« La vie n’a pas de prix » ¬ 10.04.12 ; 17H15

Lorsqu’Isaac avait été promu grand gagnant, Arthur avait enfin pu souffler. C’était bel et bien terminé. Il en sortait changer, assurément. Peut-être en bien, peut-être pas, il n’avait pas assez de recul pour cela et pas assez de jugeote pour s’en apercevoir, mais les faits étaient là. Le londonien n’était pas le même après trois mois d’aventure. Soit, il était différent. En tout cas, alors que le prime avait prit fin et que les anciens candidats allaient définitivement se quitter, Arthur donna ici et là son numéro de téléphone portable voir même son adresse, histoire de garder contact. Il avait donné les deux à Auriane, parce que, parce que ça semblait logique. Il lui avait également dit qu’il l’appellerait bientôt, voir même très bientôt. Genre, à la fin du week-end. Histoire de parler sans les caméras, de voir ce qu’il en serait dans leur vie quotidienne, histoire de s’assurer qu’Auriane ne jouait pas un rôle. Après tout, ça aurait pu être possible, ce ne serait pas la première fois qu’Arthur se ferait berner. Bref. Après cela, il était retourné à Liverpool. Voir sa famille. Bon, voir sa maman, d’accord. Mais c’était Pâques aussi, c’était bien logique ! Enfin, c’était surtout Pessa’h, La Pâque juive, quoi. Arthur n’était pas juif, sa famille l’était pour les fêtes et de toute façon, il avait besoin d’un week-end de repos. Ainsi, dimanche et lundi avaient été deux jours difficiles où il avait du retracer trois mois de sa vie à sa famille qui, en fait, connaissait presque mieux que lui les faits. C’était abusé. Mais dès le lundi soir, le garçon retourna chez lui, Londres. Il retrouva ses colocataires et ce fut soirée improvisée, à savoir bières, jeux vidéos, pizza, bref, le rêve. Le matin fut un peu plus difficile, en revanche. Et oui, il reprenait déjà le travail, pas de repos pour les braves. Levé tôt, il parti donc au travail et vers midi, lors de sa pause, il se décida à appeler Auriane. Mais, il n’en fit rien. Un SMS, c’était moins classe, mais plus pratique. Il lui proposa donc de se retrouver quelque part, mais il ne savait pas où. Pas un fast-food quand même. Ni un parc. Un café, c’était cliché. Un bowling, n’en parlons même pas. Chez lui, il avait peur que son meilleur pote débarque et ça craignait. Finalement, il lui proposa Harrods, c’était le lieu qui lui passa par la tête. Magasin qu’Arthur ne fréquentait jamais même s’il passait devant presque tous les jours. Elle accepta. Après son travail, dix-sept heures, Arthur se rendit devant le magasin C’était con de donner rendez-vous à quelqu’un là-bas, non ? En même temps, c’était entre ses deux travails, donc parfait. Et oui, le londonien retournait aussi doubler les voix en soirée. Bref. A peine arrivée qu’il la vit, elle attendait déjà. Il était en retard, pas cool. « Bonjour. » Lança-t-il alors avant de s’approcher d’elle. Et là, que faire ? La bise ? L’embrasser ? Lui serrer la main ? Lui faire une accolade. Finalement, il lui tapota dans le dos, plus ridicule tu meurs. « Je me disais que euh… On pourrait voir les fringues ? Je suis sur qu’on est dépassé niveau mode. » C’était plutôt une blague. Arthur et la mode, ce n’était pas compatible.

Les regards se tournaient vers Auriane. Les remarques partaient dans tous les sens. Elle faisait comme si elle n’entendait pas, comme si rien n’avait changé. Elle voulait retrouver son quotidien le plus vite possible. Elle en avait déjà marre des questions que sa mère pouvait lui poser depuis deux jours. Elle en avait déjà marre d’entendre parler de Thrown Dice. Pourtant, le château lui manquait, mais la belle voulait éviter d’être nostalgique. Elle voulait éviter de verser quelques larmes devant ses proches. Il était hors de question qu’elle montre ses failles. Elle ne l’avait jamais fait, elle n’allait pas le faire maintenant. Enfin, elle avait bien fini par craquer dans le château lors de la dernière semaine, mais seulement quelques instants et dans le noir afin que personne ne puisse s’en rendre compte. Ellie avait été la seule à le voir. Tiens donc, en parlant d’Ellie, la blondinette ne pouvait s’empêcher de penser à ses anciens camarades. Elle avait passé la soirée avec certains d’entre eux après le prime de samedi. Elle avait échangé son numéro de téléphone avec ceux qu’elle appréciait, notamment Arthur et Cassey. Justement, elle avait rendez-vous avec Arthur dans … peu de temps. La demoiselle laissait glisser son smartphone dans son sac avant d’accélérer le pas. Ce matin même, la demoiselle avait reçu un texto du britannique. Il lui avait proposé de la retrouver devant Harrods. Elle avait acceptée. Pourquoi ? Parce qu’elle adorait cet endroit et qu’elle pouvait y passer un temps fou à fouiner à l’intérieur pour trouver la perle rare, mais surtout car elle était pressée de voir Arthur. Elle venait de passer un peu plus de trois mois à ses côtés et ne plus le voir, ne plus entendre sa voix durant deux jours était presque devenu un supplice pour la jeune femme. Elle se rendait à l’endroit du rendez-vous. Tant pis pour le dernier cours de la journée. Elle venait de louper presque trois mois de cours, elle pouvait bien louper une heure de plus. En arrivant, Auriane scrutait les alentours à la recherche du garçon. Il n’était pas encore là. Ouf, elle n’était pas en retard pour une fois. Auriane avait à peine le temps de fouiller dans son sac pour en sortir son téléphone que déjà quelqu’un la saluait. Elle n’avait pas besoin de lever les yeux pour reconnaitre la personne qui venait de l’aborder. Arthur. Un fin sourire venait illuminer le visage de la blondinette. Elle lui répondait par un petit signe de la main avant qu’il ne lui tapote dans le dos. Un geste qui la faisait sourire, mais qui ne la dérangeait nullement. Elle commençait à le connaître et n’était pas surprise de ce qu’il venait de faire. Après tout, avec le monde qui se trouvait autour d’eux cela était certainement préférable. Il continuait en lui parlant de fringues et de mode, chose à ne pas faire avec Auriane. « Très bonne idée. Je suis sûre et certaine que y’a tout plein de nouvelles tendances qui sont sorties pendant qu’on se trouvait dans le château. » disait-elle en effleurant la main du londonien. Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Elle ne savait pas si elle pouvait le faire. Au final, elle ne faisait rien se contentant de regarder vers l’entrée. « On y vas ? » demandait-elle en regardant un petit peu autour d’elle avant que ses yeux ne se posent une nouvelle fois sur Arthur. Ses lèvres s’étiraient en un fin sourire timide.

La journée de travail d’Arthur était passée très vite. Après tout, il était devenu la mascotte de son entreprise et à chaque distribution du courrier, tout le monde y allait de son commentaire. En tout cas maintenant, tout le monde connaissait son prénom et c’était une réelle surprise, enfin le fait qu’on lui parle était également une surprise. En tout cas, les gens le félicitaient sur le fait qu’il soit arrivé jusqu’en demi-finale et également sur sa relation avec Auriane. Enfin, pas tous. Certains critiquaient ouvertement le choix du garçon et apparemment l’annonce du secret de la demoiselle n’avait fait que les conforter dans l’idée qu’Arthur méritait bien mieux. Arthur acquiesçait, souriait, mais ne disait rien. Le londonien ferait bien comme il le souhaiterait. D’ailleurs, il n’avait pas plus réfléchit au secret de la candidate. A quoi bon ? Ca ne le regardait pas. Enfin, si elle désirait lui en toucher deux ou trois mots sur le sujet, il ne contesterait pas non plus, mais sinon, il laisserait cela de côté. Enfin, la journée était terminée et maintenant, il se trouvait face à la jolie blonde qu’il n’avait pas quittée depuis des mois. Le garçon évoqua alors la mode comme prétexte de leur rencontre. Auriane parut assez enjouée, ce qui fit sourire le garçon. Il sentit quelque chose sur sa main, mais contre toute attente, la jeune femme se rétracta. Elle demanda ensuite s’ils y allaient. « Allons-y. » Dit-il avant de s’emparer de la main de la blonde et de la diriger vers l’entrée. Il garda sa main dans la sienne, comme si c’était tout à fait normal. A ce moment là, il s’aperçut qu’on les regardait. C’était… Etrange. Il n’avait pas trop l’habitude. Pas du tout, même. Bon, c’était peut-être normal, après tout. Arthur entraina Auriane dans quelques rayons, surtout les fringues. Dans la partie homme ou femme ? Bon finalement, le londonien les entraina vers les rayons de vêtements pour femmes. Arthur ne s’habillait pas chez Harrods. Mais ça devait se voir. Finalement, le garçon s’arrêta, il n’était pas le plus à même de choisir dans quel rayon exactement ils devaient aller. « Tu cherches quoi comme vêtement ? » Demada-t-il finalement avant de lui lâcher la main pour regarder dans l’un des rayons. Des hauts. Ah. Il se tourna ensuite vers Auriane. « Je ne sais pas si je pourrais vraiment te conseiller en matière de fringues par contre. Je crois que quoique tu portes, tu me plairas. » C’était dit et sans doute qu’il le redirait. « Enfin, ça me plaira. » Ouais, enfin, les deux.

La fin de l’aventure Thrown Dice n’était pas facile à gérer pour Auriane entre les retrouvailles avec sa famille, avec ses amis, la reprise des cours, les fans presque hystériques qui l’aborder dans la rue ou qui la regardait d’un œil choqué et il avait aussi les connaissances, les gens qu’elle n’avait croisée qu’une fois dans sa vie qui prétendait la connaître depuis toujours. Bizarrement, les ennemis tentaient de devenir ses amis. Tout cela faisait rire la jeune femme tout comme cela arrivait à l’effrayer par moment. Les questions indiscrètes de chacun commençaient à lui sortir par les yeux, par les oreilles. Elle n’en pouvait plus des remarques au sujet de son secret, de son aventure, de sa place à finale, de sa relation avec Arthur, mais la blondinette préférait passer au-dessus de tout ça et garder le sourire quoi qu’il puisse arriver. D’ailleurs, comment pouvait-elle ne pas être aux anges alors qu’elle se trouvait en compagnie d’Arthur ? Il s’emparait de la main de la demoiselle alors que celle-ci n’avait pas eu le courage de le faire quelques secondes plus tôt. Un sourire scotchait sur les lèvres, la belle posait son regard sur le londonien alors que ce dernier l’entrainait vers l’entrée du magasin. En scrutant les alentours Auriane se rendait compte que presque tout le monde était en train de les regarder. Etrange. Bizarre. Les mots étaient faibles pour décrire ce phénomène, mais il fallait bien qu’elle s’habitue à tout ça. Au final, Arthur entrainait Auriane dans les rayons pour femme avant de se stopper en plein milieu. Elle cherchait quoi ? Très bonne question. « Rien de spécial. Tu sais je marche plutôt au coup de cœur, genre je me balade dans les rayons et lorsque je vois quelque chose qui me tape dans l’œil, je vais l’essayer que ce soit un haut, une robe, une jupe, des chaussures, enfin tout quoi. » répondait-elle en haussant les épaules avant de regarder les alentours alors que la voix d’Arthur s’élevait à nouveau. Quoi qu’elle puisse porter, elle lui plairait ? Vraiment ? Il se rattrapait en ajoutant que ça lui plairait. « Ah bon ? Donc même si je porte, par exemple, des vêtements atroces du style qui ressemble à un sac de pomme de terre, je te plairais quand même ? » demandait-elle sur un ton amusé. « Enfin, je veux dire, ça te plairais quand même ? » reprenait-elle en lui adressant l’un de ses plus beaux sourires. Derrière lui se trouvait le rayon des robes et la jeune femme pouvait apercevoir un vêtement qui attirait son attention. Auriane entrainait Arthur avec elle dans le rayon. De sa main libre, la demoiselle attrapait un cintre sur lequel se trouvait la robe en question. Une petite grimace s’affichait sur son visage. « J’ai besoin de l’avis d’un homme et jusqu’à preuve du contraire tu en es un. Tu penses qu’elle m’irait ? » demandait-elle en lui montrant le vêtement.