i call it magic when i'm with you ft lukas

Alors ce soir, j’avais rendez-vous avec Margot dans cette fameuse pièce. Sur le moment, un tas de choses tout aussi différentes les unes que les autres ont frôlé mon esprit, pour laisser finalement place à un doute persistant. Je pensais, après l’étude du comportement de la jeune femme auparavant, qu’elle m’avait choisi, moi, vulgaire candidat et partenaire de jeu que je pensais être, pour l’accompagner dans une salle sous-marine pour les besoins d’une nuit juste pour approfondir notre connaissance et étoffer les détails, mais j'en doutais, ou du moins, je commençais à inclure d'autre chose dans la balance. Faut me comprendre, et je comprends finalement la réaction, voir les questions des autres. Moi le premier je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, voir comment cette fille est sortie de nulle part, a proposé cette somme et a sorti mon nom sur le coup. J’aurais aimé avoir une réponse, sur le champ, mais on était en plein prime, et je me voyais mal débouler comme ça et lui demander tout simplement … pourquoi ? Limite je l’aurais enfoncé encore plus dans sa confusion, hors je ne veux pas qu’elle regrette, non. Je ne veux pas qu’elle regrette de m’avoir choisi. Compte tenue de l’effort qu’elle a fait, et  de sa sincérité, de son authenticité aussi, je me dis que y’a pas plus vraie que ça, franchement. Genre je ne me fais plus d’illusion là-dessus : je semble avoir une certaine place chez Margot, c'était officiel, et elle ne pouvait plus s'en cacher. Maintenant reste à savoir la nature de ce lien. Ce qu'elle pense réellement de moi, ou de ce qu'elle envisage de faire de moi. Je suis en droit de savoir, de comprendre, vu que je suis le premier impliqué. Je me sens mine de rien, privilégié, et proche d’elle, d’une certaine manière. Donc compte tenue de tout ça, et dans cette optique de ne pas la décevoir, voir ne pas la brusquer en pensant moi-même comme le reste de la meute, je me dirige, l’air faussement serein vers cette fameuse pièce. J’ai pas pris la peine de changer mon look. J'y vais avec ma chemise blanche, mon jean et ma coupe de cheveux traditionnel. Rien de bien spécial, donc. Une neutralité que j’essaye d’afficher même dans mon image, soucieux de pas en faire trop. Je finis par trouver le chemin, et je décèle finalement la silhouette longiligne de Margot. Je note un léger changement. A vrai dire, non, au fur et à mesure que j’avance et je m’en rapproche, c’est un gros gros changement, et je me retrouve même malgré moi à écarquiller les yeux devant cette métamorphose ovidienne, faut le dire. Bon dieu comment les gens changent rapidement, c’est limite … troublant. Je reprends mon semblant de lucidité, même si ce changement de look ne me rassure pas trop dans mes idées actuelles. J’attenderais néanmoins le moment opportun bien sûr pour clarifier la chose avec elle, mais place maintenant à la délectation. Car oui faut le dire, cette Margot me plait. Elle me plait vraiment et je m’en cache pas. « t’es vraiment belle ce soir, Margot » en réponse à son salut. Je ne veux pas la gêner ou quoique ce soit, j’ai juste tenue à dire ce qui m’a paru logique, et ce qui, sur le coup, a traversé mon esprit. Et je me retrouve moi-même à me demander s’il ne fallait pas que je fasse au minimum un effort vestimentaire histoire d’équilibrer la balance et être à son niveau. J’ai conscient que niveau look, elle porte des trucs basiques que chaque fille trouverait ordinaire, mais sur elle, ça faisait tellement exclusif que ça l’élevait au rang de pure beauté. J'aimais plus cette Margot, c'était clair, plus féminine, plus expressive, plus libre et moins rigide. En plus elle révèle enfin ses formes, sa féminité, faisant étalage de tout son charme et je m’en vois limite … privilégié d’assister à tout ça. Sa réponse me soutire de mes songes, et je me retrouve à détailler cette pièce, conscient de m’être un peu trop perdu sur elle. Alors voyons voir. Je jette un léger coup d’œil à la pièce, avant de la retrouver du regard. C’est majestueux, oui, mais est-ce que ça valait cette somme là ? hm « je dirais plutôt … est ce que moi je valais toute cette somme là ? » que je souffle. Oui, c’était plutôt ça la question qu’on se devait se poser actuellement. Sous un autre air plutôt enjoué, et sans cette pression sur le dos que je me coltinais à présent, j’aurais certainement répondu oui, que je valais même plus que ça pour me vanter et faire mon singe, mais non, allez savoir pourquoi, j’étais plus réticent cette fois, conscient et pas très certain d’amortir cette somme, malgré ma simple présence. Je ne savais même pas ce que je pouvais lui offrir pour amortir tout ça, voir payer ma dette. Car une dette, j'avais l'impression d'en avoir, maintenant. Elle m’attire vers le lit, et je me laisse faire, levant même la tête pour admirer le panorama. M’ouais c’est plutôt pas mal comme pièce, en fin de compte. « c’est beau, oui » Je détourne néanmoins mon attention vers la jeune femme, un peu surpris par sa question. Euh … Est-ce que je croyais en la magie ? Le gosse qui sommeille en moi répondrait sans hésitation par une affirmation des plus mélodieuse, mais je me trouvais à réfléchir avec profondeur à cette question. Je me perds même à un moment dans mes pensées, avant de reprendre conscience « franchement je sais pas, mais j’aimerais y croire un jour, oui » je ne demande qu’à y croire d’ailleurs « pourquoi cette question ? » que je demande, un peu curieux pour le coup …

Je remarque que je la mets littéralement mal à l’aise quand je la complimente sur sa nouvelle allure, toute fraîche, toute pimpante et dieu sait que ce n’était pas le but recherché. Je voulais au contraire, la mettre en confiance. Oui je pensais, voir j’espérais qu’un compliment pareil allait lui injecter un surplus de confiance, et qu’elle allait ainsi, se débrider, se lâcher en quelque sorte en ma présence. Je sentais encore quelques barrières entre nous, alors que, aussi ironique soit-il, on a jamais été aussi proche et à l’écart des regards indiscret qu'ici. C’est paradoxal mais je me sentais mine de rien, distant, voir encore un peu largué avec la petite Margot, même si je sentais un certain lien avec elle. C'était vachement paradoxal, ambigu, limite compliqué à expliquer ou à décrire. J’accueille son merci avec un certain sourire, rassuré d’avoir au moins eu une réaction. J’avais peur qu’elle se taise, et que je me remette à me rattraper en expliquant ce que je pouvais trouver de beau chez elle pour justifier mon compliment. D’ailleurs ce que j’aimerais par-dessus tout c’est, établir une certaine connexion avec Margot, que je la comprenne, et qu’elle me comprenne en retour, d’un simple regard, car établir une complicité allait vraiment m’aider à mieux interagir avec elle. Parce que faut le dire, c'est la relation la plus spéciale que j'ai expérimenté de ma vie, et jamais je n’aurais pensé un jour rencontrer un cas de figure si rare. Dans ce genre de relation, on était jamais fixé, toujours dans le flou, entouré d'une brume épaisse qui, au lieu de s'éclaircir, s'épaississait d'avantage ; toujours dans l’attente d’une réponse, d’une réaction qui se verrait rassurante et qui nous montrait qu’on était sur le bon chemin. Pour ma part, j’essayais de me mettre à sa place, à m’imaginer ce qu’elle peut penser malgré le peu d’informations que j’avais sur elle. Sa nouvelle intervention qui suinte une certaine innocence, voir une certaine naïveté m’arrache un sourire un peu particulier. Décidément j’allais me faire surprendre à chaque fois qu’elle parlerait avec sa voix si douce et mélodieuse qui faisait un bien fou aux oreilles. Son intervention, clairement divine, me fouette et me réveille. Voir elle me dope, carrément conscient que je m’étais un peu enfoncé dans le déni et le manque de confiance en soi qui, d’ailleurs, ne m’était pas familier. Mais pas du tout. J’étais toujours ce gars confiant, mais je sais pas, en pareil lieu, et devant un moment si crucial, toute ma confiance s’envolait. Alors comme ça, elle m’aime bien. Je suis même … inestimable. Plus qu’inestimable. Bon dieu si j’avais des paupières moins légères j’aurais certainement chialer comme un gosse tellement ses paroles sont … authentiques. Mine de rien elle sait comment me parler et ça me fait un peu chier car je n’ai pas encore trouvé de mon côté comment le faire avec elle. Et ça, ça me gêne un peu, oui. J'ai l'impression de pas assurer, d'être le maillon faible en somme. J’ai même envie de la prendre dans mes bras, mais je sais pas, le moment est un peu … bizarre. Tout est bizarre, même. J’attrape néanmoins sa mains et je glisse mes doigts dans les jointures de ses phalanges, comme pour resserrer un lien qui était, indéniablement entrain de se former. Et conscient d’avoir pousser mon mutisme à son paroxysme, je brise mon silence avec un simple « c’est gentil » qui arrive à filtrer les barrières de mes lèvres. A vrai dire, c’est la plus belle chose qu’on m’est dite dans ma lamentable vie, et le plus ironique, dans une téléréalité avec une candidate qui sortait de nul-part et que je n’imaginais pas voir venir. Qui pensait un jour qu’on allait vivre un moment pareil ? Personne, ni même elle, je suis sûr. Je concentre toute mon attention sur ses paroles et je me délecte principalement du son de sa voix. Je commence à aimer son accent, sa manière d’aligner les mots pour en faire des phrases, et puis son choix des mots que je trouvais délicieux, comme si elle parlait un langage poétique, mettant de l’intensité et une grande conviction dans ce qu’elle disait. A un moment donné je me demande si elle ne parlait pas de l’amour, tellement elle m’a transporté ailleurs, mais pour elle, ça semble être de la magie, comme ça peut être au final qu’un simple synonyme. En plus je trouve vraiment rien à dire. Je suis limite conquis. Elle a même réussi à m’en persuader ce qui était en soi, un exploit. « t’sais, y’a des gens qui ont déjà connu l’amour, le vrai et ... eh bien à chaque fois qu'ils en parlent, ils décrivent à peu près la même chose que toi en ce moment…» mais bon peu importe le mot qu'on lui donnait, ça ne changeait rien au fait que ça restait, dans le fond, quelque chose de beau. Quant à moi, la définition que je donnais à la magie était toute différente. Voir carrément laide comparé à la sienne ... « la magie, selon moi, serait le fait de montrer le blanc, pour dissimuler le noir … » une définition plus plate, plus froide qui réponds à une certaine logique qui, d’habitude, ne me ressemble pas assez mais on avait ici une différence de style avec Margot, bien plus accentué que celle avec mon frère. Je pivote légèrement en sa direction, comme pour mieux m’installer afin de l’avoir pleinement dans mon champ de vision, et je me surprends de sa nouvelle question. Si je trouve tout ça bizarre ? La réponse aurait été oui si elle me l’avait posé avant de m’affirmer être inestimable à ses yeux, là ça aurait été un oui tout clair. Mais maintenant, non, plus vraiment. Je trouve rien de bizarre si ce n’est la manière. « Je sais pas Margot, franchement » j’ignore encore plein de chose, et je ne peux traduire ses émotions car je ne suis pas dans sa tête, donc je ne peux vraiment pas en déduire si c’est bizarre ou non, car ça peut l’être pour une Lucy sceptique ou une Daphné moqueuse, mais dans sa tête à elle, ou dans la mienne, ça pouvait ne pas l’être donc je dirais que ça dépendait du … point de vue. « je me dis que tu as forcément tes raisons » et ses convictions, donc oui, toute action répondra somme toute à une logique, et ses actions n’en échappait donc forcement pas. Mais maintenant reste à connaître ses raisons « mais ce que j’aimerais savoir Margot c’est … qu’est ce que tu attends de moi au juste ? » à la base, j'avais un certain rôle dans tout ça, non ? Pour être définitivement et une fois pour toute fixé. C’était même la question maîtresse, car pour jouer mon rôle dans tout ça, il fallait que je le sache au moins ce qu'on attendait de moi. Il fallait même impérativement que je sache à quoi m’en tenir avec elle, et j'estime que c'est un droit tout aussi naturelle que de vouloir savoir, pour que je me comporte au moins pour une fois, d’une manière loin d’être approximative ou qui ne me ressemble pas, ce que j’ai tout fait jusqu’à maintenant, malheureusement …