi Jan, essaie de répondre, tu peux le faire. « Justine et Holly sont très jolies… en plus les tatouages d’Holly ça lui va bien… Et toi et Isi euh bah vous êtes beaux aussi. » Tout le monde est beau ici, c’est pas compliqué d’utiliser ce terme pour désigner un autre candidat. « Mais je préfère observer aucun corps, en fait. » Réponse qui ne risque pas d’étonner Shannon, surtout après la gêne que le rouquin a ressentie après avoir surpris Isi et Orion près du distributeur. Et voilà que son malaise repart de plus belle alors qu’il s’était plus ou moins calmé, et même l’intervention de Leroy, susceptible d’empêcher Shannon de continuer sur le même terrain, ne l’apaise pas. Sauf que non, Shannon en vient à exposer le problème au pompier. « Non, non, l’écoute pas, c’est pas important pour mon dé…développement. » Qu’il lance en secouant la tête frénétiquement. Ça regarde pas Leroy, ça regarde personne, il a pas besoin d’aide pour son développement, c’est pas important de savoir par quel sexe il est attiré. Jan met encore quelques secondes à reprendre ses esprits, avant de se tourner vers Leroy. « Euh donc Leroy tu voulais un sandwich ? Tu le veux à quoi ? Autre chose, une bouteille d’eau, du chocolat, n’importe quoi ? » N’importe quoi qui concerne pas ma sexualité ?

Spoiler:

Il ne s'était pas gêné pour déranger les deux gars qui se tapaient la discute au milieu des sacs de couchage et des gens potentiellement endormi, mais grâce à Jan ça ne devait plus être le cas de grand monde. Il n'avait même pas essayé de savoir quel était le sujet qu'ils abordaient, il s'était juste pointé et était venu râler, presque gentiment parce que même s'il venait de se faire réveiller et qu'il n'avait pas hyper bien dormi ça allait déjà mieux que la veille au soir, en plus il se doutait bien que le rouquin ne l'avait pas fait exprès, maladroit comme il est. Il s'était tout de même étonné de le voir aussi mal à l'aise que ça, il allait pas l'engueuler comme il engueulerait sa fille - de toute façon elle est parfaite et ne fait jamais de bêtises, si on lui demande, donc il ne la gronde jamais-. L'australien supposait donc que ça ne pouvait être que la faute de Shannon, il avait dû lui dire quelque chose avant qu'il n'arrive. Le latino, lui avait répondu tout à fait tranquillement qu'il cherchait à se renseigner sur la sexualité de Jan, que c'était important pour son développement et ne s'était pas priver de le prendre en exemple en insinuant que le pompier n'avait d'yeux que pour lui. Bon, ok, il avait sourit, mais en vrai il n'était pas sûr que ce soit une bonne chose d'être indiscret à ce point à propos de trucs assez personnels. « C'est son sens de l'humour, ça m'a immédiatement fait craquer. » Sachant que le sien aussi était un peu merdique, pas étonnant que les deux s'entendaient plutôt bien, avec leurs accents ça leur faisait deux points communs, hm. Jan, qui voulait visiblement en finir avec le sujet s'empressait de dire à Leroy de ne pas l'écouter et lui demandait même ce qu'il voulait comme sandwich, s'il voulait autre chose en plus de ça. L'australien n'avait pas pu s'empêcher de rire, un peu. « Non mais c'est bon, je déconnais. » Il pouvait aller se le chercher tout seul son sandwich s'il avait faim, puis Jan était déjà au service de Shannon, ça ferait beaucoup pour un seul petit gars pas très adroit d'avoir à servir deux personnes, en plus il risquait de marcher à nouveau sur quelqu'un, à l'allé et au retour. Non vraiment, même si ça n'avait pas été pour plaisanter il lui aurait dit de rester assis. « Mais ça te met si mal à l'aise que ça pour t'es envie de jouer les larbins ? » Bon, pas besoin de lui poser la question, il le voyait bien à sa tête et il comprenait mais quand même. « Enfin tu sais faut pas te sentir obligé d'en parler sauf si t'en as envie. T'es pas obligé de lui répondre, même s'il te pousse à bout, qu'il te menace de te faire des trucs d'ordre sexuels pour voir. C'est simple, s'il t'emmerde encore avec ça tu cries au feu et j'arrive. » Ou au viol, ça marche aussi.